Géographie de la province de Taroudant

Géographie physique : situation, description du territoire

Taroudant est une province essentiellement mountagneuse. Comme on peut voir sur la carte, le territoire s'articule autour de la vallée du Souss. Au Nord de ceci, on trouve les contreforts occidentaux du Haut Atlas, tant qu'au Sud et au centre on trouve les montagnes de l'Antiatlas. L'oued Souss est né à l'Est de la province, là où le terrain s'élève et la vallée se case dans les montagnes, poursuit sa course vers l'Ouest, et finalement abandonne la province pour se jeter, quelques km après, dans l'Océan Atlantique, dans la province d'Agadir.

À la province de Taroudant on peut trouver les pics les plus hauts du Haut Atlas (le Toubkal, qui appartient aussi à Marrakech) et l'Antiatlas (le Siroua, qui appartient aussi a Ouarzazate).

Pour que le lecteur se situe nous prendrons la référence de deux villes marocains importantes. Si on considère Marrakech, Taroudant se trouve au sud-ouest, de l'autre côté de le Haut Atlas. Si on considère Agadir, qui se trouve près de l'embouchure du Souss, Taroudant se trouve en remontant le lit vers l'Est et à seulement 80 km. Voir sur la carte les routes qui se dirigent vers ces villes.

Les deux chaînes montagneuses qui occupent la région ont des caractéristiques très différentes : le Haut Atlas, plus élevé et qui reçoit plus de précipitations, héberge dans ses vallées beaucoup de cours permanents d'eau, ce qui les rend touffues, avec des bosquets de feuille caduque et jardins. L'Antiatlas, par contre, présente un caractère plus désertique, surtout selon on avance vers le sud, et quelques vallées, où rarement on trouve des cours d'eau permanents, ressemblent plutôt aux oasis des palmeraies des dattes. Dans la plupart du territoire pousse l'argan, arbre de feuille persistante, autochtone et qui se trouve seulement dans cette région dans le monde. Cet arbre disparaît progressivement des qu'on monte en hauteur dans le Haut Atlas et des qu'on avance vers le sud et l'est dans l'Antiatlas.

La capitale provinciale, Taroudant, se trouve en pleine vallée, à une courte distance du lit du Souss. Elle est une ville ancienne fortifiée d'environ 60 mille habitants.

Ce capital se trouve très bien communiqué avec Agadir, vers l'ouest, par une route de deux voies par sens et deux autres routes standard. Vers l'est, une route remonte la vallée vers la province de Ouarzazate. Des routes régionales traversent les montagnes : l'un se dirige vers le nord et traverse le Haut Atlas direction Marrakech, tant que l'autre se dirige vers le sud et traverse l'Antiatlas direction la ville de Tata.

Géographie économique : produits, activités

Étant la vallée entre deux chaînes d'une certaine altitude, celle-là reçoit les eaux des deux, surtout de façon souterraine, ce qui rend la vallée prospère pour l'irrigation. Les citriques abondent spécialement. Jardins, oliveraies et serres prolifèrent aussi tout au long de la vallée, surtout dans la partie basse.

Dans les endroits montagneux, on profit du fruit de l'argan, d'où on obtient un huile très apprécié par ses qualités gastronomiques et dermatologiques. Dans les vallées du Haut Atlas poussent aussi des noyers et des amandiers, qui impliquent une source de revenus important pour les habitants de ces régions relativement éloignées et isolées, tant que dans les vallées de l'Antiatlas, plus ressemblantes aux oasis, on trouve des palmiers de dattes.

Á ne pas oublier l'élevage, notamment bovin, dans la vallée, et ovin et caprin, base de la subsistance d'une grand partie de la population des montagnes. L'activité artisanale a quelque importance dans les centres urbains. Et finalement le tourisme, qui connaît un certain développement tant dans la capitale provinciale comme dans quelques vallées de la montagne.

Géographie humaine : race, langue, religion, caractère, coutumes, niveau de développement

Dans la province cohabitent les Berbères et les Arabes. Les premiers, habitants originaux, fuirent et résistèrent dans les montagnes avec les successives vagues des invasions étrangères, et conservèrent sa langue et traditions. Au Maroc il y a trois races berbères : tachelhit, tamazigt et tarifit, chacune avec une langue différente.

Les Tachelhit forment la population actuelle des montagnes de Taroudant, tant que dans la vallée il y a un mélange de ceux-ci et les Arabes. Bien que la plupart des Tachelhit parlent l'arabe (pour mieux dire le darija, dialecte arabe marocain), ceux-ci sont très collés à sa langue, que récemment le gouvernement marocain a introduite aux écoles des villages tachelhit comme matière d'étude. La séparation raciale existante il y a quelques décades entre Tachelhit et Arabes disparaît progressivement, et des mariages mixtes commencent à être fréquents, bien que le sens de clan soit encore fortement enraciné entre les premiers.

Finalement on peut parler des Saharauis, Arabes de la région du Sahara, plus minoritaires, dont la langue et les traditions diffèrent aussi des autres Arabes de la région.

Le gros de la population est musulman, et la vie quotidienne est fortement influencée par la religion, cause de fierté et référence pour toutes les activités. Ça n'empêche pas que certains préceptes et interdictions soient souvent esquivés, et ce n'est pas rare des trouver des musulmans qui ne font pas la prière et qui esquivent des prohibitions comme la boisson ou les relations prénuptiales, faisant du Maroc ce qu'on l'appèle le pays arabe musulman des coutumes plus relaxées. Dans ce sens, le comportement diffère beaucoup selon les générations ou le milieu rural ou urbain.

Le roudani (c'est à dire, l'originaire de Taroudant) a un caractère ouvert et extroverti. La différence de rôle entre les deux sexes et fortement marquée : l'homme est omniprésent dans la rue, aux cafés, au business, au marché, tant que la femme a ce rôle beaucoup plus limité. À Taroudant il y a encore beaucoup de femmes qui utilisent la tenue traditionnelle bleue, couvertes totalement des pieds jusqu'à la tête. Il y a une grande séparation des espaces publiques et même privés pour les sexes et les âges, et ce n'est pas bien vu qu'un homme envahisse le territoire des femmes et au contraire : Une femme dans un café, par exemple, pourrait être considérée une prostituée.

Entre les problèmes sociaux les plus importants figure le chômage, surtout entre les jeunes. Dans la capitale provinciale, le secteur artisanal (menuisiers, forgerons, cordonniers, soudeurs, etc.) occupe une partie de la population et les apprentis peuvent commencer très jeunes (12 ans ou moins). Le commerce a aussi son importance. Les fermes de la vallée emploient aussi journaliers. À Taroudant existe en plus un centre de formation professionnelle (l'ISTA). Beaucoup de jeunes berbères de la montagne émigrent en ville à la recherche des opportunités différentes de ceux que leur lieu natal peut leur offrir.

Dans son échelle de valeurs, le Marocain apprécie énormément la société technifiée et de consommation du premier monde et, après les besoins basiques que normalement il n'a pas de problème a couvrir, celui-là essaiera de se procurer des équipes audiovisuelles, comme le portable ou la télévision avec récepteur parabolique numérique. On peut déjà trouver ces appareils dans beaucoup des foyers urbains et même ruraux. La voiture, bien que très appréciée, est encore un bien que le marocain moyen ne peut pas acquérir.

Comme c'est bien connu, la grande différence de pouvoir d'achat entre le Maroc et l'Europe Occidentale, avec le bombardement permanent du style de vie occidental à travers la télévision et avec les Marocains résidents à l'étranger, pousse beaucoup à l'émigration. Beaucoup de marocains rêvent avec un visa, et il y a pas mal d'entre eux qui ont déjà de la famille en Europe. En été, la capitale provinciale se remplit de voitures étrangères, marocains résidents en Europe qui retournent passer leurs vacances dans leur pays natal.

Climat

Sec et ensoleillé, avec des hivers tempérés et des étés très chauds, il faut différencier entre la vallée et la montagne, étant le climat plus froid dans la dernière, où en hiver la neige peut tomber. Les différences thermiques entre le jour et la nuit sont importantes. La radiation solaire, même en hiver, est intense, et la plupart des habitants se protégent toujours d'elle en cherchant l'ombre ou en se couvrant avec les vêtements (ce qui contraste avec le comportement des touristes avides de soleil).

La sécheresse a fait ses dégâts dans les dernières années, surtout dans la région de l'Antiatlas, ce qui a contribué a son appauvrissement et abandon.