L’inflation est une conséquence de la crise de surproduction de capital financier, centre d’un mode de production anarchique et dépassé historiquement. Pour y faire face, la bourgeoisie n’a d’autre recours que d’accroître encore et toujours l’exploitation des travailleurs : alors que les prix de toutes les marchandises augmentent, celui de la force de travail stagne. La seule mesure efficace pour défendre réellement les salaires réels (car c'est de cela qui se cache derrière le « pouvoir d’achat »), c'est l'index. Non pas l'index-croupion actuel qui ne sert qu'à préserver la paix sociale par la collaboration des syndicats. Un véritable index. Un index qui suit la hausse de prix de toutes les dépenses des travailleurs: loyers, nourriture, vêtements, chauffage, frais de santé, frais scolaires et d’autres postes nécessaires, y compris les transports et la culture. Toute autre proposition n'est qu'une diversion, comme la demande de diminuer les taxes sur le gaz, le mazout, l’essence, lancée par P.S. et adopté par un PTB définitivement devenu la « cinquième roue » de la charrette social-démocrate. L’application de cet index aux salaires, aux allocations et aux pensions, c’est tout simplement une hausse générale des salaires et des allocations sociales de 6%. Et cela même n’est qu’une mesure de défense immédiate, car le travail est toujours plus productif, et la plus-value que le Capital peut extraire de la journée de travail ne cesse de croître, même sans rogner sur le salaire réel des travailleurs.
Comme la crise est profonde, et le rapport de forces défavorable aux travailleurs, « les patrons et le gouvernement ne seront pas d’accord ! » pour maintenir l’index.
C’est certain. Trouver des milliards pour voler au secours des actionnaires de Fortis et de Dexia (en prétendant voler au secours des épargnants...) ne pose aucun problème. Mais c'est une autre chanson quand il s'agit d'assurer un niveau de vie digne à ceux qui créent la richesse réelle de ce pays (pas les spéculateurs ou les exploiteurs, mais ceux qui construisent les immeubles, qui fabriquent les biens de consommation, qui transportent et qui soignent les personnes).
Il ne s'agit pas d'avoir l'accord du gouvernement et des patrons, ni même de négocier avec eux, mais de rétablir un rapport de force entre eux et nous qui les obligent à céder.
A d’autres époques de l’histoire, pas tellement éloignées, la force du prolétariat international – qui avait conquis le pouvoir politique en Union Soviétique – lui a permis de nombreuses conquêtes, en Belgique et ailleurs. L’indexation des salaires, la réduction du temps de travail, les congés payés ne sont pas le fruit de la générosité d’un capital moins en crise. Même en crise, le capital ne cède pas, et ne rompt pas sans qu’on l’y contraigne : au contraire, il lui est plus essentiel que jamais d’accroître l’exploitation.
Récemment, les compagnies aériennes, la direction de l’aéroport de Zaventem, et même les délégations syndicales étaient opposées à la grève des bagagistes. Mais les bagagistes ont obtenu satisfaction sur une partie de leurs revendications. Par peur de la contagion les médias et les organisations syndicales ont soigneusement passé cela sous silence.
Il faut rétablir le rapport de force en développant nos moyens de lutte. La revendication de l’index est la base d’une solidarité entre tous les travailleurs. Elle offre la possibilité d’étendre le mouvement aux luttes contre les licenciements, les restructurations, les cadences infernales, les attaques contre les délégués. Cette lutte ne peut être efficace que par la création de comités de lutte syndicale, de groupes d’opposition syndicale aux trahisons social-démocrates au sein des organisations réformistes.
Elle ne peut être efficace que dans la perspective de la construction d’une organisation communiste des avant-gardes révolutionnaires, qui cimentera idéologiquement le prolétariat en lui permettant de se réapproprier sa glorieuse histoire. C’est ainsi seulement, en combattant de front le capitalisme et sa crise que nous pourrons nous libérer définitivement de l’économie marchande, et mettre fin à l’exploitation de l’homme par l’homme.
Contre le capitalisme
Contre les larbins du capitalisme
La lutte de classe, dirigée par un Parti Révolutionnaire
Jusqu'au communisme!
Bloc Marxiste-Léniniste,
6 octobre 2008
B.Brecht
Retour à la page "Documents divers"