EPISODE 7
LE FEU ET LA GLACE
« SAKURA ! ! ! »
Kéro et Matthieu se lèvent d’un bond. En un instant ils reprennent leur apparence de gardiens.
THOMAS : Qu’est-ce qu’il se passe ?
KEROBERO : Sakura est en danger !
THOMAS : Je viens avec vous.
YUE : Tu vas nous retarder.
THOMAS : Je vous suivrai en moto !
KEROBERO : Inutile… Allez, viens, grimpe sur mon dos.
THOMAS : Mais…
KEROBERO : C’est pour la part de gâteau… et pour toutes celles que j’ai englouties sans autorisation.
THOMAS (petit sourire) : D’accord.
Thomas enfourche alors Kerobero ; mais comme il a les jambes un peu trop grandes, il est forcé de les replier, comme sur une moto.
KEROBERO : Woé ! Toi aussi tu devrais limiter ta consommation de gâteaux.
YUE : Aaargh !
Yué est pris soudain d’un malaise. Il s’accroupit et souffre visiblement affreusement.
KEROBERO : Yué !
THOMAS : Ca va aller ?
Yué se remet difficilement sur ses jambes.
YUE : Oui, oui… allons-y !
Et sans attendre une minute de plus, il s’élance par la porte, heureusement ouverte, suivi de près par Kerobero et Thomas.
Iris descend les marches de la cave d’un pas de chat.
IRIS (tout bas) : Ououh, Xavier ! Tu es là ?
XAVIER : Bien sûr que je suis là.
Xavier était effectivement là, assis le long du mur, sa tête d’ours sur les genoux. De temps en temps, il la balance en l’air comme un ballon de basket.
IRIS : Génial ! Tu as réussi !
XAVIER : Qu’est-ce que tu croyais ?
IRIS : Bon, comment on va s’y prendre maintenant ? Si tu veux mon avis…
XAVIER : Boucle-la !
IRIS : Quoi ?
XAVIER : Chut !
Et d’un bond, il la saisit par les épaules et lui plaque une main sur la bouche. On entend en effet des pas qui commencent à descendre les escaliers. Iris et Xavier retiennent leur respiration.
TIFFANY : Sakura, Lionel ! Vous avez bientôt fini ?
Iris se débat et repousse la main de Xavier.
IRIS (avec la voix de Sakura) : Laisse-nous encore cinq minutes, on arrive !
TIFFANY : D’accord, mais ne tardez pas trop. On va bientôt apporter le gâteau.
Visiblement convaincue, Tiffany fait demi-tour et remonte les escaliers. Iris et Xavier poussent un gros soupir de soulagement.
IRIS : Ouf ! On a eu chaud !
XAVIER : Tu m’avais caché tes talents d’imitatrice.
IRIS : Mais qu’est-ce que tu crois mon vieux ! J’ai plus d’un tour dans mon sac.
XAVIER : C’est pas tout, mais il faut agir vite maintenant.
Iris balaye le couloir des yeux, puis la porte de la chambre froide. Elle tente d’imaginer ses différents moyens d’action.
IRIS : Non, ce coup-ci n’est pas pour moi. Je ne vois pas ce que je peux faire. Et puis il est encore trop tôt pour que je me découvre. J’ai encore mon grain de sable à poser. Allez, je te les laisse.
XAVIER : C’est trop aimable de ta part très chère.
Et il se met à genoux et lui baise la main.
IRIS (toute rouge) : Ne fais donc pas l’idiot.
Iris s’apprête à tourner les talons et à rejoindre les autres, mais Xavier lui attrape la main.
XAVIER : Minute ! J’ai encore besoin de toi.
Il l’emmène au boîtier d’alimentation de la chambre froide.
XAVIER : J’ai juste besoin d’un petit peu d’eau ici.
IRIS : Le boîtier de régulation de la température ! Pas mal.
Iris pose la main sur le boîtier qui se trouve en un instant ruisselant d’eau. Xavier fait de même et là des étincelles commencent à jaillir. En quelques secondes, le boîtier est totalement court-circuité.
IRIS : Le temps va sacrément se rafraîchir pour ces deux là. Ils auraient dû prendre leurs polaires.
Xavier et Iris affichent un sourire triomphant.
XAVIER : Y a pas à dire, on forme une chouette équipe tous les deux !
Iris fronce les sourcils et prend un air dédaigneux.
IRIS : Rêve pas trop mon vieux !
Et sans rien ajouter, elle retourne en haut.
SAKURA : Tu as senti ?
LIONEL : Oui, c’était bref, mais quelqu’un vient d’utiliser la magie.
SAKURA : Non pas quelqu’un. Il y avait deux personnes. J’ai senti deux auras bien distinctes. Mais qu’est-ce qu’on va faire maintenant ?
Sakura pousse un long soupir. Soudain une idée traverse Sakura.
SAKURA : Au fait Lionel, tu as pu parler à ta mère ? Tu as pu apprendre quelque chose ?
Le regard de Lionel se fige dans le vide. Il baisse la tête.
LIONEL : Non… Je n’arrive pas à la joindre. Elle doit être en visite chez des cousins.
SAKURA : Ah…
LIONEL : Il faut se débrouiller tout seuls.
Sakura et Lionel, debout au milieu de la pièce, scrutent le plafond et les murs à la recherche d’une sortie.
LIONEL : Rien à faire. Le plus sage est de ne pas bouger et d’attendre qu’on vienne nous chercher.
Il s’adosse alors à un mur et s’assied. Sakura fait de même.
SAKURA : Tu as raison. Tiffany va s’inquiéter. Elle va descendre et nous ouvrir la porte.
Sakura frissonne et se rapproche de Lionel.
LIONEL : Tu as froid ? Tiens.
Et il détache sa cape et la passe autour des épaules de Sakura. Elle s’en enveloppe et se blottit dans les bras de Lionel.
SAKURA : Maintenant c’est toi qui va avoir froid.
LIONEL : Ca ira.
SAKURA : Ce n’est peut-être qu’une idée mais je crois que la température est en train de descendre.
LIONEL : C’est ce que je pense aussi.
SAKURA : Ils veulent nous transformer en bonhommes de neige !
LIONEL : Ah ! Si seulement j’avais pris mon épée…
SAKURA : Mais moi, j’en ai une !
Et d’un bond Sakura se lève et appelle son sceptre. Elle est sur le point de saisir une carte quand Lionel lui saisit la main.
LIONEL : Non Sakura. Tu sais bien qu’il ne faut pas utiliser la magie.
SAKURA : C’est vrai, j’allais oublier.
Et de plus en plus frigorifiée, elle range sa carte et son sceptre.
Kerobero, Thomas et Yué se posent sur un toit devant le restaurant des parents de Sandrine.
YUE : C’est ici.
KEROBERO : Oui, mais comment faire pour rentrer ? Tous ces gamins…
THOMAS : C’est vrai qu’on ne passerait pas inaperçu.
YUE : L’aura de Sakura provient du sous-sol. C’est là qu’elle est prisonnière.
KEROBERO : Il faut donc juste traverser une horde de gamins costumés et nous diriger vers le sous-sol. Là bas, à part l’ennemi, il n’y aura personne.
YUE : Alors, que faisons-nous ?
THOMAS : J’ai une idée. Venez, descendons.
Les minutes s’écoulent et Sakura et Lionel commencent sérieusement à claquer des dents.
SAKURA : Je n’en peux plus Lionel. J’ai trop froid.
LIONEL (frictionnant le dos de Sakura) : Moi aussi, moi aussi… Attends, ne bouge pas. Je vais voir ce que je peux faire.
Il se lève et va chercher un carton dans un coin et le découpe en morceaux. Il sort ensuite un papier de sa poche.
LIONEL : Flamme divine !
Et d’un coup le papier s’enflamme.
SAKURA (battant des mains) : Génial !
Lionel approche le papier des morceaux de carton. Mais ceux-ci, trop humides, ne s’enflamment pas.
LIONEL : Et zut ! C’est le seul que j’avais…
C’est vraiment un coup dur pour Sakura et Lionel. Ils sont alors vraiment découragés. Sakura pousse un profond soupir. Puis d’un coup, elle se lève, l’air décidé. Elle rappelle son sceptre.
LIONEL (affolé) : Sakura ! Qu’est-ce que tu fais ?
SAKURA : Je ne vais pas rester sans bouger et nous laisser mourir de froid. Ca non ! Advienne que pourra !
LIONEL : Non !
Et il tente de l’arrêter. Mais trop tard. Sakura a déjà appelé le sceau sacré.
SAKURA : Firey ! Réchauffe cette pièce de tes flammes !
Et Firey tournoie dans la pièce, rétablissant une température tout à fait agréable et allumant, par la même occasion, les cartons que Lionel avait installés.
Soudain Firey s’affole et tend les mains vers Sakura. La carte semble attirée comme un aimant par la porte. Sakura saisit son bâton à deux mains.
SAKURA : Ah ça non ! Ca ne va pas se passer comme ça ! Tiens bon Firey !
Lionel, bouche bée, regarde sans bouger le combat de Sakura contre l’ennemi invisible. Il s’écoule bien quelques minutes, et Sakura ne semble pas faiblir. Mais aucun des deux ne semble l’emporter. Firey, tiraillé entre les deux, lance un regard désespéré à Sakura.
SAKURA : Non, je ne te laisserai pas tomber. Promis.
Sakura sert les dents et continue à se concentrer. Ce face à face invisible semble ne jamais se terminer. Soudain, Sakura vacille. Ses jambes ne supportent sûrement plus la tension et le poids de toute cette concentration. Lionel accourt pour la soutenir, mais trop tard ! Le mal est déjà fait. En perdant son attention une seconde, Sakura perd par la même occasion Firey. Celui-ci tend une dernière fois sa main vers Sakura puis disparaît par la porte.
SAKURA : Noooooooooooonn ! !
Sakura tombe à genoux, sa carte grise entre les mains, et se met à pleurer à chaudes larmes.
SAKURA : J’ai échoué ! J’ai échoué !
Lionel s’accroupit et la prend dans ses bras.
SAKURA : Je ne comprends pas ! Je ne comprends pas ! Anthony avait dit que j’étais la plus grande magicienne… alors pourquoi… pourquoi est-ce que je n’ai pas réussi à le retenir ?
LIONEL : Calme-toi, je t’en prie.
SAKURA : Mais pourquoi Lionel ? Pourquoi ?
LIONEL : Je ne sais pas… Quelque chose doit nous échapper…
THOMAS : Tu es prêt ?
Yué hoche la tête en signe d’acquiescement.
THOMAS : Et toi boule de poils, tu ne bouges pas de ma poche, d’ac ? Cette fois, c’est à moi de te porter.
Aucune réponse.
THOMAS : Et bah quoi, on dort ?
Thomas plonge la main dans sa poche et en sort Kéro endormi.
YUE : Non, il ne dort pas. La maîtresse a encore perdu une carte. Il s’est évanoui.
THOMAS : Mais comment sais-tu ça ?
YUE : Je viens de ressentir les auras. La magie se disperse. Mais le voleur de la carte est encore dans la salle. Je le sens.
THOMAS : Bon et bien faisons vite et dénichons ce voleur.
Thomas et Yué traversent la salle d’entrée sans que personne ne les remarque.
THOMAS : Pour l’instant, tout se déroule pour le mieux.
YUE : Le voleur, il est par là.
THOMAS : Et Sakura ?
Yué fronce les sourcils.
YUE : A l’opposé… je crois… enfin, je ne sais pas trop. J’ai du mal à me concentrer sur deux auras en même temps. Avant, je pouvais…
UNE VOIX : Waouh ! Terrible ce costume !
Un garçon de petite taille déguisé en pirate admire le costume de Yué des pieds à la tête. Il se retourne vers Thomas.
LE GARCON : Par contre, ton costume à toi, il est trop moche.
Thomas hausse les épaules. Sur son jean et sa veste, il avait enroulé le manteau de Yué.
LE GARCON : En quoi vous êtes déguisés ?
Yué reste la bouche ouverte ne sachant pas quoi dire.
THOMAS : Et bien moi… euh… je suis Aragorn et voilà Legolas !
LE GARCON : Terrible !
Et sans demander son reste, il retourne tranquillement vers la piste de danse.
YUE : C’est qui ça Aragorn et Legolas ?
THOMAS : Des personnages d’un livre que je suis en train de lire.
YUE : Ah.
THOMAS : Et ce voleur ?
YUE (concentré) : il a filé.
THOMAS : Tant pis. Oh là bas, ça ne serait pas Tiffany ?
Mais celle-ci plus rapide qu’eux les avait déjà repéré.
TIFFANY (affolée) : Il est arrivé quelque chose à Sakura ? ? ! !
YUE : Tout le fait penser.
TIFFANY : Oh ! C’est de ma faute ! ! Je me disais bien aussi…
Venez, venez vite !
Et elle les entraîne dans la cuisine.
Xavier marche dans la rue le cœur léger. Sa tête d’ours sous le bras, il n’a que faire des regards interrogateurs des passants. Une force nouvelle l’habite. L’extrême fatigue qu’il ressent n’est rien comparée à cette puissance qui est maintenant sienne. Cette sensation lui plait. Il est devenu invincible.
« Vivement qu’Iris et Jo récupèrent leurs pouvoirs ; surtout Iris ! » pense-t-il. Cette force nouvelle, il veut en profiter, mais aussi la partager.
« La meilleure solution serait de mettre le feu à toute la ville. Là, c’est sûr Iris aurait de quoi faire ! »
Cette pensé le traversa un instant, mais non, il ne pouvait pas. Cela pourrait avoir des conséquences dramatiques, et ça, il ne le voulait pas. Et Hisatarô le voudrait encore moins. Non, il fallait encore être patient. Et puis il allait falloir se concentrer sur sa mission. Il devait trouver la clé.
« Encore beaucoup de boulot en perspective. »
TIFFANY : Sakuraaaaaaaaa !
Tiffany tambourine comme une folle à la porte de la chambre froide.
YUE : La serrure a été fondue.
THOMAS : Qu’est-ce qu’on peut faire ?
YUE : Je vais voir.
Et il matérialise dans sa main une boule argentée qu’il applique sur la serrure.
YUE : La glace pour le feu. Ca devrait marcher maintenant.
C’est à ce moment qu’arrivent Sandrine, Iris et Yvan.
SANDRINE : Mais qu’est-ce qu’il se passe ici ? Et vous êtes qui, vous ?
Thomas et Yué se regardent un instant. Heureusement, Tiffany détourne rapidement l’attention.
TIFFANY : Sakura et Lionel sont coincés dans la chambre froide !
IRIS : Mon Dieu !
SANDRINE : Mais c’est impossible ! La porte s’ouvre de l’intérieur ! !
THOMAS : Reculez-vous ! On va tirer.
Et Thomas et Yué tirent la porte de toutes leurs forces. Peut-être que Yué donne aussi un petit coup de main magique ni vu ni connu, quoi qu’il en soit le résultat est là : la porte s’ouvre enfin ! Tiffany se rue à l’intérieur et découvre Sakura dans les bras de Lionel. Elle ne pleure plus, mais ses yeux rougis semblent être prêts à refaire couler des larmes à n’importe quel moment.
SAKURA (faiblement) : J’ai perdu…
Lundi matin à l’école, toute la classe ne parle que de l’accident. C’est le sujet de conversation du moment. Sandrine, d’habitude très enjouée, ne dit mot et reste à l’écart des autres. Sonia et Nadine ont beau essayer de lui remonter le moral, rien n’y fait. Son anniversaire a été une catastrophe. Ses parents lui ont passé le plus beau savon de sa vie en se promettant de ne plus lui faire confiance et de ne jamais lui re-prêter le restaurant. Sakura et Lionel, bien qu’étant restés un bon bout de temps dans la chambre froide, n’avaient heureusement souffert d’aucune séquelle. Les médecins qui les avaient examiné en furent d’ailleurs très surpris. Sandrine n’arrivait pas à comprendre comment cela avait pu arriver. Tout avait si bien commencé…
Sakura et Lionel rentrent alors dans la classe sous les yeux écarquillés et les chuchotements des élèves. Sandrine se lève alors et s’avance vers eux, toute penaude.
SAKURA : Bonjour Sandrine !
LIONEL : B’jour !
SANDRINE : Bonjour.
Elle croise ses mains dans le dos et commence à se tortiller.
SANDRINE : Je voulais juste savoir si vous alliez bien et vous dire que… heu… j’étais vraiment désolée de ce qui vous était arrivé… Je ne sais pas ce qui s’est passé.
LIONEL : Ce n’est rien. C’est passé maintenant.
SANDRINE : Oui, mais…
SAKURA : Sandrine, ne te tracasse donc pas comme ça. C’était un accident. Tu n’es absolument pas responsable de ce qui nous est arrivé.
SANDRINE : Mais je n’arrête pas de me dire que j’aurais du m’apercevoir plus tôt de votre absence.
SAKURA : Avec tout le monde qu’il y avait ? Impossible ! Tu ne pouvais pas avoir un œil sur chacun d’entre nous. Crois-moi. Le principal est que nous n’ayons pas été blessé. Tout est pour le mieux.
Sandrine sourit tristement et embrasse Sakura et Lionel furtivement.
SANDRINE : Merci.
Et elle va retrouver Yvan qui la regarde tendrement.
A SUIVRE...
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