Berger et Ferrari dans un jardin Japonais.


[L'Equipe] Le redressement de l'écurie Ferrari, qui s'est étalé sur toute la saison, aura trouvé sa conclusion sur le circuit de Suzuka - là où les responsables de Honda rêvaient de concrétiser la domination de leurs moteurs par une victoire symbolique : dans leur jardin ! Joie des mécaniciens italiens, joie de Gerhard Berger, qui a signé la deuxième victoire de sa prometteuse carrière, joie des tifosi qui attendaient un événement depuis deux ans et trois mois.

Concentration
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Le public japonais a dû se contenter de saluer poliment une deuxième place inespérée de Senna sur la Lotus-Honda, et avec plus d'enthousiasme, la sixième obtenue par Satoru Nakajima. Le paradoxe dans ce succès de Ferrari sur Honda, c'est qu'il est peut-être dû en partie à Ayrton Senna lui-même. En effet, en prenant position à l'avant de la chasse, Senna a involontairement protégé Berger des attaques les plus dangereuses. Ce n'est pas Nelson Piquet qui nous contredira sur ce point-là : le Champion du Monde 1987 était furieux après son compatriote, au point d'avoir voulu porter réclamation !

Pendant ce temps, Berger était déjà loin. Il a presque mené le Grand Prix de bout en bout. Pourtant il a concédé la première place un tour - le vingt-cinquième - à l'occasion de son changement de pneus. Au passage suivant, ses deux poursuivants les plus proches, Senna et Piquet (ils avaient 12 secondes de retard sur la Ferrari), s'arrêtaient simultanément pour la même opération. Berger récuppérait son bien. Et comme les mécaniciens de Lotus battaient de quelques dixièmes ceux de Williams au jeu des changements de roues, Senna reprenait la piste devant Piquet...

Cependant , Johansson venait de surgir au milieu de ce combat, de façon un peu inattendue. Le jeune Suédois avait accompli un très beau début de course au sein du peloton de chasse, en suivant le rythme des deux Brésiliens.
Finalement, c'est lui qui constitua la plus forte menace pour Berger. Il revint à 2 secondes de la Ferrari. Mais l'Autrichien s'en emut d'autant moins que Johansson enterra rapidement la hâche de guerre : sa jauge électronique l'incitait à la pondération. Berger s'échappa donc de nouveau. Et le pauvre Johansson, inquiet pour son autonomie, se vit souffler dans le dernier tour la deuxième place par Senna sans pouvoir réagir. [...]


Gerhard Berger a débuté au GP d'Autriche 1984, et a pris part à 210 Grands Prix.
Il a signé 10 victoires, 12 pole position et 21 meilleurs tours.
Il a terminé 95 fois dans les points, dont 48 sur le podium.

Pas de titre mondial.


Texte : © Johnny Rives pour - Photos : © ferrari-enthusiastic.com & clicweb.fr.fm