Etat de santé de H. Jebali préoccupant |
Tunis le 18 Janvier 2003 |
Le CNLT est vivement préoccupé de l’état de santé de monsieur Hamadi Jebali, directeur de l'hebdomadaire Al Fajr et éminent dirigeant d’Ennahdha.Sa femme s’est présentée aujourd’hui 18 janvier à la prison du Nadhour, à Bizerte pour la visite hebdomadaire mais n’a pu le rencontrer. L’administration lui a répondu que son état de santé ne lui permettait pas de se rendre au parloir. Hamadi Jebali avait entamé une grève de la faim depuis le 13 janvier courant pour protester contre ses conditions de détention et exiger sa libération ainsi qu’une amnistie générale pour tous les prisonniers politiques. Il souffre d’insuffisance cardiaque et cette grève risque d’avoir de graves répercussions sur sa santé. Hamadi Jebali est détenu depuis plusieurs années en isolement, contrairement à la législation tunisienne qui limite l’isolement à un maximum de 10 jours et en violation de l’article 32 des « Règles minima pour le traitement des détenus » de l’ONU de 1959 qui dispose : « L’isolement du prisonnier dans une cellule individuelle est prohibé » et l’assimile à un traitement cruel. Emprisonné depuis 1990 pour un délit de presse, Hamadi Jebali a été condamné à 16 ans d’emprisonnement en 1992 par le tribunal militaire de Bab Saadoun, pour appartenance à une association non reconnue, dans un procès inique selon les rapports de toutes les ONG qui ont observé ce procès. Hamadi Jebali a déjà purgé injustement une peine de plus de 12 ans de prison. Il est temps que son calvaire cesse. Le CNLT exige la libération immédiate et inconditionnelle de Hamadi Jebali et fait assumer aux autorités publiques la responsabilité de toute conséquence funeste sur sa santé ou sa vie. Persécution d’une éminente figure du barreau tunisien Le 16 janvier courant, maître Abderraouf Ayadi, secrétaire général du CNLT et membre du Conseil de l’ordre des avocats, a fait l’objet de mauvais traitements de la part de la police des frontières à son retour d’un voyage de Paris. Il a subi une fouille au corps et a été délesté de tous ses documents personnels. (Documents du CNLT, dossiers professionnels, publications…) en violation flagrante de la loi et malgré ses véhémentes protestations.Déjà, lors de son départ le 9 janvier, maître Ayadi a été maltraité par la police des frontières et ses documents personnels confisqués abusivement. Ces exactions sont une forme de message d’avertissement à maître Ayadi, éminent défenseur des droits humains, à la veille de l’assemblée générale convoquée pour le 19 janvier par le Conseil de l’ordre des avocats en signe de protestation contre les multiples agressions qui les ont ciblé ces derniers temps. Elles révèlent le peu de cas et l’irrespect dans lequel les autorités publiques tiennent le corps des avocats, engagé en première ligne dans la défense des libertés et de l’état de droit. Le CNLT dénonce avec vigueur ces atteintes aux droits de la personne humaine dont a été victime son secrétaire général, figure emblématique du barreau tunisien. Il considère ces lâches pratiques d’un niveau lamentable, comme révélatrices des graves disfonctionnements touchant les institutions de la république tunisienne et le service public. Pour le Conseil, La porte-parole Sihem Bensedrine |