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De l'achose dont on parle

à la chose freudienne qui nous parle

Projet de cours au Département de psychanalyse

David Pavón Cuéllar

Nous entreprendrons la mise en question, mais aussi en valeur, d'une manière spontanée de concevoir la distinction lacanienne entre le réel et le symbolique. Il s'agit de cette manière si claire, tellement simple -et par laquelle nous risquons toujours de tomber dans le simplisme-, où la Chose, ainsi que l'achose et la chose freudienne, se trouvent, comme c'est prévisible, du côté de l'être réel, tandis que la parole, avec le signifiant et le langage, s'alignent naturellement du côté de l'être symbolique. Entre ces deux registres, nous révélerons, chez Lacan, douze relations qui impliquent différentes fonctions, déterminations ou situations de l'être réel chosique par son rapport à l'être symbolique langagier. Pour aborder ces douze relations, nous les diviserons en quatre groupes où nous essayerons de discerner, au moyen de quelques échantillons de la réflexion lacanienne sur la Chose, trois grandes orientations ou lignes d'élaboration de la distinction entre le réel et le symbolique -la première, freudienne, comprenant les deux premiers groupes (1953-1971), et les deux suivantes, l'une entre phénoménologique et post-structuraliste et l'autre structuraliste, coïncidant respectivement avec le troisième (1959-1978) et le quatrième groupe (1953-1971).

Dans la première orientation -et par un examen vers l'arrière pour expliquer les développements théoriques tardifs à partir de ses origines-, après l'absence (1971) de la Chose -comme l'achose- dans la parole, ainsi que sa présence en tant que rien (1962) dans la sujet ou sa perte (1962) dans l'objet, nous étudierons son effacement (1962) par le signifiant, dès lors qu'elle est en état de passion (1960) par rapport à une action du symbolique qui peut arriver jusqu'au meurtre (1953). Dans la deuxième orientation -et par un examen inverse à partir des premières vers les dernières élaborations-, nous allons considérer la distance (1959) où la parole se déploie, entre le réel chosique et le sujet qui parle, pour comprendre que la Chose puisse être perçue comme un objet dernier de désir ou une fin (1962) à atteindre au moyen de la parole, nonobstant sa confusion (1978) avec cette parole et sa jouissance par le sujet dans la même parole. Finalement, dans la troisième orientation -et par un second examen vers les sources-, nous partirons de l'ouverture (1965) de la chose freudienne qui parle, pour estimer ensuite son adéquation (1955) au symbolique de sa parole et sa méprise (1955) par le sujet qui ne pourra l'entendre qu'en s'entendant lui même à la place de cette Chose.

1. Lorsque rien ne reste de l'achose: de son absence à sa perte ou la cause de son absence (1971-1962)

Si en fin de compte, en 1971, d'après une idée exprimée alors par Lacan, l'achose dont on parle pourra être absente dans ce qu'on parle à propos d'elle, c'est parce que depuis 1962, selon une autre idée lacanienne, la Chose, à la suite de sa perte dans l'objet, n'est déjà plus rien dans cette parole qui est la place de celui qui parle. Cette succession de la perte à l'absence, en passant par le rien qui reste après la perte, nous l'examinerons dans le sens inverse, de l'effet comme absence à sa cause dans la perte.

1.1. Absence. En général et à l'origine, une chose désigne ce dont on parle, ce qui est en cause dans notre parole1 -de même que le Ding allemand2, malgré l'écart étymologique. Or, lorsque nous parlons d'une chose, voici qu'elle manque à notre parole -déjà dans l'Esquisse de Freud, la Chose, le Ding, n'est ce qu'elle est qu'en "échappant au jugement" (Beurteilung entziehen)3. On peut bien entendu la "démontrer" au moyen de notre parole, mais on ne pourra jamais la "montrer" là, dans cette parole, où elle est absente4. Si on parle d'elle, c'est d'autre chose qu'on parle. C'est pour cela que la Chose, dans le séminaire D'un discours qui ne serait pas du semblant5, "ne peut s'écrire que l'achose". Elle doit s'écrire ainsi "parce qu'on ne parle jamais que d'autre chose pour parler de l'achose", parce qu'elle est "absente" dans ce qu'on parle d'elle, parce qu'elle est donc absente à sa place, parce que c'est la présence comme absence de l'objet a "qui tient cette place". L'a de l'achose est ainsi a de son absence pour nous, a de cet objet a qui -lui aussi absent- tient sa place, a de cette autre chose présente pour nous et dont nous parlons pour parler d'elle.

1.2. Rien. A la place de la Chose dont nous voulons parler, qui sera toujours évidemment notre propre place, il n'y aura que l'absence pour nous de cette Chose et la présence comme absence de l'objet a -il n'y aura ainsi que deux absences, toutes les deux voilées par la présence pour nous de l'autre chose dont nous parlerons pour parler de la Chose. En définitive, à la place de celui qui parle, qui est la place de ce dont il veut en parler, rien ne reste de ceci, rien ne reste de l'achose. Dans cette place de la parole, là dans cette place signifiante du sujet qui parle, "rien" ne reste, depuis le "premier jeu signifiant", de la Chose réelle dont le sujet veut en parler -et pourtant, s'il veut en parler ce n'est que pour la "trouver", même s'il "s'engage" en parlant "dans la direction opposée" du lieu où elle se trouve6. Aux antipodes où mène la parole il n'y a rien de réel, il n'y a aucune Chose réelle, il n'y a qu'autre chose, une chose imaginaire, signifiée ou présente pour le sujet, qui voile ce rien, qui voile cette absence pour le sujet de la Chose réelle "hors-signifiée"7 ou insignifiée -qui est aussi une absence de ce qui tient sa place, absence en tant que sujet de l'objet a insignifiant. Là où conduit le sentier métonymique de la parole, là où la Chose n'est rien, le sujet comme signifiant, comme "signe de rien", ne pourra être que "cette chose privilégiée qu'il est en tant que rien"8.

1.3. Perte. En sa qualité de rien, soit d'absence pour le sujet -comme Chose insignifiée- ou d'absence en tant que lui -comme objet a insignifiant-, l'achose est cette chose privilégiée qu'il est lui-même, le sujet comme signifiant -ou comme signe de rien- devant ce qu'il imagine être, devant son moi présent pour lui, comme un objet imaginaire ou comme une autre chose absente en soi -pour autant qu'elle n'est que ce qui voile ce rien de l'achose qu'il est. Là, devant cet objet imaginaire signifié, présent comme tel pour le sujet, si la Chose n'est rien c'est parce qu'elle est insignifiée ou absente pour le sujet. Or, si elle est de telle sorte insignifiée ou absente pour lui, ce n'est que parce qu'elle est perdue, perdue pour lui en raison de la direction -opposée à elle- vers où -d'objet signifié en objet signifié- le sujet comme signifiant a été conduit par la métonymie. Dans "cette dimension de perte essentielle à la métonymie, perte de la Chose dans l'objet", nous avons, à suivre Lacan dans le séminaire sur L'identification, "le vrai sens de cette thématique de l'objet en tant que perdu et jamais retrouvé, le même qui est au fond du discours freudien et sans cesse répété"9. Cet objet perdu et jamais retrouvé n'est donc pas un objet, mais la Chose qui n'est jamais retrouvée comme telle, mais seulement comme objet.

Puisqu'il ne doit rester rien de la Chose pour que le sujet soit vraiment ce qu'il est -cette chose privilégiée qu'il est en tant que rien-, et puisqu'en étant ce qu'il est le sujet doit perdre la Chose dans l'objet afin de pouvoir parler, c'est compréhensible qu'il ne puisse parler jamais que d'autre chose, ou de l'objet signifié, pour parler de l'achose, ou de la Chose insignifiée. Voilà notre explication de l'absence de l'achose dans la parole, formulée en 1971, à partir de la perte de la Chose, conçue en 1962, dans l'objet et dans le sujet -celui-ci comme cette chose privilégiée qui est le rien qui reste de la Chose après sa perte.

2. La passion de la Chose: de son effacement par le signifiant à son meurtre par le symbole (1962-1953)

S'il y a, en 1962, la perspective d'une perte de la Chose insignifiée dans l'objet signifié, c'est parce qu'il y a, la même année, la notion d'un sujet qui fait le signifiant en effaçant la Chose. Pareil effacement de la Chose, en expliquant sa perte qui explique à son tour l'absence de l'achose dans la parole, n'est concevable qu'en reconnaissant un caractère passif au réel chosique dans son rapport au symbolique. Nous allons voir que cette reconnaissance, implicite en 1962 et qui fut déjà explicitée en 1960, eut sa première expression en 1953, avec la définition du symbole comme meurtre de la chose.

2.1. Effacement. C'est l'avènement du signifiant, ou l'avènement symbolique du sujet comme signe de rien, qui produit la perte de la Chose, ou son absence pour le sujet dans l'objet signifié -objet imaginaire présent pour lui, mais absent en soi, en tant que Chose réelle. Cette perte de la Chose, Lacan la conçoit, dans L'identification, comme un effacement. Si l'avènement du sujet comme signifiant produit la perte de la Chose insignifiée, c'est pour autant que "le signifiant est l'effaçant principal de la Chose", et que "c'est lui, le sujet, qui en effaçant tous les traits de la Chose, fait le signifiant". L'avènement du sujet qui fait le signifiant, qui fait signe de rien, comporte ainsi la perte ou l'effacement de la Chose, comme survenance du rien dont le sujet fait signe. En ce qui concerne un tel sujet, comme issu de l'effacement de la Chose, il est névrosé dans la mesure où il "veut effacer cet effacement" pour atteindre la Chose, l'objet dernier de son désir, mais aussi le seul objet de sa jouissance. En fait, semblable effacement de l'effacement, afin de "retrouver ce qu'il y a de réel à l'origine", représente pour Lacan "le sens le plus profond du comportement sommaire, exemplaire de l'obsessionnel, ce sur quoi il revient toujours, sans jamais bien entendu pouvoir en abolir l'effet -car chacun de ses efforts pour l'abolir ne fait que le renforcer"10. En absence de la Chose, ne restant rien d'elle après sa perte, l'obsession ne sert qu'à superposer des effacements, enchaîner des metonymies, substituer des métaphores à des métaphores ; bref, additionner des symboles aux symboles à compter du tout premier symbole irréversible -que nous considérons, d'après l'Esquisse de Freud, comme un symbole déjà "obsessionnel" (zwangsartig), qui s'est "complètement substitué" à la "Chose", laquelle est ainsi "refoulée" (verdrängt) ou "tout au moins chassée du conscient"11, voire effacée.

2.2. Passion. En étant effacée, la Chose apparaît comme un élément réel passif sur lequel s'exerce l'action du symbole. Ce ravalement du réel chosique à sa passivité par rapport au symbolique, un ravalement qui ne sera pas nécessairement présupposé plus tard -ni par la réduction de ce réel au rien ni par sa perte ni par son absence-, découle d'une conception lacanienne antérieure, que nous trouvons dans le séminaire sur L'éthique de la psychanalyse, où la Chose est définie, au sens le plus large, comme "ce qui du réel pâtit du signifiant"12. Apparemment, à l'action symbolique du signifiant ne répond que la passion réelle de la Chose. De ce point de vue, la Chose n'est que ce qui du réel est susceptible de subir passivement l'action du signifiant, une action effaçante qui réduit la Chose au rien, qui détermine son caractère insignifié, qui suscite sa perte et son absence pour le sujet.

2.3. Meurtre. La version la plus radicale de la passion chosique par rapport au signifiant, nous la trouvons seulement -ce qui est révélateur- à l'origine de la réflexion de Lacan sur le réel chosique, lorsque il affirme que "le symbole se manifeste d'abord comme meurtre de la chose"13. Dans un développement névrotique normal, après cette manifestation qui advient d'abord, laquelle correspond au tout premier symbole qui efface la Chose, chaque nouveau symbole doit se manifester comme le meurtre du symbole meurtrier qui le précède, voire l'effacemement d'un effacement antérieur. Si le meurtre initial de la Chose déchaîne ces meurtres en série interminable, c'est parce qu'il assure pour toujours la perte essentielle à la métonymie, cette perte incessante de la Chose dans les autres choses, cette perte de l'objet dernier de désir dans chaque objet désiré, dans chaque objet imaginaire signifié ou présent pour le sujet du signifiant, présent pour son désir, présent comme une absence permanente en soi -la même absence permanente de l'achose insignifiée dans la parole. En assurant cette absence permanente de l'objet dernier de désir dans chaque objet imaginaire désiré, le meurtre de la Chose par le symbole "constitue dans le sujet", naturellement, "l'éternisation de son désir"14. Ainsi donc, il n'y a toujours des objets présents pour notre désir que parce que la Chose de notre jouissance, ou l'objet dernier de notre désir, manque toujours dans ces objets. Quant au sujet, comme cette chose privilégiée qu'il est en tant que rien, il ne peut désirer constamment quelque chose, ou une autre chose, que parce qu'il n'est jamais que rien, parce qu'il ne reste que rien de la Chose à sa place de sujet. Autrement dit -considérant la différence ontologique heideggerienne entre l'être et l'étant-, si le sujet ne cesse de désirer, s'il ne cesse ainsi d'exister, c'est parce qu'il n'y a toujours en lui que la cause de son désir, l'absence en tant que lui de l'objet a, de son étant qui tient la place de son être réel ou de la Chose15 -comme l'achose dans la parole- absente pour lui, meurtrie pour lui, par l'Autre du symbole ou son être symbolique16 -au niveau de "l'Achose avec une grande A"17. Bref, si à ce niveau le sujet ne cesse de désirer, c'est en raison du désir, du désir d'autre chose, qui "vient de l'Autre" du symbole, et malgré la jouissance qui "est du côté de la Chose"18 -laquelle n'est vraisemblablement jamais encore tout à fait meurtrie par le symbole.

Implicite depuis le meurtre de la chose par le symbole en 1953, explicitée ensuite dans le réel qui pâtit du signifiant en 1960 et reconnaissable encore de manière implicite dans l'effacement de la Chose par le signifiant en 1962, la passion de l'être réel chosique sous l'action de l'être symbolique, cette passion ou passivité -ou plutôt passibilité- diffère de l'impassibilité, rencontrée précédemment, inhérente à l'achose absente, perdue ou de laquelle rien ne restait dans la parole -ce qui la préservait de l'action meurtrière ou effaçante de cette parole. Dans le sens inverse de pareille impassibilité de l'achose dont on parle sans pouvoir en parler -une chose que nous n'arrivons pas à objectiver-, la passion de la Chose diffère aussi de l'action propre à la chose freudienne qui nous parle sans que nous parlions -une chose que nous n'arrivons pas à subjectiver-, et que nous traiterons ultérieurement, une fois que nous aurons examiné un second cas d'impassibilité du réel chosique.

3. La Chose comme fin: de la distance à la confusion (1959-1978)

Pour que la Chose puisse garder toute son impassibilité, il ne faut pas nécessairement qu'elle soit perdue dans l'objet, absente dans la parole ou réduite au rien dans le sujet. Il suffit de la tenir à distance de la parole, du sujet et de l'objet, la préservant ainsi de son meurtre par le symbole ou de son effacement par le signifiant. En plus de préserver la Chose, une telle distance va préserver aussi l'intégrité de la parole, du sujet et de l'objet. En fait, l'éloignement de la Chose conditionnera l'existence du sujet, le déploiement de son être symbolique dans la parole et le rapprochement à lui de son objet en tant que représentation ou être imaginaire. La mise à distance de la Chose, en 1959, permettra également de l'envisager, en 1962 et en tant que Chose de jouissance ou objet dernier de désir, comme une fin à laquelle on voudra y parvenir, en traversant la distance qui séparera d'elle, au moyen de la parole ou du langage qui remplira cette distance. En s'avérant celui-ci un mauvais moyen pour accéder à la Chose, on reconnaîtra néanmoins, en 1978, une certaine confusion ou proximité absolue entre l'être réel chosique et l'être symbolique langagier, par laquelle, un sujet, sans retrouver la Chose de jouissance au moyen du langage, pourra toutefois en jouir dans le langage.

3.1. Distance. L'objet dernier de désir, la Chose de notre jouissance, meurtrie par le symbole, effacée par le signifiant et perdue par la métonymie dans l'objet, cette Chose insignifiée et inobjectivable, dont on parle sans pouvoir en parler, n'est pas l'autre chose désirée, signifiée et objectivée, dont on parle pour parler d'elle. Nous savons que la Chose de notre jouissance, la Chose réelle et irreprésentable, das Ding, n'est pas quelque chose de représentable pour le désir, par le symbolique et dans l'imaginaire. Das Ding, au fond, n'est pas die Sache, "à la surface". Chez Freud, comme Lacan le remarque, il n'y a pas Dingvorstellung, représentation de l'achose ou de la Chose irreprésentable, mais Sachvorstellung, représentation pour le désir de l'autre chose dont on parle pour parler de l'achose comme Ding. Si la Chose insignifiée et irreprésentable, das Ding, est effacée par le signifiant, meurtrie par le symbole et absente dans la parole; par contre, "les Sachvorstellungen", les représentations des autres choses, "sont liées aux Wortvorstellungen", les représentations de mots, "nous montrant par là qu'il y a un rapport entre chose et mot", entre die Sache et la parole. Dans un tel rapport, "la Sache est bien la chose, produit de l'industrie ou de l'action humaine en tant que gouvernée par le langage". Au contraire, devant cette action humaine meurtrière ou effaçante, le Ding, loin d'être le produit, il est la cible passible ou un élément fugitif impassible. Si pareille action symbolique fait mourir das Ding, la Chose de jouissance, ou provoque sa perte dans l'objet désiré, la même "action, elle-même dominée par le langage, voire par le commandement, l'aura, cet objet", die Sache, "détaché et fait naître". Nous constatons ainsi qu'en surface, dans le sujet qui parle, "Sache et Wort", l'être imaginaire signifié et l'être symbolique signifiant, "sont étroitement liés, font un couple", tandis que "das Ding", l'être réel insignifié, "se situe ailleurs"19, en profondeur, loin du lieu de la parole, à distance du sujet. Nous savons déjà que dans cette place du sujet, dans cette place de son désir, qui est la place de das Ding ou de son objet dernier de désir, cette Chose impassible est absente, elle est perdue, rien ne reste d'elle. A sa place, qui est devenu celle de l'être symbolique, le sujet doit se tenir à une distance convenable de l'être réel chosique. En fait, cette "distance du sujet à das Ding", à la Chose de sa jouissance, en tant qu'ex-sistence du sujet par rapport au réel, "est justement la condition de la parole"20.

3.2. Fin. Même si le sujet, pour exister, pour désirer ou parler, doit se tenir à distance de son être réel, de l'objet dernier de son désir ou de la Chose de sa jouissance, il ne cesse jamais pour autant d'en jouir en parlant et de chercher à l'atteindre par la parole. Situé dans la distance ouverte entre l'objet dernier de désir et celui qui désire, entre das Ding et le sujet, l'être symbolique de la parole, qui s'interpose entre les deux, apparaît comme le seul moyen d'atteindre par la jouissance l'être réel de la Chose -voire la fin de l'existence ou l'objet dernier de désir. C'est exactement le cas de l'obsessionnel qui veut effacer l'effacement de la Chose. Nous voyons là que la stratégie d'effacer par un signifiant l'effacement de la Chose par un autre signifiant, laquelle cherche à récupérer la Chose insignifiée, ne sert qu'à l'effacer encore par un signifiant qui ne peut aucunement cesser de l'effacer. Pourtant, nonobstant cet effacement par le signifiant de la Chose de jouissance, le sujet, moyennant précisement le signifiant, peut jouir de la Chose -comme si l'effacement constituait une approche et une relation de jouissance à ce qui est effacée. D'après Lacan, c'est de cette manière, "par les voies en apparence contraires à la jouissance, que la jouissance est obtenue", ce qui "n'est proprement pensable que justement pour autant que dans la jouissance le médium qui intervient, médium par où il est donné accès à son fond qui ne peut être que la Chose, que ce médium ne peut être aussi qu'un signifiant"21. Ainsi donc, tout en comportant l'éloignement par rapport à cette fin spectrale ou dernier terme inaccessible qui est le réel chosique insignifiée, le signifiant, en tant que médium ou moyen terme, donne accès non seulement à la jouissance de la Chose, mais aussi, par cette voie, au rapprochement de la Chose même de jouissance -un rapprochement ou rassemblement, pour la jouissance, dans l'éloignement, pour le désir, par lequel s'accomplit l'être réel chosique22.

3.3. Confusion. En plus d'effacer, le signifiant donne accès, au moyen de l'effacement, à la Chose qu'il efface. De ce point de vue, la distance du sujet à das Ding est la condition d'une parole qui ne lui sert au sujet qu'à parcourir la distance qui le sépare de das Ding. Autrement dit, on ne parle certainement jamais que d'autre chose pour parler de l'achose, mais ce n'est jamais que pour parler de l'achose qu'on parle d'autre chose. Quand on réussit à parler de l'achose, lors de ces "trouvailles du langage qui sont assez jolies toujours", notre parole sera "pleine"23. Or, on n'arrive pas facilement à parler de l'achose, et lorsqu'on parle, ce n'est que de l'achose qu'on parle, de l'achose et non pas de la Chose. Les trouvailles du langage ne se réfèrent jamais à la Chose en tant que telle, en tant qu'être réel insignifié. La raison, telle que Lacan l'énonce, est que "le langage est un mauvais outil, et c'est bien pour çà que nous n'avons aucune idée du réel"24. Or, même si par notre langage, qui nous éloigne de la Chose de jouissance, nous n'avons aucune idée précise à propos de cette Chose, nous savons toutefois comment faire pour en approcher et en jouir dans le même langage. La Chose, introuvable comme telle au moyen du langage, se trouve comme l'achose dans ce langage, où elle se démontre par la jouissance sans pouvoir se montrer au désir -en raison de son "inaccessibilité en tant qu'objet de la jouissance"25. Certainement, de "cette chose vague qu'on appelle les choses", même si elles "ne prennent leur assise que du Réel", il y a une "monstration" par le langage26, mais de la Chose -bien que non pas en tant que telle mais seulement en tant que l'achose- il ne peut y avoir qu'une démonstration27. En étant démontrée, l'achose apparaît confondue avec le langage, confondue avec cette place où elle est absente -sa propre place où celle de la chose privilégiée qui est le sujet en tant que rien. Voilà comment nous comprenons, dans le séminaire sur Le moment de conclure, la "confusion entre ce réel que nous sommes bien amenés à appelé une Chose, l'équivoque entre ce réel et le langage, puisque le langage, bien sûr, est imparfait"28.

Entre l'être réel chosique et l'être symbolique langagier, il eut d'abord la distance ou l'éloignement en 1959, ensuite le rapprochement ou le franchissement de la distance en 1962 et finalement la confusion, la proximité absolue ou l'absence de la distance dans les années soixante-dix -en 1971 et 1978. Malgré le caractère si fondamental de cette évolution, qui représente à notre avis un déplacement d'une orientation assez phénoménologique à une autre plutôt post-structuraliste, il n'y a aucune rupture de la continuité entre les trois idées. Même la confusion présuppose une distance indépassable, comme témoigne le fait que nonobstant notre jouissance de la Chose dans le langage -notre jouissance comme démonstration de l'achose-, nous ne pouvons avoir aucune idée du réel chosique au moyen du symbolique langagier -nous ne pouvons pas le montrer à notre désir. La distance entre le réel et le symbolique n'est pas seulement la condition de sa proximité, mais aussi, d'une manière encore plus évidente, elle nous autorise à concevoir l'un comme un moyen et l'autre comme une fin à laquelle mène le moyen -qui ne pourra donc pas se confondre complètement avec la fin.

4. L'adéquation au symbolique de la chose freudienne qui nous parle : de son ouverture par la parole à sa méprise dans la parole (1971-1955)

Au lieu d'énoncer une simple confusion entre l'être réel chosique et l'être symbolique langagier, nous pouvons attribuer une capacité symbolique langagière à l'entité réelle chosique. Celle-ci ne sera donc plus caracterisée par sa passibilité ou par son impassibilité par rapport à l'action du signifiant. Cette fois-ci, l'action, et non pas la passion, va être du côté de la Chose. A la différence de toutes les conceptions de la Chose passible ou impassible, nous observerons que cette conception de la Chose active, en tant que chose freudienne qui parle, ne comportera pas forcément une fermeture d'elle même comme être en soi ou vérité inaccessible pour le sujet. Par le fait même de nous parler, cette chose freudienne s'ouvrira pour nous. Or, avant de s'ouvrir toute grande et d'une manière explicite, en 1971, elle ne s'ouvrira qu'à peine et seulement dans la mesure où il y aura une certaine adéquation -en raison de notre dette symbolique- entre la chose freudienne, comme l'être réel chosique, et notre intellect, comme l'être symbolique langagier. Par cette adéquation dans la vérité, qui impliquera un degré considérable de confusion ou d'indistinction entre les deux registres, la chose freudienne, entrouverte dans la méprise qui la caractérise en 1955, ne nous parlera que par notre parole qui est la sienne, par notre parole que nous n'entendrons pas, telle qu'elle devrait se faire entendre dans chacune des choses qui nous entourent et qui ne parlent que notre parole.

4.1. Ouverture. Dans sa passivité, la Chose, ou l'achose dont on parle, en plus d'être meurtrie ou effacée par le symbole, elle pourra être également appelée par lui -au moins dans la mesure où elle ne sera pas seulement la Chose ou l'achose, mais aussi la chose freudienne29. Lacan nous apprend qu'à ce moment-là, en étant appelée par son nom, "la chose en question, freudienne, se lève et fait son numéro". En faisant ce numéro, elle sort de sa passivité, pour autant que le numéro n'est "dicté" par personne30. L'action est ainsi, en 1971, du côté de l'être chosique réel. Avant, en 1965, on rencontre a peu près la même situation dans le cas de la magie, où "le signifiant dans la nature est appelé par le signifiant de l'incantation". Il est alors "mobilisé métaphoriquement", pour autant que "la Chose, en tant qu'elle parle, répond à nos objurgations"31. Elle répond, elle parle, elle agit. Apparemment, l'action est encore une fois de son côté, alors que la passivité se trouve du côté de l'être symbolique langagier -qui est parlé par l'être réel chosique. Cependant, l'être chosique, en étant confondu avec l'être symbolique -de même qu'en 1978-, ne parle que parce qu'il est appelé et mobilisé, en tant que signifiant dans la nature, par le signifiant de l'incantation. A l'obéissance qui prête la Chose au signifiant vient s'ajouter la confusion entre les deux. Cette confusion, nous la constatons, dans le même écrit de Lacan, lorsqu'en "laissant la Chose s'expliquer toute seule avec le noumène", il la réduit à "une vérité qui parle", qui "a peu de chose en commun avec un noumène qui, de mémoire de raison pure, la ferme"32. Théoriquement, pareille fermeture kantienne de la Chose muette présente en soi et absente pour le sujet, laquelle caractérise toutes les élaborations lacaniennes de la Chose que nous avons examinés jusqu'ici, n'a rien à voir -comme fermeture pour "l'intuition"33- avec la distinction entre l'être chosique réel et l'être symbolique langagier -au niveau du "jugement"34. En principe, cette distinction n'implique pas la fermeture, de même que la fermeture n'implique aucune distinction. Quant à la confusion, elle n'implique pas non plus, comme une condition nécessaire, l'ouverture pour le sujet ou la faculté langagière de l'être réel chosique -tel que nous l'avons remarqué, en 1978, dans le fait que nous n'avons aucune idée du réel chosique, fermé en soi, au moyen du langage confondu avec lui. De façon réciproque, en 1971, l'ouverture n'implique pas la confusion -comme nous le montre la chose qui se lève et fait son numéro sans être son numéro. Cependant, avant 1971, l'ouverture de cet être réel chosique, en tant qu'il parle comme chose freudienne, entraîne invariablement -de manière inexplicable- une certaine confusion avec l'être symbolique langagier parlé -comme nous pourrons le vérifier maintenant.

4.2. Adéquation. La confusion entre l'être symbolique et l'être réel chosique -celui-ci comme chose freudienne-, Lacan la pose, avant les années soixante-dix, en termes d'adéquation, d'adaequatio rei et intellectus, comme définition classique du concept de vérité -où nous assistons déjà à la réduction de la chose freudienne à une vérité qui nous parle. Cette adéquation, telle que Lacan la sous-entend lorsqu'il s'occupe en 1960 de l'amour fou -que Breton ferait surgir "à la place de la Chose"-, peut nous servir à expliquer le "hasard objectif", lequel, en sa qualité de "configuration signifiante", désigne "les choses qui arrivent avec un sens d'autant plein qu'elles se situent quelque part où nous ne pouvons saisir aucun schème rationnel, ni causal, ni rien qui en justifie d'aucune façon le surgissement dans le réel"35. Ici, les choses n'arrivent dans le réel, à la place de la Chose, qu'en fonction de son adéquation à une configuration signifiante, du côté du symbolique. Si vraiment il doit y avoir une certaine adéquation entre ce côté, qui est celui de l'intellect, et la place de ce que Husserl appelerai la présence-en-créance de l'être réel chosique, c'est parce qu'il y a une "dette symbolique" -en vertu de la créance husserlienne- dont nous sommes "responsables" et qui lie notre chose freudienne pour toujours au symbolique36 -autrement dit, parce que cette chose, pour autant qu'elle parle, elle n'est pas en état de le faire à sa place dans le réel, mais seulement du côté de notre intellect ou de l'être symbolique. Ainsi donc, la chose freudienne qui nous parle ne pourra que parler ce que nous parlons. Elle parlera en nous, en tant que nous, et non pour nous. Au sens strict, elle ne nous parlera pas. Elle ne s'ouvrira pas à nous, mais elle s'entrouvrira en nous. Sa parole sera la nôtre. Quant à notre intellect, il sera -pour ainsi dire- l'intellect du réel. Comme le remarque Lacan à propos de l'adaequatio rei et intellectus, "un intellect comme le nôtre sera bien à la hauteur de cette chose qui nous parle, voire qui parle en nous, et même à se dérober derrière le discours qui ne dit rien que pour nous faire parler, il ferait beau voir qu'elle ne trouve pas à qui parler"37. En effet, elle ne nous trouve pas, nous ne sommes pas devant elle, nous ne sommes que ceux qui parlent quand elle parle.

4.3. Méprise. Puisqu'elle ne s'exprime que par notre parole, et puisque nous ne sommes pas en mesure d'entendre cette parole, voici que la chose freudienne qui parle n'est pas entendue par ceux qui parlent et qui ne s'entendent pas à sa place. Nonobstant son ouverture et son adéquation à notre intellect, la Chose, même en parlant, même en agissant, n'est toujours rien dans cette place signifiante où elle parle dans le sujet qui parle à sa place. Son effacement par le signifiant n'est que celui qui constitue notre inconscient comme inconscient. Elle demeure toujours absente dans la parole que nous entendons -sauf bien entendu lorsque cette parole "montre un léger trébuchement". Nous comprenons alors, comme l'indique Lacan en 1955, que "le commerce de la vérité ne passe plus par la pensée", mais "par le choses", lesquelles sont les "signes de la parole" de la chose freudienne38 -qui ne cesse pas pour autant d'être notre parole, celle que nous n'entendons plus à sa place, à notre place. Même si la chose est ici, entrouverte à cette place, où elle se démontre sans se montrer, où elle se démontre lorsque nous jouissons d'elle, en jouissant de ce qu'elle parle quand nous parlons à sa place, elle ne se montre -en vertu de l'adéquation du réel au symbolique- que dehors, près de nous, dans la "monstration" de la pluralité des choses39, ou loin, reconnue comme la fin de l'existence, comme l'objet dernier de notre désir. Or, dehors, près ou loin de nous, elle est toujours insignifiée ou perdue pour nous dans l'objet signifié présent pour nous. En nous, comme jouissance, elle se démontre, mais près de nous, pour notre désir, elle ne se montre pas. Elle "se dérobe aussitôt qu'apparue". Même si elle est bien vivante, elle est morte pour nous, pour notre conscience, dans notre monde imaginaire. Ce qu'elle pâtit ce n'est que notre aveuglement, notre égarement, notre "tromperie", notre "erreur", mais elle nous rejoint "dans la méprise contre laquelle nous sommes sans refuge"40. Par cette méprise, on prend la chose freudienne pour une autre chose, pour ce qu'elle n'est pas. En particulier, quand nous parlons, nous prenons cette chose freudienne qui nous parle pour nous-mêmes. Nous la prenons donc par ce qu'elle est réellement, par ce que nous sommes réellement. Nous laissons ainsi nous rejoindre par elle.

Nous nous retrouvons nous-mêmes dans la méprise de la chose freudienne que nous retrouvons subitement en nous, ou bien comme nous, ou plutôt en soi. Ainsi, à l'improviste, nous retrouvons tout à coup en soi la Chose perdue dans l'objet. Nous la retrouvons, dans une orientation structuraliste, grâce à la parole, où elle n'est absente que pour autant qu'elle n'est pas à sa place, qu'elle n'est pas ce dont on parle -voire l'étant ou l'objet a qui tient sa place-, mais ce qui parle, ou la chose freudienne en tant qu'elle nous parle, avec notre propre parole, dans chacune des choses qui nous parlent quand nous parlons. Après ces retrouvailles du langage, la Chose n'est plus, en nous, cette chose privilégiée que nous sommes en tant que rien. Elle est simplement ce qu'elle est, notre être réel chosique, dont la présence en soi n'est pas une présence en nous parce qu'elle est plus que nous -de même qu'elle n'est pas une présence pour nous parce que nous ne sommes pas ce que nous croyons être, nous ne sommes pas cet objet imaginaire présent pour nous qui est notre moi, nous ne sommes pas une autre chose que la Chose, mais la Chose même, notre être, dont la présence en soi embrasse notre présence en soi.

Conclusion

En finissant notre cours, nous aurons discerné trois grandes orientations dans la réflexion de Lacan sur le rapport entre l'être réel chosique et l'être symbolique langagier. Dans les deux premières orientations, la Chose ou l'achose, en relation à la parole, aura été défini par son impassibilité ou sa passibilité -voire sa passivité ou sa passion-, ainsi que par sa fermeture, comme présence en soi et absence pour le sujet -une absence comme telle, comme absence absolue, dans la première orientation, ou bien, dans la deuxième, une absence comme éloignement, comme absence relative. En ce qui concerne la troisième orientation, la Chose ou la chose freudienne aura été défini en termes d'ouverture et d'action par la parole.

En remontant dans le temps la première orientation, freudienne, nous serons arrivés jusqu'au meurtre de la chose par le symbole à partir de l'absence de l'achose dans la parole. Cette absence (1971), nous l'aurons expliquée par une présence de la Chose comme rien (1962) dans celui qui parle, ainsi que par une perte (1962) de la même Chose dans l'objet dont il parle. Telle perte de la Chose, en tant qu'insignifiée, dans l'objet signifié, ainsi que sa réduction au rien dans le sujet du signifiant, nous l'aurons décrite comme un effacement (1962) par le signifiant, du moment où le réel chosique, par rapport à l'action du symbolique langagier, est en état de passion (1960), une passion dont le cas extrème est le meurtre (1953) de la chose par le symbole.

Dans la deuxième orientation, entre phénoménologique et post-structuraliste, la distance (1959) où la parole se déploie, cette distance entre le réel chosique et le sujet qui parle, en préservant la Chose de son meurtre, nous aura permis de comprendre qu'elle puisse être perçue comme un objet dernier de désir ou une fin (1962) à atteindre au moyen de la parole, nonobstant sa confusion (1978) avec cette parole et le fait que le sujet puisse jouir d'elle dans la même parole -par une jouissance où se démontre la même Chose qui ne se montre pas au désir. A la fin, dans la troisième orientation, structuraliste, nous aurons constaté que la confusion entre la Chose et la parole, théoriquement différente à l'ouverture (1965) de la chose freudienne qui nous parle, s'assimilait toutefois au début à cette ouverture, en termes d'adéquation (1955) de la chose freudienne à l'être symbolique de sa parole, laquelle comportait une méprise (1955) par le sujet qui ne pouvait entendre la chose freudienne qu'en s'entendant lui même à la place de cette Chose.


1 Chose, de causa, comme dans ce qui est en cause dans un débat -causa ayant pris le sens de res en latin juridique.

2 Ding, comme le thing anglais, du vieux saxon thing, le débat, l'affaire ou l'affaire d'un débat.

3 Freud, S. "Entwurf einer Psychologie", in Gesammelte Werke, Frankfurt, S. Fischer Verlag, 1987, p. 429. Traduction française: "Esquisse d'une psychologie scientifique", in La naissance de la psychanalyse, A. Berman (trad.), Paris, PUF, 1956, p. 351.

4 Lacan, J. 1971. "Séminaire du 10.03.71", in D'un discours qui ne serait pas du semblant.

5 Lacan, J. 1971. "Séminaire du 10.03.71", in D'un discours qui ne serait pas du semblant.

6 Lacan, J. 1962. "Séminaire du 28.03.62", in L'identification.

7 Lacan, J. 1959. "Séminaire du 09.12.59", in L'éthique de la psychanalyse, Paris, Seuil, 1986, pp. 67-68.

8 Lacan, J. 1962. "Séminaire du 21.03.62", in L'identification.

9 Lacan, J. 1962. "Séminaire du 14.03.62", in L'identification.

10 Lacan, J. 1962. "Séminaire du 14.03.62", in L'identification.

11 Freud, S. "Entwurf einer Psychologie", Op. cit., p. 441. Traduction française: p. 361.

12 Lacan, J. 1960. "Séminaire du 27.01.60", in L'éthique de la psychanalyse, Op. cit., p. 142.

13 Lacan, J. 1953. "Fonction et champ de la parole et du langage en psychanalyse", in Ecrits, Paris, Seuil, 1999, vol. I, p. 317.

14 Ibid.

15 "Fausse route", selon Heidegger, celle de la "chosification" et "l'anticipation" d'une "caractérisation ontologique" des étants (Heidegger, M. 1926. Sein und Zeit. Tübingen, Niemeyer, 1927, p. 68. Être et temps. F. Vezin (trad.), Paris, Gallimard, 1986, p. 103.).

16 Cet être symbolique identifié à la chose privilégiée qui est le sujet en tant que rien. L'être comme rien, cette fois-ci dans la plus pure tradition heideggerienne (Heidegger, M. 1954. "Dépassement de la métaphysique", in Essais et Conférences, A. Preau (trad.), Paris, Gallimard, 1958, pp. 80-115).

17 Lacan, J. 1971. "Séminaire du 12.05.71", in D'un discours qui ne serait pas du semblant

18 Lacan, J. 1964. "Du 'Trieb' du Freud et du désir du psychanalyste", in Ecrits, Op. cit., vol. II, p. 333.

19 Lacan, J. 1959. "Séminaire du 09.12.59", in L'éthique de la psychanalyse, Op. cit., p. 58.

20 Ibid., p. 84

21 Lacan, J. 1962. "Séminaire du 14.03.62", in L'identification.

22 Cf. Heidegger, M. 1950. "La Chose", in Essais et conférences, A. Préau (trad.), Paris, Gallimard, 1958, pp. 201-211.

23 Lacan, J. 1971. "Séminaire du 10.03.71", in D'un discours qui ne serait pas du semblant.

24 Lacan, J. 1978. "Séminaire du 10.01.78", in Le moment de conclure

25 Lacan, J. 1960. "Séminaire du 27.04.60", in L'éthique de la psychanalyse, Op. cit., p. 239.

26 Lacan, J. 1975. «Séminaire du 11.03.75», in R.S.I.

27 En termes husserliens, si la monstration des choses par la parole apparaît comme une "présence-en-créance" pour le désir du sujet; par contre, l'impossible monstration de l'achose et sa démostration par la jouissance indiquent exactement le point de rupture entre ces idées lacaniennes et la phénomenologie, voire -chez Lacan- la non "nécessaire transcendance de la choséité", ainsi que l'absence de "la présence-en-chair-et-en-os" (die Leibhaftigkeit) de la Chose (das Ding) pour le sujet, pour lequel cette Chose -contre ce qui pense Husserl- n'est que "pensé" ou démontrée, comme l'achose, et non pas "perçue" ou montrée (Husserl, E. 1907. Ding und Raum, The Hague, M. Nijhoff, 1973, pp. 15-25. Chose et espace. J. Lavigne (trad.), Paris, PUF, 1989, pp. 37-47).

28 Lacan, J. 1978. "Séminaire du 10.01.78", in Le moment de conclure.

29 Lacan, J. 1960. "Séminaire du 03.02.60", in L'éthique de la psychanalyse, Op. cit., p. 157.

30 Lacan, J. 1971. "Séminaire du 09.06.71", in D'un discours qui ne serait pas du semblant

31 Lacan, J. 1965. "La science et la vérité", in Ecrits, Op. cit., vol. II, p. 351.

32 Ibid., p. 349.

33 Kant, E. 1787. Critique de la Raison Pure. A. Renault (trad.), Paris, Aubier, 1997, B.59, AK.III, 65, §8, p. 133.

34 Ibid., B.162, AK.III, 127, §26, p. 217.

35 Lacan, J. 1960. "Séminaire du 10.02.60", in L'éthique de la psychanalyse, Op. cit., p. 184.

36 Lacan, J. 1955. "La chose feudienne ou Sens du retour à Freud en psychanalyse", Ecrits, Op. cit., vol. I, p. 432.

37 Ibid., p. 417.

38 Ibid., p. 408.

39 Lacan, J. 1975. «Séminaire du 11.03.75», in R.S.I.

40 Lacan, J. 1955. "La chose feudienne ou Sens du retour à Freud en psychanalyse", Op. cit., p. 406.