Marc Tremblay et les Sags
L'occasion de partir la tête haute
Un commentaire de Stéphane Bégin
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Le président et propriétaire majoritaire des Saguenéens de Chicoutimi, Marc Tremblay, possède l'occasion rêver de quitter la barre de la formation chicoutimienne la tête haute, tout en faisant plaisir aux partisans de l'équipe. Et cette occasion, Marc Tremblay devrait s'organiser pour la saisir rapidement. Surtout qu'elle vient de lui être offerte par l'offre du groupe dirigé par Marc Desforges, celui qui a marqué le tout premier but de l'histoire des Saguenéens.
Il ne faut pas se le cacher, l'image de Marc Tremblay a été ternie au cours des deux dernières années et plus particulièrement depuis la tristement célèbre transaction de décembre 1998. Il avait laissé partir Ramzi Abid, Mathieu Benoit, Marc Bouchard et Jean-Sébastien Trudelle pour une bouchée de pain, même si Jonathan Francoeur et Éric Bétournay ont donné de bons moments à l'organisation.
Mais la transaction n'a pas fait le bonheur des partisans et amateurs de l'équipe. Ceux-ci ont beaucoup délaissé les gradins du centre Georges-Vézina, au point où à peine un peu plus de 30 000 spectateurs ont assisté aux 35 matchs locaux de la dernière saison.
Si Marc Tremblay n'avait reçu aucune offre ou aucun appel pour que l'on achète son équipe de hockey, on pourrait comprendre qu'il veuille demeurer en poste. Mais voilà que le groupe de Marc Desforges se pointe sérieusement le bout du nez.
Les deux groupes se sont rencontré une première fois. Ils vont le faire à nouveau, mais on est encore loin d'une entente.
On laisse entendre que les demandes de Marc Tremblay sont énormes. Il va vendre la franchise des Sags au prix identifié dans l'entente avec la ville, soit 160 000 $. Mais pour les concessions des restaurants, c'est une autre histoire.
Les conclusions que l'on peut tirer démontrent que le montant exigé serait d'environ 200 000 $ pour les concessions et équipements des restaurants et de l'équipe, montant que le nouveau groupe n'est pas intéressé à défrayer.
À mon avis, Marc Tremblay aurait avantage à ne pas se montrer trop gourmand. Je comprends qu'il veuille se retirer de l'aventure, après huit années complètes, en réalisant un certain profit.
Mais à trop vouloir en demander, on risque de tout perdre. Car le groupe de Desforges, Guy Carbonneau, Gervais Munger, Luc Dufour et Pierre Cardinal se dit même prêt à attendre 2001 pour reprendre l'équipe, au moment où l'entente entre Marc Tremblay et la ville prendra fin.
Car la prochaine saison pourrait coûter beaucoup d'argent. L'an dernier, Marc Tremblay dit avoir perdu 180 000 $ et il s'attend à perdre 200 000 $ pour la saison 1999-2000.
Que réserve la saison 2000-2001 aux Saguenéens de Chicoutimi et à Marc Tremblay, si ce dernier demeure en place?
Facile. Encore moins d'amateurs, un plus grand déficit et une amertume de plus en plus sentie de la part des amateurs de hockey envers Marc Tremblay.
Je demeure donc persuadé que Marc Tremblay n'est pas intéressé à perdre encore 200 000 $ ou plus à diriger une équipe de hockey.
Quant aux éventuels acheteurs, ils ne doivent pas non plus profiter de l'occasion pour acheter l'équipe à rabais. Un jour, les Sags vont attirer à nouveau les amateurs et il sera alors possible de réaliser des profits.
En contrepartie, Marc Tremblay doit donc éviter de se montrer trop gourmand, de tout vouloir.
Et surtout profiter de l'occasion pour quitter le centre Georges-Vézina par la porte principale et en traçant un bilan somme toute assez positif de son passage à la tête des Saguenéens de Chicoutimi (il a participé deux fois à la coupe Memorial).