Médiation " evidentiality "
L'énonciation médiatisée
Théorie
Description
Marqueurs
Traitement automatique par l'exploration contextuelle
Segmentation de documents en fonction des énonciateurs, des locuteurs, des arguments d’autorités.
Identifications du degré de prise en charge par l’auteur ou du degré d’attribution d’un énoncé.
Identification du rapport :
Indices de la source de l'information énoncée. Marques de méconnaissance, volonté de ne pas révéler la source ou au contraire sa description et nomination explicite.
Introduction d’un médiateur :
Les médiations introduisent un tiers (énonciateur ou non), plus ou moins déterminé, qui soit constate, soit rapporte un fait. L’énonciateur prend en charge le constat ou encore ce qui a été dit, sans spécifier pour autant ses sources d’information.
Citer une information tenue pour vraie par un tiers.
Un tremblement de terre a eu lieu en Iran. (quelqu’un l’a dit à la radio)
Enonciation médiatisée : (D’après la radio), le président du conseil constitutionnel serait coupable
Enonciation rapportée : Le commentateur politique a déclaré que le président du conseil constitutionnel était coupable
On-dit, rumeur, l’énonciateur n’est pas identifiable en tant qu’individu, mais c’est un bruit qui court.
La foule était houleuse, les assaillants seraient déjà aux portes de Paris.
Chirac est renversé. Selon… , mais je ne l’ai pas constaté.
abduction : (> latin : abductio, action d'enlever, de séparer, abducere, détourner)
Tel événement est arrivé car je peux en observer les résultats.
Définition :
Selon Charles Sanders Peirce :
Raisonnement par lequel on restreint dès le départ le nombre des hypothèses susceptibles d'expliquer un phénomène donné.
Le logicien américain a particulièrement insisté sur la différence entre induction et abduction.
L'induction consiste a généraliser une idée à partir d'observations déjà effectuées. "vérifier des suggestions déjà faites".
L'abduction "suppose quelque chose d'un genre différent d ce que nous avons observé, et fréquemment quelque chose qu'il nous serait impossible d'observer directement".
L'idée de Peirce est au fond que chaque être vivant est doté d'une capacité innée d'abduction, c'est à dire qu'il jouit de prédispositions innées qui limitent la classe des hypothèses qui pourraient se présenter à lui.
"Pouvoir, par l'examen d'une partie de la classe, connaître ce qui est vrai de la classe entière, et par l'étude du passé connaître le futur ; bref, de pouvoir connaître ce dont on n'a pas fait l'expérience."
3 types d'inférences : raisonnements
Déduction
:à
Socrate (mineur) est mortel (majeur) [proposition démontrée : Conclusion]Induction
:à
Tous les cygnes sont blancs [Loi inférée]Abduction
:à
Le chat (mineur) serait (pourrait / peut être) un mammifère (moyen terme) [Supposition portant sur le moyen terme]Le médiatif consiste en l'ajout de paramètres à ce 3ème raisonnement, d'informations ou de coïncidences qui accentue la probabilité de la supposition.
Cette supposition à pour caractéristique de n'être jamais certaine.
Donc elle n'a pas été constatée par le locuteur.
Soit le locuteur la fait prendre en charge par un énonciateur absent explicitement nommé qui aurait lui directement constaté. (discours rapporté)
Soit le locuteur fait abstraction de cet énonciateur. (source non divulguée)
Soit le locuteur ignore si un énonciateur a constaté le fait. (rumeur, ouï-dire)
Soit le locuteur infère l'information à partir de manifestations qui lui sont généralement propre. (connaissances, analogies et probabilités)
Observation d’un fait ou connaissance d’une rumeur inattendu au regard du savoir du monde du locuteur :
Tiens, il a plu ?
Marques de surprises
ETIQUETTE |
||
g-Marqueur antérieur (gauche) |
déclencheur |
d-Marqueur postérieur (droite) |
Synt-Marqueur : marqueur en contexte syntagmatique |
||
Phr-marqueur : marqueur présent dans la phrase |
||
§-marqueur : marqueur présent dans le paragraphe |
||
n-Phr-marqueur : marqueur présent dans les n premières phrases droite ou gauche |
||
g-n-Phr-marqueur : marqueur présent dans les n premières phrases gauches |
||
d-n-Phr-marqueur : marqueur présent dans les n premières phrases droites |
Liste de marqueurs seuls ou combinés :
Indices (marqueurs / déclencheurs) |
étiquette |
X [est / a] …, [X / il] aura + participe passé |
{abduction} |
[avoir / donner] [l'impression / le sentiment] que… |
{abduction} |
selon moi… |
|
selon X il semble(rait) que … [ait + [eu / participe passé] / fût + [participe passé (passif)] |
{source} |
selon + article indéfini [un / des / plusieurs] |
{rumeur} |
il me semble que… |
{abduction} |
il [semble(rait) bien / paraît] que… |
{perception} {rumeur} |
selon toute vraisemblance |
{perception} {rumeur} |
comme on dit |
{rumeur} |
de nos jours |
{rumeur} |
un … n'as jamais + participe passé |
|
Abduction : 2 formes de médiatif :
1. Observation de conséquences connues qui permettent de remonter à la cause :
Quelqu'un entre dans une pièce avec un parapluie mouillé, avec les cheveux mouillés, le trottoir est mouillé, les arbres ruissellent…
Il a plu.
Il a plu ?!
Tiens ! il a plu ?!
Il a plu, semble-t-il.
On dirait qu'il a plu.
Il semblerait qu'il ait plu.
A se fier aux apparences il semblerait qu'il ait plu.
Vues les gouttes sur le sol / d'après l'humidité,…
Une même règle pour les trois formes :
La pluie mouille (parmi d'autres facteurs)
Un même constat :
est mouillé
Une même abduction :
Apparemment (si l'on se fie aux apparences), il a plu
Médiatif : indiquer la non certitude mais le caractère probable par des marqueurs.
2. Par l'intermédiaire d'un "média" - "médiateur"
Porte sur un événement très récent voir en train de se produire non confirmé :
marquer la non constatation par le locuteur :
tout porte à croire
d'après les rumeurs
Une règle pour tous les cas :
L'expression linguistique d'un fait le pose comme possible et plausible
(Il n'y a pas de fumée sans feu)
La perception d'un effet pose comme possible et plausible ses causes
Un constat :
On dit que X
On percoit des résultats de X
Abduction :
X
Médiatif : indiquer la non certitude, et la non prise en charge de la constatation par des marqueurs.
Selon certaines sources
Le sous-marin aurait été torpillé par ses compatriotes.
Tout porte à croire que
Il semblerait que
Non constatation
Média verbal : oral, textuel
Média sensitif : visuel, auditif, olfactif, gustatif, tactile
Enonciateur, locuteur, rapporteur, attribution, degré d’attribution, moyen de perception, média de perception ou de prise de connaissance de l’information, identification du locuteur, rapport propos – énonciateur, citation de l’auteur, nommer l’auteur, mode direct ou indirect, prise en charge énonciative, rapport implicite ou explicite au propos, discours indirect libre
changement de temps, de personnes, écarts dialogiques
http://reks.uia.ac.be/u/pdendale/evidenuk.html
BOUSCAREN J., FRANCKEL J-J., ROBERT S., Langues et langage, problèmes et raisonnement en linguistique, mélanges offerts à A. Culioli, 1995, Paris, PUF.
GUENTCHEVA Z. éd., L'énonciation médiatisée, recueil d'article, 1996, Louvain-Paris, Peeters.
Jakobson, R, Shifters, verbal categories, and the Russian Verb, Russian language project, 1957,1963
LANGUE FRANCAISE, Les sources du savoir et leurs marques linguistique, sous la direction de P. Dendale et L. Tasmowski, n° de mai 1994, 102. Sorbonne : <P6441 in-8>
GUENTCHEVA Z. Manifestations de la catégorie du médiatif dans les temps du français. Langages, 1994, n. 102, p. 8-23.
GUENTCHEVA Z., DONABEDIAN A., MAYDAN M., CAMUS R. Interactions entre le médiatif et la personne. Faits de langues, 1994, n. 3, p. 139-148. Paris : PUF.
GUENTCHEVA Z. L'énonciation médiatisée et les mécanismes perceptifs. In Langues et langage 95. Paris : Presses universitaires de France. P. 301-315. (sous presse).
Notes de cours Desclés : moyen, médiatif
Voir livre Desclés : idem et catégories
Voir listing articles Z. Guentcheva
Sur " écarts dialogiques ", voir cours Berthomieu
Voir Mémoire de maîtrise
Par genre :
Contexte : découverte d’un fait,
Suspicion, apparence : théâtre de boulevard
Article traitant de rumeurs
Rapport d’une information
Sans en dévoiler ou dont on ignore la source
Les chemins secrets du butin art. Libération
En Autriche, des caisses contenant de grandes quantités d'or,
seraient stockées dans des pâturages près du village de Altaussee au début 1945Fin juillet 1945, à l'aube, profitant des brumes et de l'étendue infinie des plages de la Patagonie, au moins 6 sous-marins allemands auraient ainsi abordé la côte argentine.
Selon l'ancien colonel SS Herbert Klapper, décédé en 1978 après avoir été en 1948 condamné à la prison à perpétuité par la justice italienne, l'or prélevé en avril 1944 à destination de la Suisse n'aurait pas fini dans les caisses de la Banque nationale suisse mais dans les coffres-forts de l'UBS de Lugano.
Enfin, à croire des documents retrouvés en août dernier dans les archives nationales américaines, l'Institut pour les œuvres religieuses (IOR), sorte de banque du Vatican, aurait eu des contacts avec la Reichsbank durant la guerre.
Un autre rapport des services d'espionnage américains, publié lui aussi cinquante ans après les faits, assure que le Vatican aurait reçu en dépôt 130 millions de dollars (sous forme d'or et de billets, environ 7 milliards de francs français d'aujourd'hui) volés aux Juifs et aux Tziganes par Ante Pavelic, le dirigeant croate pronazi.
C'est Adolf Eichmann qui aurait supervisé l'opération, alors que les Alliés marchaient sur le centre du pays. Plus folle encore peut-être, l'histoire de ces lingots frappés de la swastika et vendus en mai 1945 à l'Espagne par la Banque nationale suisse.