La municipalité de Mont-Tremblant tiendra demain une ultime séance de consultation sur la réglementation d'urbanisme du Versant Soleil de sa célèbre montagne et n'a pas l'intention de soumettre celle-ci à un référendum pour éviter toute contestation ouverte du méga-projet touristique et immobilier de la firme Intrawest.
La responsable des dossiers d'urbanisme de Mont-Tremblant, Nadia Rousseau, a confirmé vendredi que le plan d'urbanisme du Versant Soleil et la réglementation afférente, qui ont fait l'objet de dures négociations durant un an et demi, seront adoptés à la prochaine séance du conseil municipal, le 12 mai, soit une semaine seulement après une "consultation publique" limitée à une seule soirée.
Selon les informations obtenues par La Presse, la municipalité se prévaudra ainsi d'une disposition de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme qui prévoit qu'un nouveau règlement de zonage adopté par une municipalité ne doit pas nécessairement être soumis à un processus d'approbation référendaire auprès des populations riveraines si ce règlement a seulement pour but d'encadrer les principes et objectifs généraux du plan d'urbanisme.
Le maire de Mont-Tremblant, Pierre Pilon, allié indéfectible du promoteur de la Station touristique internationale, aurait ainsi imposé cet ordre du jour pour éviter que la mouvance environnementaliste locale profite de cette tribune pour en découdre avec son administration et le promoteur Intrawest.
Une certaine inquiétude
Rappelons que la société immobilière Intrawest souhaite lancer cet été les travaux de construction de la phase III de sa station touristique internationale, au Versant Soleil. Ce deuxième village touristique verra le jour à quelques kilomètres du Versant Sud, aménagé dans les années 90, qui attire aujourd'hui 2,3 millions de visiteurs par année, selon Intrawest.
Le village du Versant Soleil comptera 2100 unités d'hébergement (ce qui englobe les condos, chalets, maisons de ville et chambres d'hôtels projetés), un centre de congrès, un centre multifonctions pouvant accueillir aussi bien les manifestations sportives que les foires commerciales, et même un lac artificiel faisant plus de deux hectares de superficie.
Malgré les centaines de millions de dollars nécessaires à la réalisation du projet et les promesses de création de milliers d'emplois dans le domaine des services, le projet du géant immobilier de Colombie-Britannique est loin de faire l'unanimité.
Environnement Mont-Tremblant, une association formée de quelques individus au moment de sa fondation il y a deux ans, regroupe aujourd'hui une vingtaine de groupes et d'associations de la région qui craignent que les impacts cumulatifs des projets de développement touristiques finissent par étouffer la population locale et par causer un tort irréparable à l'environnement physique de la montagne.
Depuis des mois, ces groupes formés de résidants permanents, de villégiateurs ou d'écologistes réclament que le gouvernement du Québec tienne des audiences publiques génériques qui engloberaient tous les projets touristiques et immobiliers qui touchent la célèbre montagne et ses environs.
La réouverture de l'aéroport de la ville voisine de La Macaza par un ex-consultant d'Intrawest malgré les résultats d'un référendum local où la population a clairement rejeté ce projet, le rehaussement prévu du barrage à la décharge du lac Tremblant, qui a fait croire à un risque de pénurie d'eau potable, de même que les lendemains très amers de la fusion forcée de l'ancien village de Mont-Tremblant dans une ville beaucoup plus grande où ses résidants ont vu leur pouvoir politique grandement dilué, sont autant d'enjeux qui alimentent depuis trois ans la grogne des résidants envers l'administration du maire Pilon.
La consultation publique de demain représentera une dernière chance pour tous ces groupes de se faire entendre du promoteur et de l'administration municipale, avant que le conseil municipal adopte la réglementation d'urbanisme du Versant Soleil, le dernier des obstacles administratifs au lancement des travaux de la phase III d'Intrawest.
La quatrième et ultime phase de la station touristique, au pied du Versant Nord de la montagne, fera l'objet d'un protocole distinct entre la municipalité et le promoteur. Les travaux de construction du Camp Nord doivent commencer en 2005.
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