La mise en place en Tunisie du premier laboratoire arabe et second africain de contrôle antidopage constitue un .véritable challenge, d'autant que l'accréditation définitive du CIO a été obtenue en un temps record, environ douze mois. Cette imposante structure vient compléter le Centre national de la , médecine du sport et favorise ainsi un suivi complet et efficace du sportif tunisien appartenant à l'élite.
Le laboratoire de Tunis accède au cercle restreint des 26 laboratoires accrédités par le CIO. De plus, il devient le premier laboratoire national à obtenir la certification ISO 17025.
Pour mesurer l'importance de l'accréditation définitive, décernée au laboratoire de Tunis à la fois par le CIO et l'Agence mondiale anti-dopage (AMA), il suffit de se rappeler du contenu du communiqué de presse du CIO du 12.12.2000 où la commission exécutive a lancé un avertissement à onze laboratoires parmi les plus réputés, les menaçant de rétrogradation, voire de retrait de leur accréditation, s'ils ne satisfont pas à la norme ISO 17625.

La norme ISO 17025
Cet avertissement a fait suite à une recommandation de la sous-commission " dopage et biochimie du sport " de la commission médicale du CIO. Cette sous-commission se réunit
pour procéder à son examen annuel des laboratoires accrédités par le CIO. En effet, ce dernier souhaite accélérer la mise aux normes ISO 17025 qui constituent un standard international du contrôle des procédures et des modes opératoires, une sorte d'assurance qualité qui renforce la crédibilité des analyses et des procédures.
Aujourd'hui, les laboratoires, s'ils ne répondent pas à la norme ISO 17025, ne peuvent contrôler les échantillons prélevés en dehors de leur pays. En ce qui concerne les prélèvements effectués dans le pays où se trouvent ces laboratoires, ces derniers peuvent effectuer les contrôles mais les échantillons A positifs doivent être confirmés par un autre laboratoire accrédité.
L'accréditation du CIO et la certification ISO 17025 constituent une reconnaissance internationale.
Désormais, le laboratoire de Tunis peut procéder à des analyses en provenance de l'étranger lors des compétitions nationales et internationales.
On apprend que déjà la Libye a souscrit à une convention avec le laboratoire de Tunis.

Des équipes 24 heures sur 24 
Il est à noter qu'en l'an 2001, la laboratoire de Tunis a déjà procédé à l'analyse de 1.500 échantillons. Seuls les échantillons scellés et numérotés en provenance exclusive du CNMS sont acceptés.
Concernant la capacité d'analyse du labo de Tunis, le Dr Kamel Bouzouita, directeur général du laboratoire affirme que son équipe "est fin prête pour analyser les 350 à 400 échantillon prévus lors de la quinzaine des Jeux méditerranéens, ce qui fait une moyenne de 20 à 40 échantillons par jour".
Cela est réalisable avec des équipes 24 heures sur 24, ce qui sera le cas. Ainsi on rendra possible l'annonce des résultats entre 24 et 36 heures après réception des échantillons. L'ensemble du personnel du laboratoire a suivi des stages de formation aussi bien en France qu'en Espagne et se trouve aujourd'hui rodé pour une pareille expérience.
L'organigramme du laboratoire comprend un directeur général (un professeur), un directeur technique (pharmacien chimiste), des analystes (ingénieurs chimistes), qui constituent la cheville ouvrière.
Le laboratoire de Tunis est en mesure de détecter toutes les substances interdites figurant dans les listes du CIO, à savoir les stimulants, les narcotiques, les anesthésiques, les bêtabloquants, les diurétiques, les anabolisants et même les suppléments nutritionnels.
95% de ces substances interdites sont des médicaments qui sont pris d'une façon irrationnelle et destinés aux malades et non aux sportifs sains.

Le décret de juin 1998
Pour ce qui est de l'historique de la mise en place du laboratoire national de dépistage du dopage, il faut remonter à la loi du 7-08-l990 n°90-79 portant création du laboratoire national de contrôle des médicaments.
Le décret 98-1384 du 30-06-2001 est venu fixer l'organisation administrative et financière ainsi que les modalités de fonctionnement du laboratoire de dépistage des produits dopants. Autre détail de taille, le matériel installé au laboratoire de contrôle ne se limite pas aux applications du dopage, il sert également au contrôle cosmétique, alimentaire et au dosage de la dioxine permettant ainsi la rentabilisation de ce matériel de pointe. 

Un matériel sophistiqué
Le laboratoire de dépistage du dopage comprend deux groupes d'équipements. 
Le groupe du matériel de screeming :
Composé de cinq quadripôles (GCMS, chromatographie en phase gazeuse liée à la spectrométrie de masse). 
Le screeming n'est autre que la recherche de toutes les substances interdites contenues dans les échantillons scellés et numérotés en provenance du CNMS
Le groupe de matériel de confirmation :
Il est unique en Tunisie et comprend:
-Le GCMS, chromatographie en phase gazeuse ion-trappe 
-La haute résolution : HRMS
-Détecteur isotopique : CIRMS 

Ce matériel de confirmation est utilisé en cas d'un soupçon de présence de substances interdites au terme de l'opération de screeming. Une fois la confirmation réalisée, le résultat obtenu est indiscutable .



Organigramme du laboratoire de dépistage du dopage