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L'année 1963 restera l'année du triomphe absolu de Jim Clark et de Lotus : 7 victoires (le record d'Ascari est battu), 7 pole positions et 6 meilleurs tours en course, tout cela du fait de l'incroyable "flying scotsman". Le principal adversaire de Jim, Graham Hill, est second mais avec moitié moins de points que le nouveau Champion. Quant à ses autres rivaux, ils furent purement et simplement éclipsés par le talent apparemment sans limites de l'Ecossais, excepté John Surtees qui profita au Nürburgring des ennuis de bougies de la Lotus pour signer sa seule victoire de la
saison. Pour être tout à fait honnête, Jim estima ce jour-là que John était dans une telle forme que même avec un moteur fonctionnant normalement, il n'aurait pu le rattraper.
1963 fut l'année Clark.
© grandprixdriver.de
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Le reste du temps, Clark utilisa à merveille tous ses dons pour faire la différence, notamment sous la pluie à Spa où il prit un tour à tous ses adversaires et à Reims où sur une piste mouillée sur la fin, il put compenser par son merveilleux pilotage les faiblesses de son moteur qui ne prenait plus tous ses tours.
Il est sacré Champion du Monde dès le Grand Prix d'Italie alors qu'il reste encore trois épreuves à courir, ce qui situe le très haut niveau des performances accomplies par ce pilote surdoué. La fête fut malheureusement gâchée lorsque Jim de retour à son stand fut convié à la direction de course où la police désirait l'entendre sur le pénible accident dans lequel il fut impliqué sur le même autodrome deux ans plus tôt.
Jim Clark & Colin Chapman
© gptotal.com.br
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Par la suite, il ne relâcha pas la pression. Si aux Etats-Unis il fut trahi ai départ par une pompe à essence qui refusait de fonctionner, ce qui le fit démarrer à un tour du peloton qu'il remonbta comme une fusée, terminant à une inespérée troisième place, il s'adjugea les Grands Prix du Mexique et d'Afrique du Sud sans discussion possible. Si l'on songe qu'à Monaco en tout début de saison il mena les
trois quarts de l'épreuve avant d'abandonner sur un blocage de la boîte de vitesses, on s'aperçoit avec un certain vertige que Jim Clark était en position de remporter tous les Grands Prix en 1963! On n'avait pas vu celà depuis le grand Fangio.
La fine Lotus 25 était inchangée, excepté
une bande jaune striant dans le sens de la longueur la verte
carrosserie, seul le V8 Climax gagnait en puissance grâce
à une modification de la course et à la nouvelle
injection Lucas.
Le succès de l'entreprise Lotus est retentissant et le
géant américain Ford fit des propositions
alléchantes à Colin Chapman pour racheter son affaire (après avoir tenté la même démarche, sans succès, auprès de Ferrari). Puis ce fut au tour de Jaguar de se montrer empressé, mais le créateur de Lotus voulant rester indépendant refusa finalement toutes ces belles propositions.
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