VÉLOPTIMUM
Geneviève Jeanson
aux Championnats mondiaux sur route 1999


photo par Michael Probst, Associated Press

Geneviève a gagné sa deuxième médaille d'or aux Championnats du monde sur route 1999 le 8 octobre 1999.

Lisez dans cette page ce qui a été publié dans les journaux du 9 octobre sur lesquels nous avons pu mettre la main et en suivant ce lien vous retrouverez ce qui était disponible sur Internet le jour de sa victoire.


La 2e médaille d'or de Geneviève fait la "une" de La Presse de Montréal, à côté de la photo du président des États-Unis et du premier ministre du Canada s'adonnant à un autre sport

légende de la photo :
Sortie des Mardis cyclistes de Lachine, une petite compétition maison, Geneviève Jeanson, 17 ans, a obtenu hier une deuxième médaille d'or aux championnats du monde juniors tenus en Italie, face aux représentantes des grandes puissances européennes.
Avant elle, aucun Canadien ou Canadienne n'était monté au sommet du podium en compétition internationale de premier plan. Pierre Foglia nous raconte Geneviève Jeanson, un phénomène fulgurant et "anachronique", dans sa chronique en page A5. En page GI du cahier Sports, il analyse l'exploit athlétique, de coups de pédale en coups de coeur...

Rossi : « L'équivalent de dix coupes Stanley »

FRANÇOIS BÉLIVEAU

« Les gens ne peuvent imaginer la valeur de l'exploit que vient de réaliser Geneviève Jeanson, déclare Tino Rossi (fils). Il n'y a pas de mots pour qualifier ça. Je dirais que c'est un peu l'équivalent de dix coupes Stanley de suite par le Canadien. »

Ici, il faut sourire un peu. La famille Rossi n'a qu'une grande passion : le vélo. Le père, Joseph « Tino » Rossi, actuellement en visite chez la parenté en Italie, ses fils Tino (26 ans), Stéphane et Dominique, et même ses deux filles, ont baigné dans ce sport. Les trois fils ont fait de la compétition. Le père possède un magasin de vélo à Lachine, il préside le Cyclo-club de Lachine où Geneviève a fait ses débuts, ainsi que les fameux Mardis cyclistes de Lachine depuis leurs tout débuts il y a 22 ans. Et comme tout bon Italien, il aime l'emphase...

« Pour moi, ajoute Tino, Geneviève est comme une troisième petite soeur. J'étais avec elle aux Jeux du Québec à Gaspé, en 1993, quand elle s'est classée troisième au contre-la-montre, sa première vraie compétition à vie. Elle avait 12 ans. C'est chez nous, au magasin, qu'elle a acheté ses premiers souliers, son premier chandail. Formidable, sa progression en deux ans... »

Tout le monde, ou disons toute la grande famille québécoise du cyclisme, s'est émerveillée, hier, d'apprendre le succès inouï de la jeune fille, qui a célébré ses l8 ans il y a un mois.

« Laissez-moi vous dire que lorsque j'ai appris la nouvelle à 6 h 15 ce matin (hier), je ne pouvais m'empêcher d'avoir les larmes aux yeux. Elle est merveilleuse ! », s'est exclamé Yvette Cojan, la mère de Yannick, co-entraîneur du club des Espoirs-Laval Naya.

Le président de ce club, Antoine Bedwani, n'a pas cessé de sautiller de la journée : « J'étais en train de me préparer à tirer ma révérence, a dit ce « bon papa » de 67 ans, mais là, je ne peux pas, avec ce qu'elle vient de faire. Et elle pèse seulement 117 livres. Comment pensez- vous qu'elle peut pousser sur les pédales ? »

Jeanson est championne canadienne junior depuis... trois ans.



la victoire de Geneviève fait également la "une" du Journal de Montréal

Deuxième médaille d'or aux championnats mondiaux juniors de cyclisme sur route

"Je ne le réalise pas encore !"

- Geneviève Jeanson

Geneviève Jeanson ne fait pas les choses à moitié. Après avoir marqué les annales du cyclisme canadien lundi en remportant un premier titre mondial sur route lors du contre-la-montre, elle a ajouté hier un titre de championne du monde junior de l'épreuve en ligne, à Vérone.

Martin Smith

" Quand je pensais à cette éventualité, j'imaginais que j'allais capoter en passant la ligne d'arrivée ! a-t-elle déclaré en soirée lors d'une conversation téléphonique depuis son hôtel de Vicenza. Ça peut paraître étrange, mais le sentiment qui a dominé tous les autres, une fois que la victoire a été dans la poche, c'est celui d'avoir livré la marchandise. »

Pour les émotions exagérées, on repassera, car Geneviève Jeanson ne loge pas à cette enseigne.

« C'est sûr que je suis fière, que ça me fait plaisir, mais je ne veux pas accorder trop d'importance à cet exploit, a-t-elle soutenu. Je ne veux pas vivre toute ma vie là-dessus. »

Ses deux titres de championne vont lui ouvrir des portes, celles d'une équipe professionnelle et de commanditaires, entre autres. Toutefois, la jeune femme de 18 ans à peine admet que sa retenue s'explique aussi autrement.

« J'ai reçu un tas d'appels du Québec, a-t-elle révélé. Je sais que c'est gros, mais je ne le réalise pas encore. Moi, Geneviève Jeanson, une petite Bobinette, comme dit mon père, double championne du monde... ça ne me rentre pas encore dans la tête. »

Bessette, la plus toffe
Sa lutte de tous les instants contre l'Allemands Trixi Worrack (voir autre texte) a été éprouvante « surtout à cause de l'enjeu en bout de ligne, a-t-elle souligné, mais ce n'est pas la course la plus dure que j'aie faite puisque j'ai couru contre une rivale bien plus toffe qui s'appelle... Lyne Bessette».

L'été prochain, à l'occasion des courses canadiennes de sélection olympique, Jeanson retrouvera Bessette en plus d'Annie Gariépy, de Clara Hughes et de toutes les autres seniors qui rivaliseront pour les places disponibles dans l'équipe canadienne des Jeux de Sydney.

Cependant, Jeanson a d'autres chats à fouetter avant cette échéance olympique, plus précisément ses études au cégep André-Laurendeau.

« Je reviens à à Montréal lundi et, dès le lendemain, mes cours de maths m'attenent, a-t-elle indiqué. J'ai beaucoup de retard à rattraper.

« Heureusement, j'ai des bons profs...»

Lutte sans merci avec l'allemande Trixi Worrack

Comme voir deux Mike Tyson dans le même ring ! "
- son entraîneur André Aubut

"Geneviève et Trixi Worrack sont des tigresses : leur lutte dans les rues de Vérone, c'était comme voir deux Mike Tyson dans le même ring !", a affirmé hier André Aubut, l'entraîneur de la jeune cycliste de Lachine.

Martin Smith

Le Montréalais exultait à l'autre bout de la ligne. « Geneviève a suivi le plan à la perfection, a-t-il expliqué. Dès le signal du départ, elle a foncé pour arriver en tête à la montée distante d'environ quatre kilomètres. La stratégie consistait à faire sauter toutes les rivales dès la première ascension. »

Arrivée en haut, Jeanson a vu que la tactique avait fonctionné à merveille... à une exception près. L'Allemande Warrack, qu'elle avait dépossédée de son titre mondial junior du contre-la-montre quatre jours plus tôt, était parvenue à s'accrocher.

« Elles ont roulé ensemble pendant les trois premiers tours, une bonne minute et demie devant le peloton, a poursuivi Aubut. Quand est venu le moment de grimper pour la dernière des quatre boucles, j'étais posté au pied de la grande côte et j'ai lancé à Geneviève : pousse à fond ! C'est dix minutes de ta vie à souffrir, mais c'est là que tu peux l'avoir! »

Rendue au sommet, Jeanson possédait vingt secondes d'avance sur Worrack. Le duel n'était pas encore, réglké car « l'Allemande a fait beaucoup de piste et est plus agile sur son vélo », a souligné Aubut,

Au bas de la longue descente, à quatre kilomètres de la fin, l'écart avait diminué de moitié.

« Ça n'a pas été facile jusqu'aux 100 derniers mètres, mais Geneviève a tenu le coup de façon magistrale », a dit Aubut.

Son chrono final de 1 heure 47 minutes 16 secondes, pour une course de 65 kilomètres, représente une vitesse moyenne de 36,4 km/h.

Jeanson a franchi la ligne d'arrivée, tout près de la célèbre arène de Vérone, avec une mince avance de huit secondes sur Worrack, qui avait décroché la médaille de bronze au contre-la-montre lundi.

« En fait, l'écart aurait dû être de 10 à 12 secondes, mais Geneviève a levé les bras pour marquer sa victoire alors qu'il restait encore quelques dizaines de mètres à parcourir», a souligné son entraîneur.

Aubut connaît parfaitement le potentiel de sa jeune protégée, mais réalise que son talent laisse pantois bien des gens et encore plus ses rivales.

« Nous sommes venus dans la région en février pour l'entraînement et nous sommes devenus amis avec Giuseppe Ceccheto, un cycliste de compétition dans la fin de la vingtaine, a souligné Aubut. Il nous a aidés à trouver des sites d'entraînement et a participé quelques fois à des séances d'intensité. Il regardait aller Geneviève et n'en revenait pas. Un jour, il a dit: C'est incroyable, elle est capable de grimper plus vite qu'un écureuil dans un arbre!»

Comme un écureuil qui se prépare à hiberner, Geneviève Jeanson rentrera au Québec lundi avec de belles et riches provisions : deux médailles d'or du championnat du monde de cyclisme sur route !



Le Soleil de Québec publie l'article de La Presse canadienne (voir 8 octobre)
avec le titre Jeanson roule sur l'or et la légende de photo :
« Et de deux ! » semble dire Geneviève Jeanson


Montréal, 9 octobre 99

Canada's newest sports hero

Lachine's Jeanson wins two world cycling gold medals

DAVE STUBBS
The Gazette


photo par MICHAEL PROBST, AP
Genevieve Jeanson celebrates win

Canada's newest sports sensation is going to pretty much go wild when she returns home from Europe on Monday. Her immediate goals: to hug her family, pull on her comfy slippers, crawl into her own bed, get caught up on her studies and see her friends for a quiet dinner in a favourite restaurant.

It's not precisely how you'd expect a newly crowned double world champion to celebrate, which probably best explains the magnificent success of Genevieve Jeanson.

The 18-year-old native of Lachine capped her incredible, historic week yesterday, winning the junior women's world cycling championship road-race in Verona, Italy, only four days after having won the individual time-trial. Never before had a Canadian, female or male, captured a road-cycling world championship at any level, and in four days Jeanson has done it twice.

"I don't think I realize all of this just yet," she said last night from her hotel room, having ducked a blizzard of telephone calls long enough to run through the shower. "I'm feeling a little tired, but I'm really enjoying my day."

Jeanson's week illustrated both the work and support of the many people around her, and a hungry young athlete's ability to squeeze in her fist every ingredient of a career-defining victory when it truly mattered.

Monday's 11.1-kilometre time-trial pitted riders against the clock. Racing second-to-last on the technical 11-turn course, Jeanson knew what time she had to beat and she did so, finishing 11 seconds ahead of Juliette Vanderkerkove of France.

But yesterday's road-race, a 65-km chase over asphalt and cobblestone against four-rider teams from Europe's cycling superpowers, was a much greater challenge. With Catherine Pouliot of Sainte-Foy the only other Canadian in the field, Jeanson could not enjoy the advantage of supportive teamwork over the four laps of 16 km.

So she employed the only sensible strategy open to her: she broke early from the pack and avoided the congestion that often results in multi-rider, spoke-snapping pileups.

"My strategy was to destroy their strategy, and to avoid the crashes," Jeanson said. "The girls are all excited at the worlds, so it's dangerous."

Her time of one hour, 47 minutes, 16 seconds placed her eight seconds ahead of Germany's Trixi Worrack. Italy's Noemi Cantele was 3:33 back to win the bronze medal; Sainte-Foy's Pouliot finished 50th, 21:14 behind.

A brilliant climber, Jeanson gained precious time on Worrack over a 4-km incline that she said geography had designed while thinking of her.

"I knew if I had the lead after the last descent, (Worrack) wouldn't be able to catch me," she said.

An ocean away, you can hear the quiet confidence of this athlete who has been riding since she was 11, but only seriously since October 1996. Since '95, she's been coached by Andre Aubut, a physical-education teacher at Ecole Secondaire Dalbe-Viau in Lachine.

Aubut knows a thing or two about athletic potential - for a time he coached two future world-champion kayakers, Caroline Brunet and Marie-Josee Gibeau.

Cet article a également été publié dans le NATIONAL POST du 9 octobre


dans le GLOBE AND MAIL de Toronto le 9 octobre 99

Quebec junior wins her second world championship cycling race

Jeanson to challenge veterans for spot on Canadian Olympic team

JAMES CHRISTIE
Sports Reporter
Saturday, October 9, 1999

Toronto -- When the veterans of Canada's elite women's cycling team come to the start line for Olympic road-race trials next summer they'll see a fresh face. They should take a good look. When they come to the finish line, some of them will be looking at her back.

Genevieve Jeanson, the 18-year-old racing sensation from Lachine, Que., marked herself as Canada's cyclist of the future when she won her second junior world championship race yesterday at Verona, Italy. She has posted herself as a serious threat to displace veterans such as Lyne Bessette, Clara Hughes, Linda Jackson or Anne Samplonius for the Sydney Olympics.

Canada can enter only three women in the Olympic road race. Next year, Jeanson will be 19 and eligible for the elite Olympic field for the first time.

"Sydney is the next goal," she said.

The administration student at Andre-Laurendeau College in Montreal is on top of the world as she leaves behind her junior career.

Jeanson displayed a non-stop attack mentality in winning yesterday's 65-kilometre road race. It followed up Monday's individual time trial win at Treviso.

Her unprecedented golden sweep of the women's junior events made her the only Canadian to win a world cycling road title at the senior or junior level.

"I still can't believe what happened, but deep down I knew I was capable of winning two gold medals," said Jeanson, who began racing at 11 and became a serious cyclist only three years ago.

Jeanson's forte is her hill-climbing ability, and this week she climbed all the way into the limelight of her sport. Almost instantly after her first win, Jeanson was installed as the covergirl of the Canadian Cycling Association's Internet home page.

In Verona, the hotel switchboard operator was growing weary last night of the relentless flood calls from interviewers.

"I'm very proud of myself," Jeanson said. "I'll be taking some vacations now and I'll have a clear head that I absolutely did the best I could."

Jeanson clocked 1 hour 47 minutes 16 seconds for the road-race win, edging German Trixi Worrack by eight seconds. Noemi Cantele of Italy was third, 3:33 back.

Jeanson had devised her own strategy to win the road race.

Only two Canadians were entered, compared to the four-women squads of the French, German, Italian and Spanish teams. Full teams play cat-and-mouse games and riders "draft" for each other, taking turns on the lead so riders tucked in behind can conserve energy. Jeanson had no such opportunity. Moreover, she rarely competes against the Europeans and had no handle on the strengths and weaknesses of her opponents.

She had to take those factors out of play and control the race from the front and make the others chase.

"I had to go [to the lead] early to prevent the other big countries from ganging up on me," Jeanson said. "When the race becomes a team game you can get into trouble and be in danger of being involved in crashes. I wanted to control the race."

The key area of the 16 kilometre loop, which the riders circled four times, was a four-kilometre climb. That played into Jeanson's specialty. With each climb, she opened up her edge on Worrack -- more time and space than the German could recoup on the way down.

"That hill didn't seem so bad in training but in the race when you're going full out it's a different story," Jeanson said. "But that hill was perfectly suited for me. The riders who were poor climbers fell out of contention early on. On the last lap I knew if I had the lead after the last descent the German wouldn't be able to catch me."

The other Canadian racer yesterday, Catherine Pouliot of Ste-Foy, Que., was 50th.

On Monday, Jeanson won the 11.1-kilometre individual time trial, moving up from the bronze medal she won at last year's world juniors. Her average speed was a blazing 46 kilometres an hour. Worrack was third in that race.

Jeanson became the only non-European to ever win a medal in the women's junior individual time trial since it became part of the world program in 1995. She backgrounded herself well. She went to Italy to inspect the time trial and road race courses last February after her coach's girlfriend raised $5,000 for the trip. She arrived two weeks early for the races.

Jeanson has moved up quickly by testing her talents at higher and higher levels. She competed as an amateur on the U.S. pro circuit this season, winning the three-stage Killington stage race in Vermont and set a women's record for the Mount Washington hill climb this past August in New Hampshire.

Competition ends for the Canadians today with the road race for the women's elite. Bessette, of Knowlton, Que., and Hughes of Winnipeg are Canada's top entries. Bessette, 24, has Canada's top road-race credentials internationally. She won France's premier women's race, the Tour de l'Aude, and posted three other international wins along the way. She was second at the World Cup in Montreal. She took the jersey as the top climber in the Tour de Suisse -- and the Alps are no ordinary hills.

Hughes, 27, the double Olympic bronze medalist in Atlanta and a silver medalist at the 1995 worlds, was primed to do well at the worlds, but was knocked flying off her bike when struck by a car during a training ride last week. With bruises all over her chest, arms and ribs, she still placed seventh in the elite women's 25.85-kilometre time trial at Treviso.


Pour relire ce qui s'est écrit lors de la victoire de Geneviève dans le contre-la-montre du 4 octobre


de la saison 1999 de Geneviève Jeanson

Cette page du site www de Geneviève Jeanson (une section de VÉLOPTIMUM), a été mise à jour le
9 octobre 1999 par