McLaren 1976


[...] Si l'on avait proposé la chronique de la saison 1976 comme scenario pour un nouveau film à la Metro-Goldwyn-Mayer pour le dixième anniversaire de son élégie à la vitesse, le célèbre film "Grand Prix", elle aurait été refusée tout net. On lui aurait en effet reproché d'être irréaliste.

Cette année-là, tous les ingrédients sont réunis, et tous à l'excès. Intrigues, infractions contre l'esprit et la lettre du reglement, guerilla juridique lorsque l'issue de quatre Grands Prix européens est remise en cause, et, enfin, une mer de flammes qui ponctue un duel de titans : Ferrari contre McLaren, Niki Lauda contre James Hunt.

Rien ne pouvait être plus différent que ces deux hommes qui, à eux seuls, s'emparent de onze des seize Grands Prix de cette saison. Lauda gagne cinq fois (Brésil, Afrique du Sud, Belgique, Monaco et Angleterre) contre six fois pour Hunt (Espagne, France, Allemagne, Hollande, Canada et West-Usa). Son avance à la fin de la saison : un seul et unique point sur l'Autrichien. Le Britannique aux cheveux blonds, qui ressemble plus à une star de la pop des années 70 qu'à un pilote de Formule 1, a remplacé Emerson Fittipaldi qui, le 22 novembre 1975, a appelé, d'une cabine telephonique de Zurich pour donner son congé. Jochen Mass reste. Mais quelle voiture leur est dévolue à tous les deux? Tant que la M26 souffrira encore de ses maladies de jeunesse, ce sera la M23, profondément retouchée. Elle perdra 15 Kg pendant l'hiver et recevra une nouvelle boîte à six vitesses.

Dès Kyalami, un démarreur à air comprimé éveille à la vie ce V8, un exemple qui fera vite école. A partir de Jarama, les proliférentes prises d'air disparaissent définitivement. La période de tâtonnement consécutive se traduit par une baisse de forme vers le milieu de la saison.

James empoche le titre
Une saison qui pourrait inspirer Hollywood.
Quel que soit l'auteur qui écrit en coulisses le thriller de la saison de F1 de 1976, il ne craint pas de recourir aux clichés les plus usés ni même à obliger le futur vainqueur à encaisser tout d'abord des revers effrayants.

Apres le Grand Prix de Suède, Hunt accuse 47 points de retard sur Lauda - chaque être humain normalement constitué abandonnerait tout espoir - mais au Castellet, ce déficit se résorbe à 21 points : neuf pour la victoire qu'il y remporte, neuf autres parce que la FIA a annulé la disqualification de Hunt à Jarama pour largeur excessive de la voiture, plus trois points dus à la rélégation à la deuxième place de Lauda.

Condamné à garder le lit apres son terrible accident dans les flammes du Nürburgring, l'Autrichien voit, impuissant, son avance fondre comme neige au soleil. Toutefois, apres sa miraculeuse convalescence, à Monza, il se voit restituer neuf points sur le tapis vert, fruit d'un procès interjeté par Daniel Audetto, directeur de course de Ferrari, apres le Grand Prix de Brand Hatch, au détriment de James Hunt.

La décision tombera lors de la course, noyée par la pluie, du Mont Fuji le 24 octobre : au bout de deux tours, Niki Lauda ne peut résister à son instinct de conservation et descend de sa voiture. Il suffit alors à James Hunt de terminer 3e pour être sacré Champion du Monde. [...]



James Hunt a débuté au GP de Monaco 1973, et a pris part à 92 Grand-Prix.
Il a signé 10 victoires, 14 pole positions et 8 meilleurs tours.
Il a terminé 35 fois dans les points, dont 23 fois sur le podium.

Champion du Monde en 1976.



Sources: Extrait de "McLaren Formula1" des Editions Könemann - Photos: 'fyfazanF1' & www.clicweb.fr.fm