Théorie qui s'applique aux systèmes dont les comportements
sont imprévisibles, bien que leurs composantes soient gouvernées
par des lois strictement déterministes.
L'un des buts primordiaux de la science consiste à pouvoir prédire
le comportement d'un système physique, chimique ou biologique, par
exemple les dates des éclipses du Soleil. Or, il se trouve qu'un
grand nombre de phénomènes présente un comportement
régi par une trop grande variété de facteurs, si bien
qu'il est possible de comprendre pourquoi un ordre se construit, puis se
détruit. Ainsi, dans le cas de la météorologie, les
images transmises par les satellites montrent que les masses nuageuses
sont tantôt ordonnées en forme de spirale, tantôt ne
le sont pas. En effet, les perturbations peuvent être créées
par les courants d'air chaud ou froid, ou par les forces de Coriolis,
mais peuvent être également dues à la configuration
géographique du terrain ou à l'implantation humaine. Dans
ce cas de figure, les moyens théoriques et mathématiques
ne sont pas adaptés pour prévoir un tel système, le
nombre de facteurs intervenant sur le climat étant trop important.
Dans les années 1970, on découvrit qu'il est possible
de traduire mathématiquement des phénomènes dont le
comportement paraît désordonné, grâce à
la théorie déterministe du chaos. Selon cette théorie,
tous
les systèmes chaotiques déterministes possèdent des
formations préférentielles, appelées
attracteurs
étranges. Ces formations particulières peuvent se
rencontrer dans la nature : ainsi, les images fractales
calculables par les séries de Mandelbrot, les images météorologiques,
les battements du cœur ou les électroencéphalogrammes constituent
tous des attracteurs étranges.