2000 - Schumacher titré avec Ferrari.

 

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Avec les revers, on devient un brin supersticieux à Maranello : en ce début 2000, on ne parle plus de titre mondial, mais de "faire mieux qu'en 1999". Ce qui veut evidement dire gagner les couronnes pilote ET constructeur, mais chut! Ne prononçons pas le mot! La nouvelle F2000 (aérodynamique étudiée aux petits oignons dans la soufflerie maison, centre de gravité abaissé, lignes plus fluides, V10 nouvelle génération plus léger de 100 kg) présente bien mais attention : le refrain semble identique aux années précédentes et on sait ce qu'il advint.

Victoire a Melbourne
La saison 2000 commence en fanfare! ©F1-photo.com
Le titre avec Ferrari
La F2000 irresistible en course ©f1total.com
Le titre avec Ferrari
Ferrari attendait son champion... ©Formula1.com
Le titre avec Ferrari
... Depuis Scheckter en 1979! ©sport.ard.de
Au soir du Grand Prix d'Australie, certains sceptiques sont maussades malgré le doublé Schumacher / Barrichello ; les McLaren étaient meilleures en performance pure et menaient la danse avant leur abandon. Mais quinze jours plus tard au Brésil, le dépassement de Michael sur Mika au 2e tour et la victoire au bout du compte commença à rassurer. Puis à San Marino, la confrontation directe Schumacher - Häkkinen tournant à l'avantage du premier apporta la réponse aux inquiétudes de début de saison : Oui la Ferrari est fiable, oui elle est performante, et oui elle est bien née! Et le fait que le pilote allemand possédât (déjà) 24 points d'avance sur son rival direct ne fît que renforcer le sentiment que "Cette fois-ci pourrait être la bonne!"

Au Nürburgring et à Montréal, la pluie fut à nouveau l'alliée du Kaiser qui n'avait de toute façon pas besoin de cela pour triompher. Au terme de la première demi - saison, Schumacher comptabilisait cinq victoires contre deux pour David Coulthard et une seule pour Mika Häkkinen ! Son avance constante et conséquente aux points le donna grandissime favori pour la suite des événements.

C'est alors que le suspense vint tirer le tapis rouge sur lequel Michael Schumacher roulait impérialement. Il y avait déjà eu une première alerte à Monaco où la Ferrari qui s'acheminait vers une victoire logique dut s'arrêter définitivement, suspension brisée par les gaz brûlants sortant d'un échappement cassé, alerte vite oubliée après le magistral doublé de Montréal.

A Magny-Cours, c'est le V10 qui empêcha l'Allemand de triompher. Puis arrive l'Autriche où au départ, Barrichello, pensant aider son chef de file, freine tôt pour le laisser passer. Résultat : les deux hommes se font percuter par leurs poursuivants immédiats, Trulli et Zonta. Rubens pourra repartir, pas Michael.
Lors de l'envol à Hockenheim, quinze jours plus tard, Schumacher tire brutalement à gauche pour une meilleure trajectoire et accroche Fisichella. Zéro encore! En Hongrie, il se fait piéger par Häkkinen au départ et ne le rattrappera jamais. Et enfin à Spa, la Ferrari manque de vitesse de pointe et le "Roi des Ardennes" se fait dévorer tout cru par le "Finlandais Volant", auteur lors de cette passe d'armes d'une des plus belles manoeuvres de dépassement de l'histoire de la Formule 1.
 
Voilà comment une avance que beaucoup avaient tôt fait de considérer comme acquise devint un retard de 4 points à quatre épreuves de l'arrivée. Voilà surtout comment une écurie qui rayonnait il y a encore quelques semaines se laissait à nouveau gagner par le doute et l'anxiété.

Alors survint la réaction propre aux grandes équipes : quatre nouvelles victoires alignées dans une suprématie retrouvée : Monza, Indianapolis, Suzuka et Sepang. Et un Michael Schumacher exultant sur le podium japonais transmettant son bonheur tant à ses mécaniciens ivres de joie à ses pieds que là-bas, à Maranello et dans toute l'Italie, si loin et pourtant si proche. Jean Todt a les yeux rougis : lui aussi a réussi à relever l'immense défi qu'il s'était imposé il y a sept ans. Et Ross Brawn, le Monsieur Stratégie de la Scuderia, peut accepter les félicitations qui fusent, tant il fut le véritable directeur des ballets bien huilés des voitures rouges. Plus encore que par le passé, tout fut une question d'organisation et la synergie existant entre ces trois perfectionnistes fut le gage de la réussite.

En terme de performances pures, la Ferrari F2000 n'était pas intrinsèquement meilleure que la McLaren MP4/15. C'est la façon d'exploiter à 100% ces machines qui fit la différence. Le fait que Brawn calculait tout au millième permettait à Schumacher de tenir par exemple quelques tours de plus que ses rivaux sur la piste pour raccourcir un ravitaillement d'une précieuse seconde qui ferait tout basculer. Le même Schumacher qui était capable de maintenir un rythme soutenu en pneus secs sur une piste grasse, ou l'inverse comme à Indianapolis, hissa en 2000 son art à un niveau rarement atteint par le passé, et uniquement par des pilotes d'exception.

Schumacher est et restera à jamais celui qui a ramené la Scuderia Ferrari sur la plus haute marche. La seule ombre à ce tableau enchanteur fut à nouveau la "conduite" du héros sur la piste. Inventeur du "départ en crabe" consistant à se catapulter sous le nez du rival d'à côté pour l'empêcher de passer. Il fut aussi maintes fois accusé de ne pas accepter de se laisser doubler, comme avec Häkkinen en Belgique ou, pire, avec son frère Ralf en Espagne qui le passait alors que notre homme allait de toute façon rentrer au stand!

Bien évidement, la Scuderia ramène les deux titres à la maison et Rubens Barrichello aura sa part de gloire. Le petit brésilien répondit souvent présent lorsqu'il fallait assurer un podium et obtint même une magnifique victoire à Hockenheim en remontant de la 18e à la 3e place, puis en restant en piste malgré la pluie et terminant ainsi devant les McLaren - boys qui étaient rentrés "changer de chaussures".
Mais Rubinho dut se rendre à l'évidence : s'il avait bel et bien obtenu un statut de pilote n°1"bis" dans son contrat, ses performances aux essais et en course le reléguèrent bien vite à celui de n°2 officiel...
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Michael Schumacher a débuté au GP de Belgique 1991 et a pris part à 250 Grand Prix.
Il est monté 154 fois sur le podium, dont 91 sur la plus haute marche.
Il est l'auteur de 68 Pôle Positions et de 76 Meilleurs Tours.
Totalisant 5108 tours en tête, soit 24130 km.

Plus jeune triple, quadruple et quintuple Champion.
Seul à avoir été sextuple, puis septuple Champion du Monde.
Sportif le mieux payé (65 M$ en 2006), après le golfeur T.Woods
Il détient la plupart des records en Formule 1 (cf page des records)

7 titres de Champion du Monde : 1994, 1995, 2000, 2001, 2002, 2003 et 2004



Sources : La Grande Encyclopédie de la F1 des Editions Chronosports
Photos: F1-photo.com, F1total.com, Formula1.com, sport.ard.de & clicweb.fr.fm