Réflexions

Pourquoi le millésime précédent nous semble meilleur

Deux bouteilles de vin, côte à côte ; deux étiquettes quasiment identiques, à cette exception : le millésime – ou année de vendanges –, l'un de l'année passée, l'autre de l'année d'avant. S'ensuit une dégustation verticale ou horizontale, c'est selon (j'ai tendance à mélanger les deux), histoire de comparer. Puis un verdict précipité est lancé : « ce vin en a perdu, il était meilleur avant… »

Pourquoi  ?  Que s'est-il passé ?  Mauvais millésime ?  Conditions climatiques désastreuses ?  Mauvaise élaboration ?  Peut-être toutes ces réponses… ou une seule d'entre elles… ou rien du tout.

Juger d'un vin jeune en comparaison à son homonyme un an plus vieux peut porter à confusion et à certaines considérations erronnées, surtout en matière de vins de consommation courante, ce qui est presque synonyme d'évolution rapide. Pourquoi celui du millésime un an plus vieux nous semble-t-il meilleur ?  Parce qu'il a un an de plus, tout simplement. Les tanins sont plus souples, enrobés, moins asséchants, ce qui laisse plus de place au reste, d'où notre perception, nos impressions.

Il me semble donc tout à fait normal qu'un vin nous apparaisse meilleur lorsqu'il est issu du millésime précédent de (ou à ?) celui auquel on le compare. Demeure qu'une telle impression ne peut rendre justice à ce dernier, en ce qu'une évolution d'un an suffit à faire une différence.