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Le sénat conservateur édicta une constitution d'esprit libéral que le nouveau pouvoir ne pouvait transgresser. De plus, Talleyrand exigea que cette nouvelle constitution, dénommée "Charte", contienne des garanties de sécurité pour les hommes et les idées de la Révolution.
Cependant, le roi, fier de son nouveau pouvoir, refusa de reconnaître la constitution. Mais il déclara, à la veille de son entrée à Paris, qu'il promettait de doter la France d'un régime représentatif. Par contre, il nomma au gouvernement provisoire des royalistes purs et durs afin de diluer les prétentions libérales de Talleyrand. De fait, le gouvernement devint incontrôlable et chacun des ministres se rapportait directement au roi pour officialiser leurs décisions.
À cette époque, la majorité des cadres de l'État appartiennent encore à l'ancien régime impérial. Devant l'incohérence gouvernementale, ceux-ci tentèrent de "deviner" la pensée de l'État.
Le ministre des finances, le baron Louis, un des grands commis du ministère du trésor sous l'Empire, inspira le budget de 1814 et de 1815 de la pensée économique anglaise.
Financièrement, le nouveau régime commit quelques erreurs qui préparèrent le terrain au retour de Napoléon.
Il connut une perte de revenus considérable à la suite de la perte des territoires conquis sous l'Empire. Pour compenser ces baisses de revenus, il procéda à des coupures massives dans la marine, l'armée, l'administration et réserva tous les excédents budgétaires au remboursement des dettes étatiques. Aucun projet de grands travaux diminuant le chômage ne fut mis en chantier. En plus, les taxes n'avaient pas été réformées. Le taux dépassait parfois la valeur de la marchandise imposée et les taxes atteignaient même des produits de consommation courante : vin, sel...
En définitive, le mécontentement se répandait dans certaines classes populaires et dans les anciens cadres de l'armée. Ils regrettèrent l'instauration des Bourbons et le départ de Napoléon.
Sur son île d'Elbe, ce dernier préparait son retour devant les menaces des coalisés de l'expédier aux Açores. Il put s'imposer comme maître de la France de mars à juin 1815, et dut encore une fois abdiquer après la bataille de Waterloo.
On discuta au congrès de Vienne du retour éventuel des Bourbons au pouvoir. Le tsar préférait le couronnement du Duc d'Orléans, réfugié en Angleterre, mais le général anglais Wellington, occupant Paris, penchait pour le retour des Bourbons.
Après Waterloo, Louis XVIII quitta les Pays-Bas et fut rejoint par Talleyrand qui revenait de Vienne. Certain de son prestige après le congrès, Talleyrand exigea du roi un gouvernement homogène dont il serait le chef de facto. Le roi accepta à contrecoeur et avoua les erreurs de son gouvernement en rapport à la violation de la constitution de 1814.
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