Les pêches


Où sont passées les pêches? Celles de mon enfance.
Elles étaient à chair jaune; ou blanche.
Plus ou moins épanouies plus ou moins parfumées.
Et elles avaient ce goût, qu'on ne peut plus trouver.

Je me souviens très bien des pêches de mon enfance...
Elle était là, pendue à l'arbre gigantesque,
Que moi petit enfant je trouvais titanesque,
Une pêche à chair jaune, énorme gargantuesque.
Entre ciel bleu, verdure et branches, entre aperçu,
Jaune et rouge velouté, attendant mon venu...
Offerte! Pour moi seul, si je pouvais la prendre,
Gorgée de jus, superbe, je ne peux plus attendre.
Je l'ai prise à deux mains, elle était chaude et ferme,
Mère Nature et soleil l'avaient menée à terme
Puis j'ai mordu dedans, oh saveur! Quel bonheur!
Je goûtais goulûment, c'était une splendeur...
Son jus coulait partout, tout en baissant la tête
Le goût était si bon que j'en restais penaud
Mais tout finit un jour, j'en étais au noyau...

Presque je regrettais, que péché fut si court,
J'aurai voulu pour sûr qu'il dura tout le jour.
J'ai donc planté son coeur et pensé va savoir...
Peut-être un jour, plus grand, je reviendrai te voir...
J'y suis allé bien sûr, mais plus rien ne restait
De ce passé lointain dont le goût survivait.

Où sont passées les pêches, de ma tendre enfance
Elles étaient à chair jaune ou bien peut-être blanche
Plus ou moins parfumées, plus ou moins colorées
Mais elles avaient ce goût, qu'on ne peut oublier!


         © Comte d'Artagnan









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