L’univers
fascine les astronomes depuis le tout début des temps. Une nouvelle
branche de l’astronomie est apparue depuis quelques années, la cosmologie.
Celle-ci traite de la structure et de l’évolution de l’univers dans
son ensemble. Récemment, certains astronomes ont émis l’hypothèse
que l’univers est en expansion. Quatre différentes théories
ont été développées :
Le
modèle original d’EINSTEIN (1917) :
La
première théorie d’Einstein ne comportait aucun facteur d’expansion
(H). Son modèle d’univers était donc statique. Cependant,
il amena un nouveau paramètre dont personne n’avait parlé
auparavant, la constante cosmologique (rv). Mais
qu’est-ce que la constante cosmologique ? Il s’agit en fait de la masse
volumique du vide. Or, le vide n’est pas, comme nous avons l’habitude de
le croire, une absence de matière, mais plutôt l’infrastructure
qui tient l’univers et sa matière ensemble. La masse du vide n’est
toutefois pas directement identifiable, elle se mesure à partir
d’observations ou d’une théorie des particules et des interactions
fondamentales. De plus, Einstein amena le paramètre de la courbure
globale de l’espace (C). Cette courbure n’est pas observable selon trois
dimensions. Elle n’existe que si l’on considère l’existence d’une
quatrième dimension; l’espace-temps. Einstein considérait
que cette constante était positive ce qui lui donnait un univers
à courbure positive représenté par la forme d’une
selle de cheval.
Les
modèles ouvert et fermé de FRIEDMANN (1922) :
Pour
Friedmann, l’expansion de l’univers est une chose bien réelle. De
plus, d’après lui, la constante cosmologique n’existe pas. Par contre,
il développe deux modèles différents qui tiennent
compte de la courbure globale de l’espace. Tout d’abord, il imagina un
univers fermé avec une courbure positive, donc, en forme de sphère
à quatre dimensions. Cet univers subirait une expansion faible suivie
d’une recontraction qui mènerait au Big Crunch (le grand écrasement),
c’est-à-dire que l’univers se recourberait sur lui-même jusqu’à
sa disparition. Ensuite, il imagina un univers ouvert avec une courbure
globale de l’espace négative, qui donnerait une forme de selle à
cheval à l’univers. Ce modèle suggère une expansion
infinie de l’univers.
Le
modèle d’EINSTEIN-DE SITTER (1932) :
Einstein
s’allia à Willem de Sitter pour développer une deuxième
théorie concernant l’univers. Ils proposèrent un modèle
sans constante cosmologique, c’est-à-dire qu’ils considéraient
que la masse volumique du vide était inexistante. De plus, la courbure
globale de l’espace de ce modèle est nulle, donc cela représente
un univers plat. Par contre, contrairement au premier modèle d’Einstein,
les deux scientifiques émirent l’hypothèse que le facteur
d’expansion (H) n’est pas nul, ce qui donna un modèle dont le facteur
d’expansion tendrait vers zéro pour un temps infini. Concrètement,
cela veut dire que l’univers sera toujours en expansion, mais celle-ci
tendra un jour vers zéro, sans devenir nulle.
Le
NOUVEAU MODÈLE STANDARD ( 2000…) :
Les
astronomes imaginent aujourd’hui un modèle de l’univers quelque
peu différent, mais beaucoup plus compliqué (!!!!). Ils ont
découvert après observation, que l’univers comportait réellement
une constante cosmologique. Einstein avait donc raison au tout début.
Cette masse volumique du vide est , fait consternant, constante peu importe
l’expansion de l’espace. Elle vaudrait environ 3 fois la masse d’un proton
(donc, 3 fois 1,67x10-27 kg) pour chaque mètre cube d’espace.
Finalement, ils considèrent qu’il n’y a aucune courbure globale
de l’espace, donc que l’univers est plat. L’expansion de l’univers selon
ce modèle est infinie, mais H tendra un jour vers une valeur constante
qu’on calcule comme étant 55 (km/s)/Mpc. Ce qui est compliqué,
c’est que même si le facteur d’expansion tendra un jour vers une
constante, puisque la masse volumique du vide est constante ( et qu’elle
a pour effet d’accélérer l’expansion de l’univers) l’univers
sera en expansion exponentielle indéfiniment.
Quelques
applications graphiques des deux derniers modèles :
Modèle
Einstein-de Sitter original :
Quatre formules servent à trouver les valeurs nécessaires pour illustrer graphiquement l’expansion de l’univers selon ce modèle :
|
|
|
t est en a |
|
rm est
en mp/m³ |
|
|
ou De
= H * e * Dt |
H
est en s-1 |
Pour
simplifier notre graphique, nous l’avons commencé à 0,5 Ga,
qui est égal, en unités SI, à 1,58x1016
s.
C’est
cette valeur qui nous a permis de trouver nos valeurs de départqui
sont :
t
= 2/3H donc nous avons trouvé H = 4,22x10-17 s-1.
H
= 2,36x10-5 x (rm)½
donc nous avons trouvé rm
= 3,19x10-24 kg/m³
rm
= rmA/e³
donc nous avons trouvé e = 0,1358
Les
valeurs soulignées sont donc nos valeurs de départ pour la
confection de notre graphique du modèle d’Einstein-de Sitter.
Modèle
d’Einstein-de Sitter contenant 30%
de
la masse volumique de l’original
:
Le
graphique du nouveau modèle standard débute de la même
façon qu’un modèle d’Einstein-de Sitter qui contiendrait
30% de la masse volumique de celui-ci.Nous
avons donc gardé les mêmes valeurs de base que pour le modèle
précédent sauf pour la masse volumique qui devient 9,57x10-25
kg/m³, soit 30% de la masse précédente.
Nouveau
modèle standard :
Ce
dernier graphique a servi de base pour trouver les valeurs de départ
du graphique du nouveau modèle standard.La
plus grande différence entre ces deux modèles, c’est que
nous devons tenir compte de la masse volumique du vide qui est constante.Ainsi,
notre formule de la masse volumique totale varie quelque peu et devient
:
rtot
= (rmA/e³)+5,01x10-27
où
5,01x10-27 est la masse volumique du vide qui est constante
et où rmA
devient 1,5 mp/m³ qui est égal à 2,505x10-27
kg/m³.
1.Certains
scientifiques utilisent des marqueurs radioactifs (par exemple, des isotopes
de l’uranium ou du thorium)produits
en proportions calculables dans l’explosion d’une étoile en supernova
(fin de la vie d’une étoile).La
proportion de ces isotopes varie à travers les années et
on estime ainsi que la formation des étoiles les plus anciennes
daterait de 10 à 11 milliards d’années.Cette
estimation confirmerait la validité du
modèle d’Einstein-de
Sitter.
2.La
composition chimique des étoiles des amas globulaires de notre galaxie
indiquerait que les plus anciennes auraient un âge de 14 à
18 milliards d’années.Cette
estimation confirmerait la crédibilité du nouveau modèle
standard.
3.L’absence apparente de naines blanches de luminosité inférieure à 3x10-5 luminosités du Soleil dans notre galaxie indiquerait que ces naines blanches n’ont pas eu le temps de refroidir en-dessous de cette valeur.Cela donnerait au disque de notre galaxie un âge maximal de 8 à 12 milliards d’années.Cela laisse croire que c’est encore le modèle d’Einstein-de Sitter qui est impliqué.
La physique terrestre et la physique cosmologique…
En feuilletant la documentation sur l’expansion de l’univers, nous avons découvert que l’univers ne suivrait pas les lois de la physique que nous connaissonssur Terre actuellement. En effet, l’univers viole le principe de conservation de la masse : la masse volumique du vide est constante malgré l’expansion de l’univers, tandis que sur Terre, un objet dont le volume augmente diminue de masse.De plus, l’univers contredit le principe de la thermodynamique : celle-ci veut que tout système tend à devenir de plus en plus homogène.Contrairement à ce principe, l’univers, qui a débuté dans un amas homogène de quarks, de photons et de leptons, s’est aujourd’hui organisé en systèmes solaires, en galaxies et en amas de galaxies.Ceci prouve que l’univers ne tend pas à devenir homogène et qu’il viole plusieurs principes de la physique terrestre, qui est une physique à petite échelle.C’est pourquoi les scientifiques ont autant de difficultés à décrire de façon certaine les réactions de l’univers.
Quelques
élucubrations…
Les
voyages lointains dans l’univers seraient peut-être possibles grâce
à la théorie du nouveau modèle standard. Prenons comme
exemple un vaisseau partant de la Terre et voulant voyager à plus
de quelques années-lumière. Puisque nous sommes incapable
de nous déplacer plus rapidement que la vitesse de la lumière,
ce voyage serait beaucoup trop long pour la vie des astronautes. Plusieurs
hypothèses un peu folles ont été lancées par
des astronomes, dont la possibilité de contracter l’espace-temps
(la quatrième dimension). De cette manière, nous pourrions
voyager dans cet espace contracté. Le voyage serait donc beaucoup
moins long pour les astronautes, même si le temps continuerait à
s’écouler normalement sur la Terre. Nous pourrions faire une analogie
avec un tube où le temps et la distance seraient raccourcis entouré
d’un univers où le temps et la distance restent inchangés.
La deuxième partie de l’hypothèse est plus difficile à
avaler. En effet, une fois rendus à destination, les astronautes
reviendraient vers la Terre à travers le même tube à
rebrousse
temps, c’est-à-dire qu’à mesure qu’ils avanceraient vers
la Terre, le temps reculerait. Donc, pour un observateur terrestre, le
voyage aurait une durée extrêmement minime.Il
est difficile de concevoir cette théorie, mais c’est là qu’intervient
le nouveau modèle standard.Cette
théorie qui croit en l’existence d’une constante cosmologique (donc
d’une masse volumique du vide plus grande que zéro) nous amènerait
à croire que des forces mystérieuses hantent le cosmos.En
effet, ces forces permettraient de déformer l’espace-temps, ce qui
serait la meilleure façon de voyager dans l’espace.Nous
savons que nous pouvons contracter l’espace-temps avec énormément
de masse, donc énormément d’énergie (en fait, beaucoup
trop!).Or, si nous ne pouvons pas
physiquement le contracter, il nous serait possible de le dilater. Pour
cela, il faudrait tenir compte des forces étranges de la constante
cosmologique, donc possiblement d’un facteur qui serait l’inverse de la
gravitation (de l’anti-matière : l’inverse de la masse).
Mais évidemment, tout ceci est très très très hypothétique…
Conclusion…
L’univers
est un sujet complexe à étudier.En
effet, puisqu’il est impossible d’y appliquer les règles de la physique
terrestre, règles qui sont directement observables, il est difficile
d’émettre des hypothèses certaines. Le nouveau modèle
standard semble crédible, mais la question reste mitigée
au sein des cosmologistes.Certains
pensent même que le modèle d’Einstein-de Sitter serait le
plus réaliste.Ainsi, il ne
serait pas étonnant que de nouvelles théories apparaissent
d’ici quelques années.La
cosmologie est une science jeune qui a l’éternité pour aller
jusqu’au fond de la question de l’univers.Puisqu’elle
n’a aucune base certaine sur laquelle s’appuyer, cette branche de l’astronomie
est excessivement hypothétique… or, parfois les idées les
plus folles sont les plus véridiques!
BIBLIOGRAPHIE
SEGUIN,
Marc et VILLENEUVE, Benoît .- Astronomie et astrophysique
.- St-Laurent :Éditions du renouveau pédagogique, 1995 .-
550 p. (+ annexe cosmologie)
Adresses
internet :
Http://cdfinfo.in2p3.fr/Culture/Cosmologie/Cosmodyn.html
Http://hometown.aol.com/drfatalis/astro.html
Http://www.iap.fr/users/roukema/etalon.html
Http://www.dstu.univmontp2.fr/GRAAL/ENSEIGNE/COSMOLOGIE/UniversFL/Principes.html
Http://astro.u-strasbg.fr/pnc/pncweb5/node3.html
Http://www.ens-lyon.fr/~bgoglin/physique/cosmologie.html
Http://astro.geoman.net/fr/astro/actu/astronomie/70/html/valeurs.html