La langue Yoruba est une langue
agglutinante dont le monosyllabisme est la base.
- Dans cette langue, plus de la moitié des mots sont
des monosyllabes. Ces monosyllabes sont presque tous des verbes racines
qui ne servent à former d’autres verbes polysyllabes ; ceux-ci à leur
tour deviennent aussi racines.
Les verbes forment les autres
mots à l’aide de préfixes et d’infixes, et par duplication et juxtaposition ,
de cette sortes le verbe qui, dans le Yoruba comme dans les autres langues, est
la partie la plus essentielles du discours est encore la clef de toute la
lexicologie.
On peut avec facilité composer les mots nagots, séparer les affixes et
trouver les radicaux qui sont des verbes monosyllabiques.
- Malgré ces nombreux monosyllabes, le Yoruba est une
langue agglutinante. Les éléments qui composent les mots sont moins
fondus, moins étroitement agrégés que dans les langues européennes. Les
différentes parties des mots composés sont moins modifiées, plus reconnaissables ;
ils conservent encore une sorte d’individualité et d’existence distincte.
- un très grand nombre de mots composés dont de
véritables phrases dont les différents mors , par leur union en un seul,
ont acquis une nouvelle signification. Par exemple : Foribalç adorer vient de : fi mettre ori la tête ba rencontrer ilç la
terre, le sol. Le Yoruba présente des phénomènes de polysynthétisme
ou réunion d’un certain nombre d’idées en un seul et même mot. Ainsi le
mot Ironuwipada
signifie : penser en soi pour changer de conduite : ìro penser, ìnu intérieur,
pa…da changer, iwa conduite.
- une paricularité de cette langue est la persistance
du sens des racines dans les mots dérivés. Le sens métaphorique ou autres
acceptions dans lesquelles peuvent être pris les mots, n’effacent point
leur sens étymologique dans l’esprit de celui qui parle. Aussi pour bien
parler le Yoruba est-il nécessaire de faire attention au sens de chacune
des racines qui entrent dans la composition.
- dans la langue Yoruba, les voyelles abondent. Tout
mot et même toute syllabe finit par une voyelle ; quelquefois
cependant cette voyelle est suivie de la consonne nasale n. tout mot, si on lui
retranche ses affixes, commence par une consonne. L’aspiration n’existe
que dans un petit nombre de mots et encore est-elle peu marquée.
- On s’attendrait à ce que cette langue ne soit
qu’une chaos de sons plus ou moins durs, discordant et sans ordre ;
celle qui nous occupe est au contraire riche, harmonieuse et parfaitement
organisée. Elle a de la délicatesse et de la douceur ; elle possède
des règles pour rendre agréablement le concours des voyelles, des consonnes, des accents et éviter
tout ce qui pourrait choquer l’oreille. L’élision, la contraction,
l’assimilation des voyelles et l’accord euphonique sont très usités pour
combiner les sons et les accents et rendre la prononciation plus douce et
plus courante.
- Enfin, le Yoruba est une vraie langue et non un
dialecte, car il possède les racines et des procédés de formation des mots
nécessaires pour exprimer la pensée sous toutes ses formes et toutes ses
nuances.
Remarque importante
La difficulté
de la langue consiste à saisir avec une grande justesse d’oreille les
modulations vocales et à les reproduire en parlant. Ces modulations ou
inflexions de la voix sont faites par les locuteurs Yoruba d’une manière si
délicate, qu’un étranger a beaucoup de la peine à les saisir tout d’abord et à
les reproduire ensuite avec exactitude. Il est exposé au double danger ou de ne
pas être compris, ou de dire une chose toute différente de celle qu’il veut
exprimer
Pour apprendre
cette langue trois choses semblent indispensables :
- il est nécessaire d’entendre parler la
langue ; pour bien en saisir les
- modulations, il faut les entendre. Faisons remarquer cependant
que les mots dont le sens varie avec la modulation ne sont pas très
nombreux.
- faire attention à la composition des mots et aux
règles qui les dirigent.
- bien étudier les règles de position des mots et le
rôle si important des particules, s’exercer à analyser les mots, les
composer et les décomposer.