[L'Equipe]
Eloigné des Grands
Prix pendant un an, Prost se sentait prêt pour un retour en
compétition. Williams-Renault s'attacha ses services avec le
quasi néophyte Damon Hill, âgé de plus de 32 ans.
Sans les moteurs Honda, McLaren ne faisait plus que figure
d'épouvantail. Désemparé, Senna n'accorda ses
services à son ancienne équipe qu'au coup par coup. Les
McLaren se contentaient du même Ford V8 "HB" que les Benetton,
sensiblement plus performant que les vieux Ford Cosworth, mais
inférieurs au Renault.
Une Williams FW15 imbattable... (©www.f1news.ru)
Une amitié retrouvée. (©autoracing.cidadeinternet.com.br)
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Ferrari étant toujours à la recherche d'un second
souffle, un boulevard s'ouvrit aux Williams et aux Ligier, toutes
propulsées par les versions RS4B et RS5 du Renault V10. Une
architecture qui commençait à se répendre, Judd et
Hart ayant, à l'instar d'Ilmor, également
développé des V10, tandis que le Japonais Mugen
continuait à fourbir le V10 né Honda. Seuls les Italiens
Ferrari et Lamborghini restaient fidèles au V12.
La saison fut entamée dans la mauvaise humeur : Prost, en délicatesse avec la FIA, obtint sa licence de justesse tandis que Senna boudait la McLaren-Ford. C'est pourtant eux qui se partagèrent les huit
premières victoires de la saison, Senna réussissant des
prouesses avec la complicité de la pluie au Brésil et à Donington (GP d'Europe).
Après une année sabbatique, Prost était cueilli
à froid. Cela ne l'empêcha pas, au GP d'Allemagne fin
juillet, de signer sa septième victoire de la saison. Le titre
lui était pratiquement acquis. Une huitième victoire lui
échappa en Italie sur rupture du moteur. Son
découragement fut perceptible et l'on ne s'étonna
guère que, son quatrième titre en poche, il annonce son
retrait de la compétition bien avant la fin du Championnat.
décision qui ouvrait en grand les portes de Williams-Renault
à Ayrton Senna.
Après avoir tenu le public en haleine depuis 1988, les deux
rivaux furent réunis sur un podium inoubliable à
Adélaïde, en Australie, pour le dernier GP de la saison :
vainqueur, Senna invita Prost sur la plus haute marche. A eux deux, ils
représentaient un immense champitre de l'histoire de la course -
92 victoires et sept titres mondiaux!
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