ESPAGNE :
APRES LA GREVE SYNDICALE DU 20 JUIN LA FIN DU
CONSENSUS AVEC L’ETAT ? |
Les syndicats espagnols
appelaient à une journée de grève générale, le 20 juin 2002, pour protester
contre un décret-loi réformant les règles d'indemnisation du chômage. Un
épisode de la recomposition du paysage syndical et politique qui amène à
demander : à quoi sert le syndicat dans un marché déréglementé de la force de
travail ? La journée de grève syndicale du 20 juin, en Espagne -- parler
de grève générale serait abusif --, contre le décret-loi réformant les
allocations chômage (1), a été largement soutenue par la masse ouvrière des
zones industrielles, faisant ainsi largement échec à la forte pression
patronale opposée à la journée de grève. Il faut tenir compte de ce que dans
les petites entreprises, qui forment 90 % de la carte économique, le patronat
exerce un chantage considérable sur la force de travail (majoritairement sous
contrats temporaires) ; malgré tout, la population travailleuse a répondu en
majorité favorablement à l'appel à la grève des syndicats. Comme d'habitude dans ces
cas-là, l'écart entre les chiffres sur le suivi de la journée de grève est
énorme, selon qu'ils sont fournis par les syndicats ou le gouvernement ; ce
qui est d'ailleurs compréhensible, puisque tout se réduit à une épreuve de
force formelle, symbolique, entre la capacité de mobilisation des syndicats
et la capacité de chantage des entreprises et du gouvernement pour boycotter
l'appel à la grève. C'est la seule dimension objective de la grève, car sinon
les résultats sont nuls quant à une modification de la tendance à la
précarisation de la force de travail. Les six grèves générales (deux contre
l'UCD (2), quatre contre le PSOE (3)), tout au moins, qui ont eu lieu depuis
l'instauration du régime démocratique sous prétexte de limiter cette
tendance, non seulement n'y sont pas parvenues, mais n'ont pas empêché la
détérioration des conditions de travail. En tout cas, étant donné le
caractère parfaitement théâtral (4) de ce type de démonstrations, un des
critères pour en mesurer le succès est sa capacité à paralyser les
transports, les moyens de communication, ainsi que les concentrations
industrielles, les grands magasins et les centres commerciaux. On peut dire,
en ce sens, que cette journée de grève fut une réussite. D'où l'euphorie des
gestionnaires syndicaux ; cette capacité de mobilisation étant le fonds de
commerce leur permettant de démontrer au gouvernement qu'ils sont des
interlocuteurs dont on ne saurait faire abstraction. Car ce qui était en jeu,
c'était bien la reconnaissance des appareils syndicaux dans cette nouvelle
étape de la réforme du travail engagée par le décret-loi. Il est important de noter que
l'appel à la journée de grève a été lancé sans que les syndicats avancent de
revendication. Plus exactement, ils en avançaient une, qui concerne
exclusivement les professionnels syndicaux : que le gouvernement les accepte
à la table des négociations, que la réforme se mette en place avec leur
participation. Ce que les syndicats réclament avec une profusion de
déclarations et de tracts, c'est le rétablissement par le gouvernement du
dialogue social , c'est-à-dire la possibilité offerte aux gérants syndicaux
de donner leur accord aux réformes et de revaloriser ainsi leur fonction dans
le système représentatif de l'actuel Etat capitaliste. Pour quelle raison le
gouvernement du Parti populaire (PP) (5) a-t-il contraint ses partenaires
syndicaux à la rébellion, jusqu'à les obliger à appeler à une journée de
grève et à rompre par là leur relation idyllique avec lui (bien moins
conflictuelle qu'avec le précédent gouvernement socialiste) ? C'est ce que
nous essaierons d'aborder plus loin. Car les raisons superficielles telles
qu'elles apparaissent dans le décret-loi de réforme du chômage, bien qu'elles
soient importantes, ne sont finalement que les conséquences de la réforme du
marché du travail mise en oeuvre depuis vingt ans avec la collaboration du
syndicalisme dit de concertation. Le décret-loi influe
particulièrement sur la flexibilisation de la force de travail en forçant
celui qui reçoit une allocation-chômage à accepter n'importe quel travail à
n'importe quelle condition ; il élimine l'obligation de plan social (ce qui
suppose une économie pour les entreprises), rend plus difficile l'accès à
l'allocation-chômage, etc. ; et implique une nette attaque contre le système
des subsides à l'agriculture, qui touche spécialement les journaliers
d'Andalousie et d'Estrémadure. Tous les aspects concrets du décret supposent
un approfondissement de la tendance à la dérégulation du marché du travail
(ou une régulation répressive de la part de l'Etat, si l'on préfère), en
satisfaisant aux intérêts d'une diminution de l'ensemble des coûts du travail
(contrôle des salaires, exemption du paiement de la part patronale à la
sécurité sociale, et, maintenant, baisse du coût du licenciement) en vue
d'améliorer la compétitivité des entreprises espagnoles. L'unification monétaire
européenne a entraîné pour les entreprises espagnoles la perte du mécanisme
exceptionnel de récupération de compétitivité au travers d'une dévaluation de
la peseta. Avec l'implantation de l'euro, l'internationalisation du capital
s'est accrue dans l'espace européen (auquel sont destinés environ 60 % des
exportations espagnoles) et la pression sur les entreprises espagnoles est
très forte. En dépit de l'amélioration de la productivité et de
l'accroissement du taux d'exploitation de la force de travail, des
subventions directes et indirectes, la baisse de compétitivité des
entreprises espagnoles s'accentue. Et une perte de compétitivité s'accompagne
également d'une chute de l'accumulation du capital. En ce sens, selon les
Commissions ouvrières (CCOO) (6), le décret-loi représente entre autres une
aide directe au rétablissement du taux d'accumulation, grâce à l'économie
qu'implique l'obligation de plan social. En outre, la possibilité d'embaucher
des travailleurs touchant une allocation-chômage permet aux patrons de payer
seulement la différence jusqu'à complétion du salaire officiel, ce qui est un
autre moyen de réduire les coûts directs du travail. Finalement, les mesures
envisagées dans le décret-loi ne sont qu'un tour de vis supplémentaire donné
au processus de précarisation engagé il y a vingt ans avec l'aval des
syndicats ; elles n'expliquent pas par elles-mêmes la radicalisation des
gestionnaires syndicaux ni l'appel à une journée de grève. C'est pourquoi il
faut chercher les raisons de cette subite rupture du consensus entre
gouvernement et syndicats en-dehors de l'économie de l'entreprise, où tous
partagent le principe indiscutable de l'accumulation du capital. Une hypothèse La bataille politique que
livre le gouvernement central pour le contrôle des communautés autonomes (7)
administrées par les socialistes constitue certainement un des éléments se
trouvant à l'arrière-plan de la journée du 20 juin. La réforme imposée par le
gouvernement envisage l'arrêt des aides au chômage dans l'agriculture,
attaquant ainsi directement les journaliers andalous, également base sociale
de la gauche gouvernementale. On sait que tout en garantissant le bon
exercice du pouvoir (8), les différentes formules de répartition de fonds aux
journaliers (PER*, aides) instituent un système de dépendance clientéliste au
profit soit des autorités municipales de gauche, soit des propriétaires
terriens. En Andalousie, malgré la
répartition inégale des fonds en provenance de l'Union européenne, entre ceux
qui tombent dans la poche des propriétaires terriens (47 000 entreprises
reçoivent 213 milliards de pesetas [1,28 milliards d'euros], et la duchesse
d'Albe perçoit l'équivalent de 5 000 journaliers) et ceux qui vont aux
journaliers (320 000 personnes reçoivent 140 milliards de pesetas [0,84
milliard d'euros]), la fonction sociale et productive du journalier n'a cessé
de se modifier tout au long de ces dernières années. Alors que les
journaliers se maintiennent dans une situation, disons, de précarisation
subventionnée, la main-d’œuvre immigrée a pris la relève dans l'exécution
d'une partie des tâches agricoles. Ainsi, les journaliers sont des électeurs
actifs (de la gauche) mais pas des sujets productifs, et leur fonction comme
force de travail dans les secteurs critiques de l'économie agraire andalouse
est secondaire. Le gouvernement réactionnaire
de José Maria Aznar en a conclu que l'heure était venue de passer à
l'offensive pour détruire la base sociale de la gauche institutionnelle. La
bataille politique pouvait être livrée sans mettre en danger le processus
d'accumulation du capital agraire. Par ailleurs, la criminalisation
du chômage (le soupçon de fraude étend son ombre sur quiconque bénéficie
d'une allocation-chômage) comporte une face politico-idéologique nullement
négligeable, en ce qu'elle sème la division entre ceux qui ont un travail et
les chômeurs et justifie la répression contre celui qui touche
l'allocation-chômage tout en travaillant illégalement pour élever un peu ses
revenus. Cette instrumentalisation de la fraude au chômage, la présentant
comme un comportement antisocial et contraire à la solidarité (nous sommes
tous volés , rabâche le gouvernement) a pour fonction d'isoler les
journaliers idéologiquement et pratiquement du reste des travailleurs. En
effet, comme on peut le déduire des déclarations du président d'Estrémadure,
en accordant une aide de loin inférieure au minimum nécessaire pour survivre
on oblige celui qui la touche à se procurer un revenu d'appoint ; c'est une
façon de réduire le coût de la force de travail dans les secteurs d'activité
de la communauté autonome puisque les entrepreneurs peuvent payer des
salaires inférieurs au minimum légal ; c'est aussi une façon de rendre la
région attractive pour les investissements étrangers. On peut penser alors
que l'offensive contre les journaliers est un mouvement tactique de la droite
au pouvoir à Madrid, dans le cadre d'un plan stratégique visant à évincer la
gauche des gouvernements autonomes en Andalousie et en Estrémadure. La portée de l'offensive
dépendra de la capacité de mobilisation des propres journaliers, et surtout
de leur capacité réelle à déstabiliser le processus d'accumulation du capital
dans leurs zones géographiques respectives. Faute de quoi, la marginalisation
subventionnée que représente leur mise à l'écart du centre de la production
agraire et leur substitution par une main-d’œuvre immigrée réduira
considérablement leur capacité à se défendre et, à l'instar de ce qui s'est
passé avec les secteurs en voie d'extinction au moment de la restructuration
industrielle (chantiers navals, industrie minière, sidérurgie), leur réaction
n'excédera pas le niveau d'un problème d'ordre public. Réajustement de la fonction
syndicale La dimension politique de la
journée du 20 juin est d'autre part en rapport avec la décomposition de la
gauche institutionnelle, autrement dit avec l'éventuelle recomposition
politique de celle-ci, une question qui touche aussi au rôle des syndicats
dans la société capitaliste moderne. On ne peut manquer de se poser la
question : à quoi sert le syndicat dans un marché déréglementé de la force de
travail ? Les tensions, dues aux
circonstances, entre l'administration étatique et les syndicats,
administrateurs de la potentialité conflictuelle de la force de travail, ne
sont pas nouvelles. Pendant la période où le PSOE fut au gouvernement, deux
tendances se manifestèrent au sein même du parti: les uns, avec Carlos
Solchaga (9) à leur tête, considérant que la restructuration devait aller de
l'avant, même sans l'accord des syndicats, les autres, proches de la
tradition social-démocrate, préconisant que les syndicats avaient encore un
rôle à jouer dans le processus d'articulation sociale. Il n'est pas étonnant qu'avec
l'installation du Parti populaire au pouvoir grâce à une majorité
parlementaire autorisant toutes les initiatives politiques, le président du
gouvernement et sa camarilla aient pu croire que le moment était venu de se
passer des syndicats. D'un autre côté, cette
machinerie représentative que sont les syndicats voient leur fonction remise
en question en vertu de la dérégulation du marché du travail (perte des
droits acquis des travailleurs, limitations des salaires, précarisation,
etc.) et de la nouvelle organisation du travail qu'eux-mêmes ont contribué à
mettre en place. La discipline dans le travail se fait au moyen de mécanismes
plus efficaces et moins coûteux que ceux des syndicats. La souplesse même du
système des contrats temporaires, permettant aux entreprises un licenciement
rapide et bon marché, présente bien plus d'avantages que le maintien d'une
bureaucratie d'intermédiaires onéreuse (en heures de travail), en outre
source potentielle de conflits bureaucratiques dans la mesure où les
professionnels syndicaux constituent un groupe d'intérêts spécifiques au sein
de l'entreprise. Puisqu'un des présupposés de
la stratégie actuelle des entreprises est la réduction des coûts dans chaque
segment d'activité, celle du coût de médiation paraît envisageable toutes les
fois où d'autres mécanismes, liés à la précarisation de la force de travail,
existent pour contenir les conflits potentiels que la médiation syndicale
aurait pu arrêter et gérer. La forme syndicat réalise de cette façon sa
contradiction en tant que forme institutionnelle du capital : le
développement de son action même pose les bases de sa suppression. Il faut ajouter à ce cadre
historique la situation concrète qui définit l'actuelle classe dirigeante
espagnole à la tête de l'Etat: une droite faisant directement étalage de son
pied fourchu fascistoïde, en laquelle pourtant la gauche institutionnelle
place paradoxalement ses espoirs. En fin de compte, l'opposition à une droite
des cavernes agit comme un facteur de rassemblement de toutes les gauches en
une majorité sociale que les appareils officiels de la gauche
institutionnelle espèrent capitaliser pour en faire une majorité électorale.
De fait, la journée de grève du 20 juin reçut le secours et l'appui de toutes
les professions et de la classe moyenne démocratique, plus par désir de
reconstruire une majorité politique de gauche que comme possibilité réelle,
les appareils supposés appelés à diriger ce processus (PSOE et Izquierda
Unida (11)) n'étant plus que des spectres politiques. En ce sens, il faut comprendre
le pari syndical du 20 juin comme un geste adressé par les directions des
appareils syndicaux aux restes de la vieille caste politique de la transition
(12) pour tenter d'amorcer un processus de reconversion des appareils
représentatifs de la vieille gauche (les Forums sociaux surgis dans le
sillage des sommets des satrapes occidentaux en sont un exemple). Le mirage
d'une éventuelle reconstruction de la gauche institutionnelle, que partagent
certains secteurs de la société, est entretenu par la nature spécifique d'une
droite qui, comme en Espagne, n'a fait qu'une lecture rapide de Karl Popper(13),
à peine capable de dissimuler la crasse mentale du phalangisme (15). D'autres
pensent toujours à un antifascisme catalyseur de la gauche, tout comme s'il
était possible de refaire l'expérience du front populaire dans les circonstances
actuelles. Quoi qu'il en soit, il faut
reconnaître la capacité de mobilisation des syndicats. Et il en est ainsi
parce que les grandes centrales syndicales se sont constituées en véritables
pouvoirs de fait, monopolisant les forces du travail et gérant les occasions
de conflits, ainsi que le reconnaissait le journal La Vanguardia du 17 juin
dans un article intitulé : Más votos que afiliados (Plus de voix que de
membres) (16) ; ceci parce que durant vingt ans, ils ont combattus
efficacement toute expression revendicative et mis en place un mécanisme de
médiation et de déviation des conflits potentiels, fondé sur le système des
délégués syndicaux. Pour comprendre la dernière
journée de grève -- tout comme la dynamique syndicale de ces vingt dernières
années -- nous ne devons pas perdre de vue les vissicitudes par lesquelles
sont passés les syndicats à l'origine de l'appel à la grève. Cette machinerie
syndicale composée de plus de 204 000 délégués que comptent les deux
syndicats majoritaires (CCOO et UGT (17)), répartis dans plus de 307 000
centres de travail, a des intérêts spécifiques en tant qu'entité
subventionnée et dépendante de l'Etat et du capital (18). Les délégués syndicaux
disposent d'heures payées par l'entreprise, qu'ils consacrent à des tâches
administrativo-syndicales pendant la journée de travail. Il s'agit donc d'un
corps de professionnels jouissant d'une situation privilégiée par rapport aux
autres travailleurs, leur permettant d'échapper à la discipline et au travail
physique du poste de travail. L'homogénéité des intérêts de ce groupe
professionnel et sa sphère d'influence étendue à la famille, aux amis et à
une clientèle variée, tous fidélisés par la concession de faveurs (facilités
pour trouver un travail, promotions, etc.), constituent la base réelle qui
consacre l'hégémonie syndicale sur l'ensemble de la population salariée et
sont la cause principale de la mobilisation et de la capitalisation du
malaise diffus existant au sein de la classe ouvrière. Mais cette machinerie a son
tendon d'Achille : c'est sa dépendance à l'égard des fonds publics et des
concessions patronales. Il n'est pas absurde, partant de là, et nous en
tenant précisément au fait que l'unique revendication apparente lors de la
journée de grève du 20 juin était l'admission des syndicats autour de la
table des négociations, de penser que l'Etat est certainement en train de
mettre en oeuvre une stratégie de restructuration du secteur de la
représentation syndicale, dans la mesure où certains pensent que les
syndicats sont des institutions dont on peut se passer, leur suppression au
niveau de l'entreprise contribuant à améliorer les résultats comptables de
celles-ci en éliminant les faux frais des heures syndicales. C. G. V. (traduit
de l'espagnol) (1) Ce décret-loi adopté en urgence réforme le
système d'allocations-chômage dans un pays où le taux de chômage reste
d'environ 11 % selon des données gouvernementales : Un chômeur ne peut
refuser une offre d'emploi située jusqu'à 30 kilomètres, ne nécessitant pas
plus de trois heures de transport par jour et ne l'obligeant pas à débourser
plus de 20 % de son salaire pour s'y rendre. Même si l'emploi est à durée
déterminée et le salaire inférieur aux allocations- chômage. Après trois
refus, le chômeur perd tous ses droits. (Le Monde, 21 juin 2002). (NdT.) (2) UCD = Unión de Centro Democrático (Union du
centre démocratique), née en 1977 d'une alliance entre libéraux et
sociaux-démocrates, avec Adolfo Suárez à sa tête ; de nombrreuses défections
(de certains sociaux-démocrates vers le PSOE et de certains libéraux vers
l'Alliance populaire de Manuel Fraga Iribarne) amènent l'UCD à se saborder le
22 février 1982. (NdT.) (3) PSOE = Partido Socialista Obrero Español
(Parti socialiste ouvrier espagnol), légalisé au début 1977. (NdT.) (4) Les spéculateurs boursiers se réjouirent de
ce que la fermeture des transactions le jour de la grève n'eut quasiment
aucun effet sur la Bourse. (7) Depuis 1980, se superposent en Espagne aux divisions
administratives de l'Etat, de la province et de la municipalité, un quatrième
niveau, introduit par la Constitution de 1978, en communautés autonomes, qui
correspondent à des régions ayant une identité plus ou moins forte due à
l'histoire de la formation de la nation espagnole, et auxquelles le pouvoir
central a délégué certains pouvoirs, dont l'éducation. (NdT.) (8) PER = Plan de empleo rural (Plan d'emploi
rural). Il s'agissait d'un dispositif de répartition des fonds européens aux
agriculteurs espagnols ; il a été remplacé par un autre dispositif portant
une autre appellation, que tout le monde continue cependant d'appeler PER.
(NdT.) (9) Dans une émisssion radiophonique de fin de
semaine de la chaîne SER [chaîne privée de radio appartenant au groupe Prisa,
qui contrôle entre autres le quotidien El País (NdT)], le président
d'Estrémadure répondait aux accusations de fraude lancées contre les
journaliers qui perçoivent des allocations, en soulignant, premièrement, que
même en cas de fraude généralisée, on était loin des chiffres de tous les
scandales de ces derniers mois (Gescartera [fonds d'investissement, lié à de
nombreux politiciens dont José María Aznar, qui promettait à ses clients des
bénéfices faramineux, et s'est révélé une vaste escroquerie (NdT)], BBVA
[Banco Bilbao Vizcaya Argentería]) et en reconnaissant, deuxièmement, qu'avec
une somme minime par personne (autour de 200 euros, si ma mémoire est bonne),
on retenait dans une zone géographique de la région des gens qui, autrement,
seraient obligés d'émigrer à la périphérie des villes plus riches, avec pour
conséquence les problèmes qui en découlent : misère, insécurité urbaine, etc.
(10) Carlos Solchaga fut le ministre de
l'Industrie du premier gouvernement de Felipe González en 1982. (NdT.) (12) Les Espagnols appellent : transition , la
période qui va de l'année de la mort de Franco (20 novembre 1975) à la
signature du pacte de la Moncloa (octobre 1977) par les partis de gauche et
Adolfo Suárez. (NdT.) (13) Karl Popper, philosophe né à Vienne
(Autriche) en 1902, mort en 1994 à Londres (Angleterre). (NdT.) (14) Phalangisme = la Falange española fut créée
officiellement sur le modèle des fascio de Benito Mussolini (1883-1945) (en
1933 ou 1932, selon les sources) par José Antonio Primo de Rivera
(1903-1936). Francisco Franco Bahamonde (1892-1975) prit la tête de la
Phalange espagnole au printemps 1937. (NdT.) (16) (...) Après avoir décidé de concéder des
blocages de salaires, ils ont toujours tenu leur parole. (...) On ne connaît
pas non plus de cas particulièrement important où les deux grandes centrales
syndicales ne se soient pas trouvées en tête des manifestations ouvrières ou
se soient vu débordées par des actions spontanées ou d'autres syndicats moins
implantés. (17) Leurs revenus dépendent de fonds externes à
la dynamique représentative. Ainsi, alors que les syndicats perçoivent 150
millions d'euros par an de leurs membres, ils reçoivent 192 millions d'euros
sous forme de subventions de l'Etat et de fonds provenant des plans de
formation professionnelle de l'Union économique. |
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