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L’expression de l’opposition et de la concession.
L’opposition et
la concession représentent deux nuances différentes. L’opposition
met en parallèle deux faits indépendants pour les opposer ou deux
faits dont l’un est considéré comme souhaitable, mais non réalisé.
La concession s’oppose plutôt à la conséquence : dans la concession,
la conséquence logique d’un fait ne réalise pas et laisse la place à
une fausse conséquence ou un résultat qui contraste avec celui qu’on
attend.
Différents moyens
permettent d’exprimer la concession et l’opposition :
a- Le groupe
nominal introduit par les prépositions ou les locutions prépositives
avec sans, excepté, malgré, en dépit de, contre, à l’encontre.
Avec son air idiot, il est très malin.
On l’aime bien malgré ses bêtises.
b- Le groupe
infinitif introduit par une préposition ou une locution prépositive
sans, loin de, au lieu de, bien loin de.
Au lieu de faire ses devoirs, il joue
Sans être gourment, il mange beaucoup.
c- Le gérondif ou
le participe :
Marchant à peine, elle est sortie
chercher ses enfants.
Blessé au fond son cœur, il continue à
sourire.
d- l’adjectif ou
le nom apposés introduit par une conjonction.
Bien que fatigué, il court plus vite
que les autres.
Pilote de chasse, il vomit en prenant le
train.
e- La proposition
relative appositive à l’indicatif.
L’éléphant, qui est l’animal le plus grand,
est vulnérable.
Cet homme, qui n’est pas gourment,
mange beaucoup.
f- La proposition
subordonnée participiale :
La maison détruite, le chat en est
sorti vivant.
Le médicament pris, le malade continue
de souffrir.
g- La subordonnée
circonstancielle concessive :
- Qui n’est pas liée à un degré d’intensité et
qui est introduite par les conjonction pendant que, tandis que,
alors que, même si, quand bien même que, alors même que, bien que,
quoique, sans que, loin que.
Il peut à Méknès alors qu’il fait beau à
Midelt.
Quand bien même il crierait, je ne
l’écouterais pas.
Bien qu’il lise très vite, il ne
comprend bien.
- Qui est liée à un degré d’intensité.
1- Portant sur
un nom, elle est introduite par quelque…que et quel que soit que
(qui s’accorde avec le nom).
Quelques efforts qu’il fasse, on ne
l’estime pas.
Quelles que soient les sommes qu’il gagne, il n’arrête pas de
jouer.
2- portant sur un
adjectif ou un adverbe, elle est introduite par si….que,
quelque….que, pour….que, tout….que.
Toute préparée qu’il fût, l’équipe
n’arrivait pas à gagner
Si intelligent qu’il paraisse, il ne trouve pas la solution
de cet exercice.
Remarques : lorsque « quelque » est suivi d’un adjectif
ou d’un adverbe, il ne s’accorde pas :
Quelques méchantes qu’elles soient,
elles sont excusées.
Au masculin
« tout » ne s’accorde pas
Tout prudents qu’ils soient, ils ont commis
une erreur.
Au féminin, il
est invariable lorsque l’adjectif commence par une voyelle ou un
« la » muet, il s’accorde, cependant, en genre et en nombre lorsque
l’adjectif commence par une consonne ou un « h » aspiré :
Tout élégantes qu’elles soient, elles n’attirent pas
l’attention.
Toutes jolies qu’elles soient, elles ne sont pas encore
mariées :
Le verbe de la
proposition de concession est :
- au subjonctif
après bien que, quoique, sans que, si….que, quelque…que, pour….que,
qui que, où que….
- au conditionnel
après quand bien même, quand même, quand, alors même que.
- à l’indicatif
après même si, alors que, tandis que, pendant que.
h- La concession
peut être exprimée par un pronom relatif sans antécédents.
Quoi qu’il fasse, il est toujours pardonné.
Qui qu’il soit, il sera le bienvenu.
Qui que, quel que, quoi que, où que.
i- La
coordination : pourtant, amis, cependant, et, néanmoins, quand même,
or, toutefois.
Il peut, toutefois je ne prends pas mon
parapluie.
Son enfant l’appelle en criant, pourtant il ne le regard même pas.
j- La
juxtaposition :
Il explique, je ne l’écoute pas.