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1           La formation des mots

1.1         Préfixes voyelles

Les préfixes voyelles sont : a, e, ç, o, ô, i, ón.

La voyelle u n’est jamais employée comme préfixe. Les préfixes voyelles laissent le sens du radical subsister.

Ex : iki salut, de ki, saluer,

çÿö garde, ÿö garder,

Eso fruit, so donner de fruits

Ata piment, de ta  brûler, piquer

Alakisa un déguenille, lakisa, avoir des habits en guenilles.

Tous les verbes, soit monosyllabiques, soit dérivés ou composés, admettent tous des préfixes et deviennent ainsi éléments de composition.

Par exemple le verbe ranÿô  (ran, coudre ; aso, habit), coudre des habits, puis de là on forme :

Aranÿô, tailleur ; et iranÿô, la couture. Quand un verbe est composé de plusieurs mots, le préfixe se met devant le premier mot, c’est à dire au commencement

Ex : de bôgibôpç (, adorer ; igi, arbre ; ôpê, palmier) on forme abogibope, idolâtre ; de banigbélé (, avec ; çni, personne ; gbé, habiter, être ; ilé, maison) on forme abanigbélé, hôte.

Les verbes adjectifs admettent les préfixes. Nous appelons verbes adjectifs des éots qui ont la force affirmative du verbe et attribuent par eux-mêmes une qualité au sujet et s’emploient toujours sans le secours d’un autre verbe :

Ex : du, être noir ; fun, être blanc, sont des verbes adjectifs. Les préfixes voyelles a, e, ç, o, ô, i, ón, sont les différentes formes euphoniques du pronom de la troisième personne du singulier ó qui, en vertu des règles euphoniques doit régulièrement se changer et devenir identique è la première voyelles du mot qui entre en composition avec lui.

Ex :                                                                                                                           HAUT

ta, piquer ; ata, piment

gbé, périr ; egbé, perdition

, supplier ; ¶bè, supplication

, dégoutter ; òjo, pluie

, moudre ; ôlô, pierre à moudre

ki, saluer ; iki, salut

lagbara, avoir de le force, alagbara, qui a de la force, qui est fort

léÿù, avoir le diable, eléÿù, démoniaque

léri, avoir le témoignage, eléri, témoin

lôrun, avoir le ciel ; ôlôrun, le maître du ciel, Dieu

nihopupõ, avoir beaucoup de trou, poreux ; inihopupõ, porosité

En suivant ce principe euphonique d’une manière absolue, on ne pourrait former avec chaque verbe qu’un seul dérivé. Aussi le besoin d’augémenter le nombre des mots pour exprimer la pensée sous toutes ses nuances a fait négliger l’euphonie et placer devant le même verbe différentes voyelles, suivant le besoin. Aussi we, plier, envelopper, sont dérivés de : ewé, feuille, (les feuilles sont utilisées par les Yoruba pour envelopper différents objets) ; ìwé, livre et òwé, parabole, proverbe. Ce besoin d’augmenter le nombre des mots a ainsi compliqué à tel point les règles de la préfixation qu’il est devenu difficile de les préciser. Nous ne pouvons qu’en indiquer les règles générales et pour le reste il faut s’en rapprocher à la coutume et accepter les mots tels qu’elle les a formés.

1.2         Règles générales pour la formation des mots à l’aide de préfixes voyelles.                  HAUT

1ère Règle :

On forme des noms concrets de tous les verbes en plaçant a devant eux.

Ex :      jagunfaire la guerre,  ajagun, soldat

            , combattre - ajá, chien

            Gbá, recevoir - àgbá, baril

Pçja, pêcher - tuer les poissons, apçja, pêcheur

, couper - aké, hache

2ème Règle :

Le préfixe i se place devant tous les verbes et forme ainsi des noms qui désignent « le mouvement, l’action, l’état, les sentiments » indiqués par le verbe.

Ex :      ÿe, faireiÿe, action

            , créeridá, création

            Rìn, marcherirìn, marche

            ÿiro, calculeriÿoro, calcul

            , penser ìrò, faite de penser, méditation, réflexion

            , aimerifë, amour, affection

            Korira, haïrikorira, haine

            Binu, se facher, être en colèreibinu, colère

            Sùn, dormirisùn, sommeil

            Jiyà, souffririjiyà, souffrance

            Simi, se reposerisimi, repos

            , êtreiwà, existence

Exception : on trouve néanmoins quelques fois des mots de cette forme qui sont des noms concrets, comme ilé, maison ; igi, arbre, bois ; ìkoko, pot.

3ème Règle :

Avec les verbes adjectifs i préfixe sert à former le nom de la qualité qu’exprime le verbe adjectif.

Ex :      idú, noirceur - de , être noir

            Ifun, blancheur – de fun, être blanc

            Iga, hauteur – de ga, être haut

            Idùn, saveur – de dùn, être suave

On peut encore obtenir autant de noms qu’il y a de verbe par un système bien simple et bien facile : on combine à privatif avec i préfixe et on obtient ainsi le préfixe négatif ai.

Ce préfixe correspond aux préfixes français in, im, de, dis, des etc dans : infini, impair, dissuader, etc.

On peut placer ài devant tous les verbes et on obtient les noms qui ont un sens négatif. Cette règle peut encore se formuler de la manière suivante : en plaçant a privatif devant les noms qui commencent par i préfixes, d’affirmatifs qu’ils étaient, ces noms deviennent négatifs :

Ex :      àifë, désafection, – de ifë, affection

            àiÿe, inaction – de iÿe, action¨

            àironupiwada, impénitence – de ironupiwada, pénitence ou changement de conduite

            àigberaga, humilité, sans orgueil – de igberaga, orgueil

            àirêpõ, dissension – de ireêpõ, assentiment

            àimõ, ignorance – de imõ, connaissance, savoir

            àimö, impuretéimö, pureté, sainteté

            àipé, imperfection  de ipé, perfection

            àidùn, insipidité, sans saveuridùn, saveur

            àini, manque, pauvreté – de ini, possession, richesse

            àisun, insomnie, veille – de isun, sommeil

Exception : les noms concrets ne peuvent recevoir le préfixes négatif a : ilé, maison ; ikoko, pot ; etc…

4ème Règle

les autres voyelles préfixes e, ç, o, ô, sont aussi d’un usage fréquent pour former des noms, mais elles ne sont pas employées devant tous les verbes. Elles forment généralement des noms aui désignent le sujet qui fait ou reçoit l’action, ou bien le résultat de l’action, ou bien encore l’instrument qui sert è faire l’action :

Ex :      çÿö, sentinelle, – de ÿö, garder

            Eÿu, diable – de ÿu, rejeter, expulser

            ôdç, chasseur – de , chasser

            çdá, créature – de , créer

            çkö, enseignement, doctrine – de , enseigner

            êbê, supplication – de , supplier

 

1.3      Préfixes syllabiques onionabaoti                 HAUT

Les préfixes syllabiques sont composés d’un verbe et d’une voyelle préfixe.

  1. le préfixe syllabique possessif oni ou oli (oli est la forme euphonique de oni), se place devant les noms et signifie le possesseur de la chose indiquée par ces noms.

Ex :      onini, possesseur – de ó, il, ni, avoir ; iní, possession

            Oniÿu, le propriétaire, maître de l’igname – de o, ni, iÿu, igname

Mais comme dans la langue Yoruba celui qui fait  une action en est regardé comme le possesseur, les noms d’action, combinés avec oni ou oli, forment ordinairement le nom de celui qui fait l’action.

Ex :      onidanwò, tentateur – de idanwò, tentation

            Onipani, assassin – de ipani, assassinat

1ère Règle : Oni s’emploie seulement devant i ou devant une consonne

ex :       onigbagbö, fidèle, croyant – de igbagbö, foi, croyance

            onilé, maître, propriétaire de la maison – de ilé, maison

            onilç, propriétaire du champ – de ilç, champ

            onipilçÿç, celui qui commence, débutant – de ipilçÿç, commencement, début

            onirçlç, humble –de irçlç, humilité

            onimalu, propriétaire du bœuf – de malu, bœuf

            onibata, coordonier – de bata, soulier, chaussure

Remarque : pour la formation des noms abstraits, o de oni se change en i afin de se rendre semblable à la première voyelle du nom.

Ex :      inidi, importance – de oni, idi, motif, raison

            Inifë, amabilité – de oni, ifë, amour, affection

            Inila, magnitude – de oni, ila, grandeur

2ème Règle : oli s’emploie devant les autres voyelles au lieur de oni ; mais en vertu de l’accord euphonique on change la voyelle o du préfixe oli en la voyelle initiale du nom qui entre avec lui dans la composition et on obtient de cette manière les péfixes al, el, çl, ol, ôl,

Ex :      alade, prince – de oli, ade, couronne

            Alakara, boulanger, celui qui a du pain – de oli, akara, pain

            Eleri, chef  de oli, eri, tête

            çlêÿin, maître de cheval, cavalier – de êÿin, cheval

            ôlôrç, donateur   de oli, ôrç, don, grâce

            Alàiku, immortel – de oli, àiku, immortalité

            Alàigbôran, désobéissance – de oli, àigbôran, désobéissant

            Alàinireti, celui qui est désespéré – de àinireti, désespoir

            Alàinibaba, orphelin – de oli, àinibaba, privation de père

            Alàilera, qui est infirme – de àilera, faiblesse

            Alàilêÿç, innocent  – de oli, àilêÿç, sans péché, innocence

 

  1. le préfixe ón est peu employé, en voici quelques exemples

ongbç, soif – de gbç, être sec

onkõ, quirefuse – de , refuser

ongõ, stupide – de , être stupide

  1. le préfixe ati forme avec les verbes des noms aui expriment l’idée abstraite du verbe

Ex :      atiri, la vision, la vue – de ri, voir

            Atilà, le salut – de , être en sûreté

            Atikô, la construction – de , bâtir, construire

      Atilô, le partir, l’aller – de , aller, partir

  1. Le préfixe aba, formé de a préfixes et de ba, rencontrer, forme des noms qui indiquent l’union

Ex :      abata, place du marché, grande place – de a, il, ba, rencontrer, ita, rue ; c’est à dire où les rues se rencontrent

            Abaniÿe, ou abaÿe, coopérateur, l’aide – de aba, çni, personne et ÿe, faire

Aba est quelques fois changé en çba

Ex :      çbadò, le rivage de la laguneodò, lagune

            çba-okun, le rivage de la mer, plageokun, mer

            çba-iná, le coin du feuiná, feu

  1. le préfixe abi, né avec, ayant, est ajouté aux noms pour former un mot composé exprimant une quantité, un état

Ex :      abara kekere, qui a un corps petit, minceabi, né avec, ara, corps, kekere, petit

            Abiyë, qui a des plumes, oiseauiyë, plumes

            Abiwo, qui a des cornesiwo, cornes

            Abirú, qui a une queueirú, queue

Abekana, qui possède des griffes, des ongles, ekana, griffe

çran-abekana, animal carnassier

1.4         Duplication                                     HAUT

Par duplication, on forme, en répétant le verbe entier, des noms qui sont peu élégants ; du reste des noms de cette forme ont toujours un synonyme formé à l’aide de préfixes et sont plus agréables et plus généralement employés.

Ex :      pçjapçja, pêcheur – de pçja, tuer (pa) le poission (çja), apçja, pêcheur

            Tafàtafà, archer – de tafà, lancer des flèches, atafà, archer

            Jagunjagun, soldatjagun, faire la guerre, ajagun, soldat

            Panipani, assassin pani, assassiner, apani, assassin

            Môtimôti, ivrognemôti, bire de l’eau de vie, õmôti, ivrogne

            Jçniajçnia, cannibale, sorcier – , manger, enia, personne, ajçnia, cannibale

1.5      Infixes ki - li - ri - deiyi                                       HAUT

Il y a des noms qui sont formés en répétant le même no et en intercalant entre les deux noms une des particules suivantes : ki, li ou ni, ri, de, iyi, et en élidant la voyelle finale de ces particules. Les noms formé de la sorte ont tous un sens particulier que nous allons indiquer.

  1. ki : la particzule ki donne aux noms qu’elle sert à former le sens de quelconque, quelque soit.

Ex :      çiyçkçiyç, oiseau quelconque, de çiyç, oiseau

igikigi, arbre quelconque, de igi, arbre

            çnikçni, personne quelconque, n’importe qui, de çni, personne

ohunkohun, n’importe quelle chose, chose quelconque, de ohun, chose

lô, çiyçkçiyç t’o ba ri, pa aallez, quelque oiseau que vous voyiez, tuez –le

ohunkohun t’o ba ÿe, ÿe e fun ogo ôlôrunQuoique vous fassiez, faites-le pour la gloire de Dieu

Quelques fois, les noms de cette forme signifient quelques chose de mauvais, de méprisable ou d’irrégulier, la manière de parler ou le contexte indique le sens qu’on veut leur donner :

eniakenia, personne vulgaire, de çnia, personne,

ômôkômô, enfant mauvais, méprisable, de ômô, enfant

obirikobiri, femme frivole, insignifiante, mauvaise, de obiri, femme

Quand le nom commence par i, cet i se change en u après le k :

            Iÿekuÿe, action irrégulière, mauvaise action, de iÿe, action

Ifëkufë, désirs irréguliers, mauvais, concupiscence, de ifë, amour, désir

Irikuri, regards mauvais, indécents, de iri, regard, vue

Irokuro, pensées désordonnées, mauvaises, de ìro, pensée

Isinkusin, vaines observances, superstitions, de ìsin, culte, service

Il n’est pas absolument nécessaire de changer ainsi l’i en u mais c’est préférable et plus conforme aux règles de l’euphonie. On pourrait dire : mo ri irikiri, mo si rò irokiro, j’ai eu de mauvais regards et de mauvaises pensées.

  1. li : la particule li implique un rapport de possession par une tierce personne

Ex :      ômô-ôlômô, l’enfant d’un autre, de ômô, enfant, ôlômô, celui qui a l’enfant

Ohun-olohun, la chose d’un autre, de ohun, chose, olohun, celui qui a la chose

Aja-alaja, le chien d’un autre, de aja, chien, alaja, celui qui a le chien

Malu-onimalu, le bœuf d’un autre, de malu, bœuf, onimalu, celui qui a le bœuf

A kì ifi ohun-olohun tôrç, on ne fait pas un présent à (avec) la chose d’un autre

  1. ri : la particule ri éarque la continuité et i final s’élide devant une voyelle

Ex :      aiyeraiye, monde sans fin, éternité

      Ayerâye, vie sans fin, toujours vivant

Dans les nombres, cette particule signifie « seulement ».

Ex : mejireji, mçjirçji, deux seulement, de çji, mçji, deux

            Metarçta, trois seulement, de çta, trois

4. de : cette particule qui signifie arriver à, indique transmission

Ex :      ôwôdôwô (main arrivée à main) transmission, main à main

            Irandiran, (de génération arrivée à génération) généalogie

On met généralement ati (de) devant les noms de cette forme

            Atôwôdôwô (demain en main) tradition

            Má ÿe ru awôn ofin Atôwôdôwô, ne transgressez pas les lois traditionnelles.

            Atirandiran awa bô oriÿa, de génération en génération nous adorons les fétiches.

  1. iyi : la particule iyi qui semble être une forme de eyi, ce, cet, donne de l’emphase au nom avec lequel il est combiné

Ex :      ekuru-iyekuru, de la vraie poussière, de ekuru, poussière

      Olôrun-iyôlôrun, vrai Dieu

      Enia-iyenia, vrai homme

      Oju-iyoju, l’œil même

      Çran wà t’o kere tob¶ ti á kò lè fi oju-iyoju wa ri wôn, il y a des animaux qui sont petits que nous ne pouvons pas voir avec notre œil même.

1.6         Redoublement                                                                                                                       HAUT

On forme des noms par refoublement en répétant la première syllabe du verbe.

Ex :      fifë, amour, de , aimer

            Gigùn, longueur, de gùn, être long

            Pipç, durée, de , rester, durer longtemps

La voyelle de la syllabe redoublée se change en i, comme on le voit dans les exemples ci-dessus. Quelque fois cependant, la voyelle u reste la même.

Ex :      dudu, noirceur, de du, être noir

            Gungun, longueur, de gùn, être long

Funfun, blancheur, de fun, être blanc

Les noms formés par redoublement avec les verbes adjectifs s’emploient substantivement ou adjectivement.

Ex :      fifun, ou fufun aÿô, la blancheur de l’habit

            Aÿô funfun, habit blanc

            Didùn eso, la saveur du fruit

            Eso didun, fruit plein de saveur

            Giga ati gigun ilé, la hauteur et la longueur de la maison

            Ilé giga ati gigun, maison haute et longue

Les noms formés par redoublement avec les verbes s’emploient le plus souvent sustantivement, dans d’autres cas, ils ont le sens du participe passé et du participe futur passif en français.

 

Emploi comme substantif

Fifë afëfç nmu ara tutù, le souffler du vent rafraîchit le corps

Riri, le voir, la vue, vision

Lilà ati wiwõ ¼rùn, le lever et le coucher du soleil

Yiyi ilç ati ti  ¼rùn, le mouvement de la terre et du soleil

Rirò ni t’enia, ÿiÿe ni t’ôlôrun, le penser (la pensée) est de l’homme et l’agir (l’action) est de Dieu.

 

Emploi comme participe passé

Riri l’emi, je suis vu

Emi ÿe riri, je suis vu

Pipa ni malu mi, mon bœuf est tué

Pipa ni iwô y¼ jë, vous serez tué

Emploi comme participe futur passif

Mo fu wô l’akara ni jijç, je leur ai donné du pain à manger

Mu wôn jade ni pipa, faites –les sortir pour les tuer

Mo ra malu ni pipa, j’ai acheté un bœuf pour tuer

1.7         Formation des verbes                                                                                                            HAUT

Les verbes de plus d’une syllabe sont formés de deux ou plusieurs mots par simple juxtatposition. Il y a trois classes de veres qui ont cela de remarquable qu’on place leurs régimes entre les membres qui les compsent.

Ex : mo gbà ôlôrun baba oludumare gbö, je crois en Dieu le Père tout puissant, de gba-gbö, croire.

Ces verbes sont formés comme il suit :

  1. Quelques-uns uns sont formés de deux verbes

Ex :      fi-hàn, montrer, faire voir ; de fi, faire, et hàn, apparaître

            b-jç, gâter, abîmer, de ba, rencontrer et , manger

            fà-ya, déchirer, de fà, tirer, et ya, lacérer

san-pada, restituer, dédommager ; de san, payer, et pada, retourner

fi iwe rç hàn fun mi, faites-mois voir votre livre

iwô ba iwe mi jç, vous gâtez mon livre,

san owo mi pada, restituez mon argent

  1. d’autres verbes sont formés d’un verbe et d’un nom

Ex :      ranÿô, coudre, de ran, coudre, aÿô, habit

            Jare, être juste, de , être et are, justice, droit

            Jèbi, être coupable, de , être et êbi, faute, culpabilité

Un certain nombre de verbe de cette deuxième classe peuvent, comme les verbes de la prmière classe, avoir leur régime entre les deux membres qui les composent par l’insertion de la préposition li ou ni, dans, par rapport à.

Le régime alors se place devant la préposition

Ex :      iwô ba mi l’ëru, vous m’effayez, bêru, avoir peur, craindre (ba-êru) fait ba l’êru

            Iwô fà mi l’aÿô ya, vous déchirez mon habit

  1. la troisième classe comprend un grand nombre de verves dont le régme se palce entre les membres qui les comoposent. Les uns sont composés :

-         d’une prépositin det d’un verbe, comme bá lô, accompagner, de , avec, et , aller, ó bá mi lo, il m’accompagne,

-         d’un verbe et d’une préposition : kàn…mö, clouer à ; de kàn, clouer, et , contre. Nwôn kàn Jesu Kristi mõ agbelebu, ils crucifièrent Jésus-Christ,

-         d’un verbe, d’une préposition et d’un nom : da-silê, causer, créer ; de da, faire, silê, à terre ; iwô da  ran silê, vous créez des disputes,

-         d’un verbe et d’un adjectif : gbé-ga, élever, exalter ; de gbé, prendre, ga, être élevé, haut ; eni t’ó gbé ara rë ga, on l’a ¼ rê ç silç, celui qui s’élève sera abaissé,

-         d’autres enfin, sont encore plus complexes, comme : iwô pa mi n’iye da, vous me persuadez

Remarque : ces verbes semblent à la vérité être plutôt des phrases que des mots, mais on les considère comme des mots, parce que leurs membres acquièrent un nouveau sens par la composition et sont réunis en un seul mot quand ils composent des noms.

Ex :      gbà gbö , croire, igbagbö, foi

             Kàn-mô agbelebu, crucifier, ikanmö-agbelebu, crucifixion,

            Ba-ni-inu-jç, affliger, offenser ; ibaninujç, peine, offense

1.8         Tableau de dérivation ou formation des verbes et des mots                                                                                                          HAUT

Racine ÿê, pécher, offenser

Çÿ, S, pécher, offense,

Çlçÿê, S, celui qui a le péché, pécheur,

Lêÿê, V, avoir le péché,

Ilêÿê, S, possession du péché, culpabilité, état ou acte d’avoir le péché

Ailêÿê, S, non-possession du péché, innocence (mot à mot, pas l’état d’avoir le péché)

Làilçÿê, V être sans péché, n’avoir pas le péché (n’avoir pas l’état d’avoir le péché)

Alàilçÿê, S, innoncent, qui est sans péché (de a, celui qui, li, avoir, à, pas, i, l’état ou l’acte, li avoir, çÿê, péché),

Aiÿê, S, innocence, pas l’acte d’offenser ou pécher,

Làiÿê, V, avoir l’innocence, avoir pas l’acte d’offenser,

Alàiÿê, S, celui qui n’a pas l’acte ou l’état de pécher, innocent,

Dêÿê, S, de da, faire, êÿê, péché,

Adêÿê, S, malfaiteur, pécheur,

Gbeÿê, S, encourir le péché, de gbá, accepter, recevoir, çÿê, péché

Aÿê, S, l’état du péché (pas usité)

Iÿê, S, offense, acte de pécher (mot non usité),

On pourrait continuer à préfixer et former des noms avec dêÿê et gbêÿê, ces noms seraient compris, mais ils ne sont pas usités.

 

Racine , V, aimer                                                                                                              HAUT                                   

,V, aimer,

ifë, S, amour,

àifë, S, non-amour, désaffection, négation de l’acte ou de l’état d’amour, haine,

làif, S, celui qui n’aime pas,

nifë, V, aimer, avoir de l’amour,

inifë, S, affabilité, affection, possession de l’amour,

àinifë, S, désaffection, privation de l’amour,

làinifë, V, avoir la nom possession de l’amour,

alàinifë, celui qui ne possède pas l’amour, qui est sans amour,

onfë, S, celui qui aime, (de on, il et , aimer, mais ce terme n’est pas usité !),

olufë, S, celui qui aime (de ó li ifë, il a l’amour),

onifë, S, celui qui aime (ó ni ifë, il a l’amour),

ifëni, S, charité (de ifë, çni, personne)

nifëni, V avoir la charité,

onifëni, S, celui qui a la charité,

olufëni, S, celui qui a la charité,

fënifëni, S, qui a la charité,

àinifëni, S, privation, défaut de charité

làinifëni, V, n’avoir pas la charité

alàinifëni, S, celui qui est sans charité,

afë, S, l’état d’aimer

afëtán, S, amour parfait (tán, être complet, fini)

lafëtán, adv, aimer parfaitement, avoir un amour parfait Ex : mo fë ôlôrun lafëtán, j’aime Dieu parfaitement,

afëju, S, amour excessif, déréglé (ju, dépassé, surpassé),

afërekôja, S, amour excessif (rekôja, outre mesure),

ifëkufë ou ifëkifë, S, amour déréglé, mauvais désirs, concupiscence,

nifëkufë, V, avoir la concupiscence,

onifëkuë, S, celui qui a la concupiscence,

ifë-ara, S, concupiscence, amour (ara, corps, chair),

fë ara rê, V, s’aimer soi-même, être égoïste,

ifërarê ou fifërarê, S, égoïste,

atifë, S, le fait d’aimer, aimer,

atimafë, le aimer habituellement,

latimafë, afin d’aimer, pour aimer, d’aimer,

fifë, S, l’amour, l’affection, le aimer, aimer,

ÿàifë, V, ne pas aimer, n’être pas dans l’acte d’aimer,

ÿ’àimafë, V, ne pas aimer d’habitude,

ÿ’àilafë, V, n’ayant pas l’amour,

ÿ’àilàimafë, être celui qui n’aime pas (d’habitude)

ÿ’alàifë, V, être celui qui n’aime pas

 

Racine gbà-gbö, V croire,                                                                                                   HAUT

Igbagbö, S, foi,

Aigbagbö, S, infidélité, incrédulité,

Làigbagbö, V, n’avoir pas de foi,

Alàigbagbö, S, infidèle, icrédule

Nigbagbö, V, avoir la foi, être croyant,

Onigbagbö, qui a la foi, croyant, fidèle

Olugbagbö, qui a la foi, croyant, fidèle

Inigbagbö, possession de la foi, crédibilité,

Ainigbagbö, S, incrédulité, l’état de n’avoir pas la foi,

Làigbagbö, V, avoir l’incrédulité,

Alàinigbagbö, S, incrédule, celui qui n’a pas la foi,

Alàigbagbö rara, S, sceptique,

Alàigbà ôlôrun gbö, S, Athée,

Atigbagbö, S, le croire, croire,

Atimagbagbö, S, le croire habituellement, croire,

Latigbagbö, pour, afin de croire (d’habitude)

Latimagbagbö, pour, afin de croire (d’habitude)

Igba ôlôrun gbö, S, la foi en Dieu (vertu de foi)

Atigba ôlôrun gbö, le croire en Dieu, croire en Dieu

Atimagba ôlôrun gbö, le croire en Dieu, habituellement

Latigba ôlôrun gbö, pour, afin de croire en Dieu

Latimagba ôlôrun gbö, pour, afin de croire en Dieu (d’habitude)

Gbigba ôlôrun gbö, le croire en Dieu, croire en Dieu

 

Racine dùn, être doux, suave, exquis                                                                                                           HAUT

Dùn, V, être doux,

Idùn, S, douceur, saveur

Aidùn, S, insipide

Làidùn, S, être sans saveur, être insipide, sans goût

Adùn, S, saveur

Ladùn, V, avoir la saveur, être suave

Aladùn, S, qui est suave, sucré

Adùnju, S, saveur excessive, très suave

Adundidùn, S, saveur suave,

Jadùn, V, se nourrir de saveur (de , manger)

Jàdùnjàdùn, S, épicurien, gourmet

Didùn, saveur

ÿàidùn, V, être insipide

 

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