Évian -- Alors que la Chine est peut-être responsable de l'une des pires épidémies en cours dans le monde, celle du SRAS, il n'a jamais été question de ranger le royaume du levant au rang des États voyous. Au contraire, la France a profité du G8 d'Évian pour convier à la fête le nouveau président Hu Jintao. Et les États-Unis ont salué sa participation «à une réunion des dirigeants du G8 avec des chefs d'État et de gouvernement de pays pauvres et émergents» qui se tiendra à la veille de la réunion des pays industrialisés.
Pour rassurer ses hôtes, le président Hu Jintao n'a pas craint de soumettre sa délégation et lui-même à une quasi-quarantaine. Tous les participants chinois auraient également subi un traitement de cinq piqûres «à 1000 yuans pièce» (180 $) pour renforcer leur système immunitaire.
L'invitation formulée par la France tombe au bon moment, alors que la Chine essuie des critiques internationales au sujet de sa gestion de la pneumonie atypique. Mais elle arrive aussi peu après que le pays eut intégré l'Organisation mondiale du commerce (OMC), il y a un an, et décroché les Jeux olympiques de 2008.
Faut-il y voir un prélude à la consécration de la Chine en tant que puissance de premier rang ? On se demande aussi si la Chine suivra le chemin de la Russie, qui avait été conviée à titre d'observateur avant de devenir membre à part entière.
L'acceptation de cette invitation par Pékin est éminemment symbolique. L'Allemagne et le Japon avaient déjà tenté, en vain, d'inviter Pékin aux réunions du G8. L'invitation de la France est plus subtile puisqu'elle convie la Chine à participer à un forum informel en marge du sommet qui regroupe les pays en forte croissance.
Malgré un produit intérieur brut par habitant qui équivaut à peine à celui du Guatemala, la Chine connaît un des taux de croissance les plus forts au monde. Son poids démographique en fait la cinquième puissance économique mondiale et, depuis quelques années, la grande locomotive du commerce mondial.
Depuis peu, la Chine semble déterminée à jouer un rôle plus important sur la scène stratégique et diplomatique mondiale. Le ministère des Affaires étrangères chinois a néanmoins précisé qu'«en matière de niveau de développement, la Chine n'est toujours pas qualifiée pour devenir membre du G8».
Cette invitation sera l'occasion pour les membres du G8 de rencontrer celui qui a succédé à Jiang Zemin en mars dernier. Des tête-à-tête sont déjà prévus avec George Bush et Jacques Chirac. En marge du G8, Hu Jintao s'entretiendra également avec le chef du gouvernement indien, Atal Behari Vajpayee.
Les dirigeants chinois se méfient comme de la peste des pressions politiques qui peuvent résulter de leur participation à de tels forums internationaux. Ces exigences seraient-elles aujourd'hui moins fortes qu'autrefois ? À l'origine, le G7 ne regroupait que des pays aux pratiques démocratiques irréprochables. L'arrivée de la Russie avait mis un bémol à cette prétention. Celle de la Chine changerait radicalement la nature même du G8.
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