La critique constructive

On ne rappellera jamais assez de considérer la critique avec réserve, de discriminer les commentaires négatifs de ceux qui se révèlent constructifs.

La critique constructive ne détruit pas. Elle édifie, appelle à l'amélioration. La différence réside dans la formulation, entre dire « Cela est mauvais, à recommencer, à oublier » et dire « Cela est bien et pourrait être mieux encore ». Au lieu de rejeter, de fermer le texte à toute possibilité d'amélioration, on l'accueille, on l'ouvre, on créé un lien de confiance — entre deux individus, entre un individu et le texte (le sien), et enfin (le plus important) entre un individu et lui-même.

Je dis cela et j'en sais quelque chose, m'étant souvent fait “ rentrer dedans ”, juger en mal, attaqué (pas moi, plutôt mes textes, bien que ça me touche en tant qu'écrivant). J'en tire une leçon, car j'ai aussi tendance à la critique… critique. Sans vouloir être méchant, j'ai tendance à juger les textes (les miens comme ceux des autres) avec sévérité. Cependant, on peut faire preuve à la fois de rigueur et de diplomatie.

Nous sommes et demeurons apprentis en quête d'excellence : apprentis de ce que les autres ont à nous apprendre, apprentis de nos propres textes. Admettre notre posture d'apprenti constitue l'une des étapes primordiales de l'apprentissage et de l'évolution. Cela vaut autant pour l'écriture que pour le reste.

(2003)