1982 - Piquet remporte le GP de Montreal

[L'Equipe] Nelson Piquet a pris à Montreal une bien belle revanche : une semaine après son échec de Detroit où, victime de conditions tres particulières (pour ne pas dire irrégulières) dans lesquelles s'étaient déroulés les essais, il n'avait pu se qualifier, il a remporté sur le circuit Gilles Villeneuve une victoire indiscutable. Et du même coup a apporté à BMW son premier succès.
C'est une belle satisfaction pour la firme allemande qui s'était trouvée en début de saison en conflit avec Bernie Ecclestone. Apres l'échec de Kyalami, celui-ci avait en effet préféré utiliser à Long Beach le moteur Ford Cosworth. Il avait fallu une véritable mise en demeure de BMW pour que le moteur suralimenté réapparût au Grand Prix de Belgique, les Brabham n'ayant pu disputer le Grand Prix de Saint Marin.

Une année de développement pour Brabham (©racing.stephan-kremer.de)

L'échec de Detroit n'avait pas réchauffé les relations entre les deux partenaires. Le succès de Montréal est venu prouver que le moteur allemand avait atteint déjà une maturité suffisante pour l'emporter. Si l'on rappelle que les quatre meilleurs temps des essais avaient été réalisés par la Ferrari, les deux Renault et la Brabham de Piquet, on constate que le moteur suralimenté a affirmé sa supériorité, même s'il n'en est resté qu'un à l'arrivée.

Commentant sa course, Nelson Piquet soulignait : "Elle a été facile dès que je fus débarassé de René Arnoux. Le plus difficile fut de prendre la tête ; ensuite, comme je possédais 30 secondes d'avance sur mon coéquipier, j'ai simplement contrôlé la course. Je n'ai eu aucun problème ni de moteur, ni de freins, ni de pneus."
Son avance diminua régulièrement au fil des tours, et à l'arrivée , elle n'était plus que de 13"7. Mais , au vrai, l'écart n'avait pas d'importance. Le fait d'avoir pu effectuer 40 tours à un rythme moins élevé qu'au début a peut-être sauvé Piquet de la panne d'essence : "Quand j'ai vu Cheever, De Césaris et daly arrêtés au bord de la piste, j'ai commencé à m'inquiéter. Heureusement, j'ai pu aller au bout. "

Ajoutons que Piquet, lorsqu'il prit le départ, ignorait la mort de Riccardo Paletti, comme tout les autres pilotes, d'ailleurs.
L'écurie Brabham a réussi un doublé exceptionnel à Montréal en utilisant deux moteurs différents : l'un à moteur suralimenté, l'autre à moteur atmosphérique. En cas de défaillance du premier, le second était là, en réserve. Une fois de plus, Gordon Murray, l'ingénieur de Brabham, a prouvé de quoi il était capable.