Crêpe d'honneur à Myriam Meuwly
28 septembre 1999: au lendemain de l'attentat au yoghourt et du déjeuner-"débat" mis sur pied par le Cercle de la presse lausannoise (le déjeuner, pas l'attentat), Myriam Meuwly réussit, dans Le temps, l'exploit de surpasser tous ses confrères et consoeurs dans la complaisance. Non seulement elle ne dit mot de la F.A.R.C.E. et de sa revendication, se contentant d'évoquer, non sans agacement, de "jeunes manifestants"; mais elle donne ensuite libre cours à son admiration pour un Christoph Blocher qui, "tel Christo" a "emballé" son auditoire (admirons au passage la subtile érudition de l'auteuse). Conquise par son "sens de la formule", elle accède même au prestigieux rang de porte-parole, citant l'une après l'autre les saillies si percutantes et les bons mots si amusants de la "bête politique". Ce qu'aucun des autres journalistes présents ce jour-là n'a osé faire: c'est tout dire. 29 octobre 1999: au lendemain de la diffusion par la TSR du Temps présent de Daniel Monnat sur "le peuple de Blocher" -un reportage où les mécanismes du populisme sont honnêtement mis en lumière, où le tribun zurichois est montré dans toute l'épaisseur de sa démagogie de cantine et où les dérives extrémistes de l'UDC sont clairement abordées-, Myriam Meuwly sonne héroïquement la charge: selon elle, "on a une fois de plus fait la part belle à Blocher." Tant d'audace laisse sans voix. Un mois et un jour, c'est assez long pour retourner une crêpe. Mais peut-être fallait-il attendre le résultat des élections? |