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Pratique

Techniques, trucs et astuces pour produire de l'écriture de façon quotidienne, et parvenir à ses fins.

 

Le carnet voué à…

Il n'y a pas de méthode précise pour écrire un livre. Dans le rad ou répondant aux mot's, j'ai souvent parlé de la nécessité de traîner avec soi un carnet. Mais quand donc peut-on dire qu'on dispose de matière à / pour constituer un livre à partir de notes éparses ?  Reprenant l'idée, puisque j'avais remarqué ma tendance à écrire, à vouer certains carnets à recevoir de la matière à Pyor — et cela, vous devinez bien, ne s'arrête pas qu'à un seul carnet —, je me suis demandé : et si par hasard l'on vouait quelque carnet à quelque projet particulier ?

Voici donc ma proposition :
• allez faire un petit tour chez Dollarama, disons (en fait, vous pouvez encourager l'entreprise de votre choix) ;
• achetez un seul carnet (d'une centaine de pages, par exemple, j'expliquerai plus loin pourquoi), un seul porte-mine, tout neuf (vous pouvez, bien entendu, utiliser du vieux matériel, bien que je vous encourage, ne serait-ce que pour la psychologie rattachée à la nouveauté, à vous munir de matériel neuf, vierge) ;
• dites-vous : dans ce carnet, je vais écrire l'histoire du gars ou de la fille qui…, ou l'histoire de ce que j'ai vécu, de ce que j'aimerais, à peu près de cette manière — rien d'autre ;
• Fixez une triple échéance : quand le carnet sera tout à fait rempli, ou encore quand il n'y aura plus de mine dans le porte-mine, ou enfin au 31e jour de rédaction de l'ébauche, peu importe ce qui survient en premier, le livre sera terminé.

J'insiste sur la question des échéances, seule véritable contrainte. Mais croyez-en mon expérience, cela joue en faveur de la production. Nul échappatoire. Pour la durée de la rédaction (31 jours), exercez-vous à remplir le carnet de façon quotidienne, jusqu'à ce qu'il soit complet — c'est pour cette raison qu'il vaut mieux ne pas avoir un carnet trop volumineux, car si au 31e jour il n'y a que la moitié de rempli… je vous laisse deviner l'impression que vous aurez alors, à moins que vous n'établissiez d'échéance moins resserrée, moins contraignante ; mais attention : plus l'échéance nous paraît loin, moins nous ressentons la nécessité de terminer le projet, puisque nous “ avons encore le temps ”. Et alors les chances que vous abandonniez votre livre avant son terme décupleront.

La discipline rattachée à la “ production ”, à l'écriture en tant qu'acte, s'acquiert à mon sens avec la pratique, en commençant par de petits projets dont on peut non seulement entrevoir la fin, mais y parvenir surtout. Qu'importe si votre livre se retrouve un jour en librairie. Il pourra, à tout le moins, faire bonne figure dans votre propre bibliothèque, coincé entre Baudelaire et Beaumarchais, entre Garneau et Gauvreau, entre Verlaine et Voltaire. Cela vous fait rire ?  Il ne faut pas.

(2004)

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1 – Le carnet voué à…

©  Yann Ropers, 2003-2008

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