Piquet au bout du suspense.
[L'Equipe] Entamé dans la confusion et les querelles, le championnat
s'acheva en apothéose à Las Vegas, où le titre se
jouait entre Piquet, Reutemann et Laffite. Le bras de fer opposant
toujours Balestre et Ecclestone avait pour enjeu immédiat la
querelle entre les constructeurs FOCA - qui prônaient
l'interdiction des turbos et le maintien des "wing cars" bardées
de jupes de carrosserie mobiles - et les constructeurs
"légalistes" (Ferrari, Renault, etc.), qui appuyaient les choix
inverses : maintien des moteurs suralimentés, mais suppression
des jupes.
Un compromis politique fut trouvé et enterriné
à Maranello sous l'appelation d'"Accord Concorde". Au plan
technique, résultat immédiat : désormais , les
jupes ne seraient plus coulissantes mais fixes et à bonne
distance du sol (5 cm). Ainsi, estimait le législateur, l'effet
de sol serait diminué, au bénéfice de la
sécurité. Mais il existe toujours des moyens de
contourner les reglements techniques : Colin Chapman tenta une
élégante parade en lançant une Lotus à deux
chassis, le plus léger des deux supportant la seule carrosserie
articulée indépendamment de la coque. Audacieuse
tentative technique qui provoqua un tollé chez certaines
équipes rivales - notament Williams et Brabham : la belle
unité de la FOCA était fissurée.
© gptotal.com.br
L'ingénieur Gordon Murray trouva une parade plus
grossière, mais finalement plus réussie que celle de
Lotus, à l'interdiction des jupes coulissantes : un
système à vérins pneumatiques permettant aux
Brabham de se présenter aux contrôles de hauteur des jupes
en règle, puis sitôt le contrôle passé, de
redescendre de 5 cm.
Ainsi les jupes (fixes mais souples) étaient au contact avec le
sol, assurant un plein fonctionnement aérodynamique de leurs
pontons Venturi : l'effet de sol était totalement
récupéré. Les autres constructeurs se
ruèrent sur la trouvaille, mais Piquet avait eu le temps de
creuser un écart qu'il sut maintenir jusqu'au bout, quoique de
justesse. Reutemann, battu au championnat dans la course
décisive de Las Vegas, se fit remarquer par une constance
rare... qui laissa l'équipe Williams totalement
indifférente. A l'opposé de l'Argentin se situa Gilles
Villeneuve, rarement à l'arrivée au volant de
l'inédite Ferrari turbo, mais auteur de deux exploits
spectaculaires à Monaco et à Jarama, deux circuits peu
propices aux moteurs turbo et où il triompha ! Car suivant le
bon exemple de Renault, Ferrari était venu avec ce type de
moteur. Et BMW n'était pas loin. [...]
Nelson Piquet a débuté au GP d'Allemagne 1978, et a pris
part à 207 Grands Prix.
Il a signé 23 victoires, 24 pole position et 23 meilleurs tours.
Il a terminé 100 fois dans les points, dont 60 sur le podium.
3 titres de Champion du Monde : 1981, 1983 et 1987.
Texte : © Johnny Rives pour - Photos : © gptotal.com.br & clicweb.fr.fm