Par plaisir

J'imagine que j'écris avant tout par plaisir. Cela peut paraître de l'ordre de l'évidence, mais il importe que ce soit dit. Si je ne retirais pas quelque plaisir de l'écriture — l'acte d'écrire surtout —, je n'écrirais pas, car pourquoi me contraindre à cela quand je n'y suis pas obligé ? De nouveau Musset  :

« Oui, j'écris rarement et me plais à le faire :
Non pas que la paresse en moi soit ordinaire ;
Mais, sitôt que je prends la plume à ce dessein,
Je crois prendre en galère une rame à la main. »
Alfred de Musset, « Sur la paresse », in : Poésies nouvelles, 1850.

Dans un même ordre d'idées, il va presque de soi que je me soucie du plaisir que peuvent avoir ceux qui me lisent, car sinon pourquoi me lire quand rien ne nous y oblige ?  Chez moi, j'aime qu'on se sente bien(venu), qu'on fasse la fête, qu'on participe à la célébration. Le texte se présente en tant que lieu de rencontre(s), de réunion(s), de discussion(s). Je n'ai aucun intérêt à inviter les gens chez moi pour qu'on s'y ennuie.

(2003-2007)