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La préposition de En poésie, dans le poème, il est tentant de faire appel à la préposition de pour marquer l'appartenance de x à y. L'effet poétique recherché n'est cependant pas toujours spectaculaire, peu importe les mots adjoints par la préposition, peu importe s'il s'agit de chiqué-bidon de type le silence de mes nuits ou de style plus recherché. L'emploi de la préposition de serait donc à proscrire en poésie, car il s'agit d'un procédé stylistique sur-employé qui n'impressionne plus personne. L'un des moyens pour adjoindre deux termes en contournant la préposition consiste à succéder ces termes comme s'il s'agissait d'une abstraction indissociable. Pour reprendre l'exemple cité plus haut, écrire le silence nuit a plus d'impact parce que le terme nuit peut aussi être interprété comme le verbe nuire à l'indicatif présent, ce qui créé un lien entre le silence et la nuisance, laquelle peut être ou ne pas être nocturne ; ou bien un lien entre le silence et la nuit, qui peut être nuisible ou ne pas l'être. Dès lors commence le travail poétique. En versification, il serait commun de trouver cette proposition en un vers unique :
qui signifierait à la fois : Le
silence de catégorie nuit (propre à
la nuit) ; ou bien, pour les plus audacieux, intercalé en une phrase, avec des jeux de sons et de sens, ce qui doublerait aussi les interprétations possible, selon le travail de l'auteur et la réceptivité du lecteur, admettons :
où l'absence de ponctuation de surcroît permet d'interpréter la proposition des façons suivantes : En
s'unissant à nous, le silence nocturne attriste ; J'ai choisi l'apaisement en finale pour répéter la consonne [p] qu'on retrouve dans le terme plus . Il s'agit d'un choix personnel, puisque j'aime à répéter les consonnes de même famille au sein d'une même proposition. Ç'aurait pu être :
ce qui ouvre la porte à d'autres interprétations, en raison du lien créé entre la tristesse et la tromperie et la nuisance nocturne du silence, qui n'en demeure pas moins intéressant. Quoi qu'il en soit, l'objectif étant de contourner la préposition, il convient à mon sens d'essayer ces combinaisons directes, ne serait-ce que pour explorer d'autres sentiers que ceux battus par les bottines de nos avant-coureurs défricheurs. (2007) |
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