1956 - Fangio n'était pas seul.

[L'Equipe]
Après les terribles coups subis en 1955 (la catastrophe du Mans, la disparition d'Ascari...) le sport automobile était convalescent. Mercedes et Lancia ayant disparu de la scène sportive, Gordini étant plus affaibli que jamais par son manque de ressources, seules des Formule 1 italiennes composaient la grille de départ du Grand Prix d'Argentine 1956 : Huit Maserati et cinq Ferrari, soit treize monoplaces en tout et pour tout. Les Ferrari se présentaient en formation hétéroclite, avec des Lancia D50 d'origine modifiées ainsi qu'une Super Squalo munie d'un moteur Lancia (Olivier Gendebien) et même une stoïque 625 (Peter Collins). Heureusement, l'homme chargé de conduire cette armada constituée de bric et de broc était le triple champion du monde Juan Manuel Fangio. Il était flanqué de deux grands espoirs italiens du moment : Eugenio Castelotti, héritage du patrimoine Lancia, et Luigi Musso, transfuge de Maserati. Cette firme avait récupéré Stirling Moss, qui conservait un bon souvenir de sa 250F de 1954. Avant de rejoindre Behra et Perdisa, Moss avait cependant hésité. Il avait essayé des Formule 1 britanniques, mais malgré les progrès amorcés par les BRM et les Vanwall, il s'était décidé pour la marque au Trident.

La Lancia Ferrari D50
En route pour un 4e titre ©jmfangio.org
Car si la couronne revint encore à Fangio, le mérite ne lui en incomba pas seul, ses jeunes équipiers de Ferrari, Luigi Musso et Peter Collins, lui ayant apporté une collaboration substancielle. Pour quelques années encore, les changements de pilotes restaient autorisés et Fangio en bénéficia grandement. Partageant les points avec eux, il pilota en effet à la victoire la Ferrari de Musso en Argentine et à la deuxième place celle de Collins à Monaco et à Monza.

Cependant, le quatrième couronnement de Fangio n'eut rien de scandaleux, ainsi qu'en attestent les six pôle positions que s'attribua le maître (en 7 courses) et ses quatre meilleurs tours en course. Pour ne rien dire de la superbe victoire qu'il enleva sur le Nürburgring, en battant au passage le vieux record détenu par Herman Lang sur Mercedes depuis 1939.

Malgré la domination exercée par les machines italiennes qui s'adjugèrent tous les Grands Prix (5 pour Ferrari, 2 pour Maserati), une menace commençait cependant à poindre en Angleterre où il ne semblait manquer qu'un peu de fiabilité, donc d'expérience, pour que les BRM et surtout les Vanwall jouent les premiers rôles sur la distance entière des Grands Prix.



Fangio étant présent au premier GP en Angleterre 1950, et a pris part à 51 Grand Prix.
Il est monté 35 fois sur le podium, dont 24 sur la plus haute marche.
Il est l'auteur de 29 Pôle Positions et de 23 Meilleurs Tours.

5 titres de Champion du Monde : 1951, 1954, 1955, 1956 et 1957



Source : L'Equipe - Photos: jmfangio.org & clicweb.fr.fm



..