Je reviens chez moi. Nuit, matin s'entremelent dans ma tête. Quelle heure est-il? Je ne veux pas le savoir. Je marche seul dans la sombre clarté du milieu de la nuit qu'on a peur d'appeler le petit matin. Puis je regarde cette lande fertille, maintenant une route de terre qui sera bientôt asphaltée.
Je regarde ce champ de verdure, maintenant perdu, ce champ où nous jouillons au soccer avec l'herbe jusqu'au dessus des sourcis. Où nous criions à tu-tête : "CRISS YÉ OU L'BALON?!!?!?" et face à une réponse silencieuse continuions à courrir après une chose qui n'existait que dans nos tête.
À cette heure du jour tout est plus clair, et plus embrouiller à la fois. La vie parrait renaître et mourrir en même temps. On se promène dans des endroits où nous sommes déjà aller pour la première fois.
C'est toujours lorsque tout va bien que la vie nous donne un coup de poing sur la gueule. Probablement que sans cela elle serais trop prévisible et donc innutile. Probablement que la peur d'une chute éventuelle est obligatoire pour sans cèsse nous forcer à nous tenir droit. Mais parfois, sans que l'on ne s'en appercoive, elle nous joue un tour de trop, et alors c'est une irrémédiable chute sans fin qui commence et ne s'arrête jamais.