1. Elle met en évidence le caractère réel de la nouvelle loi anti-terroriste. Cette loi permet n'importe quoi contre n'importe qui, surtout lorsque son application se double, comme c'est le cas pour notre affaire, de la mise en pratique de la loi sur les « méthodes particulières de recherche ». Les juristes démocrates avaient mis en garde contre ces lois qui ne font qu'avaliser l'arbitraire et lâcher totalement la bride aux diverses polices.
2. Cette attaque a un caractère politique évident. Nos engagements dans le Bloc ML et dans le Secours Rouge étaient au centre de l'enquête. A peine le quart des questions que les enquêteurs nous ont posées concernaient notre prétendu lien au Parti Communiste Politico- Militaire. Par contre, on nous a interminablement interrogés sur le Secours Rouge, sur les meetings qu'il avait organisés, sur les personnes qui assistaient à ces meetings, etc. Que la solidarité révolutionnaire ait été dans le collimateur ne fait aucun doute.
3. Le fait que nous ne collaborions pas à l'enquête est considéré comme un élément de culpabilité. Nous voudrions nous expliquer sur ce dernier point.
Lorsque les nazis ont pris le pouvoir en 1933, des dizaines de milliers de communistes ont été arrêtés, déportés et assassinés grâce aux dossiers de police de la République démocratique de Weimar. C'est ainsi que Goering, devenu chef de la police du Land de Prusse s'est servi des listes de communistes à arrêter dressées par son prédécesseur, le Préfet de police démocrate Severing.
Ce n'est pas un épisode isolé. Chaque fois que la bourgeoisie perd confiance en la démocratie pour assurer son pouvoir et garantir ses privilèges, elle lui substitue cette autre forme de pouvoir communément appelée « fascisme ».
Le passage de la démocratie au fascisme est toujours un traumatisme pour les peuples. Pas pour l''appareil d'Etat bourgeois. Cet appareil (ministères, armées, polices, etc.) sert le fascisme comme il a servi la démocratie, et est le plus souvent l'opérateur du passage de l'un à l'autre. C'est cette continuité qui garantit l'efficacité de l'opération. Lorsque les militaires ont pris le pouvoir en Argentine, ils ont utilisé les dossiers de police du régime démocratique auquel ils succédaient pour arrêter, torturer, assassiner et faire disparaître 30 000 personnes en quelques semaines.
3 .2 Les principes de sécurité
Fondés sur la discipline collective et la discrétion, les modes de fonctionnement peuvent se résumer à 4 principes :
1. Ne pas révéler les noms des militants et des sympathisants que nous pouvons côtoyer;
2. Ne pas révéler l’existence ni la configuration de structures organisationnelles ;
3. Ne pas révéler la nature des interactions ;
4. Étendre cette discrétion au profit de toutes les forces progressistes, quelques désaccords qu’il puisse y avoir entre eux et nous.
Ainsi lors de la guerre de libération de l'Algérie, et dès 1960, la Force de Police Auxiliaire française a utilisé des techniques d'infiltration ayant finalement, après obtention des renseignements recherchés, mené à de nombreuses arrestations et tortures des membres du Front de Libération nationale combattant pour leur indépendance.
Plus proche de nous, des alter mondialistes ont été victimes d'une répression féroce, à Gênes en 2000 ou ailleurs, due à des renseignements obtenus par des méthodes d'interrogatoire mettant en place la dénonciation.
3.3 Deux impératifs politiques
L'application pure et simple de ces principes ferait des forces communistes de simples cercles de conspirateurs. En réalité, ces principes s'opposent à deux impératifs également indispensables, ce qui oblige à chaque instant les communistes à gérer une tension entre ces impératifs politiques et de sécurité.
Le premier impératif qu'entravent les règles de sécurité, c'est celui du lien entre les forces communistes et le prolétariat. Ce n'est qu'en multipliant ces liens que les communistes pourront développer les forces révolutionnaires jusqu'à rendre celles-ci capables de renverser le pouvoir bourgeois.
Le second impératif qu'entravent les règles de sécurité, c'est celui de la démocratie interne.
Autant les forces révolutionnaires ont besoin d'une organisation et d'une discipline rigoureuses, autant elles ont besoin d'un débat d'idées interne qui seul permet une politique adéquate à la réalité sociale.
Les principes de sécurité et les techniques qu'ils commandent (le cloisonnement, par exemple) doivent donc souvent céder dans une mesure bien réfléchie, à ces deux impératifs. Mais si il est bien un domaine où il ne souffre aucune exception, cest dans les rapports entre les communistes et l'appareil policier et judiciaire au service de la bourgeoisie.
Les communistes arrêtés pour leurs prétendus liens avec le PCPM, Constant Hormans, Abdallah Ibrahim Abdallah, Wahoub Fayoumi, Bertrand Sassoye. Prisons de Saint-Gilles, Berkendael, et Forest, le 25 juin 2008 à 18h.
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