L’avocate Radhia Nasraoui, célèbre pour sa défense des prisonniers d'opinion en Tunisie, est entrée ce 16 juillet 2002, dans sa quatrième semaine de grève de la faim.
Maitre Nasraoui avait entamé le 26 juin 2002 une grève de la faim illimitée pour protester contre l'atteinte à son droit de visite, en sa qualité d'avocate, à son mari l'opposant Hamma Hammami, condamné à trois ans et deux mois de prison et exiger sa libération immédiate et sans condition. Elle entend également par ce geste protester contre les harcèlements dont elle n’a cessé de faire l‘objet , elle et ses trois filles depuis plusieurs années.
Selon le comité médical qui la suit, son état de santé inspire les plus grandes inquiétudes et se détériore de jour en jour. Elle a perdu plus d'une dizaine de kilos et souffre de plusieurs maux liés à sa dénutrition.
Les autorités tunisiennes n'ont manifesté à ce jour aucun signe, sinon celui de lui couper le téléphone et de faire surveiller son domicile par des policiers en civil qui se sont livrés à des actes d’intimidation.
Les autorités tunisiennes semblent sourdes aux appels émanant d‘ONG de droits humains et de liberté de la presse aussi bien en Tunisie qu’à l'étranger. Elles ne paraissent pas disposées à renoncer à la politique répressive contre les opposants qui s‘est particulièrement renforcée après le referendum-farce du 26 mai 2002.
Le CNLT qui renouvelle son soutien à Me Radhia Nasraoui pour son combat légitime, tient les autorités pour responsables de toute atteinte à son intégrité physique et de tout développement malheureux conséquent à cette grève à laquelle elle a été contrainte en l‘absence de tout autre recours.
Le CNLT rappelle à cette occasion son appel à la promulgation d’une loi d‘amnistie générale, seule mesure propre à réparer les injustices commises à l’encontre des opposants.
Pour le Conseil,
La porte-parole
Sihem Bensedrine
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