Come away with me | |
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Auteurs: Aline Date: 8 juin 2003 Rating: Tout public -->Aline |
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Marc et la jeune fille chevauchaient depuis déjà deux heures. Angeline n’étant pas habituée à être remuée ainsi dans tous les sens, son estomac commençait à se rebeller et elle devait essayer de se concentrer sur autre chose. Elle essaya cependant d’admirer le superbe paysage qui s’étendait devant elle. La lande verte dansait sous les impulsions régulières du vent. Des corbeaux formaient des cercles au-dessus de la tête du cavalier et d’Angeline. Le paysage autour d’eux était sombre bien que ce ne fût que la mi-journée. Une seule faible lueur pointait au loin. Une étrange lueur blanche qui semblait presque surnaturelle. Elle luttait contre les sombres nuages qui semblaient prêts à tout pour la faire disparaître. Ce devait être le château dont lui avait parlé le chevalier durant les premières minutes de leur chevauchée. Il lui avait dit qu’il n’y avait que 2 lieues jusqu’au château. Elle ne savait pas trop ce que cela représentait, mais cela ne semblait pas être une très grande distance. Les mouvements incessants à l’intérieur de son estomac la ramenèrent à la réalité. « Il avait l’air si proche, le château. On arrive bientôt
? Je vais pas survivre, moi ! demanda-t-elle. Marc murmura quelques mots à l’oreille de sa monture, qui ralentit immédiatement jusqu’à son arrêt complet. Angeline resta quelque secondes sans voix. Le cheval s’était arrêté sans que son cavalier n’ait eu le besoin de faire autre chose que de lui murmurer quelques mots à l’oreille. La robe du cheval changeait de couleur. Elle allait d’un gris argenté à un blanc immaculé selon l’éclairage du soleil. « Contente ? Maintenant, descendez et débrouillez-vous ! » Angeline sauta du cheval et atterrit du mieux qu’elle le put sur le sol. Marc intima à son cheval l’ordre de reprendre la route. La jeune fille commença à avancer, mais elle se rendit compte qu’elle avait fait une grosse erreur. Ses chaussures l’empêchait en effet de faire plus de deux pas sans trébucher. Cependant, elle continua tout de même à marcher. Ses pieds lui faisait de plus en plus mal. « Marc, c’était pour rire ! S’il vous plait, revenez ! » Malgré cela, Marc n’était toujours pas de retour. Angeline se décida à présenter des excuses. Il était peut-être vexé. De se faire pratiquement insulter par une jeune fille allait peut-être à l’encontre de son code d’honneur du parfait petit chevalier.
Elle se tut et écouta, mais aucun son n’arrivait jusqu’à elle. De rage, elle envoya un caillou voler au loin. Elle ne savait pas tenir sa langue, il fallait sérieusement qu’elle apprenne à garder des choses pour elle. Soudain, elle vit un nuage de poussière s’approcher d’elle. C’était Marc qui revenait. « Vous avez bien de la chance que j’aie une très bonne
ouïe Certains vous auraient abandonnée ici et ne se seraient
même pas inquiétés. Montez, maintenant et si je vous
entends encore vous plaindre, je vous laisse au milieu de la route et
je ne reviens pas vous chercher, même si vous me suppliez ! Angeline ne se le fit pas répéter deux fois. Elle saisit la main chaude du chevalier. Elle s’attendait à ce que sa main soit rugueuse du fait des nombreux travaux qu’il devait certainement faire tous les jours, mais au contraire il avait une main à la peau très douce. Elle grimpa tant bien que mal sur le cheval. Le chevalier ne la laissa pas le remercier une nouvelle fois, mais l’avertit : « Si vous dites un mot, vous descendez de ce cheval ! Compris ? » Angeline acquiesça énergiquement de la tête et ils se remirent en route. Les arbres défilaient devant les yeux de la jeune fille. Elle se laissa griser par la rapidité du cheval et ferma les yeux pour trouver un peu de calme. GENERIQUE La jolie reine commençait à s’impatienter. Avait-il réussi à trouver la jeune fille ? le Chevalier Marc était-il seulement arriver à la convaincre ? Elle appela deux serviteurs, qui arrivèrent sur le champ, et leur demanda de préparer les chambres des deux futurs arrivants. Ils n’eurent pas le temps de s’en aller que trois coups retentissaient à la porte. La reine fit signe aux pages de rester. Elle fut soulagée lorsqu’elle vit rentrer Marc, accompagné d’une jeune fille aux cheveux bruns mi-longs qui ressemblaient fortement aux siens. Des étincelles semblaient danser dans le vert des yeux de la jeune fille. « Bonjour ! » Angeline n’en croyait pas ses yeux. La pièce dans laquelle elle se trouvait était d’une beauté resplendissante ! Les tapisseries qui ornaient les murs étaient ornés de délicats fils d’or. Un magnifique lustre de cristal semblait voler au dessus de sa tête, tellement ses attaches étaient peu visibles. La jeune fille ne pouvait s’empêcher de regarder autour d’elle, tant tout ce qui l’entourait, était beau. Elle remarqua finalement que tous les regards étaient posés sur elle et prit la parole. « Bonjour…euh…madame », commença Angeline,
éblouie par la puissance qui émanait de la Reine. La reine lança un regard meurtrier au chevalier mais ne put réprimer un petit rire. Le jeune homme baissa les yeux. Les pages rirent eux aussi. « Chevalier, voyons, qu’est ce que cette manière de
traiter une jeune fille ! La Reine soupira tout en souriant. « Vous aussi Marc, vous allez devoir changer…Je sais bien que depuis quelques années vous passez plus de temps avec les animaux qu’avec des êtres humains, mais ce n’est pas une raison pour oublier vos bonnes manières de chevalier. », puis en se tournant vers Angeline. « Alors…faisons connaissance ! » Angeline ignorait qui était exactement cette femme qui se trouvait devant elle, mais son visage, sa prestance et son sourire lui rappelait une personne qu’elle avait l’impression d’avoir toujours connu. Elle portait une robe rouge sang qui ne faisait que relever la blancheur irradiante de la peau et qui ne lui donnait l’air irréelle et transparente. « Je me nomme Blanche-Neige et je suis Reine de cette contrée. » La jeune fille resta quelques secondes bouche bée. Tout lui revenait en mémoire, les contes que lui lisait sa mère le soir lorsqu’elle avait cinq ans. Cette jeune princesse détestée par sa belle-mère parce qu’elle était la plus belle jeune fille de son pays. Ces mots qui avaient tendrement bercé son enfance et qu’elle avait ensuite entièrement rejeté, qu’elle avait relégué aux plans de simples bêtises racontées aux enfants. Cependant, la femme qui se tenait devant elle et qui prétendait être Blanche-Neige semblait bien réelle. Ses cheveux, même s’ils étaient de la couleur de l’ébène semblaient rayonner. « Si je vous ai appelée à venir ici, c’est
parce que nous avons besoin de vous. Etait-ce une mauvaise blague ? Cette pensée effleura Angeline
mais la Reine avait l’air sincère. Sincère et préoccupée.
Le cœur de la jeune fille avait commencé à battre de
plus en plus vite. Plus cela continuait, plus elle ressentait le besoin
d’aider cette reine, son royaume et ses habitants. Angeline ne put rien répliquer à l’argument de la reine. « Oui, je suppose…mais…je…je… A l’entendre, Angeline sentait que la reine essayer de réprimer le mépris qu’elle nourrissait envers ces personnes, mais qu’elle regrettait de voir son royaume se désintégrer sans que personne n’y fasse rien. Les yeux de la reine avaient commencé à briller. Elle cligna rapidement des yeux comme pour chasser des images désagréables de son esprit. « - Mais pourquoi m’avoir choisie moi ? insista-t-elle. Angeline secoua vivement la tête. Tout ce que disait la reine était
effectivement vrai. Tout ressurgissait. Elle avait toujours voulu croire
en l’imaginaire, mais elle avait refoulé toutes ces envies.
Elle avait tant de fois inventé un autre monde et là, il
lui apparaissait. « Venez » dit la reine. Angeline suivit Blanche-Neige dans une seconde pièce tout aussi belle que la précédente. Un grand lit aux draps blanc pâle trônait au milieu de la pièce. Les murs de la pièce était blancs eux aussi. De petits cristaux semblaient incrustés dans les murs et brillaient telles de petites étoiles. De la fenêtre, on apercevait une partie de la ville. « Je sais bien que vous devrez retourner dans votre monde pour n’inquiéter personne. Mais si vous décidez de rester plusieurs nuits d’affilée, cette chambre sera à vous. Reposez-vous ici si vous voulez un instant, tout ce qui vous arrive a dû vous éprouver. Marc viendra vous chercher pour vous montrer comment vous allez nous aider.» Blanche-Neige aurait voulu lui faire visiter le château mais elle avait beaucoup d’autres choses à faire. Elle laissa Angeline seule. Celle-ci s’assit sur le lit blanc immaculé. Elle observa les choses qui l’entourait. A sa gauche se trouvait une immense armoire en bois de chêne laqué finement ciselé. Des petits oiseaux étaient représentés sur chaque battant de porte. Ils étaient peints avec une virtuosité extraordinaire. Plus Angeline les regardait plus, ils lui semblaient réels. A sa droite, une fenêtre entourée de deux colonnes s’ouvrait sur un magnifique jardin. De grands parterres de roses s’étendaient jusqu’à un mur en briques brunes quelques mètres plus loin. Au dessus du petits mur, on pouvait apercevoir les tuiles rouges des toits des maisons. Angeline s’étendit sur le lit à baldaquin. De grands pans de tissus blancs transparents étaient rassemblés à chaque coin du lit. Au dessus d’elle, le plafond du lit était magnifiquement orné d’une peinture qui rappelait un ciel d’été. Elle fut tirée de son observation méticuleuse par trois coups frappés à la porte. Elle préféra aller ouvrir la porte le plus rapidement possible. Lorsqu’elle atteint la porte, elle se rendit compte que celle-ci n’avait pas de poignée. Cela la fit commencer à paniquer. Elle entendit la voix de Marc au travers de la porte. « Angeline, vous allez bien ? Que se passe-t-il ? Angeline ? Angeline fit exactement ce que le chevalier lui avait dit. Elle appliqua ses deux mains contre les pierres. Après quelques secondes, elle ressentit une douce chaleur lui traverser le corps. Les battants de la porte s’écartèrent doucement. Ils laissèrent apparaître Marc qui avait le sourire aux lèvres. Il portait des bottes en cuir bien lustré et un habit de gentilhomme. « Je tiens tout d’abord à vous demander de m’excuser du comportement que j’ai eu lorsque l’on chevauchait. Je n’ai pas été très agréable avec vous. Mon comportement n’était pas digne d’un véritable chevalier », commença-t-il. « Les choses plus sérieuses maintenant. Je suis venu vous chercher pour vous initier aux techniques que vous utiliserez pour nous aider, nous allons descendre dans les cachots en attendant que l’on nous assigne un endroit plus convenable. Suivez-moi et surtout ne dites mot. Ca risquerait de vous compromettre, vous ne connaissez rien des us et coutumes du château. Si quelqu’un vous salue, contentez vous de baisser la tête. Bien, allons-y. »
« Vous savez maintenant que vous êtes là pour nous aider. Bien sûr, vous allez devoir vous investir pleinement. Non seulement en vous battant contres les malfaisantes personnes qui ont envahi la contrée, mais aussi par votre comportement. Il devra être exemplaire tant que vous vous trouverez ici. Bien maintenant, nous allons commencer des choses plus pratiques. Nous avons réussi à…comment dire…les subtiliser à des ennemis qui se sont rendus. Tout réside dans la force de l’esprit et la concentration. Cela ne devrait pas être difficile pour vous. Le premier moyen de vous défendre sera un miroir. Donnez-moi vos mains. » Angeline tendit ses mains au chevalier les paumes ouvertes vers le ciel. Il mit les siennes au-dessus sans les toucher. Un courant électrique passa entre les deux paumes. De petites étincelles rouges étaient furtivement apparues, puis avait disparu. Angeline sentait ses doigts commencer à fourmiller. Cette impression de fourmillement s’étendit peu à peu jusqu’à ses coudes. Soudainement, Marc ôta ses mains. « Ce que nous venons d’effectuer, vous permettra de conserver
un potentiel d’imagination assez élevé et constant,
commença le chevalier Angeline reproduisit exactement les gestes de Marc. Elle concentra son regard sur l’espace qu’il y avait entre ses deux mains. Pendant une dizaine de minutes, rien ne se produisit. Elle commençait à se sentir ridicule au centre d’un cachot avec une magnifique robe brodée. Elle était devenue bien crédule en quelques heures pour arriver à croire aux salades qu’on lui racontait. Elle commençait à se déconcentrer, lorsqu’elle vit un petit point vert apparaître là où quelques minutes plus tôt, il n’y avait rien. Elle se concentra encore plus pour que le petit point se transforme en boule de lumière. Lorsque l’énergie fut de la taille d’une balle de tennis, Marc reprit ses explications. « Maintenant, essayez de modeler cette balle avec votre esprit de façon à ce qu’elle ressemble à un morceau de verre. Allez y, les premiers essais ne sont jamais très réussis, mais vous vous améliorerez avec un peu d’entraînement. Après cela nous essaierons de nous entraîner à un autre moyen de défense. » La balle rouge qui se trouvait toujours en suspension entre les mains de la jeune fille commençait à devenir plus pâle et à disparaître, mais Angeline se concentra et la balle reprit tout son éclat, elle essaya de la faire se transformer en une plaque rouge et de la faire se matérialiser. La plaque se matérialisa. Angeline en fut si étonnée qu’elle perdit toute concentration et la plaque tomba sur le sol et se brisa en un nombre incalculable de petits morceaux de verre rouge. « Bravo Angeline, c’était très bien. Maintenant nous allons essayer de faire autre chose » Le chevalier fut interrompu par de petits bips. Le chevalier et la jeune fille ne surent d’abord pas ce que c’était, mais Angeline se rappela qu’elle avait programmé sa montre pour qu’elle sonne à l’heure où elle devait appeler son amie Sofia. « Qu’est-ce que ce bruit ? demanda Marc Comme il l’avait fait plus tôt, lorsqu’il était venu la chercher chez elle, il claqua des doigts et le même miroir aux cadres en bois sculpté et doré apparut, une lumière douce en émanait et baignait la pièce auparavant lugubre dans une tendre pénombre. Marc l’effleura du bout des doigts et la glace eut un léger frémissement. « Voilà, vous pouvez y aller. » Angeline ne sut pas si elle devait faire quelque chose de spécial pour saluer le chevalier. Alors elle lui tendit une main, celui-ci lui tendit la sienne en retour. Faisant cela, il la fixa dans les yeux, elle ne put pas se détacher de ses yeux d’un vert profond. Ils passèrent quelques secondes sans rien dire, puis Angeline baissa les yeux. Elle se dirigea vers le miroir qui d’où une lumière surnaturelle émanait. Leurs deux mains ne se séparèrent seulement que lorsqu’elle eut entièrement traversé le miroir.
Elle ne put pas plus réfléchir, car quelqu’un frappa à la porte de son appartement. Elle se leva et ouvrit la porte. Sa meilleure amie Sofia se trouvait devant et semblait mi-énervée, mi-inquiète. Elle entra dans la pièce sans dire un mot et s’assit sur le canapé. Elle commença à fixer son amie Angeline. « Tu vas m’expliquer pourquoi tu ne m’as pas ouvert
et tu n’as pas répondu aux 3 appels que je t’ai fait
! J’étais inquiète, tu ne peux pas savoir combien
», commença-t-elle, « Vas-y, je t’écoute
! Elle s’en voulut d’avoir menti à sa meilleure amie, mais elle n’allait tout de même pas lui expliquer qu’un lutin était venue la chercher pour l’emmener dans un pays où elle avait vu Blanche-Neige. Son amie était très compréhensive, mais pas à ce point. Elle le lui dirait peut-être mais lorsque elle pourrait lui apportait une preuve concrète de ce qu’elle avançait. Certes elle avait ce morceau de tissu rouge, mais ce n’était pas ça qui allait la convaincre. En plus, il semblait qu’elle ne pouvait pas mener son amie comme elle le voulait dans ce monde si spécial. « Ange ! Tu m’écoutes ? Ange ! Angeline ne comprit pas tout de suite que son amie parlait du chevalier. C’était donc comme cela qu’il avait découvert où elle habitait et non pas par un tour de magie. Il n’était donc pas aussi fort que ce qu’il voulait bien le faire croire. « Non, c’est pas ça » dit-elle en riant «
Lui, c’est qu’un ami d’enfance. Sofia serra son amie dans ses bras et sortit de la pièce, prenant soin de bien refermer la porte derrière elle. Angeline se leva, ne sachant pas ce qu’elle voulait faire. Elle inspecta son appartement, comme si elle cherchait quelque chose qu’elle avait perdu. Elle se retrouva à examiner une glace qui se trouvait dans son salon à côté d’une fenêtre. Elle l’examina et se demanda si elle pouvait arriver au royaume des contes de fées en la touchant, comme l’avait fait Marc avec son grand miroir. Elle l’effleura du bout des doigts et se concentra fortement sur ce qu’elle voulait, c’est à dire qu’il se liquéfie. Un léger frémissement commença à apparaître à la surface de la glace. Le frémissement prit la forme lointaine et trouble du visage de Blanche-Neige. « Je vois que tu apprends très vite et par toi même.
Maintenant, tu sais comment nous contacter. Nous te contacterons aussi
comme cela. Bientôt, si tu arrives à te concentrer assez
profondément, tu pourras directement arriver ici par ta propre
volonté. Bien, je te souhaite une bonne journée ou nuit,
je ne sais pas où en est le temps chez toi. L’image du visage serein de la reine s’évanouit et le miroir reprit sa consistance habituelle. Angeline sourit, en effet il fallait qu’elle apprenne la patience. Le royaume de Blanche-Neige ne semblait pas être prêt à lui livrer ses secrets lorsqu’elle le désirerait.
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