DES MOEURS FACULTAIRES
Le printemps revient, avec son lot d’emprunts momentanés de
notes cours, de questions fébriles posées aux assistants,
de sorties un peu plus sages, mais aussi de cris de douleurs étouffés,
de larmes empreintes de détresse et de vengeances soigneusement
nourries, lorsque paraît le florilège de ce qui s’est fait
de pire dans notre beau royaume.
Jeunes hobereaux de candidature, franchissant pour la première fois, imberbes et frémissants, les portes de notre incontournable faculté, vieux briscard ramolli par excès d’onanisme et de houblon, suivant vaguement du fond des brumes de la veille la retransmission en différé d’un quelconque cours de licence; tous, oui tous, vous avez été un jour amenés à commettre, à divers degrés, des actes aussi ridicules qu’inconsidérés. Tout naturellement (malgré l’amour immense que nous porte le bon peuple de droit et que nous lui rendons comme bon se doit), l’Ordre se doit de brandir d’une main ferme et résolue la verge d’or du redressement des moeurs facultaires et de fustiger publiquement les plus accablants des errements de ses loyaux sujets. Fidèles à notre tradition séculaire, nous avons tenté de rien n’épargner, ni personne. Que ceux qui craignent de défrayer la chronique dans une de nos prochaines éditions, plus impitoyable sans doute, prennent contact sans tarder avec nos avocats suisses qui ne manqueront pas de leur proposer une solide transaction. Première candi.Le De Méan se repeuple et chaque année, c’est pour nous le même désarroi : Mons-Borinage, Morlanwelz, Stavelot et Virton-la-Lux nous exportent toujours les mêmes primeurs agricoles et les mêmes sous-produits fermiers, bons gros bleus-cons-belges qui s’empressent de grossir le cheptel cromagnon. Mike, Jean-Marie, José, Francis, Cindy, Jennifer et autres Sandra ont découvert la Basoche le jour du Bal, refoulés à l’entrée, pour les talons compensés et la jupe en vinyle de Cindy et pour le blazer et cravate cuir de Francis. Les amis, vous qui croyez encore au Père Noël et à l’utilité des répétitions de droit privé : le monde de la Basoche n’est pas le vôtre. En semaine, sortez au Spot ou au Trimaran et le vendredi ne ratez pas votre train pour l’ennui. Mike, un homme venu d’ailleurs, est passé au rang de héros dans son bled, avec photo dans le Vlan local et dans la Nouvelle Gazette, après avoir été intronisé, pour son baptême, Roi des Boeufs à la caverne. Cher Mike, il y a une université à Louvain-la-Neuve, penses-y et dégage. Vanessa Faure, dont nous nous attendions à bien mieux, et Raphaël Zoller, dont nous n’espérions rien de moins, sont les leaders incontestés de la tendance belote-pelote à la cafétaria. Vanessa, tu exprimes tes formes avec trop de verve pour gâcher ta belle jeunesse à compter les plis avec ces losers. Plus pelote que belote, quoique quelque peu boulotte, l’excellente Françoise Joiris a fait fantasmer plus d’un puceau adepte de cuir, latex, cravache et tatouage en banlieue de la touffe. La Joiris se félicite d’ailleurs de ses talents fellatoires, pour y avoir goûté. Le lubrique Jeffe Moreau lui accorde l’accessit, mais nous, on préfère tout de même lui faire savoir que si elle arrive à mettre une balle de tennis en bouche et à encore parler de pipes, elle peut toujours venir nous voir. Isabelle Maes et Charlotte Remiche, sont mignonnes et gentilles toutes les deux, sauf Isabelle Maes. Celle-ci, alors que la sagesse élémentaire lui dictait profil bas, silence et cagoule, se l’est donnée bruyante, hautaine et médisante. Méfiance Isabelle, l’an prochain, si tu persistes, on te taille les seins en pointe. Au rayon des méta-bonnes poupoules, Frédérique Lifrange, le profil type de la femme du footballeur de BundesLiga, rêve secrètement d’un homme coupé court sur le haut, long dans la nuque, survêtement Adidas, slash et chaussettes blanches comme on en voit au Makro le samedi matin. Dommage qu’elle ne ramasse que des ratés, genre Laurent Schreiber. Non moins potable, Isabelle Fuck’n’Funken, joli cul mange-culotte sous sa robe de satin au Bal, nous la joue trop classe pour être honnête, surtout depuis qu’elle sort avec le distingué Benjamin Gevers. François Raymond n’est pas en reste avec sa poupée Véronique-gentille-comme-un-coeur. Dommage qu’elle, elle reste avec un blaireau si attachant que François. Si l’ensemble de l’anatomie de celui-ci est proportionnelle à son imposante stature, nous lui suggérons de recourir à différents artifices (sticks de hockey, médailles et prothèses basochiennes,...) afin de satisfaire le tempérament volcanique qui se lit sur les lèvres lippues et accueillantes de sa compagne. Au chapitre des romantiques laissant couler des larmes pisseuses, Charles-Thibaut Stainier respire les vieux kleenex et la mélancolie bovine. Nous ne pouvons que conseiller à cet ersatz de Rimbaud d’aller traîner son désespoir dans une université certes moins brillante que la nôtre, mais sûrement plus appropriée : Louvain-la-Neuve. Deuxième candi.Alors que Jean-Charles Bronne s’applique soigneusement à se faire détester par tous ses petits camarades, Florian Pirare, dans son ombre, multiplie les efforts pathétiques pour se faire simplement tolérer. En toute logique basochienne, nous préférons Jean-Charles, qui nous fait bien rire, au petit pingouin Florian, dont nous nous occupons de l’inscription à l’université de Louvain. Au rang des pitres nuisibles, les frères Grandjean dament aisément le pion à tous leurs concurrents. Frustrés d’être dédaignés par la jet-set basochienne, ils tentent d’atteindre l’Ordre par des mesquineries prépubères, mais n’arrivent qu’à se confiner dans la médiocrité et l’imbécillité boutonneuses. Humour de cours de géographie et blagues d’heures de fourche garantis. Dans la même mentalité humanités attardées aux rires bruyants, quoiqu’éminemment plus sympathiques, signalons Minervina-Nervissa-Bayon-Reyero-Martinez-Pinto-cartable-dictionnaire et Pascale-Proumen-journal-de-classe. Si vous vous demandez quel est l’olibrius, bavard de surcroît, qui commente les arrêts de droit constitutionnel pendant dix minutes au micro, le pseudo-intellectuel qui assaille les profs de questions stupides, le noiraud bouclé à lunettes qui se veut journaliste et qui colle à MM. Delnoy et François comme un vieux chewing-gum, sachez qu’il s’agit d’un seul et même fayot : Frédéric Lefort. Chapitre mode. Pour le concours top-beauté du Durkheim, l’attrait photogénique Julie Coste devance d’un téton tentant cette salope de Langenaken, belle gueule mais cul — i trop plat. Désolé, Jean-François, mais Julie payait mieux, surtout de sa personne. Beaucoup moins drôle. Christophe Diricks, l’apollon du Durkheim, prétend jouer avec les femmes comme le Locomotiv Basoche avec le ballon rond. Avec aisance, s’entend. C’est faux. Diricks n’est qu’un dragueur de supermarché ne ramassant que des minettes de quelques années ses cadettes (elles tombent plus vite amoureuses, vous dira-t-il pour se défendre), alors que le team footballistique de l’Ordre ne fait, lui, qu’accumuler les succès. C’est d’ailleurs peut-être ce profond dépit qui l’encourage à se forger une solide réputation de commère, de délateur et de briseur de couples. De plus, en bon mythomane, Christophe prétend être mannequin et, à voir la gueule enfarinée de ce bellâtre se servant du champagne dans les loges de Miss Droit l’an dernier, il est patent qu’il regrettait de ne pouvoir concourir pour ce titre tellement convoité. En réalité, Diricks se prend pour un fameux leader mais ce n’est qu’un sacré loser. Frédéric Ledent, pénible parmi les pénibles, s’est laisser pousser le bouc pour affirmer sa virilité et compenser de s’être fait tondre les poils pubiens. Pensant même jouer dans la cour des grands, ce petit raseur n’hésite pas, pour venger l’honneur blessé de sa bleuette, à menacer de mort quiconque se moque gentiment de lui au retour d’une guindaille. Quand le cromagne se mêle d’être aediste, il mue en un être hybride aussi détestable qu’arrogant. Ledent est de cette triste espèce. Infime pantin dans le théâtre facultaire, Frédéric s’agite. En vain. Mais, au moindre autre faux pas, la Basoche ne manquera pas de lui faire avaler Lesdents. Victime consentante et se sentant con, Vanja Couquelet traîne son désespoir d’avoir vu son Laurent Scheiber d’époux la délaisser pour Nadine François, plus courte sur patte mais certainement plus entreprenante. Enfin tout n’est pas perdu pour Vanja, car elle vient d’apprendre dans son journal favori que Laurent est un sale petit branleur. Fabienne Boveroux et Bénédicte Georis sont deux wasses ou deux mauvaises langues, c’est selon. Allez leur demander quels sont vos pires défauts, elles les connaissent mieux que vous. La palme d’or de l’arrivisme et de la cuistrerie est décernée cette année à la jeune niaisse de Georges, Charlotte de Leval, qui, en dépit de débuts prometteurs à l’une ou l’autre de nos soirées, n’écoute plus désormais que son insatiable ambition. Celle-ci la pousse inexorablement sur la pente savonneuse du stupre, de l’infamie et de la mésalliance. En effet, trouvant sans doute que le patronyme dont elle est affublée ne pesait pas encore assez lourd sur ses frêles épaules, l’amie Charlotte a poussé l’outrecuidance jusqu’à user de ses charmes rares pour débaucher un innocent répétiteur de droit constitutionnel. " Prenez votre avenir en mains ". Il est à noter également qu’un petit format des P.G.D., Charles-Henri Massa s’est décidé à passer ses épreuves de baptême en deuxième candi, afin de pouvoir légitimement oublier toute dignité lorsqu’il est saoul. C’est aussi un personnage aussi sombre que méprisé, dont les moeurs douteuses ne peuvent être passées sous silence. Attention, Charlie, la B.S.R est déjà sur tes traces pour tes histoires sordides dans un camp louveteau et ton procureur de père ne t’envoyerrait pas de bon coeur finir ta belle et saine jeunesse au fond d’un cachot. Première licence.Commençons sans détours par la basse-cour A.E.D. Le chef-coq, Philippe Dussart chante beaucoup et fort sur son fumier sans réveiller personne, surtout quand il s’agit de rassembler du monde autour de sa candidature à la présidence de son groupuscule de fonctionnaires et de marchands de feuilles de brouillon. Enfin, comme il n’est pas élu, nous sommes rassurés : Philippe est inoffensif. Autour de lui, les becqueteuses Eve Franz et Delphine Scholsem se volent dans les plumes en piaillant. La gourde, Eve Franz, au syndrome prémenstruel d’agressivité allongé, se bat même comme une harpie des bas quartiers d’un coup de bol de soupe avec la fille du Doyen. Glauque mais authentique. Dernier détail : Eve est la jeune fille dégoulinante d’affabilité qui sévit au service cours de l’A.E.D. Si vous n’en êtes pas content, faites comme elle et allez donc lui jeter votre julienne de légumes ou tomates aux boulettes. Un peu en retrait, au sec, la plus ambitieuse Isabelle Lavergne profite de l’agitation générale pour gravir les échelons du poulailler. Passée reine dans le domaine de l’alternance diplomatique, Isabelle oscille la croupe entre son côté " fine mouche " et son penchant " foune-miches ". Nous n’aimons pas le premier, mais nous l’adorons pour le second, surtout quand elle prépare, nue sous son tablier de cuisine, le manger et le boire de l’équipe rédactionnelle du journal. Grégoire Moës, s’il a perdu l’habitude irritante de déballer sont lot de questions idiotes aux profs à la fin des cours, se veut à présent l’âme damnée des divas de l’A.E.D. et se prend parfois les airs, sans les avoir, d’un grand reporter-photographe de Point de Vue Images du Monde. Traînant souvent leurs savates dans le même bureau que Grégoire, Renaud Simar et Philippe Noirhomme, double patte et pâte à cons, sont lourds, pas vraiment sympas, voire vraiment pas sympas. Dire qu’ils ne sont même pas encore inscrits à l’A.E.D. et qu’ils nous pompent déjà l’air. On ne pourrait terminer l’inventaire de la ferme aedienne sans faire mention du porc de service : Thibaut Partsch, le jeune frangin de la soi-disant star de Balis, qui selon les confidences de sa Marie-Cécile Dubourg, " n’arrête pas de péter, et ça pue ". Tous nos voeux de bonheur accompagnent le jeune couple dans leur difficile marche. Autre monde, autres gens. Cousin du Prince Charles, l’archiduc Benjamin Gevers, le binamé décoiffé Bernard Van Brabant et l’acide Valérie Gabriel, de l’axe Cointe-Zoute-Embourg, débarrassés de Cuisinier l’électricien, souffrent chaque jour de la promiscuité avec les enfants d’ouvriers du Portalis. Vous qui ne passez pas vos vacances à L’Escalet, ayez une pensée émue pour ceux qui iront, comme vous, grossir les rangs des demandeurs d’emploi dans deux ans. Beaucoup moins chic, mais aussi beaucoup moins chère, Marie-Pierre Donéa tente d’assortir ses airs hautains à son disgracieux faciès artificiellement hâlé. Elle croit également soumettre son homme au point de le forcer à assister au cours d’Hansenne. Dur, quand on est en E.A.A. et qu’il manque des places pour les gens de droit. Marie-Pierre, tu ferais peut-être mieux de l’envoyer se faire déplier les lèvres afin qu’il puisse enfin se saisir des tiennes. Conseil. A la veille de la session, la première licence et, particulièrement Stéphanie Masson, prient expressément Ludivine Marchand de veiller à ne plus exaspérer ses condisciples d’examens : Ludivine, ton genre " c’est galère, j’ai rien fait, que dalle, je vais rater " alors que tu ne descends pas sous les 14 frise vraiment l’indécence. Deuxième licence.En nous élevant vers le melting-pot intellectuel du Laurent, nous ne pouvons que constater qu’il faut de tout pour faire un monde, des gentils comme des méchants, comme disait un célèbre poète serbe ou rwandais, c’est selon. Mais avant toute chose, une pensée charitable pour l’arrogant Colonel Brion, contraint à abandonner quelque peu de sa superbe légendaire depuis que la pulpeuse Sophie Laguesse l’a largué comme une fesse. Il serait profondément injuste de ne pas féliciter non plus une personne aussi puissamment géniale que Coline Sevrain, qui, comme elle l’explique en détails dans le Quinzième Jour du 26 janvier 1996, est un génie en puissance. C’est sans doute la modestie qui l’a poussée à omettre de signaler aux rédacteurs de la feuille de chou universitaire qu’elle avait gagné le concours de celle-qui-boit-le-plus-vite lors de son baptême et que, depuis lors, elle ne s’en était pas tout à fait remise. Quand au Futé de l’Agence-Touriste, Pierre-Olivier Rinne, quelle intarissable soif de connaissance chez ce jeune homme à la mèche blanche. Son coiffeur pose sans aucun doute des questions plus pertinentes que celles qu’il a l’ingénuité d’adresser à ses maîtres. Mais il y a pire, le style insipide, incolore, inodore, Pierre Demoulin, que même son cousin (Jeffe Moreau) évite de saluer. Demoulin est de cette espèce de play-boys de troisième zone à l’haleine fétide et à l’humeur maussade qui roule en voiture rouge parce que ça arrache. Quant à sa morue, Anne Jonlez, elle mérite nos applaudissements pour la fermer et finir ses jours avec un raseur comme Pierre. Autre raseur. Membre influencé de la confrérie " Pied Jaune " et sans doute d’autres groupuscules plus ou moins occultes, Renaud Dupont nous pose chaque année la question de confiance. Renaud se croit l’ami de la Basoche et des Basochiens comme l’atteste sa présence continuelle dans notre sillage et sa propension toute amicale à boire sur notre compte. Le coeur de Christine Defêchereux penche entre Frédéric Georges pour les notes et le règne ani-mâle pour les relations charnelles. Ceci dit, Christine reste une fille très sympathique que nous ne manquerons pas de taquiner encore si elle persiste dans ses mauvaises manières. Pour terminer, inutile de s’étendre sur le cas Ancion Sébastien qui mériterait à lui tout seul tout un journal. Troisième licence.A la veille de la prépension, les étudiants de troisième licence sont plus intéressés par leurs plans d’épargne et leurs contrats de mariage que par les mesquineries qui font rage chez leurs cadets. Permettez-nous toutefois d’épingler Vanessa Matz, à qui nous avions promis l’immunité si elle arrêtait de se faire bruyamment remarquer, mais au vu de sa triste conduite à la Saint-Nicolas, nous ne pouvons que déplorer son absence totale de retenue. |