BOURSE 101


NOTES DE COURS


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1. VOCABULAIRE

1.1 ZONE D'APPUI

C'est la zone où une valeur après être tombée, se stabilise, rebondit et repart à la hausse (au moins momentanément).

C'est comme un plancher.

Ce support est en fait une zone, un territoire. Sur le graphe 1-6, le support est d'abord dans la zone 26-261/2. Le premier bas fut enregistré à 26, le deuxième à 26 1/2. Le troisième déclin stoppa à 26 1/4, alors que la troisième vague de ventes a tenu sur la barre des 26.


1.2 ZONE DE SUPPORT

Sachez qu'une cassure sous la frontière basse d'une zone de support (dans ce cas le niveau des 26) a des implications très négatives quant à l'évolution des prix de la valeur.

Plus un support donné est mis à l'épreuve, et plus longue est la période pendant laquelle ce support est mis à l'épreuve, plus fort est le signal négatif que vous lance le graphe si la zone est en fin de compte cassée par le bas.

Dès qu'une chute ou une avancée majeure est lancée, de nouveaux niveaux de support se formeront sur le chemin. Dans le cas de XYZ, un nouveau niveau support se dessinera dans la zone 8 à 8 1/2 (voir graphe 1-6).


1.3 RÉSISTANCE OU OFFRE

La zone dans laquelle une valeur en reprise a des chances de rencontrer des problèmes (au moins temporairement) et de se retourner.

Plus une résistance donnée est mise à l'épreuve souvent, et là encore plus la période concernée est longue, plus le signal" bullish " (haussier) lancé sera significatif, une fois la zone de résistance franchie.

Dans notre exemple sur le graphe, il y a une première résistance aux alentours du niveau 30.

Après la forte chute, la zone de résistance suivante est à 11 1/2-12.

La première reprise s'écrasera sur les 12, la seconde à 11 1/2, puis à 11 3/4 avant qu'XYZ ne franchisse la zone par le haut.

Rappelez-vous toujours qu'une fracture de la frontière haute d'une zone de résistance est une indication très" bullish" (haussière) pour le prix de la valeur concernée.

Une fois de plus, vous devez comprendre qu'au départ de chaque mouvement majeur, une nouvelle résistance (ou offre) se formera sur le chemin.

Dans le cas de XYZ il y eut d'abord résistance au niveau de la zone 29 1/2-30 puis après dans la zone 11 1/2-12.


1.4 ZONE DE TRANSACTION OU TRADING RANGE

C'est une zone de neutralité où se déroule la bataille entre acquéreurs et vendeurs.

Quand une valeur est sur une tendance ascendante, l'armée des acheteurs est à l'évidence plus puissante que celle des vendeurs et une hausse des cours en résulte.

Dans une tendance descendante, c'est le revers de la médaille, les forces de vente seront supérieures aux forces d'achat.

Enfin dans un " trading range ", les deux côtés sont de forces égales et la bataille fait rage entre une zone de support (dans ce cas 8-8 1/2) et une zone de résistance (11 1/2 à 12 sur le graphe d'illustration).

Vous remarquerez qu'il existe aussi un deuxième " trading range" sur le graphe (dans la zone 26-30).


1.5 MOYENNE MOBILE (MM).

C'est un outil technique très important qui vous avertit de la direction des mouvements, à la fois sur le court terme et le long terme.

Une moyenne mobile se propose avant tout de lisser la tendance afin que les fluctuations désordonnées, rendues encore plus démentes par les programmes informatisés, ne vous masquent pas l'essentiel.

L'expérience me permet de penser que la moyenne mobile :

à 30 semaines (MM30) est celle qui convient le mieux aux investisseurs long terme,

alors que la moyenne mobile à 10 semaines (MM10) convient plutôt aux traders.

Une moyenne mobile à 30 semaines ne fait que nous donner le prix de clôture du précédent vendredi qui est ajouté aux cours de clôture des 29 vendredis antérieurs, la somme étant ensuite divisée par trente.

C'est le résultat qui sera reporté sur le graphe de la semaine.

Les valeurs échangées au-dessous de leur MM30 ne devraient jamais être considérées à l'achat.

C'est d'autant plus vrai quand MM30 plonge du nez.

Les valeurs s'échangeant au-dessus de MM30 ne devraient jamais être considérées pour une vente à découvert; surtout, dans le cas présent, si MM30 est à la hausse.

Le moment idéal d'achat, pour un investisseur long terme, se situe quand la valeur casse au-dessus d'une résistance, tout en passant au-dessus de MM30 qui ne devrait plus chuter.

Pour un trader, qui veut de l'action, le moment idéal d'achat d'un titre c'est quand il est déjà au-dessus de MM30 et que cette même MM30 est sur une trajectoire ascendante.

Le point idéal d'entrée pour un trader, se réalise quand la valeur ayant consolidé dans un nouveau "trading range", se retourne à proximité de la moyenne mobile, remonte tout de suite après et casse au dessus de la résistance.


1.6 LA CASSURE À LA HAUSSE OU BREAKOUT

Les prix de la valeur remontent au-dessus de la frontière haute de résistance (12 sur le graphe de XYZ).

Dans ce cas, la cassure se produirait à 12 1/8, une fois la ligne haute de résistance franchie.

Deux conseils à toujours garder en mémoire:

1- plus le temps passé au-dessous de la résistance est long, plus sa cassure éventuelle sera significative.
2- plus" l'expansion" des volumes à la cassure sera forte, plus la cassure sera" bullish ".


1.7 LA CASSURE À LA BAISSE OU BREAKDOWN

C'est l'image inversée du breakout, avec les prix qui passent au-dessous de la ligne basse de la zone support (26 dans l'exemple du graphe XYZ).

Dans ce cas la cassure à la baisse arriverait à 25 7/8 juste au-dessous de la fracture du bas de support.

A l'opposé d'un " breakout ", un " breakdown " n'exige pas de forts volumes pour être valable. Les titres peuvent littéralement tomber sous leur propre poids.

Il devrait tout de même y avoir une hausse des volumes.


1.8 LE RETOUR OU Pullback.

Après qu'une valeur ait cassé son" trading range" et s'oriente à la hausse, il y a très souvent au moins une correction de "prise de bénéfices" qui ramène les cours de la valeur à proximité du point de Il breakout initial (dans ce cas 121/8).

C'est une deuxième chance qui nous est offerte pour augmenter notre position d'achat ( en particulier, si le retour s'est produit sur des volumes en forte diminution).

A l'opposé, après un breakdown sous une zone support, le cours s'oriente à la baisse; il y a d'habitude un retour qui remontera les prix vers le niveau de cassure (dans ce cas 25 7/8). Si cela arrive sur de très légers volumes, c'est un point d'entrée idéal pour vendre le titre à découvert.


1.9 LA COURBE DE TENDANCE OU trendline.

Si vous prenez une règle et reliez deux creux quelconques sur un graphe donné, vous aurez ainsi tracé une courbe de tendance.

Il y a cependant une énorme différence entre une courbe de tendance et une courbe de tendance" significative" !

Une courbe de tendance" significative" sera au moins touchée trois fois. Le graphe 1-7 (SKYLlNE) nous montre une courbe de tendance significative.
Elle fut touchée quatre fois avant de casser à la cinquième mise à l'épreuve.

Voilà des lignes qui, une fois cassées, devraient déclencher des alarmes, car de telles cassures marquent des changements majeurs dans la direction de la tendance.

Une cassure par le bas d'une droite de tendance ascendante est négative, tandis qu'une cassure par le haut d'une droite de tendance descendante sera positive.

(Vous remarquerez qu'une fois que SKYLINE a cassé sous sa droite de tendance ascendante, la valeur est carrément tombée.)

Il est important aussi que vous réalisiez le fait suivant: plus forte est la pente d'une droite de tendance donnée, moins significative sera sa cassure par le bas. Si vous avez une ligne ascendante à pente très prononcée, (graphe 1-8), une cassure au-dessous de cette droite peut tout simplement vouloir dire que le titre (ou l'indice de marché) montera à présent moins vite, car 'e " taux d'ascension" antérieur n'était tout simplement pas soutenable. Plus une droite de tendance sera proche de "horizontale, plus les implications que nous tirerons de sa cassure seront négatives. Inversement, plus l'angle de chute d'une droite descendante sera fort (graphe 1-10), moins" bullish " ou positives en seront les implications quand la droite sera cassée. Tout cela veut dire que la valeur va à présent tomber avec un taux de chute moins fort, spécialement si la valeur est sous sa moyenne mobile à long terme. Cependant, plus cette droite de tendance est proche de l'horizontale, plus sa cassure par le haut aura des implications" bullish " (graphe 1-11). Les signaux les plus" bullish " sont donnés quand une droite de tendance très importante est cassée par le haut, et que les jours suivants, sa moyenne mobile long terme est aussi dépassée par le haut. A l'opposé, les implications les plus négatives seront tirées d'une courbe de tendance significative cassée par le bas. Dans les jours qui suivent, la moyenne mobile long-terme sera, elle aussi, cassée par le bas.

1.9 Tendance baissière ou Downtrend.

Une série de pics et de creux de plus en plus bas sur une valeur donnée (ou indice de marché) qui, là encore, peut durer de plusieurs semaines à plusieurs années (voir graphe 1-6).

1.10 Tendance haussière ou Uptrend.

Tout simplement une série de pics et de creux de plus en plus élevés sur une valeur donnée (ou indice de marché) qui dure au moins sur plusieurs semaines et jusqu'à plusieurs années(voir graphe 1-6).

Des termes tels que trader, investisseur, long terme, court terme, sont relativement subjectifs. Il est pourtant important que vous sachiez ce que je veux dire quand je les utilise, car ce que l'un considèrera comme un investissement sera souvent pour l'autre une simple position de " trading ".

1.11 Trader.

Quand je parle de trader dans ce livre, je ne parle pas forcément de gens qui achètent le matin et vendent dans "après midi. Ma définition du trader est celle d'une personne qui cherche à capter tout mouvement significatif de marché à horizon de deux à quatre mois. C'est ce qui est d'après moi du Il trading Il intelligent. Acheter le lundi et vendre le mardi est intelligent uniquement dans le cas où vous voudriez enrichir votre Il broker ".

1.12 Investisseur.

Mon horizon d'investissement n'est pas supérieur à douze mois. Cela ne veut pas dire que vous ne garderez pas telle ou telle valeur plus longtemps. Je pense tout simplement que cela ne veut plus rien dire de parler de marchés ou d'actions en termes de trois, quatre ou cinq ans. " y a de trop nombreuses variables, de trop nombreux cycles qui peuvent entrer en ligne de compte sur des durées aussi longues.

1.13 Cout terme.

Les mouvements court terme sont des mouvements de cycles d'une durée de une à six semaines.

1.14 Moyen terme.

Ce sont des cycles qui courent de six semaines à approximativement quatre mois.

1.15 Long terme.

Le long terme est de quatre à douze mois. Les tendances majeures sont des tendances long terme. C'est sur cet horizon que se développent les structures graphiques les plus importantes à regarder de près. Si vous êtes en phase avec les tendances long terme, vous vous sortirez toujours d'affaire même quand vous vous serez' trompés sur votre "timing" court terme.

1.16 Force relative.

Comment une action donnée ou un secteur donné agit par rapport au marché. Si, par exemple le titre XYZ gagne 10 pour cent alors que le marché s'apprécie de 20 pour cent, cela traduit une mauvaise force relative de la valeur, même si elle aussi s'est appréciée. D'un autre côté, si le titre XYZ perd 10 pour 100, alors que les indices de marché laissent 20 pour cent, c'est une bonne force relative de XYZ malgré la perte. On calcule la force relative simplement en divisant le prix de la valeur (ou de l'indice de groupe) par le prix de l'indice de marché.

1.17 Vente à découvert.

C'est la plus incomprise et la plus sous-utilisée des techniques de gestion boursière. Les" pros" l'utilisent, mais neuf investisseurs sur dix n'ont jamais essayé. Vendre à découvert, c'est placer un ordre de vente sur des actions qui ne nous appartiennent pas actuellement, dans l'attente de voir leurs prix tomber dans le futur. Si vous vendez XYZ à découvert à 20, vous empruntez les actions à votre" broker " pour les délivrer à l'acheteur. Si XYZ tombe à 10, comme vous l'espériez, alors vous achetez les actions XYZ sur le marché pour remplacer celles que vous devez à votre "broker ".

Ainsi vous gagnez 10 $ par action. Alors, qui vous a dit qu'on ne pouvait pas gagner d'argent sur des marchés baissiers ?


2. PHASES

Règle simple: toute valeur est forcément dans l'une des quatre phases de cycle

2.1 - la phase de plancher,
2.2 - la phase d'avancée,
2.3 - la phase de sommet, et
2.4 - la phase de chute.

2.1 PHASE 1: LA PHASE DE FONDATION

Après la chute du titre XYZ sur plusieurs mois, l'élan baissier se ralentit en remontant.

Ce qui se passe alors, c'est qu'achats et ventes s'équilibrent enfin, alors que précédemment les vendeurs étaient bien plus forts, ce qui explique pourquoi le marché a chuté. Le volume, en général diminuera ou s'assèchera alors que se formera le plancher. Mais les volumes vont souvent gonfler en fin de Phase 1, même si les prix stagnent. Cette action indique que le " dumping" de titres par les investisseurs dégoûtés ne suffit plus à faire tomber les cours. Les acheteurs qui rentrent à ces niveaux sur la valeur ne demandent plus de concessions sur les prix. Voilà une indication favorable. Voyez en la traduction sur le graphe. D'abord, la moyenne mobile à 30 semaines commence à s'aplatir. De plus, des" reprises" et " déclins" intermittents pousseront les prix de part et d'autre de MM30. Pendant cette phase, il y aura habituellement plusieurs oscillations entre un support au bas du " trading range" et une résistance en haut de ce couloir. Cette phase de fondation pourra prendre des mois et même des années à se développer. C'est à ce moment là que beaucoup d'opérateurs seront pris de " démangeaisons" et essaieront d'acheter la valeur à son prix plancher. Ce n'est pas une bonne stratégie. Même si vous arrivez à acheter au plancher, vous risquez de bloquer votre argent sans raisons pendant longtemps, et le temps c'est de l'argent! Pire encore, les investisseurs" précoces" seront souvent impatients et vendront, après avoir perdu des mois sur une action à des prix décevants (en dents de scie) juste avant que les cours ne remontent.

2.2 PHASE 2: LA PHASE D'AVANCÉE

Le meilleur moment pour acheter se réalise lorsque les prix sautent au-dessus de la fondation pour entamer leur phase dynamique.

Une telle cassure au-dessus du haut de la zone de résistance et de MM30 devrait se produire sur de très forts volumes.

Cela marque le début de la Phase 2 d'avancée.

Cependant, avant que la phase dynamique de la reprise ne s'engage, sachez que nous verrons une reprise initiale immédiatement suivie au moins d'un retour. Ce décrochage ramènera les prix près de leurs niveaux de cassure, ce qui vous donnera une belle occasion de faire de nouveaux achats à bas risque. Évitez d'attendre trop pour faire quelques sous de plus. Si la cassure se produit disons à 12 1/8, le retour pourra s'écraser à 12 3/8 ou 12 5/8, soit à proximité.

Moins les prix reflueront, plus la dynamique haussière sera forte.

Au moment de la cassure les nouvelles fondamentales seront, le plus souvent, négatives.

En Phase 2, MM30 se retournera vers le haut, en général peu après la cassure. Ensuite la situation à laquelle nous serons confrontés sera particulièrement favorable, car les reprises successives porteront les prix toujours plus haut. De plus, les corrections elles-mêmes seront de plus en plus haut.

C'est important! Ne vous attendez pas à ce que les prix montent continuellement, même si la configuration technique est idéale.

Après des mois de béatitude" bullish ", alors que les nouvelles fondamentales commencent à s'améliorer et que de plus en plus d'investisseurs prennent le train en route, les prix fléchiront progressivement, de plus en plus près de MM30.

L'angle d'ascension de MM30 s'infléchira aussi considérablement.

A ce niveau, le titre est" à garder" . Bien qu'il soit encore en Phase 2, il s'échange bien au-dessus de ses niveaux de support et il est enfin découvert par le gros de la communauté financière; il est" sur-étendu" et n'est plus à conseiller à l'achat.

A ces niveaux, tout achat devient très risqué.

Plus nous avançons dans la phase 2, plus les prix auront des mouvements désordonnés, alors que les premiers acheteurs paniqueront sur les" sell-off " (périodes de fortes ventes); ils ne voudront effectivement pas perdre les excellentes plus-values enregistrées.

Les retardataires profiteront des" sell-off " pour racheter, à bon compte pensent-ils, ces " valeurs chaudement recommandées" qu'ils viennent de découvrir.

C'est alors que le titre sera entouré de rapports de presse élogieux et des rumeurs les plus folles. C'est aussi le moment où les émotions auront un impact très fort sur les décisions des uns et des autres. Je ne saurais assez vous rappeler le nombre de fois où j'ai vu des portefeuilles boursiers enregistrer des pertes énormes, les points d'entrée étant mal choisis. Soyez discipliné!

Si vous êtes un investisseur long terme, n'achetez qu'aux points d'entrée que nous avons déjà définis, soit tôt dans la Phase 2 ( près de 12 1/8 pour XYZ). Si vous passez à côté d'une opportunité d'achat, ne paniquez pas et ne cherchez pas à acheter à n'importe quel prix. Soyez logique avec vous-même. Achetez franchement ou pas du tout.

Si vous avez manqué une bonne occasion, ne vous en faites pas. Avec des centaines de titres offerts, vous trouverez toujours de bonnes valeurs à de bons prix. C'est comme pour prendre un taxi, si vous manquez le premier, vous aurez le suivant!

2.2 PHASE 3: LA ZONE PLAFOND

Toute les bonnes choses ayant une fin, en bourse, ce sera l'arrivée de la Phase 3.

L'avancée perd de sa force et les prix entrent progressivement dans une phase en dents de scie.

Les forces d'achat et de vente se rééquilibrent une fois encore.

Pendant la Phase 2, les acheteurs étaient bien plus forts que les vendeurs.

L'avancée s'achevant, les prix s'équilibrent et une structure symétrique à la structure de Phase 1 se forme.

Les volumes seront en général forts en Phase 3, et les mouvements de prix amples et saccadés. Si vous n'avez jamais entendu l'expression de " barattage" (action de battre la crème pour produire du beurre dixit Larousse, " churning " en anglais), cette phase en est l'illustration idéale. Les forts volumes sont provoqués par les nombreux acheteurs qui sont leurrés par l'amélioration des fondamentaux et en contrepartie par des vendeurs tout aussi nombreux qui, ayant acheté à bas prix, vendent en rafales et sortent du jeu.

Voilà comment cela se traduira sur les graphes. D'abord MM30 perdra sa pente ascendante et s'aplatira. Alors que les corrections des prix en Phase 2 tenaient au-dessus de MM30, l'action maintenant sautille de part et d'autre de la moyenne mobile.

Soyez sûrs de bien dominer vos émotions en Phase 3, car les nouvelles sur le titre seront d'ordinaire très bonnes (forts bénéfices, distribution d'actions gratuites etc...). Là encore, ayez foi en ce que vous disent les graphes car, contrairement à vous et à moi, ils ne seront pas aveuglés par leurs émotions.

2.4 PHASE 4 : LA PHASE DE CHUTE

Durant cette phase, les facteurs qui soutenaient les prix pendant la Phase 3 sont" étouffés" par le découragement et les pressions des vendeurs apeurés. On le constate de la manière suivante sur les graphes: après avoir fait des allers-retours dans une zone d'échange bien circonscrite, la valeur casse en fin de compte le bas de cette zone support.

Sur notre graphe XYZ (1-6), nous avons une zone support à 26-26 1/2, une résistance autour de 30, et une moyenne mobile à peu près plate. A l'opposé de la cassure par le haut, qui exige UNE AUGMENTATION SIGNIFICATIVE DES VOLUMES POUR ETRE PRISE AU SÉRIEUX, UNE CASSURE PAR LE BAS DE PHASE 4 N'A PAS À ETRE CONFIRMÉE PAR DES VOLUMES SIGNIFICATIVEMENT À LA HAUSSE POUR ETRE VALIDÉE.

Une augmentation des volumes sur la cassure suivie d'une baisse de ces volumes sur le retour confirme bien sûr une situation particulièrement critique; j'ai pourtant vu de nombreux cas où les titres passaient en Phase 4 avec des volumes relativement faibles et qui ont chuté très fortement malgré tout dans les mois suivants.

Donc, bien qu'une hausse des volumes soit un signe baissier supplémentaire, ne vous laissez pas aller à une fausse impression de sécurité parce que les volumes ne sont pas importants . D'une façon ou d'une autre, vous devrez solder votre position.

Une fois que la valeur casse en phase 4, le potentiel de hausse est infime (la vieille zone de support à 26-26 1/2 de l'action XYZ deviendra alors un plafond pour les prix, ou zone de résistance), alors que les risques négatifs sont devenus considérables.

A ce moment là, arrêtez tout, engagez- vous à ne jamais plus acheter une action en Phase 4.

Engagez-vous aussi à ne jamais garder aucune des valeurs que vous aviez en portefeuille dès que celles-ci passent en Phase 4.

Ne vous laissez pas prendre à ce jeu de " machos" qui consiste à " surfer" la chute. Tenir sa position en Phase 4 est un jeux masochiste et terriblement onéreux. Il n'y a rien de noble ou de courageux que de voir votre épargne durement gagnée, partir ainsi en fumée.

Au cours d'une Phase 4, chaque baisse enregistre de nouveaux plus bas alors que toute nouvelle" reprise" n'arrive pas au niveau du pic précédent. C'est l'exemple type d'une tendance baissière. Pis encore, toute cette action négative se déroule alors que les prix sont sous leur moyenne mobile elle-même à la baisse. C'est malheureusement le moment choisi par les petits investisseurs pour essayer de faire une affaire, car ils pensent que la valeur n'a que trop baissé. Mais cueillir des étoiles filantes est le meilleur moyen de vous brûler! .


3. ACHAT

3.1 LE JEU DE L'INVESTISSEUR

Il Y a deux moments privilégiés d'achat pour un investisseur:

a) le premier se situe quand le titre quitte la phase 1 et entre en phase 2.

b) Le second, certainement le moins risqué, se réalise lorsque le titre revient à son point de départ (celui de sa cassure) une fois la première poussée en phase 1 d'achats tarie.

L'intérêt de l'achat sur un retour est :

a) Les volumes ont-il explosé?

b) Le titre a-t-il cassé largement au-dessus de sa zone de point de cassure à la hausse?

c) Les volumes se sont-ils contractés sur le mouvement de retour?

d) Ou plutôt les prix de XYZ ne sont-ils pas seulement étirés difficilement au-dessus des niveaux de résistance pour ensuite se rétracter bien en dessous.

Si vous êtes un investisseur long terme, choisissez un compromis et n'investissez que la moitié de votre position désirée sur ces cassures initiales, et le solde sur le retour, s'il se produit. Je vous garantis que vous apprécierez ce qui se passera après la cassure

Graphiquement 3-1 illustre ce qui se passe.

Le point A est excellent pour passer de nouveaux achats.

C'est un point particulièrement intéressant pour les investisseurs.

A cette jonction, le risque de baisse est extrêmement bas car le support de fondation est juste au-dessous de notre prix d'achat. également important, le potentiel haussier est énorme puisque toute la Phase 2 d'avancée est devant nous.

Le seul inconvénient, c'est qu'il faudra parfois du temps pour que l'élan de la Phase 2 puisse gagner des forces. Comme pour les autres choses de la vie, on a rien sans rien, c'est à vous de choisir! Vous obtenez ,un taux risque / profit en votre faveur, mais la patience peut coûter chère (2).

Si l'enjeu est moindre pour un investisseur, il est réel pour le " trader " qui peut en devenir cinglé. Par conséquent, les investisseurs feront bien plus de ces achats avancés de Phase 2 que ne le feront les " traders ".

3.2 LE JEU DU TRADER

Il Y a un autre moment particulièrement indiqué pour engager de nouveaux achats.

Cela arrive quand la poussée de Phase 2 est déjà bien engagée, lorsque le titre tombe à proximité de sa moyenne mobile et " consolide ". Alors il casse de nouveau au-dessus de la nouvelle zone de résistance (point A sur le graphe 3-3).

On appelle cela un achat de continuation ou de prolongement.

Là encore il y a un choix à faire.

Dans ce cas, il y a de très fortes chances que l'avancée prolongeant la consolidation soit très raide, mais le facteur risque est plus grand . Ce type d'achat est plus approprié pour les" traders" que pour les investisseurs. Mais les investisseurs, eux aussi, peuvent s'engager à quelques achats tardifs de Phase 2 si le marché est globalement fortement haussier et s'il ne reste que peu d'opportunités de cassure initiale de Phase 2. En revanche, dans la phase initiale d'un marché haussier, rien ne devrait encourager l'investisseur à se lancer dans des achats de continuation puisqu'il y aura de nombreux titres cassant leurs fondations et plus appropriés à l'achat .

Le graphe 3-3 montre de quoi ont l'air ces types d'achats. La moyenne mobile doit être clairement dans une phase d'ascension, c'est essentiel! Si la moyenne mobile semble se retourner en s'aplatissant, restez à l'écart du titre. Même s'il casse pour une avancée de continuation, il n'aura certainement pas ce " tigre dans son moteur" que nous recherchons. Cherchez au contraire un titre qui reproduise les évolutions du graphe ci--dessus et qui aura en réserve plein de chevaux vapeur. Les investisseurs devraient faire 75 à 80 pour cent d'achats sur la cassure initiale de Phase 2, le reste étant des achats de continuation. Les" traders ", en revanche, devraient faire l'inverse et passer 80 pour cent de leurs achats sur cassures qui sont déjà entrés en Phase 2 et se sont consolidés à proximité de la MM avant de casser à nouveau leur moyenne mobile. Le reste des achats est réservé au début de la Phase 2.

AU MICROSCOPE : L'importance de garder son calme pour prendre ses décisions. Le marché est très stressant, même quand tout va bien.

3.3 UTILISATION DES ORDRES D'ACHAT STOP

A partir de maintenant, chaque fois que vous voudrez acheter un titre à son point de cassure, utilisez UN ORDRE D'ACHAT STOP.

Apprendre à utiliser cette technique de professionnels est le deuxième plus important secret pour gagner dans vos investissements.

Un " achat stop" dit au spécialiste de l'échange que vous désirez acheter le tire XYZ. Mais « et ce mais est important » seulement si le titre casse au-dessus d'un certain niveau.

Dans ce cas de notre graphe idéal de cycle (Graphe 1-6), on voudra acheter uniquement si le titre montre assez de force pour sauter au-dessus de sa résistance à 12. En plaçant un ordre d'achat pour mille actions à 12 1/8 STOP, le titre ne sera pas acheté si XYZ n'arrive pas à passer la barre des 12. Si les prix se catapultent au--dessus de ce niveau critique, cela deviendra un ordre au mieux permettant d'acheter immédiatement 1000 actions de XYZ. Il n'est plus nécessaire que vous surveilliez le titre en permanence. D'ailleurs, vous ne saurez sans doute pas quand votre ordre sera exécuté. Sachez quand même qu'il ne sera pas forcément exécuté à 12 1/8. Il se peut que le titre soit acheté à 12 1/4 où 12 1/8 ou même 12 3/8; mais dans la majorité des cas il sera passé très près de votre prix idéal d'entrée (8).

Si cependant le titre est coté sur le marché Over The Counter (OTC), vous ne pourrez pas placer d'ordres d'achat ou de vente stop. Dans ce cas il faudra que votre" broker " suive le titre sur son moniteur de cotation et l'achète pour votre compte dès qu'il franchira sa résistance. L'utilisation d'ordres d'achat stop sera indispensable à votre nouvelle stratégie de marché. Certains traders et investisseurs utiliseront ce qu'on appelle un ordre d'achat stop limite avec un prix spécifié. Ils n'achèteront la valeur qu'à son prix idéal de 12 1/8 ou pas du tout. Je considère cette solution pire que le mal qu'elle est censée soigner. Ce ne sera plus une fois sur cinquante mais une fois sur quatre que vous verrez le titre casser sa résistance, sans que vous ayez votre ordre exécuté, car il passera trop vite au-dessus de 12 1/8. ACHETER ENTRE DES LIMITES Quelle est alors la meilleure réponse? Il Y a une variante de l'ordre d'achat stop limite, connue de peu d'opérateurs de marché. Cette dernière combine le meilleur de l'ordre stop et permet malgré tout de fixer des limites plus larges au prix maximum que vous êtes prêts à payer. Si nous voulons acheter à la cassure des 12, on utilisera un achat stop à 12 1/8 mais aussi une limite 1/4 de point au-dessus de la cassure - dans cet exemple 12 3/8 - on passera alors l'ordre de la manière suivante: acheter 1000 XYZ à 12 1/8 stop 12 3/8 limite. Vous achèterez ainsi la valeur sans problèmes à moins que son marché soit peu liquide (peu d'échanges).

3.4 LES STRUCTURES D' ACHAT ET DE VENTE A CONNAITRE

Le premier cycle que vous devriez connaître est de loin le plus important. Il s'agit du cycle présidentiel de quatre ans (aux Etats Unis) qu'investisseurs et traders devraient parfaitement connaître. Une autre structure à récurrence historique est l'action mensuelle des marchés sur une année type. D'après les données de Merrill, sur les quatre--vingts années précédentes, décembre est le meilleur mois pour la performance des marchés. C'est au cours du trimestre formé de novembre, décembre et janvier qu'il existe le plus fort potentiel haussier. Juillet et août sont aussi de bons mois. A l'opposé février, mai, juin et septembre sont de très mauvais mois. Ils font de mauvais scores (9), Le lundi est le plus mauvais jour de la semaine, tandis que le vendredi est le meilleur.

3.5 CE QU'IL NE FAUT PAS ACHETER

Une erreur très courante des néophytes consiste à acheter quand un titre casse au-dessus de son couloir de fondation alors, que les prix sont toujours au-dessous de sa moyenne mobile encore orientée à la baisse.

Ce n'est pas ce titre que vous voudrez acheter, puisqu'il n'est pas encore prêt à entamer une saine avancée.

La plupart du temps, il lancera une reprise momentanée sur quelques semaines puis retombera.

Au mieux, dans ce cas, la valeur poursuivra sa consolidation de fondation alors que sa moyenne mobile s'aplatira.

Le pire des cas sera celui où l'action cassera sous sa droite basse de fondation et entamera un brutal mouvement baissier. Le signe avant- coureur d'échec prévisible fut donné par la moyenne mobile à 30 semaines qui poursuivit sa baisse pendant la formation de cette base. Autre élément critique: la cassure d'avancée (point A) se déroula' au-dessous de la moyenne mobile. Bien que par la suite WU passa au-dessus de MM 30, cette cassure des prix sous MM 30 était un signe d'avertissement. Signal négatif plus grave encore: MM 30 ne réussit pas à s'aplatir. N'achetez jamais un titre qui développe ces caractéristiques et quelle que soit son apparence bon marché.

3.5 CE QU'IL FAUT ACHETER

Nous avons en fait une équation à trois inconnues :

a) comment se comporte le marché dans sa globalité?

b) jusqu'à sa plus petite composante -quels sont les titres les plus séduisants à acheter?

c) quel est le groupe qui a le meilleur comportement technique?

1. Quelle est la tendance du marché? Si elle est négative, vous ne voudrez faire que peu d'achats voire aucun, même si vous découvrez quelques valeurs prêtes à casser. Vos probabilités de succès sont forcément faibles quand la tendance du marché va à contre-courant.

2. Quels sont les quelques groupes offrant les meilleurs développements techniques? Je ne saurais assez insister sur l'importance de cette question, car mes études m'ont constamment montré que deux graphes à même potentiel (également" bullish ") vont donner des résultats bien différents si l'un est tiré d'un secteur" bullish " alors que l'autre est d'un groupe" bearish ". Le bon graphe du meilleur groupe pourra rapidement gagner 50 à 75 pour cent, alors que l'autre bon graphe du mauvais secteur devra" batailler" pour péniblement gagner de 5 à 10 pour cent.

3. La dernière étape consistera à se concentrer sur les meilleurs graphes de valeurs choisies dans ce groupe.

3.6 COMMENT METTRE EN APPLICATION CETTE STRATEGIE?

Le point de départ est le marché lui-même.

Pour déterminer si le marché est techniquement fort ou faible, la bonne manière d'évaluer le marché, est de laisser les indicateurs fiables décider, sans émotions, à notre place.

3.7 LA SELECTION DU SECTEUR

Après avoir vérifié les indicateurs de marché et avoir eu confirmation de la tendance" bullish " du marché, il est temps de passer à l'étape suivante. Concentrez-vous sur les deux ou trois groupes qui montrent le plus fort potentiel haussier et le plus bas risque de baisse sur les prochains mois. Ce travail n'est pas seulement important, il est CRUCIAL!

Après des années d'études de cycles de marché, l'analyse du secteur est aussi importante que le " timing" général du marché.

Par ces exemples, il est clair que vous pouvez très facilement perdre de l'argent si vous êtes dans les mauvais groupes, même si les indices de marché montent, comme ce fût le cas pendant le premier semestre 1987. Quand on traite des secteurs, utilisez les mêmes critères que pour les valeurs individuelles. Les investisseurs devraient concentrer leurs achats dans les secteurs de marché en train de casser au-dessus de leur fondation de Phase 1, alors que les traders devraient être inclinés à rechercher les hausses de continuation en cours d'avancée de Phase 2.

Un deuxième signal de groupe apparaît, en examinant minutieusement les graphiques un à un. Quand vous étudiez votre livre de graphes, si vous voyez plusieurs actions d'un même groupe qui tournent soudainement " bullish " (ou" bearish " ), c'est un signal sûr . (13) Faites une liste des meilleures configurations graphiques avec leur secteur respectif, Si vous obtenez six groupes développant des" charts bullish " (sur Standard and Poor's), et si dans le même temps, la plupart des" gagnants" potentiels sont tirés d'un ou de deux groupes industriels, cela aussi vous en dit long sur le marché. Alors que les six groupes vont très probablement enregistrer des hausses, celui qui aura plusieurs graphiques de qualité sera sans doute le gros gagnant du lot.

3.8 VOILA LE FONCTIONNEMENT

En 1978, une force haussière inhabituelle sur les graphes de plusieurs titres de casinos, alors que le secteur des hôtels et loisirs enregistrait une extraordinaire force technique, De plus, leurs lignes de force relative respectives étaient toutes très" bullish ", Comme si cela ne suffisait pas, pas un seul titre de casinos n'avait de configuration technique" bearish ", P.E.R. (priee earning ou rapport cours bénéfice)


4. L'ACHAT: AFFINONS LE PROCESSUS

4.1 MOINS NOUS AURONS DE RESISTANCE, MIEUX CE SERA

le graphe 4-1, nous avons affaire à un titre de catégorie B. Une fois que XYZ a lancé son signal d'achat en cassant au-dessus du niveau 15, vous devez regarder où se trouve le prochain niveau de résistance. C'est 18, qui était le plancher support du précédent couloir d'échange. Souvenez-vous que le support cassé devient une zone de résistance, une fois que le titre revient à ce niveau.

Si XYZ arrive à bout de cette première résistance, le titre aura d'énormes difficultés à monter jusqu'à 20. Aussi, la zone 18-20 représente une résistance potentielle IMPORTANTE. Cela ne signifie pas que le titre n'en viendra pas à bout.

Tout simplement, XYZ consommera beaucoup de son potentiel d'achat pour traverser cette zone. Aussi pouvons-nous nous attendre à ce qu'il" cale" un certain temps dans cette zone.

Même dans le cas, peu probable, où il franchira rapidement cette résistance, il épuisera ses forces d'achat et devra " récupérer ". Si les actions XYZ et ABC entreprennent l'une et l'autre de casser leurs résistances et commencent à utiliser un potentiel d'achat, disons de 500.000 titres au cours des prochaines séances, laquelle des deux ira le plus loin? Celle qui ne rencontrera pas de résistance sur son chemin, ou bien celle qui trouvera beaucoup" d'offres sur sa tête" ? La réponse est évidente.

Dernière étape à cet exercice: vérifier les perspectives long terme sur les graphes Mansfield. C'est un graphique en bâtonnets reprenant les plus hauts et plus bas annuels des dix dernières années. Si nous n'avons pas de résistance (le titre ne s'est jamais échangé au-dessus des cours actuels en dix ans) sur ce graphe, alors vous pouvez être fier car vous avez trouvé une situation de catégorie A.

4.2 L'IMPORTANCE DU VOLUME

L'autre facteur important à évaluer, c'est le volume. Il y a cependant une raison bien simple expliquant pourquoi les signaux sur les volumes fonctionnent bien. Les volumes nous permettent de mesurer la puissance des acheteurs.

La règle est très simple. NE FAITES JAMAIS CONFIANCE A UNE CASSURE QUI NE S'ACCOMPAGNE PAS D'UNE FORTE CROISSANCE DE VOLUME. Cependant, une fois que XYZ casse le haut de sa résistance et passe au-dessus de sa moyenne mobile à 30 semaines, prenez bien soin d'observer ce qui se passe sur les volumes.

Comme nous le montre le graphe 4-7, les volumes devraient gonfler significativement à la cassure. S'ils ne le font pas, il est alors très probable que vous aurez, au mieux, un gagnant médiocre sur les bras, un de ceux qui ne gagneront que quelques points. Au pire, le titre fera une fausse cassure et retombera rapidement dans son" trading range ".

Les investisseurs recherchent toujours des règles simples et indiscutables, et trop souvent nous avons le tort d'essayer de les leur offrir. Pour trouver le super gagnant je cherche les indices suivants: a) soit une " pointe hebdomadaire " du volume qui représente AU MOINS deux fois les volumes moyens du mois écoulé (c'est mieux quand c'est plus), b) soit une " construction" du volume sur les trois ou quatre semaines passées, représentant au moins deux fois plus que les volumes moyens des semaines antérieures, le tout conjugué à une augmentation visible sur la semaine de la cassure (5).

Peu importe les chiffres: s'il n'y a pas d'augmentation significative des volumes au moment de la cassure, restez alors à l'écart du titre. Si vous l'avez acheté avec un ordre d'achat stop, alors vendez et prenez vos gains pendant l'avancée suivant la cassure (c'est habituellement le cas).

4.3 FORCE RELATIVE (FR)

Cet outil cherche à mesurer comment un titre se comporte par rapport au marché.

Même en phase de hausse, un titre peut avoir une mauvaise force relative, De même, un titre qui baisse peut montrer une bonne force relative. Réfléchissez-y. Si XYZ gagne 10 pour cent alors que le Standard & Poor's Composite gagne 20 pour cent, XYZ est en retard sur le marché, malgré sa hausse. Ce n'est non seulement pas un leader, mais il est" tiré" presque contre son gré

Ainsi, XYZ a de fortes chances de se faire" descendre en flèche" lorsque le marché se retournera. A l'opposé, s'il perd 10 pour cent tandis que les indices s'effondrent de 20 pour cent, il nous démontre une belle force relative.

Une fois que le marché se ressaisira, il aura toutes les chances de se trouver en tête du hit-parade.

La formule de la force relative est simple: Si le titre XYZ est actuellement à 50 et le " SEP Composite Average" à 310, sa force relative sera alors de 0,16 (50/310).

Le graphe 4-12 montre l'action des prix de XYZ sur la partie haute du graphe, et la force relative associée en bas. Vous remarquerez alors que l'action des prix est neutre, coincée dans un couloir 51 à 55. La ligne de la force relative a , en revanche une signification différente. C'est un point positif de voir la force relative suivre une pente ascendante. Les probabilités favorisent une cassure par le haut de ce couloir neutre. D'un autre côté, même si la valeur casse par le bas, NOUS NE VOUDRONS PAS la vendre à découvert. Chaque fois qu'un titre montre à l'évidence une bonne force relative, il vous signale de façon claire la limite de son potentiel à la baisse, aussi vous devrez chercher ailleurs de bon titres à jouer à découvert. Si néanmoins vous êtes investi sur la valeur, vous la vendrez quand même, dès sa cassure par le bas.

Si l'action de la force relative est médiocre, vous n'achèterez pas le titre concerné. A l'opposé, quand vous verrez une tendance positive sur la courbe de force relative, vous éviterez de vendre à découvert le titre en question. Ne déduisez pas pour autant que vous ne pourrez jamais acheter une valeur qui est sous la ligne 0 de FR, ou que vous ne pourrez jamais vendre à découvert un titre au-dessus de la ligne 0. Si la courbe de force relative a belle allure et s'améliore, et si TOUS les autres critères sont positifs, alors foncez! Mais n'achetez absolument JAMAIS un titre, quelle que soit l'orientation des autres critères, si sa force relative est en territoire négatif et demeure en mauvaise posture.

Voyons maintenant le revers de la médaille: ces cassures qui ne sont pas accompagnées d'une force relative positive. De temps en temps;.. de telles cassures médiocres feront des grands gagnants, mais ne vous préoccupez pas de cela. Notre plan d'action consiste à trouver les favoris, ceux qui ont les meilleures opportunités de gain en termes de probabilités, pas les, outsiders. Nous laisserons ces derniers aux joueurs de tiercé. Le graphe 4-16 illustre la forme d'une courbe de force relative mal orientée. Bien que XYZ évolue latéralement dans un " trading range" 50-55, la courbe de FR nous conseille d'être sur nos gardes. Elle est sur une tendance baissière, montrant que l'action des prix sur le titre est bien plus faible que pour le marché. Il est dès lors probable qu'une cassure éventuelle se produise par le bas, hors de ce couloir neutre.

Si malgré tout le titre saute par le haut, ce ne sera pas la peine de l'acheter, car le mouvement d'avancée aura toutes les chances d'être médiocre. Ainsi, la leçon est claire. Négligez le message de la force relative...mais ce sera à vos risques et périls.

Nous voulons les meilleurs du lot, pas les moyens. La force relative vous aidera à vous concentrer sur les gagnants de demain dès aujourd'hui.

Avant d'aller plus loin, voici une" check-list" utile au moins à deux titres. D'abord, elle vous servira à vérifier rapidement les étapes importantes décrites dans la section sur l'achat. Ensuite, elle servira de guide de référence pour la chronologie des décisions à prendre, quand vous chercherez de nouvelles occasions d'achat.

4.4 GUIDE DE REFERENCES A L'ACHAT

a) Vérifiez la tendance principale du marché dans son ensemble.

b) Decouvrez les quelques groupes qui sont les mieux orientés techniquement

c) Faites une liste des titres dans les bons groupes qui ont des configurations haussières, mais qui se situent toujours dans un couloir d'échange neutre. Ecrivez le prix que chacun doit atteindre pour casser.

d) Resserrez la liste. Barrez les titres qui ont une résistance sur leur tête à proximité. 0 Resserrez encore plus en vérifiant les forces relatives. e) Placez vos ordres d'achat stop pour la moitié de la position sur ces quelques titres qui satisfont tous nos critères d'achat. Utilisez les ordres d'achat stop" bons jusqu'à révocation ".

f) Si les volumes sont favorables sur la cassure puis se contractent sur le déclin des prix, achetez l'autre moitié de votre position sur le retour vers le point de cassure initial.

g) Si la configuration des volumes est négative (pas assez élevée sur la cassure), vendez le titre à la première reprise. S'il ne lance pas de reprise et retombe sous son point de cassure, vendez immédiatement.

4.5 D'AUTRES TUYAUX POUR L'ACHAT

Les étapes que j'ai déjà décrites sur le processus d'achat sont cruciales. Sur une échelle de 1 à 10, 10 étant le plus important, toutes sont des 10 ! Il y a néanmoins quelques figures que vous devriez connaître; ces dernières sont faciles à identifier et très profitables.

La première est la" tête et épaule de creux ".

C'est la plus puissante et la plus fiable de toutes les formations de " creux ".

Cette structure dynamique apparaît après que le titre ait enregistré une chute importante et soit sur le point de se retourner brutalement vers le haut.

Le graphe 4-20 montre ce à quoi il faut nous attendre une fois que cette structure se déroule. D'abord, nous avons un déclin qui fait tomber XYZ à de nouveaux" plus bas ", suivi d'une reprise de " survente " (point A). L'épaule gauche vient de se former mais il est encore trop tôt pour que vous vous en rendiez compte.

Ensuite, la valeur reçoit un coup la renvoyant à un nouveau" plus bas" de Phase 4. C'est là qu'apparaissent les premiers signes de force en cours de formation. Une fois la forte pression de vente tarie, XYZ remonte de façon surprenante approximativement au même niveau de résistance que précédemment (point B).

La tête vient de se former sur une action des prix inhabituellement " bullish ". (Jusqu'alors les reprises lancées à la suite de nouveaux" plus bas" enregistrés, n'arrivaient pas à atteindre les niveaux des pics antérieurs). Ainsi, bien qu'il soit trop tôt pour acheter, vous sentez bien que quelque chose est en train de se produire.

Ensuite un nouveau déclin se réalise, mais il n'entraînera pas le titre à de nouveaux plus bas. En fait, le titre ne reviendra même pas aux niveaux du plus bas précédent, ce qui est un nouveau signe subtil de force. Les sommets des reprises (points A et B ) devraient être approximativement aux mêmes niveaux, et les deux vagues de ventes massives - de part et d'autre de la tête renversée - ramèneront les prix pratiquement aux mêmes niveaux. Mais ne soyez pas trop tatillon; ces deux pointes et ces deux creux n'ont pas à être d'une symétrie parfaite. Assurez-vous simplement qu'il y ait une symétrie approximative.

Une fois les ventes massives taries et la reprise entamée, vous aurez votre épaule droite achevée. Une autre chose importante: relier entre eux les points A et B (les deux premiers pics précédents) par une ligne de tendance qu'on appellera LIGNE DE COU. Surveillez bien cette ligne de cou, dès que les prix la franchiront, le signal" bullish "sera lancé (10).

Il y a deux signaux qui sont très importants et très fiables. Tous deux sont tirés de notre système et aucun d'eux ne doit être ignoré.

a) D'abord assurez-vous que la moyenne mobile à trente semaines soit bien orientée. Elle ne devrait plus baisser et le titre ne devrait plus être en dessous, après avoir cassé sa résistance. Si MM30 baisse, n'achetez pas le titre même s'il casse au-dessus de sa ligne de cou, et même s'il passe au-dessus de MM30. Si, ensuite, MM30 arrête de tomber, vous pourrez acheter le titre sur un retour vers MM30. Si le titre est encore au-dessous de MM30 après être passé au--dessus de la ligne de cou, ne l'achetez pas avant qu'il la dépasse.

b) Le deuxième signal important est celui des volumes APRES que le titre ait cassé au-dessus de sa ligne de cou et de sa MM30. Alors qu'il n'est pas important que vous vous souciez de la configuration des volumes pendant la formation de la tête et épaule de creux, vous devrez regarder avec attention ce qui se passera après. Les mêmes règles sur les volumes que celles présentées précédemment sont valables. Il faut un accroissement significatif des volumes à la cassure, ou bien cette dernière n'est pas fiable. Les têtes et épaules de creux sont sans doute plus faciles à localiser sur des graphes quotidiens que sur des graphes hebdomadaires. Les puristes parmi les techniciens exigent deux" épaules gauches ", lorsque sont tracées deux" épaules droites n. Je suis en désaccord avec eux. Une telle symétrie n'est pas importante tant que les autres critères indispensables sont réunis.

Commencez-vous à voir ce qu'il faut rechercher? Il est important que vous vous habituiez à localiser des" têtes et épaules de creux" de Phase 1, car ce sont des configurations très puissantes. Elle ne se forment pas aussi souvent que les techniciens amateurs le pensent, mais quand elles se produisent, vous vous devez de les" surfer ".

La dernière chose que vous devriez savoir, c'est que les" têtes et épaules de creux" peuvent être aussi un indicateur pour le marché et pour les groupes. Voilà ce que je veux dire: bien qu'une ou deux figures prises isolément n'ont que peu de signification pour le marché, plusieurs formations de ce type apparaissant au même moment en diront beaucoup plus sur le marché.

4.6 ACTION A "DEUX COUPS"

La formation suivante caractérise tout de même une figure très profitable. C'est d'autant plus vrai, si elle apparaît avec de très forts volumes, une force relative favorable, et une résistance" sur la tête" minimale.

INSÉRER, ICI LE GRAPHE 4-27

Comme vous pouvez le voir sur le graphe 4-27, le titre XYZ doit dans un premier temps toucher un point bas (point A), puis rebondir une fois la pression des vendeurs tarie. Puis une seconde vague de ventes se développe, ramenant XYZ à ses bas précédents (point B). C'est un signe favorable de voir qu'une recrudescence de la pression vendeuse ne peut mettre en route un nouveau mouvement baissier d'ampleur sur le titre. Peu importe qu'il y ait un nouveau plus bas marginal avec B légèrement plus bas que A. L'important est de voir le titre reprendre ensuite le terrain perdu et remonter au niveau du pic précédent. La cassure peut arriver juste après; ou bien, dans certains cas, le titre peut consolider sur plusieurs semaines avant de casser sur sa résistance et de passer en Phase 2. Quelle que soit la forme prise par le creux, n'ESSAYEZ PAS d'anticiper. N'achetez pas prématuré-ment. Parfois, la cassure n'arrivera pas et le titre s'effondrera à de nouveaux plus bas. D'autres fois, la cassure se produira des mois plus tard, et alors il y aura longtemps que vous aurez revendu le titre de frustration et d'impatience. Normalement, une telle structure se forme en quelques semaines.

Soyez très prudent quand vous êtes face à des" doubles creux ", car ils arrivent souvent, tandis que les" têtes et épaules de creux" valables sont rares et éloignées les unes des autres. Soyez très exigeant et assurez-vous que tous les critères dont j'ai parlé précédemment sont réunis pour ne pas acheter des titres à potentiel moyen.

4.7 PLUS C'EST GRAND, MIEUX C'EST

Il y a un vieil adage technicien disant" plus grande est la fondation, plus grand sera le mouvement" (le corollaire étant," plus grand est le sommet, plus forte sera la chute ").

Une large fondation signifie que beaucoup de titres ont changé de mains pendant cette formation de Phase 1. Beaucoup de vendeurs désabusés qui détenaient ces titres quand ils ont chuté avec l'espoir de recouvrer leurs pertes, puis ont perdu patience et dégoûtés ont vendu à un nouveau groupe d'acquéreurs à bas prix. Cela enlève d'autant les forces de résistance potentielle" sur nos têtes ". Que de nombreux vendeurs potentiels se soient dégagés et aient été remplacés par des nouveaux venus est un bon point.

Ces derniers sauront être plus patients et attendront que les titres remontent de façon significative avant de vendre à leur tour.

4.8 CE QU'IL NE FAUT PAS FAIRE

Maintenant que vous savez" quand" et " quo i" acheter, voici la " check- list " de" quand" et " quoi" ne pas acheter

a) N'achetez pas quand la tendance du marché est" bearish ".

b) N'achetez pas une valeur dans un groupe" négatif ".

c) N'achetez pas une valeur si elle se trouve au-dessous de sa moyenne mobile à 30 semaines. (même si cette valeur est au-dessus de sa MM).

d) Peu importe qu'un titre ait une configuration" bullish ", ne l'achetez pas trop tard dans une phase d'avancée, alors qu'il est loin du point idéal d'entrée.

e) N'achetez pas une valeur qui a des caractéristiques" volume" médiocres sur la cassure. Si vous l'avez achetée, car vous aviez un ordre d'achat stop qui courait, revendez-la vite.

f) N'achetez pas une valeur montrant une mauvaise force relative. . N'achetez pas une valeur qui à une forte résistance" sur la tête" à proximité.

g) N'essayez pas de deviner un " plus bas ". Ce qui apparaît comme étant une affaire peut devenir un désastre très onéreux de Phase 4. Achetez plutôt sur cassure de résistance.

4.9 LA DIVERSIFICATION.

Quel que soit le degré d'habileté que vous atteindrez dans l'exploitation de ma méthode, ne tablez pas sur le zéro défaut. Rien n'est parfait! L'avenir est trop incertain. Il est possible d'être dans le vrai très souvent. Mais cela implique que vous aurez tort de temps en temps. La prudence exige que vous répartissiez vos risques sur un certain nombre de titres. Cela empêchera un mauvais choix de vous porter un coup fatal. . Même quand vous protégez vos positions longues par des ventes stop, vous pouvez recevoir de mauvais coups si vous ne diversifiez pas. Si vous perdez 15 % avec une position sur laquelle vous aviez joué toute votre mise, cela fait un sacré trou à votre porte-monnaie! Si, en revanche, vos mises sont équitablement réparties sur 15 positions, et que l'une d'entre elles perde 15 pour cent, cette perte ne représentera plus qu'un pour cent de votre capital. La bonne façon de suivre votre portefeuille de titres est de faire comme si chaque position était la seule que vous déteniez. Si elle agit bien, parfait, " surfez-là ". Mais si elle agit médiocrement, si elle est en retard sur le marché, alors allégez-vous, même si le niveau de vente stop n'est pas atteint.

Utilisez ces produits sur un autre titre en Phase 2 ayant de meilleures perspectives. Pour être plus précis, pour un portefeuille peu important qui investit des sommes modestes (10.000$ à 25.000$), je conseille de diversifier dans cinq ou six titres maximum.

Mais au fur et à mesure que le montant augmente jusqu'à 100.000$ ou plus, 10 à 20 titres seraient le maximum sur lequel j'investirais en permanence. Utilisez aussi, approximativement les mêmes montants sur toutes les positions quand vous bâtirez votre portefeuille.

Pour utiliser un chiffre rond pratique, si nous investissons 100.000$ sur 10 titres, chaque position devrait approximativement se monter à 10.000$ en valeur. Ainsi, si vous achetez un titre à 50$, vous n'aurez que 200 actions. Si votre deuxième position est ouverte sur un titre à 10$, vous passerez un ordre d'achat pour 1.000 actions. Vous devez utiliser votre bon sens pour construire votre portefeuille.

NE METTEZ PAS TOUS VOS ŒUFS DANS LE MEME PANIER! Mais n'allez pas d'un extrême à l'autre en utilisant trop de paniers!

Il est une autre forme de diversification que vous devriez connaître. Ne faites pas tous vos achats dans un seul groupe. Si trois ou quatre secteurs démontrent une forte action technique, achetez. des "cassures" de Phase 2 sur chacun d'eux plutôt que de prendre tous vos achats dans le groupe A. Si un groupe se retourne soudainement, votre portefeuille restera ainsi en bonne posture. Si vous mettez en pratique ces deux formes de diversification et utilisez correctement ma méthode, vous devriez bien vous en " tirer" sur les marchés, à la fois pendant les bonnes et les mauvaises années.

DÉCOUVRIR LES GAGNANTS EXCEPTIONNELS

Si le titre est en Phase 4 et que sa force relative est un film d'horreur, fuyez de suite cette machine à sous.

Ou alors, si le graphe est" bullish " mais très au-dessus de son point d'entrée idéal, comme le fut Anchor Glass Container (Graphe 5-2) à la mi-8? à 28, laissez tomber!

Ainsi DISCIPLINE et SELECTIVITE sont les mots-clés que vous devez toujours garder en mémoire. Souvenez-vous que vous pouvez faire beaucoup d'argent sur les marchés, même si vous passez à côté de cent gagnants et que vous n'achetiez que 10 titres dans l'année, si ? ou 8 d'entre eux deviennent des gagnants.

Je préfère toujours passer à côté d'un profit potentiel plutôt que d'acheter un titre avec un mauvais rapport risque/rentabilité. Chaque fois que vous passez à côté d'un gagnant, tout ce que vous perdez c'est un profit potentiel. Et, comme pour les bus, un autre passera après. Mais quand vous prêtez le flanc à une situation perdante, vous perdez un morceau de votre si précieux capital. Faisons un peu de mathématique: si vous avez 50.000$ Mais que faire si le graphe du titre entouré de rumeurs paraît" bullish " mais qu'il n'ait pas encore cassé? Ou bien s'il a cassé sa résistance et se trouve encore à proximité de son point idéal d'entrée? Si tous les facteurs sont favorables et si honnêtement vous envisagiez l'achat, même en l'absence de rumeurs, alors tentez le coup.

La possibilité d'OPA est simplement le " beurre des épinards" ! C'était le cas de Kidde (Graphe 5-3) mi-198? Le titre était un achat valable alors qu'il passait au-dessus de 3? Sur de très forts volumes, rumeur ou pas rumeur. Les volumes étaient impressionnants, la force relative en amélioration, et nous n'avions plus de résistances sur la " tête ". Quelques semaines plus tard, cet achat paraissait encore plus judicieux, le titre ayant atteint 67 1/4 sur nouvelle qu'Hanson Industries lançait une aPA à son encontre. Rappelez-vous simplement que les mêmes règles graphiques s'appliquent. Si le volume ou tout autre facteur important est négatif, alors laissez tomber! Quand il s'agit de localiser les titres opéables, il y a une clé qui en dit long: les volumes. C'est particulièrement vrai si l'aPA est sur le point d'être déclarée. Dans presque tous les cas où une fusion ou une acquisition est imminente, les volumes se construiront en crescendo. C'est logique car de plus en plus de gens découvrent qu'une aPA est sur le point d'être lancée. Bien que jamais personne ne soit supposé écouler des- informations d'initié, cela se produit. Les graphes nous montrent jour après jour que des gens sont avisés et achètent sur la base de cette information. Aussi ne croyez JAMAIS à une aPA possible si les volumes ne sont pas en augmentation TRES sensible. Etudions maintenant quelques exemples concrets de titres de sociétés sur le point d'être rachetées. Vous saurez ainsi avec précision vers où orienter vos recherches.

Etudiez le Graphe 5-4 de Hammermill Paper: dès la mi-86, le titre était entouré de rumeurs le donnant" opéable ". Que se passerait-il si vous n'étiez pas au courant? Vous fondant simplement sur les règles enseignées, dans ce livre vous auriez vu que ce titre était un solide candidat à l'achat, dès son passage au-dessus de la barre des 45. La tendance du marché était bien orientée. De plus, le groupe aussi, avec de nombreux autres titres également " bullish " dans ce même groupe. En outre, la force relative se trouvait en territoire positif et en amélioration rapide. Un autre facteur favorable était le suivant: une fois la résistance cassée à 45, il n'y avait plus d'autre zone de résistance" sur la tête ". Et, plus important encore, les volumes étaient fantastiques! Etudiez en détail ces volumes un instant, car c'est le point-clé pour découvrir des arA. Non seulement étaient-ils élevés sur la cassure, ce qui est un signe" bullish ", mais il y eut une croissance constante des volumes sur les huit semaines précédant la cassure. C'était l'argument massue! Même si vous ne saviez rien sur les rumeurs d'arA sur HML, vous aviez là un " achat de continuation" de grande qualité. HLM fusa de 45 1/8 à 65 sur les cinq semaines d'après cassure et fut alors acquis par International Paper. Chesebrough Ponds (Graphe 5-5) développa les mêmes caractéris-tiques début 1987. Là encore, tous les facteurs techniques étaient en place pour donner un super gagnant, que votre" broker " vous ait donné ou non le tuyau. La tendance marché était" bullish ", le groupe positif, aucune résistance" sur tête" significative, et la force relative était très bonne. Le coup de grâce fut donné par la taille des volumes. Quand le titre cassa, les volumes ont enregistré leur niveau le plus élevé en U lecture semaine" sur leurs graphes. Par conséquent, que vous ayez ou non entendu quiconque colporter la rumeur, vous auriez dû acheter Chesebrough. Tous les signes techniques que vous surveilliez lançaient des signaux d'achat. Le titre ne nous déçut pas en passant en un rien de temps de 50 à plus de 72.

Ces exemples rendent-ils les choses plus claires? Même si vous ne saviez rien sur le titre, le graphe était le U tuyau" vous indiquant qu'il se passait quelque chose. Et si aucune OPA n'était en projet, c'est qu'autre chose de très favorable se préparait; les probabilités d'une superbe hausse étaient là quoiqu'il en soit.

Plaçons un autre exemple sous notre microscope et reprenons en l'étude pas à pas. En fin 1986, Burlington Industries (Graphe 5-6) était déjà dans un mouvement haussier de Phase 2, quand il cassa sa résistance à 40. Tous les critères d'évaluation étaient au vert et le titre méritait l'achat sur cette cassure de continuation. Les volumes n'avaient cependant rien ëfê spectaculaire. Tout juste satisfaisaient-ils au critère du doublement, et les prix entreprirent de monter durant les semaines suivantes. Début avril 1987, on vit des développements très intéressants se produire. Les rumeurs sur BUR s'amplifiaient et le titre cassa sa résistance à 50 sur des volumes incroyablement élevés. Si vous étiez déjà investi sur le titre, vous aviez là des raisons pour poursuivre vos achats. Si vous n'étiez pas engagé sur ce titre, cette action graphique exigeait quelques achats. Le titre sauta de 50 à 77 1/2 en quelques mois. Une fois de plus, les volumes nous avaient fourni le tuyau que quelque chose était en train de se passer.

Si après ces exemples, vous croyez toujours qu'aucun initié n'utilise ses informations pour agir avant l'annonce officielle d'une OPA, c'est que vous êtes bien moins cynique que je le suis.

Voilà deux autres .exemples de titres qui ont eu une configuration " d'opéables n, avant l'annonce officielle de l'acquisition. Dans le cas de Fruehauf (Graphe 5-7), la fondation de Phase 1 était très large, les résistances faibles, et la force relative en-amélioration. Encore plus important, l'activité des volumes était conforme au schéma classique de U ramassage" important. Par conséquent, quand le titre cassa au-dessus de 27 début1986, vous auriez dû l'acheter que vous soyez ou non au courant des rumeurs. Un tel achat aurait été judicieux, puisque FTR monta jusqu'à 50. De la même manière, Purolator Courier (Graphe 5-8) était un autre achat appétissant qui s'avéra très rentable si vous aviez suivi les règles techniques pour découvrir les grands gagnants. Quand il cassa au-dessus de sa ligne de tendance descendante à 20 1/8 à la fin 86, sa force relative s'améliorait alors qu'elle passait au-dessus de la ligne O. En plus, les volumes en accroissement important indiquaient de fortes chances que la résistance à 24 soit balayée. Ce qui se produisit puisque le titre atteignit les 40.

Maintenant, vous devriez voir clairement quels sont les 1- développements graphiques qui devraient vous alerter de I;imminence d'OPA. Ce ne sont ni les" potins ", ni les rumeurs, qui peuvent empêcher une formation négative dePhase 4 d'aller à son terme comme dans le cas de Financial Corp. of America (Graphe 5-9) en 1987. Par contre, si j'avais été " tuyauté" sur un titre démontrant une forte configuration technique-comme Safeway Stores (Graphe 5-9) en 1986, je l'aurais sans doute placé sur ma liste d'achats potentiels. Ensuite, quand il cassa les 40 avec une force relative positive, plus aucune résistance" sur la tête ", et un fort accroissement des volumes, j'aurais encore plus fortement conseillé l'achat, aPA ou non. Il s'est avéré que la société a effectivement fait l'objet d'une OPA comme tous les titres présentés dans ce chapitre, à l'exception des deux valeurs montrant une configuration technique négative: Beverly Enterprises et Financial Corporation. Aussi, en suivant ces règles, vous vous surprendrez souvent à acheter ce que les initiés achètent, sans avoir leur information. C'est exactement ce qui s'est passé quand j'ai recommandé des titres tels que Caesars World, Owens-Illinois, Piedmont Aviation, et Spectradyne (Graphes 5-11 à 5-14) dans" The Professional Tape Reader ". Ils sont tous devenus des cibles d'arA et se sont considérablement appréciés en quelques mois. Certains lecteurs du PTR étaient certainement convaincus que je savais quelque chose sur ces titres, mais la simple réalité est que j'ai lu le message fourni par leurs graphes. A partir de maintenant, vous pourrez en faire de même.

LA STRUCTURE DE TRIPLE CONFIRMATION.

Il existe une deuxième structure technique à rechercher et qui donne aussi de très bons résultats. Cela n'a rien à voir avec les opéables, sinon par pur hasard. Les résultats sont cependant également spectaculaires et, dans certains cas, PLUS PROFITABLES ENCORE que sur les OPA.

J'ai découvert cette technique il y a longtemps et l'ai présentée dans " The Professional Tape Reader " dans les années 70. N'oubliez pas, même si cette configuration graphique produit d'incroyables gagnants, ce n'est PAS POur le " trading" à court terme. C'est plûtot une méthode permettant aux investisseurs agressifs de découvrir ces incroyables gagnants potentiels. En football américain, un joueur complet sait passer, courir et jouer au pied. Il est rare de trouver un athlète capable de bien faire les trois choses à la fois. Ces perles rares se découvrent aussi parmi les valeurs boursières, lorsque trois signaux importants sont lancés presque en même temps. En plus de l'exigence habituelle de ne retenir le titre que s'il est au-dessus de sa moyenne mobile, il faut pouvoir déceler les trois choses suivantes sur nos graphes. D'abord, il faut un SIGNAL DES VOLUMES. C'est vital! Les champions des marchés ont pratiquement toujours des volumes substantiellement plus forts à la cassure que pendant la formation de leurs fondations. Pour ces champions, nous voulons que les volumes à la cassure représentent plus du double des volumes d'échange moyens sur les quatre semaines précédentes. De plus, ces très forts volumes doivent durer. L'expansion initiale des volumes devrait être suivie par plusieurs autres semaines de forts échanges. Ce signal indique un fort intérêt soudain pour le titre, ainsi qu'une demande à venir supplémentaire. Lorsque le titre commencera à s'envoler vers les sommets, les acquéreurs conforteront rapidement leurs positions à chaque correction. Si les creux sont trop légers pour convenir à leurs achats, il déclencheront souvent une panique à l'achat.

Une fois encore, les volumes impressionnants (A sur Graphe 5-15) sont un des éléments-clés du super-gagnant, mais ce n'est pas le seul. Le second facteur à suivre est la force relative (8 sur Graphe 5-15). C'est un outil très utile pour différencier les bons achats des achats géniaux. Pour cette configuration à trois" plus ", la ligne de FR doit être dans une position particulière. Elle doit, pendant la fondation, soit être en territoire négatif, soit " flirter" avec la ligne des" zéro" de façon pratiquement horizontale. Puis, à la cassure de Phase 2, la ligne de FR doit passer franchement en territoire positif. C'est très important! J'ai montré que vous pouvez acheter des titres qui ont leur ligne de force relative en territoire négatif, tant qu'elle s'améliore, et que TOUS les autres facteurs techniques sont positifs. Mais lorsque vous recherchez cette configuration très particulière de super gagnant, il n'y a pas de compromis qui tienne. Si la force relative reste en territoire négatif, ce critère particulier n'est plus rempli, même si le titre est encore un achat intéressant et peut dégager un gain correct.

Le troisième signe à rechercher est un MOUVEMENT AMPLE DES PRIX AVANT LA CASSURE. Cela peut paraître bizarre, puisque nous voulons tous acheter aussi bon marché que possible; mais c'est là un critère essentiel pour avoir cette configuration du super gagnant. Si le titre a de très fortes oscillations alors qu'il développe encore sa fondation de Phase 1, il sera t d'autant plus susceptible de devenir une "boule de feu" une fois qu'il cassera. Tout comme un sauteur en hauteur s'accroupira juste avant de se détendre, une valeur qui creuse d'abord, puis utilise son energie sur le retour, sera beaucoup plus puissante une fois sortie de ses" starting blocks ". De façon simple, les actions qui gagnent 40% à 50%, voire davantage, AVANT de casser, sont ensuite les meilleures. Cela ajoute quelques risques court terme sur la cassure; comme je l'ai déjà précisé, ce type d'achats est plus approprié pour l' " investisseur" que pour le " trader ". En 1971, Anthony Industries remplissait à la perfection tous ces critères. Les volumes augmentèrent jusqu'à représenter quatre fois les niveaux normaux, un signe évident du grand intérêt des acquéreurs pour la valeur (A sur Graphe 5-16). Qui plus est, ces volumes restèrent à ces niveaux élevés au cours des semaines suivantes. La _gne de force relative passa franchement en territoire positif (8 sur Graphe 5-16). Le troisième critère important - l'apanage des super gagnants - était la forte volatilité du prix de l'action Anthony Industries, alors que le titre était encore en phase de fondation. Il balança de part et d'autre d'un support à 5 et d'une résistance à 10. Ainsi, quand il cassa à 10 1/8 en 1971 (Point D sur Graphe 5-16) il avait déjà gagné 100 pour cent! Pour beaucoup, il était temps dès lors de vendre, puisque le titre était" sur-acheté" (2). Maintenant que vos yeux sont entraînés, et que vous arrivez à " sentir" les grp:phes, vous devrez apprécier cette situation bien différemment! En D, Anthony passait juste en Phase 2 sur de très forts volumes. Aussi, au lieu de vous joindre au conventionnalisme des foules jugeant en termes de sur-achat ou de sur-évaluation, un seul mot aurait dû vous venir à l'esprit: j'achète! Sur les huit mois suivants, notre théorie du super gagnant se réalisa et Anthony gagna plus de 300 pour cent. National Semiconductor (Graphe 5-17) démontra ce même potentiel des super gagnants en 1973. Puisque l'ensemble des indices de marché était alors négatif, vous n'auriez pas dû rechercher de nombreux achats. A l'opposé, vous auriez dû ouvrir plusieurs positions de ventes à découvert pendant ce marché" bear ". Dans le cas oÙ vous rencontrez une configuration d'achat aussi exceptionnelle que celle de National Semiconductor, vous auriez pu couvrir vos positions courtes avec ce type d'excellent candidat à l'achat. Mieux vaut pour vous que vous soyez sûr que ce soient des titres de catégorie A , car c'est un minimum pour jouer l'achat quand le marché est sur une tendance négative. National Semiconductor était bien un titre de catégorie A. C'était un gagnant ayant les trois critères du succès, avec ses volumes qui sont montés à près de trois fois leur moyenne des semaines précédentes (A sur Graphe 5-17). En plus, ils sont restés à ces hauts niveaux dans les semaines suivant la cassure. La force relative était toute proche de la ligne 0 avant la cassure de Phase 2. A la suite de quoi elle se déplaça rapidement et fortement en territoire positif.

Le troisième signal déterminant permettant de penser qu'une grande avancée était en train de germer fut le fort mouvement lancé par National Semiconductor avant la cassure de Phase 2. Le titre doubla presque en passant de 20 à 40 pour casser en D, à 40 1/2. Là encore, beaucoup pensèrent que le titre était trop cher après une si forte avancée, mais pas vous! Pour vous montrer combien cette configuration de la triple confirmation est puissante, je vous dirai que National Semiconductor gagna 150 pour cent dans les trois mois, soit une impressionnante progression de 600 pour cent en annualisé. C'est un gain fabuleux quelle que soit l'époque, d'autant plus qu'il se produisit au beau milieu du marché "'bear " de 1973-74. Soyez donc toujours en alerte sur de telles formations, car une fois localisées, vous voudrez les exploiter pleinement.

Pour m'assurer que vous avez parfaitement compris ce concept important, étudions quelques autres exemples. Début 1987, les volumes étaient en forte hausse sur Blocker Energy (Graphe 5-18) quand il cassa à 1 1/8 de sa base de Phase 1. Non seulement ses volumes dépassaient la moyenne des semaines antérieures de plus du double, mais en fait ils faisaient plus que quintupler. Une telle augmentation montre que des puissances financières paraissent intéressées par la situation. \C'est presque toujours l'ancipation d'une forte hausse. C'était encore un jeu d'enfants de découvrir ce super gagnant. Même si les fondamentaux étaient loin d'être incitatifs et-la société accusait des résultats négatifs, ces clés techniques significatives étaient visibles (3).

Un titre comme Blocker, qui était déjà dans un groupe bien orienté, n'avait aussi que peu de résistance" sur sa tête" (résistance datant de près de 18 mois). En outre, la construction de la fondation de Phase 1 avait été importante. Vous pouvez voir qu'en plus de ces signes haussiers, les trois critères du super gagnant étaient présents. Les volumes excellents sur la cassure de Phase 2, montrant bien que les réservoirs de la" fusée étaient pleins. Deuxièmement, la force relative errait autour des zéro, légèrement en territoire positif. A la cassure, la force relative dépolla d'un coup. Enfin, bien que cachée par le très bas prix du titre, il y eut une sacrée avancée avant la cassure. Blocker passa d'un bas à 3/8 à un haut de 1 1/8 à la cassure, soit une confortable hausse de 200 pour cent. Mais .Ia partie de plaisir était à peine commencée, puisque Blocker gagna 600 pour cent dans les 11 mois suivants...

Ces valeurs ne sont-elles que de rares météorites perdus dans l'immensité de l'univers? Pas du tout! Bien que ces dessins ne fleurissent pas tous les jours, ou même toutes les semaines, on les retrouve de temps en tel'nps. Quand vous serez plus experts à la lecture des graphes, vous repérerez ces configurations et en tirerez tous leurs bénéfices.

Keystone Consolidated et Philippine Long Distance Telephone (Graphe 5-19 et 5-20) remplissaient les trois conditions de mes super gagnants techniques. Une fois de plus, les résultats dépassèrent nos espérances! Il est intéressant de remarquer que lorsque le mouvement haussier démarra à 4 5/8 sur Keystone, les résultats des douze derniers mois accusaient un DEFICIT de 3,70$ par action, et de nombreux analystes fondamentalistes craignaient la faillite de la société. Après l'avancée fantastique qui propUlsa le titre à 30, pensez-vous que les revenus se soient améliorés? A la mi-87, avec l'action à 30, les revenus cumulés des 12 derniers mois indiquaient un déficit important de 1,16$. Les comptes étaient toujours dans le rouge! Autant pour l'analyse fondamentale et les ratios cours/bénéfices (price earning ratio) ! Quant à l'activité dans le .. canal de fondation ", elle a satisfait à notre critère des 40 pour cent ou plus, bien qu'il soit difficile de le voir sur ce graphe. Les Graphes Mansfield sont dessinés sur échelle arithmétique et non logarithmique, ou échelle en pourcentages et il s'agit là d'une de leurs rares faiblesses. Quand un titre à prix peu élevé monte fortement, l'action des prix semble minuscule sur les graphes arithmétiques alors que les pourcentages de variation sont élevés. Quand vous trouvez une de ces structures spéciales de super gagnants, profitez en pour investir plus fort, car vous avez toutes les chances de décrocher le gros lot.

Après avoir maîtrisé les concepts de cet important chapitre, vous saurez comment découvrir ces situations spéciales qui rendent l'investisse-ment en actions beaucoup plus rémunérateur que les produits obligataires. Et vous saurez à quel moment.. sauter à bord" !

CHAPITRE 6

QUAND FAUT- IL VENDRE?

Vous avez fait maintenant plus de la moitié du chemin vous permettant de réaliser des investissements fructueux. Pour terminer ce voyage, il y a une autre étape importante à maîtriser: apprendre à vendre. La décision de vente est cruciale si vous voulez vraiment gagner gros sur les marchés. Malheureusement, peu de " joueurs" savent correct_ment maîtriser cette importante étape.

Détenir une valeur comme Avon quand elle chute de 140 à 19, ou Floating Point de 45 à 8 1/2, voilà qui peut vous mettre vite hors d'état de jouer et sans espoir de retour. (Voir Graphes 6-1 et 6-2.) Vous n'imaginez pas le nombre de fois où j'ai vu des portefeuilles composés de titres qui, gagnants dans le passé, sont devenus par la suite des cauchemars. Vous connaissez le scénario: la valeur XYZ a été achetée correctement à 40 puis monta vite à 60. La rumeur prétendait qu'elle valait 100, alors à quoi bon vendre? Ce n'est qu'une fois descendue à 20 que vous comprenez pourquoi vous auriez dû la vendre plus tôt. Alfin et VM Software (Graphes 6-3 et 6-4) illustrent parfaitement l'importance d'apprendre à vendre correctement. Dans les deux cas, des signaux d'achats furent lancés (point A sur les graphes). Au cours des mois suivants, ces titres firent des bonds en avant qui sont le rêve de tout acheteur. Mais si vous étiez resté marié à ces valeurs, ce rêve aurait vite tourné au cauchemar: après une belle avancée, toutes deux rendirent leurs gains. Pire encore, elles enregistrèrent des pertes! Une fois que vous maîtriserez les techniques exposées dans ce chapitre, PLUS JAMAIS vous ne serez pris dans de tels tourbillons!

La décision de vendre trop tôt est souvent très préjudiciable pour votre portefeuille. Combien de fois avez-vous acheté un titre au bon moment, puis l'avez-vous vu tripler en quelques 12 à 18 mois... mais sans vous? Au lieu de le garder de 40 à 120, vous aviez pris vos profits à 50, persuadé, à tort, que vous ne perdrez jamais à prendre vos profits. En vérité, sur le long terme, vous devez capturer ces avancées gigantesques pour équilibrer les pertes d'erreurs occasionnelles. Ainsi, seulement vous dégagerez des profits nets importants.

Le problème est qu'un investisseur ou un trader vend trop souvent pour la simple raison qu'il juge le titre sur-coté. Il attend ensuite passivement que le titre devienne encore plus cher, Existe-t-'il une façon logique de procéder pour savoir si la hausse est sur le point de s'arrêter? Tout à fait, et je vous renvoie à ma méthode d'analyse par phases. Avant d'en venir à la bonne technique de vente, il est utile d'analyser l'approche incorrecte pourtant suivie par une majorité d'investisseurs.

CE QU'IL NE FAUT PAS FAIRE A LA VENTE

1, NE PRENEZ PAS VOS DECISIONS DE VENTE EN FONCTION DE CONSIDERATIONS FISCALES.

C'est mettre la charrue avant les boeufs. Trop souvent, l'investisseur prendra la décision de ne pas vendre une valeur donnée car la vente lui coûterait trop cher en impôts. Puis, dans les mois suivants, le titre s'effondre ainsi que vos plus-values, Cette chute, si elle avait été évitée, vous aurait largement payé ces taxes, En outre, le produit de la vente aurait pu être réinvesti sur une situation de Phase 2, ce qui vous aurait permis d'enregistrer des gains supplémentaires, A ce propos, l'histoire suivante est édifiapte. En 1978, lors d'un de mes séminaires, j'ai dit qu'après avoir été" bullish"lsur les valeurs du groupe des Casinos, je lançais maintenant un signal de vente (1), Après ma présentation, un investisseur paniqué (appelons-le Jim) vint me voir pour me dire qu'il avait un sérieux problème. Il détenait plusieurs milliers d'actions Resort International de Classe A (voir Graphe 6-5), Le tit're s'échangeait autour de 65 à l'époque et son plus haut était de 70; je pensais donc qu'au pire il avait perdu cinq points. Aussi lui ai-je-dit, " ne soyez pas déçu. Prenez votre petite perte et vous vous rattraperez sur un autre titre," Il m'étonna beaucoup car il me dit alors: " oh, je n'ai pas perdu. J'ai acheté le titre autour de 20, Mon problème est que j'ai de trop gros profits donc de très gros impôts à payer." Je lui répondis qu'on aimerait tous avoir de tels problèmes, et qu'à sa place je vendrais le titre et paierais mes impôts, L'année suivante, quand je revins faire mon séminaire au même endroit, je revis Jim qui me rappela notre conversation, Je lui demandais comment cela s'était passé, " Oh, je n'ai plus de problèmes," dit-il, " Resort est revenu à 20 et je n'ai plus à m'inquiéter pour mes plus-values,"". Ne tombez jamais dans ce piège, Quand un titre devient négatif, il est à vendre, que vous ayez une plus-value ou une moins-value, des impôts à payer ou non. Le verdict froid du marché n'a que faire de vos considérations fiscales, Vous devez apprendre à devenir objectif et insensible,

2. NE PRENEZ PAS VOTRE DECISION DE VENTE SUR LE RENDEMENT DU TITRE

(les dividendes perçus rapportés à la valeur du titre). Trop souvent, les investisseurs décident de conserver un titre affaibli parce que ce dernier paie de beaux dividendes. C'est idiot parce que s'il tombe encore, comme ce fut le cas de Rochester Gas & Electric en 1987 (Graphe 6-6), la chute effacera tous les dividendes annuels et même plus. Cette forme de raisonnement est particulièrement courante sur les titres des " utilités" offrant en général de généreux dividendes. C'est très bon d'avoir ces titres en Phase 2 bien qu'il soit rare qu'ils explosent complètement à la hausse. Ils auront en général une très bonne rentabilité (plus-value et dividendes) bien supérieure aux 5 1/2 que vous auriez à la banque. Mais une fois ces titres passés en Phase 4 et commençant à tomber, c'est aussi ridicule de vous accrocher à ces titres que ce le serait pour n'importe quel autre titre. Rappelez-vous que si vous avez un dividende de 1 0 pour cent mais une moins-value de 20 pour cent, en mathématiques cela ne fait pas un gain. Voilà pour les bonnes nouvelles... Cela pourrait être pire. Il est toujours possible qu'une chute des cours du titre soit le signe de problèmes économiques majeurs pour la société. Les nouvelles peuvent être si négatives que la société n'est plus capable dans le futur de payer des dividendes. Plusieurs investisseurs de Continental Illinois et d'autres" anges déchus" ont appris cette leçon à leurs dépends.

3. NE GARDEZ PAS UN TITRE PARCE QUE SON PER.

(rapport cours/bénéfice) est bas. Ce rapport semble souvent être à un niveau intéressant même quand le titre est à un sommet. C'est souvent bien des mois après la baisse du titre que vous constaterez la chute libre des bénéfices. C'est seulement alors que, tout d'un coup, son P.E.A. n'apparaîtra plus aussi" bon marché ", mais ce sera trop tard pour vendre avec profit. De plus, on voit souvent des titres avec des P.E.A. faibles qui demeurent bas alors que les cours chutent de toute façon. Le Graphe 6-7 de Chase Manhattan illustre parfaitement ma pensée. Quand CMB approcha 50 en 1986, son P. E. A. n'était qu'à 7. Pourtant 13 mois plus tard, il était descendu à 6. Malheureusement entre temps le titre était passé en Phase 4 et chutait de près de 50 à 34. Voilà le résultat lorsqu'on s'accroche à un titre en prétextant un P.E.A. bas!

4. NE VENDEZ PAS UN TITRE POUR LA SEULE RAISON QUE SON PER. EST TROP ELEVE

Tenir le raisonnement symétrique au précédent peut aussi causer de sérieux problèmes. Une blague bien connue à Wall Street raconte l'histoire d'un investisseur qui demande à son" broker " pourquoi un titre est monté. Faute de meilleure explication, son" broker " lui répond" parce qu'il y a plus d'acheteurs que de vendeurs." Il y a plus de vrai dans cette réponse mi-sérieuse que dans bien d'autres explications. Trop peu d'investisseurs s'en rendent compte. Ils veulent toujours une rationalisation du pourquoi des mouvements de prix. Ils obtiennent, des réponses soit ambigües soit infondées. Peu d'opérateurs de marché ont compris que le marché est loin d'être toujours rationnel. La bourse se contente de refléter la psychologie ambiante ou l'humeur des investisseurs. Si les investisseurs deviennent trop " bullish " et tombent dans des anticipations trop optimistes, alors les P.E.A. déjà trop élevés pourront atteindre le ciel. Tandem Computers (Graphe 6-8) illustre bien ce point. Son P.E.R. à 32 était loin d'être une affaire en 1985, quand TDM cassa sa résistance à 10 (point A). Quinze mois plus tard, il était encore moins" une affaire" à 44 alors que le titre flirtait avec les 38. Il Y a quelque chose de maniaco-dépressif chez l'investisseur: pris par l'optimisme, il trouve toujours de bonnes excuses pour acheter le titre, peu importe si son P.E.A. est élevé. D'un autre côté, s'il devient pessimiste et inquiet, il deviendra réticent et n'achètera plus, même si le P.E.R. du titre est très bas. Le secret est de savoir accepter que" trop élevé" puisse devenir " encore plus élevé" quand un titre est en Phase 2. Alors ne succombez pas au désir de vendre avant de voir arriver la Phase 3 " dans le blanc des yeux" ! Ce dernier signe est de loin bien plus important qu'un P.E.R. trop élevé; il montre objectivement que les fo_ces d'achat qui ont catapulté le titre aussi haut, sont enfin neutalisées par des forces de vente également importantes. Ce n'est pas ce concept fumeux de sur-évaluation qui provoque la chute sur le titre, mais la réalité mesurable qu'en fin de compte l'offre équilibre la demande.

Le Graphe 6-9 de Maxtor nous le dit bien. Quand MXTR est passé au-dessus de sa résistance à 8 début 1986, le titre était un solide achat de Phase 2 bien que son P.E.R. soit loin d'être bon marché à 16. Ensuite, en A, le P.E.A. était très élevé à 28. Plus tard, en 8, il était toujours, d'un point de vue fondamental, à un dangereux 34. En C, il était élevé à 20. Cependant, puisque sa moyenne mobile était toujours à la hausse, notre méthode nous conseillait d'ignorer le danger représenté par un P.E.A. élevé et nous demandait de conserver la valeur. Quelques mois plus tard, le titre monta pratiquement à 34 et son P.E.R. atteignit 33 (point D). Plus tard encore, en E, le P.E.A. était toujours à un inquiétant 28. Si vous aviez basé votre décision de vente sur ce ratio, vous auriez vendu à 16 (point A). Mais MXTR ne lança pas un VRAI signal de vente avant d'atteindre le point F, quand il cassa une importante formation de sommet, alors que sa moyenne mobile se retournait. Quelques mois après, le titre avait dégringolé à 9 5/8. Vous remarquerez que le P.E.A. était" trop haut" pendant les 18 mois d'ascension du titre. Maxtor tomba enfin, après que l'offre eut rattrapé la demande et que la Phase 3 soit arrivée. Cela illustre bien le fait que notre méthode technique est bien plus utile et précise qu'une théorie subjective des critères de sur-évaluation comme celle des P.E.R.

5. NE FAITES JAMAIS DE MOYENNES A LA BAISSE.

Que ce soit sur Polaroïd (Graphe 6-10) qui chuta de 150 à 16 en 1974 ou sur Western Health Plan (Graphe 6-11) qui passa de 15 7/8 en 1985 à 3 deux ans après, c'est toujours la même chose. Çe sont des titres passés en Phase 4 et qui auraient dû être vendus. Malheureusement, là encore, de trop nombreux investisseurs sont tombés dans le piège fondamentaliste. D'abord, ils" ont conservé" car " il s'agissait de bonnes sociétés ", du moins le pensaient-ils. Quand ils se sont aperçus qu'elles étaient en difficultés, ils ont essayé de bien" sortir" lors de la reprise suivante. C'était du masochisme pur. Une fois que l'effondrement de Phase 4 a démarré, le titre ne vous donnera jamais la possibilité de ressortir à peu près indemne. Trop souvent, la panique se développe et ces investisseurs aveugles aggravent leurs cas en faisant des moyennes à la baisse (2). Cette technique est théoriquement superbe mais dans la pratique, c'est du suicide. Ceux qui pratiquent une telle technique jouent avec le feu. Anacomp en 1983-84 (Graphe 6-12) et Halliburton en 1981-82 (Graphe 6-13) sont juste deux exemples pris parmi des centaines, vous montrant comment vous auriez pu être balayé si vous aviez utilisé cette technique dangereuse. Anacomp lança un clair signal de vente en cassant sous les 18 sur la route qui le conduisit à 2. Halliburton vous dit de vendre en cassant sa moyenne mobile et en passant au-dessous de 70, avant de s'arrêter à 21.

Ne tombez jamais dans ce piège séduisant consistant à penser qu'en achetant à un prix de plus en plus bas, le titre n'aura plus qu'à reprendre la moitié de sa perte pour que vous vous en tiriez sans dommages. Faites comme les professionnels: des moyennes à la hausse, et non à la baisse. Quand l'action de marché commence à leur montrer qu'ils sont dans le vrai, les" pros" commencent à " accumuler" sur leurs positions, mais pas quand on leur a prouvé qu'ils avaient tort. Plutôt que de s'asseoir sur un titre à problèmes, ils s'en détournent vite. Apprendre à gérer une situation perdante et à minimiser les pertes est l'un des plus importants secrets pour rencontrer le succès dans ses investissements. C'est tellement important que je consacrerai une section entière de ce chapitre à ce sujet.

Celui qui fait des moyennes à la baisse est balayé de la route aux profits puisqu'il alourdit sa position en achetant plus, au lieu d'en sortir. Même si le titre reprend un peu, il va au-devant de problèmes, car il a en tête un niveau de prix cible qui lui permettra de s'en tirer sans pertes. Quand l'avancée ne parvient pas à atteindre ce prix, il continue malheureusement à tenir sa position, restant fidèle à ses objectifs mathématiques.

Comme vous le montrent ces exemples, faire des moyennes à la baisse peut être handicapant et même catastrophique si vous tenez tout au long d'une débâcle de Phase 4. Chaque fois que vous faites une moyenne en espérant avoir enfin touché le fond, en réalité, vous ajoutez plus de titres et plus de pertes à votre portefeuille. Vous jetez votre argent par les fenêtres. Au lieu d'être une technique" conservatrice ", la technique des moyennes à la baisse est fortement" spéculative ". Essayer d'avoir le " plus bas" sur une valeur éprouvée est comme essayer d'attrqper un poisson à la main. L'espoir est un prétexte stupide pour camper sur une position perdante, pire encore, pour justifier d'autres achats! Apprenez donc à " verrouiller" vos profits en utilisant des ordres de vente" stop" de protection, et coupe'z court vos pertes en admettant que votre titre a des problèmes. Si vous suivez cette discipline gagnante, vous aurez préservé assez de capital pour éponger vos pertes sur des achats à venir.

6. NE REFUSEZ PAS DE VENDRE PARCE QUE LA TENDANCE DU MARCHE EST" BULLISH ".

Il est vrai qu'un puissant marché" bull " vous sortira parfois d'affaires sur des mauvais choix, mais ne croyez pas que ce soit la panacée. Bien sûr, une tendance marché à la hausse vous permettra de gagner plus encore sur vos gagnants de phase 2. Il est vrai aussi qu'un " bull déchaîné" limitera souvent les pertes sur vos titres à problèmes. Voilà pourquoi on dit à Wall Street: "ne vous creusez pas les méninges quand le marché est haussier" ! Néanmbins, si un titre commence à lancer des signaux de danger, n'hésitez pas, vendez. Le seul fait qu'un titre montre des faiblesses malgré un marché puissamment haussier est un signe avant-coureur de l'imminence de sa chute. Mc Lean Industries (Graphe 6-14) et Sunbelt Nursery (Graphe 6-15) illustrent ce point: alors que le Dow Jones des valeurs industrielles était passé de 1.250 à 2.746, Mc Lean a chuté de 15$ à 75 cents. De la même façon, Sunbelt passa de 15 1/2 à 5 1/2, alors que le Dow Jones" grimpait à toute allure" de 1.500 à 2.746. Garder ces titres, tout comme des douzaines d'autres en Phase 4, parce que le marché montait, se serait avéré très onéreux. Ne tombez jamais dans ce piège.

7. N'ATTENDEZ PAS LA PROCHAINE REPRISE POUR VENDRE.

Si un graphe révèle qu'un titre va à l'encontre de difficultés, sortez immédiate-ment. Ne tergiversez pas en espérant reprendre un point ou deux sur une reprise. Cette tactique, en général, vous coûtera plus d'argent qu'elle ne vous en fera gagner. Les cas de River Oaks et de Savin (Graphes 6-16 et 6-17) vous le démontrent. River Oaks aurait dû être vendu quand il a cassé sous les 6. Le titre n'est jamais revenu à ces niveaux sur son chemin qui le mena à un plus bas de 25 cents! Savin lança un très fort signal de vente à 7 1/4. Il ne revint jamais non plus à ces niveaux, mais il poursuivit" implacablement " sa chute jusqu'à 1 1/8. Ainsi, dès que vous avez localisé les indices de danger et réalisé que le titre est à vendre, vendez-le et ne cherchez pas à obtenir un prix légèrement supérieur.

8. NE GARDEZ PAS UN TITRE POUR LA SEULE RAISON QU'IL EST DE QUALITE.

Ces titres dits" de qualité" ont aussi leurs cycles, et une fois qu'ils deviennent négatifs, ils vous donneront autant de maux de tête que les autres. IBM est pour beaucoup le summum de la qualité, mais son graphe (6-18) devrait vous convaincre que la qualité ne vous protège pas contre des pertes sévères. Début 1973, alors que le titre atteignait un sommet à 360, les bénéfices des douze derniers mois se montaient à 8,82$ par action. Vingt mois plus tard, ces bénéfices atteignaient 12,24$. Malheureusement, le prix du titre montrait bien que le marché s'en moquait; IBM était rentré dans une configuration de Phase 4 le ramenant à 155 ! Voilà pour la qualité! De même, Central Hudson Gas & Electric (Graphe 6-19) nous délivre ce message important: il devint négatif en 1986, cassant sous les 35, et tomba à près de 23 alors que se déroulait un des plus grands marchés" bull " de l'histoire. Tous les seconds couteaux ont leurs bons jours sur les marchés. Quand un titre de mauvaise qualité entre dans une Phase 2, son heure a sonné. Il constitue donc un meilleur achat qu'une valeur de grande qualité entrant en Phase 4.

VENDRE CORRECTEMENT - POUR L'INVESTISSEUR

Maintenant que nous savons ce qu'il ne faut PAS faire, précisons la façon correcte de déterminer le moment de la vente. Bien que ce soit en théorie semblable pour les investisseurs et les traders, il existe des règles et des paramètres différents pour chacune des deux catégories. Parlons d'abord de la manière de procéder pour les investisseurs; on verra comment un trader devrait opérer dans la partie suivante.

La première chose que doit réaliser tout bon tradè_ ou tout bon investisseur est qu'il ne devrait jamais tenir une position sur unîitre sans un ordre de vente stop de protection. Tout trader digne de ce nom opérant sur les " futures ", sait que cette technique est vitale pour gagner. C'est le même principe à la bourse. Les mouvements en sont tout simplement plus lents. Avec l'apparition des" futures" sur indices boursiers (du" trading" informatisé), cette distinction entre les deux marchés se réduit considérablement. Des cycles qui mettaient des années à se dérouler dans les années 50 ou 60 se déroulent de nos jours en quelques mois. Cette volatilité accrue sur les marchés boursiers est une lame à double tranchant. D'un côté cela nous permet de faire de l'argent encor_ plus vite. D'un autre côté, lorsqu'un retournement se produit, votre titre peut passer d'une Phase 2 à une Phase 3 bien plus vite qu'auparavant. C'est d'autant plus vrai si le titre en question est un des plus" choyés" par les institutionnels, Ces titres peuvent changer de direction à toute vitesse quand de mauvaises nouvelles arrivent et que le " troupeau" des institutionnels commence à paniquer, La meilleure protection consiste à utiliser des ordres de vente stop, C'est l'image inversée des ordres d'achat stop appris au chapitre 3, Un ordre de vente stop sera exécuté si un niveau prédéterminé est atteint. Par exemple, si le titre XYZ s'échange actuellement à 30 et que vous placiez un ordre de vente stop à 26 7/8, cet ordre ne sera exécuté que si XYZ casse au-desous de 27. Il devient alors un ordre de vente" au mieux ". Dans la plupart des cas, la transaction se passera très près des 26 7/8. Tout comme avec un ordre d'achat stop, il vaut mieux le passer sur la base de " bon à annulation ". Une différence avec votre technique d'achat stop: si le titre est au New York Stock Exchange, je vous suggèrerai de placer un ordre de " vente stop simple" plutôt qu'un ordre de " vente stop avec limite ". Sur le NYSE vous pouvez utiliser les deux, mais vendre n'est pas acheter. Quand vous essayez d'acheter, vous pouvez être très exigeant sur le prix que vous êtes prêt à payer pour un titre donné, S'il casse à 20 1/8 et que vous ayez placé un ordre à 20 1/8 stop - 20 3/8 limite et qu'il n'est pas exécuté, ainsi soit-il! Mais quand vous vendez, vous êtes déjà propriétaire du titre et ce n'est pas la peine de se voiler la face. Si le titre devient négatif, vous voulez en sortir.

A l'American Stock Exchange, il est interdit d'utiliser un ordre stop simple. Sont uniquement acceptés les ordres stop avec limites. Mais l'AMEX n'est pas encore tout à fait au vingtième sièclè... Autrefois le stop limite devait être au même prix (e.g, stop 26 7/8-limite 26 7/8). Si le titre tombait d'un seul coup au-dessous du niveau de vente sans que vous ayez reçu un avis d'exécution, c'était la faute à " pas de chance ". Maintenant, ils nous permettent d'étaler nos prix. Ainsi, pouvez-vous par exemple, vendre XYZ à 26 7/8 stop-26 limite. Si vous passez l'ordre av\ec un bon écart, il ne devrait plus y avoir de problèmes. Une fois de plus, ass1urez-vous de passer le "bon à annulation ".

Quant aux titres sur l'Over The Counter, on doit faire face au même problème qu'à l'achat. Aucun" ordre stop ", de vente ou d'achat, n'est permis. Vous devez travailler de concert avec votre" broker " sur ces titres et lui demander de les suivre sur son" moniteur ". Si les titres cassent leurs niveaux de " danger ", ils devront être vendus IMMEDIATEMENT-au mieux-ce qui ne devrait pas être un problème puisque c'est tout ce que vous exigerez de votre" broker ", A partir de maintenant vous prendrez tout seul vos décisions d'achat et de vente. Tout ce que vous exigez de votre" broker ", c'est une bonne exécution et une bonne disponibilité. La plupart d'entre eux seront ravis de vous" servir", car votre compte sera bien plus actif que celui d'un investisseur qui achète et attend, Si vous rencontrez un " broker " qui n'est pas coopératif, prenez en un autre!

Puisqu'on est sur le sujet des" brokers ", j'insiste sur le fait que vous ne devez jamais payer plein tarif! Il est évident que vous paierez moins cher chez les" discount brokers ", et il y en a d'excellents, Mais ce qui n'est pas évident, et de nombreux investisseurs ont du mal à le réaliser, c'est que vous pouvez avoir une réduction substantielle chez la plupart des" brokers service complet". Il suffit de demander autour de soi, d'en questionner plusieurs et de négocier, Là encore, puisque vous aurez un compte actif, vous ne devrez avoir aucun mal à négocier une remise intéressante. Ne sous-estimez pas les économies réalisables. Que vous traitiez avec un " broker service ,comple{" ou un " discount broker ", peu importe, du moment que vous obtenez un bon taux de courtage (3).

Le bon usage d'ordres de " vente stop" de protection est essentiel à l'application de ma stratégie de vente, Cela rendra nos décisions simples, objectives et dépassionnées. Ainsi, vous n'aurez plus à vous demander constamment s'il est temps ou non de prendre vos bénéfices ou vos pertes. Cette simplification du processus de vente est de nos jours plus importante qu'autrefois car les marchés sont devenus bien plus volatils. Vous ne voulez pas vendre subitement un titre en Phase 2 pour la simple raison que le Dow Jones a perdu 60 ou 70 points ce jour-là, et que votre titre a perdu aussi, car il s'est trouvé" coincé" sous les feux croisés de nombreux programmes informatisés de vente (4).

La grande majorité des professionnels du marché utilise les" stops de protection ", pas le grand public, La raison en est simple. Seuls très peu d'opérateurs de marché comprennent vraiment comment les utiliser. Cet outil particulièrement intéressant pâtit d'une très mauvaise réputation, car de trop nombreux investisseurs l'ont très mal utilisé. Ils découvrent l'outil dans des articles de presse et comprennent que les ordres de vente stop devraient être placés de 10 à 12 ou 15 pour cent au-dessous des cours afin de protéger leurs positions. C'est un mauvais calcul qui peut entraîner de plus mauvais résultats que l'abandon pur et simple de la technique. Il n'y a pas de pourcentage magique qui marche à tous les coups! Vous ne pourrez jamais, avec constance, faire de l'argent sur les marchés en suivant un raisonnement aussi simpliste. Comment, par quel miracle, peut-on expliquer qu'un pourcentage donné (10 pour cent par exemple) soit le bon? Pensez-vous que le marché se soucie du prix d'achat de votre titre?

Le Graphe 6-20 le montre bien. USX Corporation a cassé à 22 3/8 (point A) en 1986. Si vous aviez protégé arbitrairement votre position avec un ordre de vente stop à moins 10 pour cent soit à 20 1/8, vous auriez automatiquement vendu votre titre sur le retour à 19 5/8 (point B). Malheureusement, juste avant que le titre soit prêt à décoller et à doubler. Ensuite, après qu'il ait atteint 33 1/4 (point C), si vous aviez décidé de déplacer votre ordre de vente stop de protection à 10 pour cent au-dessous des niveaux actuels (point D) pour la seconde fois, il aurait été arrêté sans raison, sur retour à 29 1/2 (en supposant que vous ayez racheté le titre après en avoir été sorti en A). USX lança alors une avancée importante. Au lieu d'avoir profité de cette forte tendance haussière de Phase 2, vous auriez été sorti plusieurs fois de la valeur et auriez payé des commissions inutilement. De telles histoires sont bien trop courantes, et c'est la raison pour laquelle les quelques investisseurs qui essaient les ordres de vente stop, les abandonnent en vitesse.

L'ordre de " vente stop de protection n: voilà une technique très fine et utile QUAND ELLE EST CORRECTEMENT UTILISEE. C'est ce que vous allez maintenant apprendre à faire. La première chose à savoir est que vous devez avoir assez de souplesse pour placer votre premier ordre stop de protection. Parfois ce sera 8 pour cent au-dessous de votre prix d'achat, d'autres fois 12 pour cent ou plus. Le pourcentage ne sera PAS le facteur déterminant. Au contraire, le niveau support le plus récent et la moyenne mobile à 30 semaines seront les deux clés sur lesquelles vous devrez vous concentrer. Quand vous fixez votre stop initial, attachez moins d_importance à la moyenne mobile qu'au précédent plus bas de correction. Sile titre XYZ s'échange dans un couloir 18 114 - 20 1/4, et que vous l'achetiez quand il casse à 20 3/8 , le stop devrait être placé juste au-dessous du plàncher de support significatif. Vous pourriez placer le stop à 18 1/8 (sous le plancher à 18 1/4). Mais laissez-moi vous confier un petit secret appris par expérience et qui m'a bien servi: si l'ordre de vente stop doit être placé juste au-dessus d'un chiffre rond, ou sur le chiffre rond lui-même, placez - le donc un peu plus bas 17 7/8. La psychologie joue un rôle déterminant dans les mouvements de marché, et vous avez là un autre exemple de l'instinct grégaire. De nombreux investisseurs aiment acheter sur des chiffres ronds. Si le titre s'échange à 18 112 ou 18 1/8, les ordres d'achat stop sur les carnets de cotation vont s'accumuler à 18. Par conséquent, ce niveau sera difficile à casser. S'il est perforé, alors vous pouvez être persuadé que le titre est mal parti. Votre intérêt est alors d'en sortir rapidement. J'ai vu de nombreuses fois fixer les ordres de vente stop au-dessus d'un chiffre rond, disons 18 1/8. Les prix touchent ce niveau et alors quelques centaines de titres changent de mains au niveau du chiffre rond sans qu'il soit franchi. Puis une nouvelle reprise est lancée. A un moindre degré, ce phénomène se produit aussi aux niveaux intermédiaires (18 1/2,19112 ect). Aussi, si le stop de vente devait être placé à 185/8, placez-le donc au-dessous de 18 1/2 à 183/8.

Ainsi, à partir de maintenant, ne détenez jamais plus d'un titre sans avoir placé un ordre de vente" stop de protection n. Dès que vous achetez une valeur, placez immédiatement un stop de protection bon à annulation. Vous ne serez jamais pris au dépourvu, sans protections, et n'aurez jamais de mauvaises surprises à découvrir dans les pages de cotations de votre journal du soir. De plus, n'entrez jamais votre ordre d'achat avant d'avoir calculé précisément où votre stop de protection devrait être placé. En prenant cette habitude, vous aurez un nouveau filtre travaillant pour vous, quand vous aurêz à établir votre liste des meilleurs candidats à l'achat. Si tous les critères précédemment cités sont vérifiés, et que vous arriviez, par exemple, à trouver trois achats à faire, vous devriez alors étudier les niveaux initiaux des stops de protection. Si le titre A a une cassure à 20 il faudrait placer l'ordre de protection à 17 7/8 ; le risque négatif sera alors de 11 pour cent. B a une cassure à 40 et un stop de protection à 33 7/8. C'est un risque négatif de 15 pour cent. Enfin C, avec une casure à 60 et un niveau stop de protection à 56 7/8, aura au pire un potentiel de perte de 5 pour cent. Toute chose égale par ailleurs, le titre C sera le meilleur choix d'un point de vue risque/rentabilité. Bien qu'il y ait des exceptions pour des configurations graphiques exceptionnelles, essayez en général de limiter vos achats à ces cas précis où le stop initial de protection est à moins de 15 pour cent au-dessous du prix d'achat.

LES ORDRES DE VENTE STOP DANS LA PRATIQUE

Passons maintenant à des cas pratiques, afin que vous sachiez exactement où votre stop de protection devra être placé initialement, à quel moment et à quel niveau il devra être remonté ensuite. Le titre XYZ était dans un couloir d'échange 18 1/4 - 20 1/4 avant qu'il ne casse et passe en Phase 2. Vous avez acheté le titre à 20 3/8 et le stop initial a été placé sous le chiffre rond à 17 7/8. Maintenant tout ce que vous avez à faire est de prendre du recul et d'attendre. Dans le cas peu probable d'une chute du titre, votre position sera vendue un fois le niveau 17 7/8 touché.

Dans le cas plus probable et plus heureux où le titre commence à monter, voilà ce que vous devrez faire: tant que le titre se situe au-dessus de sa moyenne mobile à 30 semaines, que cette moyenne mobile a une pente ascendante conformément à la configuration attendue en Phase 2, assurez-vous de laisser au titre assez d'espace pour ses mouvements. Nous allons faire suivre le stop de protection en fonction de l'avancée des prix de la manière suivante: après la première correction substantielle de 8 à 10 pour cent minimum, vous allez alors vous apprêter à déplacer votre stop de protection. Mais vous ne le changerez pas avant la fin de la correction, et avant que le titre ne revienne à son haut précédent (Point A sur Graphe 6-21). Si toute cassure sous le point bas, en l'occurence point B, avait aussi cassé MM 30, vous aurez là un point valable jusqu'où remonter votre stop de protection. Si, comme sur notre exemple, le bas de la correction est AU-DESSUS de la moyenne mobile à 30 semaines, elle-même orientée à la hausse, placez le stop juste au-dessous de la moyenne mobile en C.

Continuez à remonter le stop de protection tandis que la moyenne mobile avance (points E, G, 1 ect). Revenons au cas où le bas de correction est à 21, alors que la moyenne mobile est montée en 20. Le stop de protection devrait alors être remonté en C à 197/8 (sous le chiffre rond de 20). Un dernier point. Ne remontez pas le stop à 19 7/8 AVANT que le titre n'ait rebondi bien au-delà du bas de B, et presque au niveau du pic précédent en A. Ensuite, le titre repart à la hausse, comme attendu en Phase 2, après cette première correction. Après avoir enregistré un sommet à proximité des 35 (Point D), il corrige sur les 28 avant de reprendre son avancée. En ce point, la Moyenne Mobile est remontée à 26. Par conséquent, quand vous remontez le stop de protection, placez le à 25 7/8 (point E). Là encore, ne remontez pas votre stop de protection avant que XYZ ne remonte en F, point qui est à proximité du pic précédent. Le déclin suivant en G s'arrêtera juste sur la moyenne mobile à 32 1/8. Après le départ de la reprise suivante qui ramènera les prix à proximité du point F, le stop devra être remonté à 31 7/8, là encore juste au-dessous d'un chiffre rond. De même, le stop de protection devra ensuite être remonté en 1 à 38 7/8. En ce point, le bas le plus récent est à 40 alors que la moyenne mobile a atteint le niveau 39 1/4. C'est alors que nous allons changer de tactique; regardez avec attention ce qui va se passer! La moyenne mobile a arrêté de monter, elle commence à s'aplatir en 1. Dès que cela se produit, il y a de fortes chances qu'un sommet de Phase 3 commence à se former; à partir de là, toute violation franche de support et de la moyenne mobile par les prix peut nous précipiter dans une Phase 4. Par conséquent, dès que le titre passe dans cette zone à hauts risques, vous devrez placer vos stops de protection plus agressivement. Dans le cas de XYZ, cela se traduira de la façon suivante: vous placerez le stop de protection suivant juste au-dessous du bas de correction le plus récent soit en K, même si ce niveau est AU-DESSUS de la moyenne mobile. Puisque K est à 46, remontez le stop à 45 7/8. Ensuite, dans les semaines suivantes, une" tête et épaule" paraît se former avec. une " ligne de cou" près des 46. Puisque le point M est à 46 1/2, il n'est pas nécessaire que vous remontiez votre précédent stop de protection pour si peu. Par la suite, le support de 46 sera franchi, et vous serez sorti de votre position en ayant réalisé une belle plus-value, avant que la chute de Phase 4 vous fasse reperdre le gros de vos gains. En utilisant cette technique, vous ne vendrez pas au plus haut, ce qui n'est pas grave dans la pratique. Mais vous vendrez normalement assez près de ce plus haut et en ayant réalisé assez de plus-values pour justifier le temps passé et les efforts consacrés. Qui plus est, vous éviterez de reperdre vos profits, ce qui est le lot commun de beaucoup d'investisseurs, comme sur Alfin ou VM Software (Graphes 6-3 et 6A). Vous sortirez de votre position avec une précision toute chirurgicale comme vous y étiez rentré grâce à vos stops de protection. Et puisqu'un titre chute très rapidement en général dès qu'il est dans une Phase 4, vous sortirez avant que cela Il fasse mal ". L'utilisation des stops de protection vous permet de pas être dominé par vos doutes et vos émotions. Votre vente sera éxécutée sans que vous le sachiez immédiatement, alors que vous serez au travail, ou, pourquoi pas, en vacances. Encore mieux, vous n'aurez pas à prendre de décisions " douloureuses" et difficiles à tout bout-de-champ. Dois-je garder le titre malgré les mauvaises nouvelles que je viens de lire? Dois-je le vendre car mon Il broker Il a eu de mauvaises informations? Le titre n'est-il pas sur-acheté et prêt à s'effondrer? Finies ces questions, toute décision deviendra automatique et disciplinée. Plus important encore, nous laisserons au marché le soin de prendre ces décisions à notre place. Le marché étant l'ultime réalité quand on traite de bourse et de tendances, son jugement aura bien plus de chances d'être le bon, plutôt que notre évaluation de tous les" pour" et les " contre" que nous pourrions avoir au sujet d'une valeur. Nous en avons fini avec la théorie. Regardons quelques exemples concrets qui vous permettront d'ajuster vos stops de protection dans l'avenir. Le Graphe 6-22 nous montre Skyline Corporation quand le titre se réveillait au début des années 70. Il nous fournit une très bonne illustration de ce que devrait faire un investisseur pour utiliser mon système de stops de protection suivant les mouvements des prix. SKY aurait dû être acheté autour de 20 en , fin 1970, quand il cassa sa moyenne mobile à 30 semaines et émergea en Phase 2 (point B). Au début, le stop de protection aurait dû être placé au-dessous de la correction antérieure au " break-out ", soit en A. Cela vous aurait permis d'éviter de grosses pertes si le scénario ne s'était pas déroulé conformément à nos espérances. Au cours des semaines suivantes, SKY monta dans un premier temps jusqu'en C avant de corriger. Ensuite, la reprise suivante porta le titre à un nouveau haut (point E). Vous auriez dû relever votre stop en D au moment où SKY remonta à proximité de son haut précédent (point C). Vous remarquerez que D était au-dessous du bas de correction précédent, ainsi que de la moyenne mobile à 30 semaines. Quand la correction suivante eut ramené le titre sur sa moyenne mobile et l'ait remonté ensuite à proximité du point E, il était temps d'agir de nouveau. Le stop de protection aurait dû être remonté en F (au-dessous du creux précédent et de la moyenne mobile) alors que le titre se rapprochait du pic antérieur. Après une reprise brutale qui propulsa le titre au point G, et d'un autre creux suivi d'une avancée en de nouveaux plus hauts, le stop de protection aurait dû être remonté en H. Ce point se situait bien au-dessous du creux antérieur mais juste au-dessous de MM 30. Après un autre mouvement de hausse qui s'acheva en l, SKY tomba assez fortement. Ce n'est pas par pure coïncidence que ce courant de ventes stoppa juste sur la moyenne mobile à 30 semaines. Une fois que le titre avait rebondi fortement de ce point bas, le stop de protection aurait dû être remonté en J. A nouveau, c'était en dessous, A LA FOIS de MM 30, et du bas de correction le plus récent. Suivre cette méthode avec discipline vous aurait permis de bloquer de substantielles plus-values, même si le titre n'était pas monté plus haut. Mais SKYLINE n'en avait pas terminé avec son avancée de Phase 2. Le titre monta ensuite en K, retomba légèrement, puis avança jusqu'en M. A ce point vous auriez remonté le stop de protection en L. Vous remarquerez que le point L se situait bien au-dessous du bas précédent et juste sous MM 30. (Tant que la moyenne mobile est dans une phase ascendante, avec une forte pente, l'INVESTISSEUR doit s'assurer de laisser assez d'espace au titre quand il ajuste ses stops de protection ). Ensuite, vous auriez eu à remonter votre stop jusqu'au point N, puis en P. Mais une fois que la moyenne mobile a commencé à se tasser, et que la Phase 3, ou ce qui apparaît comme une Phase 3 potentielle, a commencé à se développer, il est temps pour vous de tirer des ordres stop beaucoup plus serrés. Alors vous auriez dû placer le nouveau stop en Q, bien que ce point se soit situé AU-DESSUS de MM 30. Finalement, en fin 1972, près de deux ans après l'achat, SKY déclencha le stop de protection en Q alors qu'il cassa sa ligne de tendance horizontale. Il cassa vite en dessous de sa moyenne mobile à 30 semaines et les problèmes de Phase 4 étaient prêts à apparaître. Remarquez, là encore, que vous n'avez pas vendu au plus haut, mais vous auriez capté la part du lion de cette reprise de 2 ans et auriez pratiquement triplé votre investissement initial. Bien qu'on ait l'impression de consacrer un temps énorme à la définition des stops de protection, ce n'est pas vrai. Seuls quelques rares ajustements auraient dû être faits pendant ces deux années. Le reste du temps il ne vous restait plus qu'à vous reposer et à regarder le cycle se dérouler. En plus, vous n'aviez plus à vous inquiéter en lisant les gros titres des journaux et, semaine après semaine, à vous torturer l'esprit afin de savoir s'il valait mieux vendre ou conserver. Enfin, et encore plus important, vous avez vendu au moment où le marché vous a lancé un signal dénué d'ambiguïté vous disant que l'équation de l'offre et de la demande était devenue négative. Si vous n'aviez pas vendu, cela aurait été le cas classique de hauts puis de bas, de plus-values transformées en moins-values. " n'est pas du tout surprenant de constater en fin de compte que les énormes profits que vous auriez dégagés en deux ans se seraient évanouis en l'espace de quelques mois, une fois la Phase d'effondrement en route. Tout comme il faut dépenser plus de temps et d'énergie pour monter une roche tout en haut d'une colline que pour la faire descendre, il en sera de même avec les actions. La peur comme la loi de la gravité fait vite tomber les choses. Le Graphe 6-23 de Goodyear Tire and Rubber illustre une fois encore la façon dont les investisseurs devraient s'y prendre pour engranger tranquillement de belles plus-values. GT aurait dû être acheté quand il passa au-dessus de 35 en 1986 (point A). Le stop de protection initial aurait dû être placé à 29 7/8 (point B), juste au-dessous du bas antérieur à la cassure de Phase 2. Une fois le titre à 50 (point C), puis redescendu à près de 40, il était temps de vous apprêter à remonter votre stop. Après que GT ait repris bien au-dessus de ce bas, le stop de protection aurait dû être remonté à 39 7/8 (point D). Ce qui le situait au-dessous du précédent bas significatif, ainsi qu'au-dessous de MM 30. On était aussi au-dessous du chiffre rond de 40, psychologiquement très important. Dans les mois qui suivirent, nous aurions graduellement remonté nos stops de protection en E, F, G, H, , et J. Puis, lors du " massacre" d'octobre 1987, Goodyear a cassé au-dessous du niveau 67 alors qu'il entrait en Phase 4. Pendant ce temps, vous auriez dû sortir à 66 7/8 sans vous poser de questions, et avec en mains une superbe plus-value. Le graphe 6-24 de Merck nous montre que même si-le titre pénètre légèrement sa moyenne mobile en cours de route, vous pouvez encore le garder. Cependant, cela n'est vrai que si deux critères importants sont satisfaits. D'abord, la moyenne mobile doit toujours être en phase ascendante, et deuxièmement, le bas de correction le plus récent ne doit pas, lui, être violé. Si vous aviez acheté Merck en 1985, quand le titre dépassa sa résistance autour de 60, votre stop initial aurait dû être fixé en A. Puis, au fur et à mesure de ses avancées entrecoupées de corrections sur sa route, les stops auraient du être montés en B, C, D et ainsi de suite. Comme vous pouvez le voir, les stops de correction ont TOUJOURS été placés sous la moyenne mobile, même quand les bas de correction étaient situés au-dessus de cette moyenne mobile. C'est un point important que tout investisseur devrait garder en mémoire. Quant aux traders, leurs exigences sont différentes. Après avoir remonté votre stop de protection en E, Merck lança une reprise en de nouveaux" plus hauts ", avant de rendre le gros de ses gains, au point de pousser temporairement au-dessous de sa moyenne mobile. Il n'était pas assez tombé pour déclencher le stop en E. Après une longue consolidation qui se déroula entre un support autour des 100 et une résistance à 115, le titre repartit de l'avant une fois encore. Le stop aurait alors dû être remonté en F. Dans les mois suivants, à la s.pite de toutes les corrections successives, les stops de protection auraient dû être remontés en H, l, et J. A la suite de quoi, en octobre 1987, Merck toucha finalement son stop de protection lorsqu'il cassa les 190. Vous seriez passé bien près du " plus haut historique ", et en auriez profité pour tripler votre investissement, ce qui est bon à prendre quant on le peut. Cette méthode qui "Cherche à protéger vos profits et à limiter vos pertes est vraiment géniale. Elle améliorera énormément vos succès sur les marchés au cours des ans. Mais n'attendez pas de cette technique ou de toute autre, la perfection. Vous enregistrerez toujours de temps à autre des échecs ou des faux signaux, coûts à passer par pertes et profits. Ces quelques imperfections sont bien peu de chose, si le reste du temps la méthode vous permet d'enregistrer de substantielles plus-values que vous pourrez réinvestir. Le Graphe 6-25 de Wal-Mart Stores nous fournit l'illustration de ces faux signaux qui peuvent apparaître de temps à autre. Si vous aviez acheté Wal-Mart autour des 15 en 1985, vous l'auriez protégé au début par un ordre de vente-stop de protection fixé en A. Dans les mois suivants, le stop aurait graduellement été remonté en B, C, D et E. Malheureusement, en fin 1986, le titre cassa au-dessous de son support à 22. Pire encore, il cassa substantiellement sa moyenne mobile à la baisse, alors que celle-ci avait cessé de monter. A l'évidence, on pensait alors que Wal-Mart avait dessiné son sommet de Phase 3 et était sur le point d'entrer en Phase 4 de chute, au moment où notre stop de protection à 21 7/8 a été déclenché. Il est exact que vous aviez enregistré d'honorables profits, mais dans les mois suivants Wal-Mart reconsolida et cassa de nouveau par le haut, alors qu'il passa sa résistance à 25. Il était dès lors clair que la cassure par le bas était un " faux signal" et qu'au contraire, les probabilités penchaient en faveur d'une nouvelle avancée du titre. Il n'y a rien de mal à être de temps en temps induit en erreur par le suivi discipliné de la méthode, de vendre puis de racheter un peu plus cher une fois les signaux de danger disparus. Considérez ces quelques dollars de perdus comme le coût d'une assurance. Tout comme vous payez des primes pour assurer votre maison contre les risques d'incendie ou de vol, là aussi cela vaut la peine de payer pour vous protéger contre les risques de destruction de Phase 4. Dans notre exemple, après avoir gagné 7 points sur la première transaction, vous auriez dû alors retourner sur le titre au moment où il franchit avec force la ligne des 25 et atteint de nouveaux plus hauts. A ce moment-là, votre nouveau stop initial aurait dû être placé en F, puis monté progressivement au cours des mois suivants en l, juste au-dessous des 35. Puis en octobre 1987 quand ce stop a été touché, vous auriez pu sortir avec une deuxième plus-value intéressante, alors que tant d'autres investisseurs se seraient cassé la tête en se demandant que faut-il faire, au moment de l'effondrement du marché.

Le cas de Wal-Mart vous aurait fait passer par des hauts et des bas et vous aurait fait ressentir quelques frustrations, mais vous auriez gagné, par deux fois, de beaux profits. Ce qui vous fait vous arracher les cheveux, c'est de reperdre tous vos profits sur une position conservée trop longtemps, et même d'enregistrer une perte. Cette expérience est d'autant plus douloureuse, qu'on peut l'éviter. Au début de ce chapitre je vous ai montré maints exemples de ces situations où tout va vite à la hausse puis à la baisse. Interlogic Trace (Graphe 6-26) est un autre titre qui rentre dans cette catégorie. Maintenant que vous savez comment correctement utiliser vos stops de vente de protection, vous ne serez jamais plus pris dans de telles situations. De nombreux investisseurs ont acheté Interlogic Trace quand il lança son signal d'achat en passant au-dessus de 8 1/4. Malheureusement, parmi ceux qui portèrent le titre pendant son ascension, beaucoup ne savaient pas à quel moment en sortir. Ils furent nombreux à perdre tous leurs profits et même plus! A partir de maintenant, les seuls tours de " roller coasters " que vous ferez, ce sera à la fête foraine. Si vous aviez acheté IT quand il cassà au-dessus de sa résistance, vous auriez au départ protégé votre position en plaçant un stop en A. Au cours des mois suivants, vous l'auriez relevé comme indiqué sur le graphe. Une fois que la moyenne mobile s'est aplatie et que le titre a cassé sous son stop de protection, vous auriez dû être heureux d'en être sorti, car vous auriez ainsi bloqué des plus-values avant que les problèmes n'apparaissent. Vous n'auriez pas vendu e,xactement au plus haut, il est probable que vous ne le capterez jamais; mais vous auriez enregistré des profits substantiels en l'espace de quelques mois. Et, plus important encore, vous vous seriez mis à l'écart de l'horrible chute de Phase 4 qui aurait transformé vos profits en pertes! Aussi afin d'éviter ces retournements meurtriers-croyez moi, ils ne sont pas rares- cela vaut vraiment la peine de sortir parfois un peu trop tôt.

VENDRE CORRECTEMENT - CHEZ LE TRADER

Beaucoup des questions que l'on me pose pendant mes séminaires concernent les Il traders ". Comment définir ce qu'est un " trader" ? Devriez-vous faire du " trading" ? A quoi bon faire du " trading" ? Vaut-il mieux être " investisseur" ou " trader" ? Ceux qui ont une longue expérience des batailles de marché savent s'ils préfèrent le " trading" ou l'investissement. Les nouveaux venus ont par contre du mal à déterminer ce qui leur convient le mieux. Plus surprenant, même les opérateurs d'expérience ne savent quelle approche choisir. Ils peuvent se considérer comme des investisseurs mais avoir plutôt une psychologie de " traders ", et par conséquent mal s'y prendre.

Aussi, avant de définir comment les traders doivent planifier leurs ventes, je veux faire un peu de philosophie pendant un moment. Je ne pense pas qu'en la matière il y ait de vérité universelle, à savoir, que l'un soit mieux que l'autre. Je connais de nombreux traders qui sont couronnés de succès; il y a aussi de nombreux investisseurs qui gagnent en bourse. Ce que je sais par contre, c'est qu'il est plus facile de rencontrer le succès en ayant une approche d'investisseur (surtout pour les nouveaux venus sur les marchés).

Cela implique d'y consacrer moins de temps, moins de connaissances, et c'est moins dur à supporter psychologiquement. Alors à quoi bon faire du " trading" ? C'est très simple. Les traders recherchent le challenge et l'action! Tandis que la majorité des investisseurs sont conservateurs par nature et veulent garder une certaine tranquillité dans leur vie. Les traders préfèrent eux une vie trépidante et aller au bout de leurs émotions. Ils apprécient les frissons des batailles et les tensions nerveuses que leur procurent les décisions à prendre sur la ligne de feu.

Ne perdez pas votre temps à essayer de déterminer laquelle, du " trading" ou de " l'investissement" est la meilleure approche pour s'enrichir. Il n'y a pas UNE meilleure façon; les deux approches peuvent mener au succès si elles sont appliquées correctement. A l'inverse, cherchez à comprendre qui vous êtes et quelle est l'approche avec laquelle vous êtes le plus à l'aise.

. Faites un peu d'introspection pour savoir de quelle matière vous êtes fait, puis consacrez vos efforts à devenir le meilleur investisseur ou trader qui soit! C'est courir à l'échec de décider d'investir puis d'être tellement en colère parce que votre titre a perdu 6 ou 7 dollars, que par dépit vous le vendez, pour le voir remonter juste après. Sachez être honnête avec vous- même. Si vous vous retrouvez dans tel ou tel état psychologique, tirez-en les conclusions qui s'imposent. Il est intéressant de savoir que bon nombre d'opérateurs de marché se situent entre les deux et ne savent quelle approche choisir. Si vous vous reconnaissez là, je vous suggère une approche mixte. Favorisez l'approche de l'investisseur, mais faites un peu de " trading" si les indicateurs de marché (que je vous apprendrai au chapitre 8) signalent une importante probabilité d'une forte chute. Envisagez aussi de prendre des profits rapides si votre titre explose d'un coup et devient très " sur-étendu ", s'il va nettement au-dessus de sa moyenne mobile à 30 semaines. Dans de telles situations, il n'est pas inutile de bloquer ces fortes plus-values sur le tiers ou la moitié de votre position, puis de reporter le solde avec un stop de protection.

Voilà pour ce qui est de la philosophie. Venons en maintenant au spécifique. Il y aura pour les traders tout comme c'était le cas pour les investisseurs, des règles intangibles à ne pas transgresser. Ces règles sont un peu moins rigides parce que vous devez être prêt à vous repositionner constamment, il y a quand même des règles de conduite à respecter.

La première technique de " trading" à perfectionner tourne autour des stops de protection qui suivent l'avancée des prix. Les traders doivent utiliser cet outil de façon bien plus agressive que les investisseurs. Les investisseurs veulent rester sur une position aussi longtemps que le titre est en Phase 2. Ils assument le fait qu'il y aura quelques forts reculs sur leur route. De plus, il peut se passer des mois pendant lesquels le titre aura des mouvements en dents de scie et consolidera avant de repartir de l'avant. Les .traders, à l'opposé, se rendent compte que le temps c'est de l'argent. Non seulement voudront-ils se tenir à l'écart de tout recul significatif, mais aussi sortir même du titre s'il entre dans une zone neutre pendant plusieurs mois. C'est assez logique puisqu'ils peuvent se repositionner sur une autre valeur qui est prête à se lancer dans une belle envolée, alors que l'autre titre ne fait que des zigzags. Par conséquent, un trader NE DEVRAIT PAS ATTENDRE que la moyenne mobile à 30 semaines soit cassée sur un retour avant de vendre. (En fait, s'il arrive à bien faire son Il timing Il de vente quand XYZ est bien au-dessus de sa moyenne mobile, le trader rachètera sur les rebonds de creux autour de la moyenne mobile).

Comme nous l'avons fait dans le cas de l'investisseur, étudions quelques cas concrets pour mieux saisir ce concept. Le titre XYZ sur le Graphe 6-27 a cassé à 20 3/8 après s'être échangé des mois durant dans un couloir 18 1/4-20 1/4. Une fois encore, le titre devrait être acquis à 20 3/8. Mais dans ce cas, le stop initial devrait être manipulé différemment. En tant que trader vous recherchez à capter un mouvement haussier plus rapide mais moins fort (51, aussi vous devez être prêt à prendre une perte initiale moins forte si vous êtes dans l'erreur. Si le titre devier)t un titre de première qualité, il ne devrait pas tomber de manière significative au-dessous du point de cassure. Aussi devrez-vous établir votre stop au-dessous du plus proche bas de réaction antérieur. S'il n'yen a aucun, vous pourrez agir ainsi: alors que l'investisseur ne devrait JAMAIS utiliser des pourcentages systématiques, des Ç\nnées d'expérience m'ont montré que ces cassures, qui feront de vrais gagnants très vite, ne feront jamais de retours de plus de 4 ou 6 pour cent au-dessous du point de Il break-out ". Aussi, si vous n'arrivez pas à trouver un point de stop de protection significatif, vous pourrez le situer de 4 à 6 pour cent, au-dessous du niveau de cassure. Cependant assurez-vous que ce soit au-dessous d'un chiffre rond. Par exemple, si la cassure est à 20 3/8, 4 pour cent est un peu plus que 3/4 de points, ce qui donne 19 5/8. Cinq pour cent nous mènent à 19 3/8. Comme 19 1/2 est psychologiquement un chiffre rond, la position devrait être protégée par un stop de vente de protection à 19 3/8 (point A). (Au-dessous de 20 dollars, considérez tout 1/2 point comme un chiffre rond, mais au-dessus de 20 dollars, placez le stop au-dessous d'un véritable chiffre rond comme 21, 22, ect.)

En reprenant la chronologie du graphe nous voyons qu'ensuite, XYZ avança jusqu'à 25 (point B) avant de rebaisser à 22 (point C). (Les traders ne devraient pas s'intéresser à des corrections inférieures à 7 pour cent mais ne s'occuper que des mouvements plus significatifs). Une fois que votre titre a rebondi en C et s'est retourné sur reprise à proximité du pic précédent (point B), vous auriez dû relever la vente de protection juste au-dessous du point C (21 7/8). Rappelez-vous que si le bas antérieur avait été à 22 1/8 ou à 22, la vente de protection aurait dû être placée au-dessous du chiffre rond, à 21 7/8. Dans les semaines suivantes, XYZ remonta sur D (près de 30) avant de retomber en E (25 1/2). Là encore, quand XYZ remonta à proximité du point D, la vente stop aurait dû être remontée à 25 3/8 Ouste au-desous du point E). De même, le stop aurait dû être resserré plus tard à 29 7/8 (point G). En fin de compte, après que se soit formé un double-top (aux pics F et H), vous auriez été sorti de votre position à 29 7/8 pour un très bon gàin réalisé très rapidement. Une chose à bien se rappeler: un trader ne devrait JAMAIS rester sur une position si elle casse sous la moyenne mobile à 30 semaines, même de très peu.

Le graphe 6-28 de Reynolds Metals (RLM) nous montre comment utiliser dans la pratique les stops de protection avec une optique de trader. Le titre aurait dû être acheté pour un " trade " à 25 1/8. Il cassa d'une configuration de continuation après un gonflement impressionnant des volumes. A l'origine, le stop de protection du trader aurait dû être placé à 23 7/8 (point A), sous le chiffre rond de 24 (6). RLM ensuite fusa à 377/8 (Point B) avant de subir une forte correction qui ramena le titre à 31. Ensuite, quand Reynold_ remonta à son pic antérieur à 37, le stop aurait alors dû être remonté à 30 7/8 (point C). Plus tard, après que la reprise jusqu'à 40 fut suivie d'une correction de 7 pour cent, vous auriez dû vous préparer pour le mouvement suivant. Alors que RLM était remonté à ses hauts antérieurs, et en toutes probabilités prêt à les dépasser, le stop aurait dû être remonté à 36 7/8 (point D). Puis, Reynolds lança une autre avancée qUi atteint 541/4 (point E) avant correction. RLM revint ensuite juste sur la ligne des 49, puis retourna sur son haut précédent. Le titre s'engagea alors dans des mouvements latéraux sur cinq semaines. Ce genre d'action est toujours inquiétante quand elle fait suite à une forte poussée. Vous auriez dû par conséquent pousser votre stop de protection un peu plus loin encore à 48 7/8 (point F).

Bien que ce ne soit pas aussi visible sur le graphe hebdomadaire (6-28) que sur un graphe quotidien (6-29), une petite" tête et épaule" de sommet s'est formée. Par conséquent, quand RLM cassa au-dessous du support important à 49, il était temps de prendre vos gains de 100 % gagnés en 6 mois (200% en annualisé). Peu importait dès lors que Reynolds ait cassé mois (200% en annualisé). Peu importait dès lors que Reynolds ait cassé sous les 45 puis soit remonté à 50. L'énergique élan haussier appartenait au passé, et un trader, à l'opposé d'un investisseur, ne veut détenir une position que lorsque tous les moteurs de la fusée sont en pleine poussée!

A LA RECHERCHE DES PROFITS

La technique des stops de protection que je vous ai présentée est simple à utiliser et génèrera de belles plus-values de façon constante. Si vous voulez atteindre un niveau de sophistication encore plus élevé et enregistrer des plus-values encore plus belles, vous devriez apprendre à utiliser les lignes de tendance et les inclure dans votre méthode de gestion. Dans bien des cas, aucune ligne de tendance valable ne se formera et vous utiliserez la technique simple des stops de protection. Mais quand une ligne de tendance importante se dessine, utilisez-la, car c'est encore un moyen de bloquer de plus grands profits. Une partie de votre position devrait au moins être vendue quand une telle ligne de tendance est cassée. Le restant sera géré par les stops de protection, qui seront d'habitude placés plus bas. Pour intégrer les lignes de tendance dans votre plan de gestion, commencez de la même façon que pour l'exemple précédent. Placez votre stop initial à 19 3/8 (point A) quand vous achetez la cassure à 20 3/8. Puis remontez le stop de protection en B alors que le titre revient sur G. Une ligne de tendance valable doit AU MOINS TOUCHER TROIS POiNTS. Si cette ligne de tendance se matérialise, vous devrez l'intégrer dans votre analyse pour définir où placer le stop de protection. Après que XYZ ait décollé depuis C, vous devrez ramener votre stop sous C. C'est à ce point que la ligne de tendance va commencer à vous aider. Maintenant qu'elle existe depuis plusieurs mois et qu'elle a été touchée au moins par trois fois, vous devriez remonter votre stop plus haut, jusqu'en un point juste au-dessous de la ligne. D'abord vous le remonterez en D, puis quelques semaines plus tard en E, puis en F. Puisque la ligne est ascendante, vous pourrez continuer à remonter le stop sur cette moitié de votre position, même si le titre se déplace latéralement, comme il le fit après 1. La moitié de votre position est alors protégée par un stop en C, et une autre moitié est beaucoup plus serrée en D, E et enfin F. Finalement le stop en F sera déclenché dès que le titre se déplacera en dents de scie. Même si cela n'anticipe pas forcément une chute importante, la cassure de cette ligne a des chances de déboucher sur un " trading-range" neutre. Ce n'est pas bon pour les traders, aussi est-il judicieux de bloquer vos profits sur une moitié de votre position. Ensuite, lorsque le titre sera réellement affaibli, le deuxième stop en C sera touché et un autre profit substantiel sera assuré. Les Graphes 6-31 et 6-32 de Computer Sciences (CSC) et de Tultex (TTX) illustrent les avantages que nous pouvons tirer de l'utilisation des lignes de tendance. CSC aurait dû être acheté pour un trade dès qu'il dépassa sa ligne de tendance descendante ainsi que sa résistance à 38. Le stop initial aurait dû être placé sous le chiffre rond de 36 (7). Puis après s'être déplacé au-dessus de 40, et s'être replié à 37 3/8, le stop de protection aurait-udû être relevé à 36 7/8. Jusqu'à ce point, rien de changé par rapport à la méthode simple des stops de protection vue précédemment pour les traders. Maintenant, en revanche, la situation commence à changer. Vous pouvez tracer une ligne de tendance ascendante reliant plus de trois points (les points 1, 2, 3 et 4) sur le graphe 6-31. Cette ligne devrait êtrj3 tracée au crayon et prolongée sur la droite. Ce n'est pas par hasard que, dans les semaines qui suivirent, Computer Sciences grimpa contre cette ligne. Nous savons maintenant de façon sûre que nous avons une ligne de tendance valable à notre disposition. Par conséquent vous devrez constamment relever votre stop sur au moins la moitié de votre position, juste au-dessous de la ligne. Assurez-vous de le placer au-dessous de tout chiffre rond. Si vous voulez être TRES agressif, vous n'utiliserez que ce stop serré pour toute votre position. L'option conservative sera de protéger votre position par moitié avec deux stops. Le deuxième stop étant alors placé au-dessous de la correction significative la plus récente. Il est intéressant de remarquer que si CSC eut un parcours ascendant qui s'est développé sur 7 mois de 38 1/8 à 61, les deux stops se sont rapprochés de plus en plus. Fin avril et début mai 1987, la ligne de tendance était à 57 1/2, ainsi une moitié de la position était protégée par un stop à 56 7/8. Le stop sur la seconde moitié aurait dû être placé à 54 7/8, puisqu'on avait un joli support juste au-dessus de 55. En mai, nos deux stops furent déclenchés et un profit confortable put être dégagé. Vous remarquerez que le titre ne s'est pas effondré. Il tomba à 49 1/4 et remonta au-dessus de 55. Il faut être conscient que les objectifs du trader ont ainsi été atteints. Pendant les six mois où il conserva son titre, il enregistra une progression constante de ses plus-values. Mais quatre mois après sa sortie sur stops de protection, CSC s'échangeait juste au-dessus du prix de vente obtenu. Etant donné qu'en qualité de trader nous ne voulons rester sur une position que si elle s'apprécie, la ligne de tendance nous a permis de voir correctement le moment de la Il sortie ".

Le Graphe 6-32 de Tultex (TTX) est un autre bon exemple de suivi d'un Il trade Il au moyen d'une ligne de tendance significative. TTX aurait dû être acheté à 5 1/2, quand il cassa au-dessus de sa ligne de tendance descendante fin 1985. Dès le début de 1986 (point 1 sur le graphe 6-32), une ligne de tendance ascendante importante s'est formée, elle eut deux. autres points de contact avec la courbe des prix dans les trois mois suivants (points 2 et 3). Les prix touchèrent deux fois encore la ligne (points 4 et 5) au cours des quatre mois suivants. Ainsi en plus de l'utilisation classique des stops de protection, cette ligne de tendance très significative aurait dû être intégrée dans votre plan de gestion pendant le déroulement de l'action. A la cassure sous la ligne de tendance à 13, la première moitié de votre position aurait dû être stoppée pour une plus-value supérieure à 130 pour cent en huit mois. A la suite de quoi, quand le bas de correction précédent à 12 1/2 fut forcé, vous seriez sorti du restant de votre position. Là encore, le titre n'a pas fait un terrible plongeon en Phase 4. Il est intéressant de remarquer que sur les huit mois où la ligne de tendance tint bon, le titre s'est apprécié. Mais huit mois APRES ce fut la cassure; Tultex n'était qu'à 1 point et demi du seuil où vous êtes sorti! Ecoutez le message des lignes de tendance car il vous dira à quel moment l'élan haussier commence à refluer et que l'air est en train de fuir de la Il bulle Il spéculative.

MESURER UN MOUVEMENT

Avant d'en terminer avec cette partie sur le Il trading ", voici une autre technique peu connue qui pourtant vous permettra d'améliorer vos aptitudes à "trader". Au cours des années, les techniciens ont trouvé toutes sortes de théories fantaisistes dont l'objet était de prédire le niveau d'arrêt du mouve-ment d'un titre. Croyez-moi, je les ai toutes essayées, des très simples au très complexes. Je ne vais pas vous ennuyer avec tout cela car ceci n'en vaut pas la peine. Il y a par contre un concept simple à connaître qui possède une grande pertinence. Une fois celui-ci ajouté à votre arsenal d'outils de Il trading ", vous serez prêt à " aller au charbon ", Cette mesure de Il trading Il est appellée la LOI DE LA BALANCOIRE (Swing Rule). Elle est plutôt rare mais quand elle entre en scène, elle peut vous donner une idée sur le niveau où une avancée en cours a de fortes chances de s'arrêter. Le résultat est souvent d'une telle précision que c'est un peu comme si vous pouviez dès aujourd'hui lire le journal de la semaine prochaine! Tout ce que vous aurez à faire est de noter le plus haut précèdant une chute importante puis, de soustraire le plus bas qui suivra de ce plus haut. Sur le Graphe 6-33, vous verrez que XYZ a fait un sommet à 26 et un creux à 16; vous en tirez la différence soit 10 points - 26 (point A) moins 16 (point B) égale 10 points. La prochaine étape sera d'ajouter ces 10 points au plus haut (point A) une fois que le titre XYZ aura atteint puis dépassé ce niveau de 26. Ainsi 26 plus 10 égale 36. Ce niveau sera un point CIBLE court terme potentiel à l'avancée des prix. Cela n'est bien sûr qu'une approximation. L'avancée pourra mourir sur les 35 ou les 38 mais sur le court terme, il sera intéressant de voir, une fois ces zones cibles atteintes, si un sommet n'est pas alors sur le point de se former.

Aydin (AYD-Graphe 6-34) atteint un pic à 27 5/8 en 1986 (point A) avant de tomber. Une fois le déclin enrayé, le titre avait chuté à un bas de 17 1/2 (point B). AYD/ ensuite cassa au-dessus d'une résistance à 25 au début 1987. Cette avancée au-dessus de la ligne de cou marqua l'achèvement d'une" tête et épaule de creux ". A la suite de quoi, le titre entreprit une solide avancée qui l'amena au-dessus de son pic de 1986 à 27 5/8. La règle de la " balançoire" nous donnait une différence de 1 0 1 /8. (27 5/8 moins 17 1/2 égale 1/8). Nous pouvions dès lors fixer une cible potentielle intéressante avant que le titre ne s'arrête. En ajoutant 10 1/8 au pic à 27 5/8 nous obtenions un objectif de 37 3/4. Dans les semaines suivantes, Aydin se rapprocha de cette cible avant de former un sommet et de casser sous sa ligne de tendance ascendante à 33 7/8. A quel prix pensez-vous que le sommet C se f.orma ? Pas sur notre cible à 37 3/4, mais à 37 1/2 ! Pas mal! Ainsi, la meilleure manière d'utiliser cette règle de la balançoire est de vendre partiellement votre position aussi près que possible du niveau cible, puis de vendre le restant une fois le stop de protection déclenché. Dans cet exemple, ce fut à 33 7/8, lorsque les prix cassèrent la ligne de tendance. Pour vous montrer que AYD n'est pas un cas isolé, étudions l'action de Reebok (Graphe 6-35). Le haut de la mi-86 était de H 5/8 (point A). Puis le titre tomba en B soit 10 1/4. En soustrayant 10 1/4 de 17 5/8 nous obtenons 7 3/8. Si nous ajoutons ces 7 3/8 au sommet précédent de 17 5/8 nouS obtenons une cible de" trading" de 25. L'avancée stoppa finalement à 25 1/4 (point C)! En conclusion, regardez l'action qui s'est déroulée sur Tiger International (Graphe 6-36). Le titre lança un signal d'achat fin 1986 quand il _assa au-dessus des 6. Mais avant cela, il était tombé de ses sommets de 85 a 10 1/2 (point A) à un bas de 3 5/8 (point B), soit un différentiel de 6 7/8. P.our obtenir notre projection haute de " trading ", il nous faut ajouter 6 7/8 au niveau pic précédent soit 10 1/2. L'application de la règle de la " balançoire" nous donne une projection haute à 17 3/8. Et le haut enregistré atteint en fin de compte 173/4 (point C), avant que TGR ne retombe vite sous les 6.

Alors que toutes les applications de la règle de la balançoire, ne seront pas aussi précises que les précédentes, la très grande majorité tombera néanmoins à proximité immédiate des cibles calculées. Ainsi, lorsque vous ouvrez une position de " trading" sur un titre, cela vous donne l'opportunité d'utiliser cette méthode de mesure assez fabuleuse, aussi profitez en ! Vendez une partie au moins de votre position à proximité de la projection calculée, et laissez le soin à votre stop de protection de vous sortir pour le solde. En combinant une utilisation intelligente des stops de protection, des lignes de tendance et de la règle de la " balançoire ", vous êtes bien équipé pour vous lancer dans du " trading" très profitable.

APPRENDRE A GAGNER EN APPRENANT A PERDRE

Peu importe la qualité de mon système, vous ne gagnerez pas à tous les coups, je vous le promets. Le fait d'accepter cette vérité est essentiel pour devenir un vrai gagnant. En fait, après toutes ces années sur les marchés, il est pour moi évident que l'une des clés les plus importantes du succès est d'apprendre à perdre. Pensez-y un instant. Est-il vraiment si dramatique de prendre une perte sur une ou deux positions? C'est le cas pour beaucoup de gens, et ceci les entraîne à prendre de mauvaises décisions. Mais pour les professionnels de marché, c'est la vie; c'est le coût d'exercice de cette activité. Les spécialistes des bourses et les autres" pros" de marché ne vont pas perdre leur sommeil si une position donnée se termine dans la colonne des pertes. Ils s'inquiètent de deux facteurs bien plus importants: (1) le résultat net de l'ENSEMBLE de leurs positions (tant qu'il est fortement positif ils sont satisfaits), et (2) le moment où ils vont sortir d'une position qui tourne à leur désavantaqe.

Voilà une manière rationnell_ et intelligente d'appréhender les marchés même si trop peu de gens s'y tiennent. Quand vous jouez au tennis, vous attendez-vous vraiment à ne jamais envoyer de balles dans le filet? Si vous faites preuve de réalisme, vous acceptez que certains coups échouent, et vous n'en perdez pas pour autant votre sang froid tant que vous serez assuré d'obtenir plus de coups gagnants que de coups perdants. Il est crucial què vous vous entraîniez à penser de la sorte. Je suis sûr que vous avez déjà vu de ces gens qui perdent leur contrôle sur un mauvais coup au tennis ou un " put" mal ajusté au golf. De telles émotions sont destructrices si vous ne savez pas les dominer. J'ai vu très souvent des opérateurs de marché s'en tirer convenablement, surtout sur un marché" bull ", et qui, sur une simple décision malheureuse, se minent et remettent col\lplètement en cause leur stratégie. Au lieu de réaliser que leur première petite perte est la meilleure qui soit, ils s'énervent et s'entêtent alors que leur titre s'effondre. Une fois le titre tombé à un niveau apparemment intéressant, ils font des moyennes à la baisse, jetant leur argent par les fenêtres sur une situation de Phase 4. Pire encore, alors que leurs pertes s'accumulent, la pire décision qu'ils puissent prendre sera de réaliser leurs profits sur des titres qui ont encore un fort potentiel. A court terme ils se sentiront mieux en enregistrant ces plus-values, mais très vite leurs portefeuilles se ressentiront de ce pis-aller. En fait, cette stratégie destructrice a pour effet de gonfler leurs portefeuilles de titres en Phase 4 et d'écarter les gagnants de Phase 2.

Pourquoi un tel comportement destructeur? Un mot: notre" ego" ! Trop d'investisseurs et de traders imaginent que s'ils ont un super gagnant, ce sont des génies, mais s'ils perdent, qu'ils sont stupides. Ce n'est pas forcément vrai. Si vous gagnez sur une mauvaise tactique, c'est de la chance; en revanche, si vous prenez une perte dans le cadre d'une approche solide et disciplinée, vous aurez là un comportement sain. Faites un peu d'introspec-tion et assurez-vous que votre" ego" ne peut être blessé quand vous prenez une décision de gestion de portefeuille. Ne jouez pas le marché pour vous vanter dans les cocktails mondains de vos coups de génie. Investissez votre temps et votre capital sur les marchés parce que vous appréciez ce défi lancé à vous-même de gagner de l'argent avec constance.

Le côté suicidaire d'un" ego" peut être constaté en permanence. Asseyez-vous dans un bureau de " broker " et écoutez. Vous entendrez certains dire qu'ils vont se débarrasser de ce " canard boiteux" dès qu'il sera revenu à son cours d'achat. Pourquoi attendre de retrouver un cours d'achat? Pourquoi ne pas sortir sur une reprise sous une résistance, même si cela entraîne une petite perte? Pour ceux qui sont dominés par leur" ego ", s'en tirer quitte veut dire" je ne suis pas un idiot ". Le respect qu'ils ont d'eux-mêmes est fonction de leurs coups gagnants et perdants. Quand ils perdent, il faut qu'ils s'en prennent à quelqu'un et les boucs émissaires ne manquent pas. Leur" broker " leur est très utile pour" porter la casquette ". Nous avons tous rencontré certains" brokers " qui sont loin d'être brillants, mais l,es " brokers " ne vous obligent pas à acheter ou à vendre des actions. Rien ne vous oblige à les garder s'ils sont incompétents. En fin de compte, le choix est vôtre, aussi est-il important que vous assumiez la responsabilité de vos actions. Si ces actions sont positives, améliorez-les encore; si elles sont négatives, sachez comprendre pourquoi et changez votre façon de procéder. Assurez-vous bien que c'est vous qui conduisez, pas votre "ego". Un exemple extrême du danger de se laisser dominer par son" ego" a été ce triste fait divers qui s'est produit à Miami au lendemain du krach d'octobre 1987: un investisseur qui a subi de terribles pertes a assassiné son" broker " avant de se donner la mort.

Promettez-vous que vous saurez maîtriser toute perte douloureuse si elle se produit. D'abord, regardez votre portefeuille comme s'il s'agissait d'une Sicav; inquiétez-vous du rendement total de votre portefeuille. Ensuite, faites-vous la promesse que vous ne garderez jamais un titre sur une position longue ou courte (vente à découvert) sans un stop de protection. Cela vous mettra à l'abri des émotions et garantira qu'aucune position ne pourra trop " abimer" votre portefeuille.

Etudions maintenant quelques situations de marché dont j'avais à m'occuper pour le " Professional Tape Reader ". Bien qu'il soit plus amusant de revenir sur nos coups gagnants, il est important de savoir comment faire face à une situation critique.

J'ai recommandé à l'achat American Capital Management (Graphe 6-37) en janvier 1987, quand il cassa au-dessus de sa résistance à 24 et que sa force relative devint positive. Tous mes indicateurs me disaient" de foncer ", mais au lieu de monter, ACA stagna. Pour un trader, c'est TOUJOURS un avertissement. Si un titre ne jaillit pas de ses" starting blocks " à la cassure, un trader devrait immédiatement alléger sa position et protéger le restant avec un stop très serré à approximativement 5 pour cent au-dessous du point de cassure (sous un chiffre rond). Dans le cas de ACA, cela se traduisait par un stop de protection à 22 7/8. Ainsi, pour les traders, la perte fut vraiment minime. Même les investisseurs avec un peu de bon sens, peuvent s'alléger quand un titre échoue à casser convenablement une résistance. Moyennant quoi, le stop de protection des investisseurs était placé juste au-dessous de la moyenne mobile à 22. Par conséquent, leur position fut soldée avec une perte de 9 pour cent une fois le titre retombé. Si cette discipline n'avait pas été suivie, cette perte légère serait devenue une moins-value de 65 pour cent car AGA tomba à un bas de 8 114 plusieurs mois après.

Le Graphe 6-38 nous montre un autre gagnant potentiel qui ne tint pas ses espérances: Rollins Environmental (REN). Une fois encore, nous aurions eu de sérieux problèmes si nous nous en étions tenus à notre méthode. Rollins lança un achat de continuation quand il franchit sa dernière résistance à 23 1/2. Après être monté à 26, il retomba promptement SOUS son niveau de cassure à 23 1/2, raison suffisante pour les traders d'en sortir avec une perte minimale. Les titres qui deviennent des super gagants retombent rarement au-dessous de leurs points de cassure. Pour les investisseurs, le stop de protection aurait dû être fixé à 21 7/8, étant donné que les bas antérieurs étaient juste au-dessus de 22. C'est là où je l'ai placé dans le PTR. En plus, la moyenne mobile à 30 semaines était à 22; aussi, quand REN cassa au-dessous de 22, il était temps de dire" au revoir" à Rollins avec une perte de 7%. Quelques semaines après, ce point de sortie pouvait presque apparaître comme un profit, puisque le titre s'échangeait alors à 11 1/2 ce qui représente une perte de plus de 50% !

La leçon est évidente: protégez toutes vos positions par des stops, ne faites jamais d'exceptions pour la raison fallacieuse que tel ou tel titre est une " situation spéciale ".

LA PHILOSOPHIE DE LA VENTE EST LA SUIVANTE: NE RENDEZ PAS VOS PROFITS SANS DE BONNES RAISONS

Il ne suffit pas de comprendre les mécanismes de la vente. Vous devez aussi comprendre la philosophie gagnante qui sous-tend cette méthodologie. Beaucoup d'opérateurs de marché ont une conception des profits ou des pertes qui me semble bizarre. Cette vision les encourage là encore à prendre des décisions infondées et destructrices. Demandez à huit investisseurs sur dix qui ont acheté le titre XYZ à 40, combien ont-ils perdu maintenant que le titre ne vaut plus que 20. Ils vous répondront" rien du tout" ! Pour eux, tant qu'on n'a pas vendu on n'a pas perdu, puisque la perte figure seulement sur le papier. C'est ridicule! Votre titre ne vaut que le dernier prix affiché sur le ruban de cotation, le" tape ". C'est un actif qui peut être acheté à tout moment pendant les heures d'ouverture des bourses. Si vous décidez de récupérer votre mise sur telle ou telle position, vous le pouvez aux conditions du marché. Mais à cause de cette ineptie, beaucoup imaginent que sur un titre ayant perdu 50%, ils n'ont rien perdu tant qu'ils n'ont pas vendu. Cela les incite à conserver ce titre et à attendre qu'il remonte son cours d'achat pour ne pas avoir l'air stupide. Non seulement subissent-ils ainsi un effritement inutile de leur capital, mais en plus, ils se tiennent à l'écart de la possibilité de remettre les fonds ainsi bloqués sur une situation de Phase 2. L'opposé d'ailleurs est tout aussi ridicule. S'ils ont acheté un titre à 40 et qu'il est monté à 80, ils ont l'impression de ne pas avoir de profit, car ils n'ont pas encore vendu. Ils ont même l'impression que ces gains sont un " extra ". Ils devraient pourtant reconnaître que ce sont de vrais gains qui pourront être perdus s'ils ne les protègent pas correctement.

Une fois que vous aurez redéfini votre façon de penser dans ce sens, vous commencerez automatiquement à agir différemment. Pensez-y. Si vous achetez 1.000 actions XYZ à 40 et que le titre monte à 80, votre mise de 40.000$ devient dès lors 80.000$. Vous pouvez prendre cet argent et le remettre sur un autre titre. Si vous voulez l'utiliser pour l'achat d'une maison, là encore le choix ne tient qu'à vous. Et si vous n'y prenez pas garde et laissez retomber votre titre de 80 à 40 parce que vous n'avez pas utilisé un "stop de protection ", vous aurez perdu 40.000$ d'actifs difficilement acquis. Je vous conseille donc de calculer toutes les semaines la valeur réactualisée de votre portefeuille. Ne vous inquiétez pas si elle varie de quelques pour cent d'une semaine à l'autre. C'est ainsi que fonctionnent les marchés. Si, par contre, vous voyez vos actifs tomber de 20 à _5%, c'est que quelque chose ne va pas. Si vous utilisez les" stops de protection ", peut-être prenez-vous trop de risques en achetant des titres a des prix d'achat trop éloignés des stops fixés. Si ce n'est pas le cas, il est aussi possible que vous preniez bien trop de pertes mineures coup sur coup parce que l'action du marché vous sort d'une position après l'autre. Dans une telle situation, mettez-vous sur la touche jusqu'au retour des probabilités de succès en votre faveur. Dans le chapitre 8, je vous expliquerai comment suivre quelques indicateurs de marché faciles à calculer, pour éviter que de telles situations ne se produisent. Mais pour l'instant, en suivant de près les résultats de votre portefeuille, vous capterez de plus près tout changement de la valeur du portefeuille et ne laisserez pas des profits disparaître sans agir.

Regardez le Graphe 6-39 de TS Industries qui fut frappé par le krach d'octobre 1987, et vous verrez ce que je veux dire. De nombreux investisseurs qui avaient accumulé de belles plus-values ont tout perdu., Si vous aviez convenablement suivi vos positions, il n'y avait aucune raison que cela se produise. J'ai recommandé TNDS dans le PTR au début 1986 quand le titre valait moins de 10. Il " avança" conformément à une configuration de Phase 2 pendant les 18 mois suivants, ne cassant pas une seule fois sa moyenne mobile à 30 semaines. Il ne força même pas de supports mineurs pendant toute cette période. Puis, fin Septembre 87, le titre toucha un haut de 34 1/2 après avoir établi un solide support juste au-dessus de 31. Etant donné que la moyenne mobile avait perdu de son élan haussier et s'écrasait, j'ai remonté le stop de protection à 30 7/8. Quelques semaines après, ce stop fut touché et le titre fut vendu avec une plus-value de plus de 200 pour cent.

Encore plus étonnant, ce qui est arrivé à tous ces investisseurs qui n'avaient pas notre plan d'action, et à ces opérateurs qui croyaient utile de laisser à TR Industries beaucoup d'espace pour évoluer. Dans les semaines qui ont suivi ma sortie de la valeur, le titre perdit 92 pour cent, touchant un bas de 2 3/4 ! En l'espace de trois semaines, les gains de deux années se sont évanouis! Voilà le type de " cauchemar" de marché qui ne vous fera plus perdre le sommeil, tant que vous vous en tiendrez à la discipline que je vous ai enseignée.