Que la magie commence | |
Informations sur l'épisode: | ![]() |
Auteurs: Aline et Mahé Date: 24 avril 2003 Rating: Tout public -->Aline |
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Dans une contrée éloignée, durant la nuit Jamais les étoiles n’avaient brillé aussi violemment que cette nuit. Jamais la lune n’avait paru si proche de la terre. Le vent s’engouffrait de plus en plus fort au travers du feuillage des nombreux arbres qui envahissaient la plaine. Les animaux nocturnes s’étaient depuis longtemps réfugiés dans leur tanière. Seul un long et diffus hurlement brisait le silence de la nuit grise. Soudain, un cavalier emmené par un sombre destrier traversa l’étendue. La capuche d’un large manteau recouvrait le visage de l’homme. De grandes volutes de poussière s’élevaient derrière sa monture. Sa destination était enfin en vue. Ce qu’il voyait lui coupait le souffle. Il n’avait jamais imaginé qu’une telle chose pouvait exister. Un majestueux château tout de marbre blanc s’élevait. Les rayons de la lune étaient comme absorbés par l’imposante bâtisse. Une sorte de halo bleu clair en émanait. Plus il s’approchait, plus le cavalier ressentait une force magnétique qui l’attirait de plus en plus vers le palais. Plus il avançait, moins le monde qui l’entourait semblait être concret et palpable. Arrivé proche d’une roche presque aussi blanche. Elle était recouverte d’inscription dans une langue connue que de peu de personnes. Il en effleura trois et fut happé par une aveuglante lumière bleu pâle. La pièce où il réapparut, l’étonna encore plus. Il avait entendu parler de ce château aux quatre coins de la contrée. Aussi loin qu’il s’en souvienne, la Reine était adorée. On disait que la magnificence et la couleur des murs du château ne représentait pas le dixième de la beauté de cette reine. Sa peau était plus blanche que la première neige d’hiver, la plus belle des roses rouges n’égalait pas la couleur de ses lèvres et même l’ébène le plus luxueux n’était pas aussi sombre que ses magnifiques cheveux. Il ne l’avait jamais vue, mais les nombreuses peintures qui la représentait étaient de véritables chefs-d’œuvre. Une voix douce le tira de sa rêverie. La femme qui parlait identique aux peintures qu’il avait vues avec quelques rides d’expression en plus, ce qui ne faisait qu’amplifier sa beauté. Une légère odeur de jasmin l « Enfin, vous êtes arrivé ! Cela fait déjà deux jours que je vous attends. -Je suis désolé, ma Reine, mais avec tous ses pillards… répondit-il en s’inclinant -Je le comprends. Heureusement vous êtes arrivé ici sain et sauf. Ces actes de violence doivent cesser absolument. Rien dans ce monde n’a pu les arrêter jusqu’à maintenant. Nous devons faire appel à… -Croyez-vous réellement que c’est une bonne idée, ma reine ? » Il s’en voulut d’avoir interrompu si brusquement la reine. Il voulut justifier cette prise de parole, mais elle fut plus rapide que lui. « Certains pourraient vous faire couper la tête pour une telle effronterie, chevalier, mais je ne fais pas partie de cette catégorie de personne. -Je m’excuse ma reine Sur un dernier sourire, il s’en alla en suivant deux pages élégamment vêtus. GENERIQUE
« Coucou Angeline ! A peine avait-elle eut le temps de commencer sa phrase que son petit frère ne se trouvait déjà plus là. « …bien ?Acheva-t-elle dans un murmure. » Elle ferma doucement la porte derrière elle. Dans la maison régnait une joyeuse ambiance de fête. Une odeur sucrée s’échappait de la cuisine et pour cause le traditionnel repas de Noël en famille avait lieu ce jour-là. D’ici quelques instant, la maison serait remplie d’une dizaine de personnes. Elle entra dans le salon, espérant y trouver un membre de sa famille. « Bonjour Ange ! S’écria sa mère, qui avait
les joues écarlates et l’air dépassé par les
événements. Angeline chercha des yeux son petit frère et le trouva prostré devant la télévision à regarder un dessin animé. Elle alla s’asseoir à ses côtés. Sur l’écran un chat poursuivait une souris, mais la souris était toujours plus maligne que le chat. La publicité commença. Le petit garçon se tourna et planta ses yeux dans ceux de sa grande sœur. « Dis, tu crois que le Père Noël m’apportera tout ce que j’ai demandé ? » Angeline ne répondit rien. Elle trouvait stupide de la part de sa mère de continuer à faire croire à Thomas qui avait tout de même bientôt sept ans l’existence d’une pareille bêtise. Cependant, elle ne pouvait pas casser les rêves de son frère sous le prétexte qu’elle n’y croyait plus elle-même. Elle était tombée de bien haut lorsqu’elle avait apprit que l’homme en rouge n’était qu’une invention. D’ailleurs, c’est pour cette raison qu’elle avait renié tout ce qui pouvait avoir rapport avec le fantastique ou l’imaginaire. Tout ce qu’elle voulait à présent était des choses concrètes. Elle sourit à Thomas avant de répondre : « Oui, sûrement. » Le dessin animé avait reprit et son petit frère avait déjà reporté toute son attention sur l’écran. Voulant aider sa mère, elle se rendit dans la cuisine. « Maman ! Pourquoi t’obstines-tu à faire croire à
Thomas que le Père Noël existe ? S’énerva Angeline. « Laisse Maman, j’y vais ! Tu as encore beaucoup à faire ici. » Angeline ouvrit la porte et se retrouva face à son oncle José
accompagné de son fils Alexandre, qui avait le même age que
Thomas. Elle faillit tomber à la renverse à cause d’Alexandre
qui avait foncé vers le salon pour rejoindre Thomas Le repas se déroula convenablement. Aucune dispute n’éclata. Au contraire l’oncle José animait la soirée avec ses plaisanteries qui faisait rire toute la famille. Lorsque la soirée se termina, il était déjà tard. Angeline décida de rester dormir chez ses parents, elle y avait tout de même encore sa chambre, décorée de ses anciens posters et de quelques photos de ses amies d’enfance. Elle gagna son lit, les draps sentaient toujours aussi bons que du temps où elle y dormait. Elle sombra dans un sommeil profond.
Après avoir reçu ses propres cadeaux de Noël et avoir donné les siens à ses parents. Elle alla se préparer, salua longuement sa famille et prit la route en direction de son studio situé proche du campus de l’université d’Harvard. Elle tourna rapidement la clé dans la serrure, un clic retentit et la porte s’ouvrit. « Oh non ! » Pensa-t-elle lorsqu’elle vit le capharnaüm dans lequel se trouvait son studio. Il est vrai qu’elle n’avait pas rangé la veille après le petit apéritif improvisé avec ses amies. Elle finit ses vacances de Noël paresseusement, n’ayant nullement l’envie de reprendre ses études. Et pourtant, le jour de la rentrée, elle retrouva le chemin habituel jusqu’aux bâtiments de l’université d’Harvard. Elle aperçut sa meilleure amie dans la foule et se dirigea vers elle. « Hello Angel ! S’écria Sofia en la voyant arriver. Angeline sourit. Sofia n’avait jamais le temps de travailler ou plutôt ne voulait jamais avoir le temps de travailler. Elles entrèrent toutes deux dans le bâtiment qui tout d’un coup semblait froid et inhospitalier. La journée se passa lentement, les cours étaient tous plus ennuyeux les uns que les autres. Même le temps avait décidé d’être triste. De gros nuages gris cachaient le soleil, il fit cependant quelques apparitions rapides et rares. Après son dernier cours de la journée, Angeline décida d’aller boire un verre avec Sofia pour qu’elles puissent se raconter tous ce qu’elles avaient fait durant les quelques jours de vacances. « Tu sais John, le gars qui est avec nous en économie…,
commença Sofia. Le garçon de café arriva à ce moment-là avec les boissons qu’elles avaient commandées. Il trébucha sur un sac à main posé sur le sol et tous les verres qu’ils portaient sur son plateau se renversèrent sur Angeline. Celle-ci réagit au quart de tour. « Vous ne pouvez pas regarder où vous mettez les pieds !
Regarder l’état dans lequel je suis maintenant ! Elle frottait son débardeur depuis déjà dix minutes. Il était maintenant presque sec. Elle se retourna pour prendre un peu de savon au creux de sa main lorsqu’elle vit une sorte de petit lutin escalader la bouteille de savon. Elle le regarda de plus près. Il avait un petit chapeau brun, un pantalon vert et une chemise de la même couleur. Lorsqu’il se fut bien assuré qu’il ne tomberait pas de son perchoir, il commença par faire de petit signe de la main à Angeline. Une toute petite voix nasillarde parvint aux oreilles de la jeune fille. « Bijour Mid’moiselle ! Ji souis… Elle fit ce qu’elle avait dit et lorsqu’elle rouvrit ses yeux le petit lutin avait disparu. Elle finit de se laver les mains en tremblant et sortit des toilettes. Elle essayait de se convaincre que ce qu’elle avait rêvé, qu’elle était fatiguée par sa journée de rentrée, mais elle n’y arrivait pas. Ce petit bonhomme, elle l’avait bien vu. Pourtant, c’est choses-là n’existaient pas. Elle devait avoir rêver, c’était la seule explication possible. La voix de son amie interrompit le cours de ses pensées. « Ange ! Ca va pas ? T’es toute blanche ! On dirait que t’as
vu un fantôme ! Elle plongea le comprimé dans le verre d’eau. Les petites bulles remontaient lentement jusqu’à la surface. Lorsque la pastille se fut entièrement dissoute, elle vida le verre d’un trait. Angeline alla se coucher sur le sofa qui se trouvait au milieu de son salon. Bien qu’elle se sente en pleine forme, elle préférait rester au calme. Elle ferma les yeux et respira profondément. Les bruits de l’extérieur ne parvenaient presque plus à ses oreilles. Elle se sentait en paix avec elle-même. Dans l’ensemble, elle avait eu une assez bonne journée, excepté l’épisode du lutin qui l’avait déstabilisée. Si elle commençait à avoir des hallucinations, il fallait vraiment qu’elle s’inquiète pour sa santé. On disait que la folie commençait souvent comme ça ou peut-être une dépression. Non, non, ce n’était pas possible. Il n'y avait pas plus joyeuse qu’elle. Elle devait bien avoir quelque chose. On ne voyait pas des lutins tous les jours. Soudain, elle sentit des petits coups contre son nez. Elle entrouvrit ses paupières et aperçut à nouveau le même petit lutin, mais cette fois-ci, il avait escaladé son nez. Oh non ! Elle recommençait à avoir des hallucinations. « Mid’moiselle ! Faut-y pas avoir peur ! Ji souis pas michant
! Ji souis là pour vous dire… Sur un claquement, il disparut entouré de petites étoiles. Angeline n’en revenait toujours pas, elle parlait à un lutin ou plutôt, elle commençait réellement à devenir complètement folle. Un lutin et quoi encore : le chat botté ? Deux coups retentirent à la porte. Et si c’était la personne dont le lutin avait parlé. Non, ce n’était pas possible, ce lutin était une invention de son esprit. Il n’existait pas ! Elle se dirigea lentement vers la porte pour avoir le temps de se préparer à se défendre si quelqu’un venait l’agresser. Elle mit sa main sur la poignée de la porte, prit une grande respiration et ouvrit la porte d’un coup. Elle fut rassurée quand elle vit qui avait frappé « Tu en as mis du temps pour l’ouvrir cette porte, plaisanta
Sofia. J’ai cru que j’allais prendre racine. Angeline suivit les conseils de son amie. Elle avait bien besoin de repos. Sofia, avant de s’en aller embrassa le front de son amie et caressa ses cheveux bruns. « Au fait, j’ai une dernière question. Tu étais
au téléphone avant que j’arrive ? Il apparut dans une ruelle sombre. Merlin qui connaissait assez bien cette époque lui avait conseillé de ne pas apparaître en public, car les peuples qui vivaient à l’époque de la jeune fille n’étaient pas habitués aux phénomènes magiques. Il portait une sorte de large pantalon qui lui semblait totalement ridicule, mais qu’y pouvait-il, Merlin avait étudié cette époque plus longtemps que lui. Il décida de rejoindre le chemin principal qui le mènerait à la demeure la plus proche. Les habitants de la bourgade devaient certain savoir où habitait une jeune fille d’une aussi grande importance que celle qu’il cherchait. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’il arriva sur l’une des artères principales de la ville de Boston ! Il interpella la première personne qu’il rencontra. « Bonjour, Je suis le chevalier Marc. Excusez-moi, savez-vous où
habite la demoiselle White ? L’homme s’en alla énervé en maugréant. Il laissa le chevalier sans autre indication. Celui-ci se fiant à son instinct observa la ville qui l’entourait. Il aperçut finalement un panneau indiquant « Harvard University. Le chevalier se dirigea vers une jeune fille blonde qui lui semblait assez distinguée pour connaître une dame de l’importance de la demoiselle White. « Excusez-moi, connaîtriez-vous, demoiselle White ? Elle sortit un morceau de papier de sa poche et un crayon de son sac. Elle y écrivit l’adresse de son amie et le tendit à l’homme. « C’est un endroit facile à trouver. L’appartement
est à 200 mètres de l’université, vous pouvez
pas manquer l’immeuble. Il est grand avec une façade blanche. Deux coups retentirent dans l’appartement. Angeline se leva de son canapé et alla ouvrir. Ce devait être son amie qui avait oublié de lui donner ou de lui dire quelque chose. Elle ouvrit tranquillement la porte…et la referma aussitôt. Malheureusement l’homme en costume du 15ème siècle qu’il avait préféré troquer contre le pantalon inconfortable qu’il portait quelques minutes auparavant, qui se trouvait sur son palier avait réussi à la bloquer avec de son pied. L’homme était bien réel et ne pouvait donc pas être une invention de son esprit. Les hallucinations n’avaient pas le pouvoir de bloquer les portes à ce qu’elle savait. « Partez ! Vous et votre amie le lutin, je ne veux plus vous voir.
Vous…vous n’existez pas, dit-elle sachant bien qu’elle
se mentait à elle-même. L’homme claqua des doigts et une sandale entièrement taillée dans le verre apparut dans sa main gauche. Des lignes dorées entouraient chacune des courbes des chaussures. C’était un ouvrage d’une beauté exceptionnelle. « Je sais qu’elle n’appartient pas totalement à votre famille, Damoiselle White, mais la reine m’a garantit que ce serait mieux qu’une pomme empoisonnée. Donnez-moi votre pied, maintenant. » Angeline ne se sentit pas la force de résister. Elle était fascinée par la chaussure. Elle tendit son pied nu à l’homme. Son pied rentra parfaitement dans la sandale. Soudainement une robe blanche d’une beauté infinie prit la place du pantalon de jogging de la jeune fille. Elle en avait le souffle coupé. « Convaincue maintenant ? On peut y aller ? Demanda-t-il impatient. Enfilez la deuxième chaussure avant d’y aller ! » Angeline ne put que se contenter d’acquiescer. Le jeune homme claqua à nouveau des doigts et une sorte de miroir apparut au centre de la pièce. Il passa à travers de la glace comme si cela était un acte tout à fait naturel. Angeline le suivit et fut transportée dans un autre monde. Elle se trouvait au milieu d’une prairie immense au bout de laquelle se dressait un majestueux château blanc. Le jeune homme prit la parole en premier. « Je crois que le mot le plus adapté à la situation est « Bienvenue. Au fait vous pouvez m’appeler Marc. Je vais vous mener au près de la Reine. » Angeline était paralysée d’admiration devant le panorama qui s’étendait devant elle. Elle n’avait jamais vu d’endroit aussi beau. Pendant ce temps, Marc était monté sur le cheval qui était arrivé depuis quelques secondes. « Bon, vous venez ou il faut que je vous traîne par les cheveux
? Marc l’aida à monter sur le cheval et ils s’en allèrent au galop en direction de la bâtisse blanche.
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