1992 - Nigel Mansell, un Champion incompris

Au coeur de l'été 1992, Nigel Mansell est sacré Champion du Monde de Formule 1 à 39 ans. L'Anglais était un des rares à croire encore à ses chances de décrocher, un jour, cette récompense suprême au cours de sa carrière commencée chez Lotus, en 1981.

Pendant cette saison 1992, la Williams-Renault s'est montrée irrésistible, et Mansell a remporté huit des dix premiers Grands Prix de la saison. En terminant deuxième l'épreuve hongroise derrière Senna, il récolte les points suffisants pour se mettre à l'abri d'un retour du Brésilien.

It's good to be the King - ©nigelmansell.free.fr

Il récolte là le fruit de sa combativité et de sa persévérence. Avec ses épaules tombantes, sa moustache en bataille, et une incroyable collection de gaffes et de bévues, Nigel Mansell s'est toujours trouvé à des années-lumière du pilote-héros. Mais son adresse diabolique au volant se devait d'être récompensée. Pour faire oublier aussi une ascension difficile. Un apprentissage en F3 sans succès, un manque de réussite flagrant à ses débuts en F1 chez Lotus d'abord, puis son passage laborieux chez Williams, jusqu'à son premier succès, enfin, en 1985 à domicile, au circuit de Silverstone
Ce sacre de 1992 éfface celui raté d'un rien de 1986 et l'impossible cohabitation avec le Brésilien Nelson Piquet l'année suivante. Il y eut encore l'épisode peu convaincant chez Ferrari, avant son retour au bercail chez Williams, grâce au soutien indéfectible de Renault, marqué par le début du succès et l'accumulation des victoires. Malgré le titre perdu en 1991 apres s'être fait mystifier par Senna, il connut la consécration l'année suivante.

Mais ce titre mondial ne devait pas apporter à Nigel Mansell la reconnaissance espérée. Se jugeant incompris et mal considéré (et surtout remplacé par Alain Prost)), il quitta la Formule 1 sur un coup d'éclat quelques mois plus tard pour aller animer le peloton du Championnat CART, aux Etats Unis, avant de revenir en F1 en 1994 pour essayer de faire oublier la disparition de Senna chez Williams-Renault. En vain, bien sûr. Apres deux courses calamiteuses chez McLaren, en 1995, Nigel devait remiser son casque et sa combinaison pour se consacrer au golf et à sa famille.