Retranché de l'équipe canadienne junior

Pierre-Marc Bouchard revient la tête basse

par Roger Tremblay

Le Quotidien

BAGOTVILLE(RT)- À sa descente d'avion hier après-midi, Pierre-Marc Bouchard arrivait mal à cacher sa déception. Mine basse, teint pâle, la jeune vedette des Saguenéens de Chicoutimi ne semblait pas encore réaliser qu'il venait d'être retranché du camp de l'équipe canadienne junior le matin même.

Pourtant, le joueur de centre des Sags venait de connaître un excellent camp, un camp à son goût, à son image.

«Je suis satisfait de ma tenue au cours de la semaine mais je suis déçu de ne pas demeurer avec l'équipe. Ce sont des choses qui arrivent dans le monde du hockey. Les entraîneurs ont plutôt opté pour Rick Nash de London mais on ne luttait pas pour le même poste. Je ne crois pas que notre lieu de provenance ou notre langue ait influencé grand-chose dans leur choix», mentionnait Bouchard hier.

Le numéro 96 prétend qu'il a eu toutes les chances voulues pour faire l'équipe.

«Les entraîneurs m'ont gardé jusqu'à la fin et ils m'ont dit qu'ils étaient satisfaits de mon travail au camp. Ça augure bien pour les deux prochaines années. Je reviens déçu de ce retranchement mais en même temps, je sors grandi d'avoir vécu une belle expérience. J'ai pu voir comment les choses se passaient au sein d'Équipe-Canada en plus de jouer avec des joueurs qui ont déjà une expérience dans la ligue nationale. J'ai beaucoup appris cette semaine», ajoute Bouchard.

Samedi dernier, Pierre-Marc Bouchard partait de Chicoutimi avec l'idée de faire l'équipe et de participer au prochain championnat mondial junior en République tchèque à la fin décembre.

«J'allais là pour me tailler une place, jouer mon meilleur hockey. J'ai connu de bons matchs mais ce fut insuffisant. J'ai reçu ce matin (hier) à 6h un coup de téléphone de l'entraîneur-chef de l'équipe m'annonçant mon retranchement. Je venais de vivre une nuit difficile, ayant mal dormi, étant trop nerveux. Les entraîneurs ont agi de cette façon toute la semaine lorsqu'il était temps de retrancher des joueurs. Ils nous ont rencontré par la suite pour nous expliquer leur décision. Dans mon cas, ils m'ont dit qu'ils avaient été impressionnés par mon travail», raconte Bouchard.

De retour au jeu hier avec les Sags, Bouchard croit dur comme fer qu'il méritait une place au sein de l'équipe canadienne.

«J'ai démontré mon savoir-faire (3 buts, deux passes) tout au long du camp et mes performances parlent d'elles-mêmes. Je me reprendrai la saison prochaine. J'ignore si mon âge a joué contre moi mais j'ai donné ce que j'ai pu. C'est un autre style de jeu qui se pratique lors d'un tel camp. Malheureusement, les entraîneurs ne nous parlent pas du tout durant la semaine, ne donnent aucun feed-back de notre travail. Ils le font après le camp», précise Pierre-Marc Bouchard.

Sitôt la confirmation de son retranchement faite, Bouchard a quitté Toronto avec son père pour Montréal avant de revenir au Saguenay en avion.

«Je suis très déçu et je ne voulais pas rester là plus longtemps. Je tenais à participer au match de ce soir hier) contre Sherbrooke», a-t-il conclu avant de sauter dans la voiture où l'attendait Renald Nepton des Sags.

Progrès-Dimanche, 16 Décembre 2001


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