Journal des LEDUC vol. 7 #4 (Automne1995)
par Jocelyne Leduc Gauvin (#148)
(c) Association des Familles Leduc Inc, reproduction interdite dans permission.

René Leduc, pionnier

Parmis les quatre pionniers Leduc venus de France au XVIIe sciècle, René est sans doute le moins bien connu. La plupart de ses descendants ignorent probablement que René Leduc compte parmis leurs ancêtres.

René Leduc, un Angevin

René Leduc est originaire de Brézé, près de Saumur dans la France Ancestrale Anjou. Le château de Brézé, place forte du XVIe sciècle, fut sérieusement endommagé lors de la rébellion de la Fronde; cela se passait quelques années avant l'émigration de René Leduc en Nouvelle-France. Par ailleurs, on cultive à Brézé un vin réputé que le roi Louis XIV apprécia, dit-on, lors d'une visite à ce château en 1661.

René Leduc est fils de Vincent Leduc et d'Urbaine Renoult. On ne sait à quel moment, au juste, il arrive en Nouvelle-France. Mais le 2 octobre 1664, à Québec, il épouse Anne Gentreau (ou Gendreau), fille de Nicolas Gentreau et de Perrine Buette. Un contrat de mariage est daté du 25 juillet précédent, chez le notaire Gloria.

Anne Gentreau, fille du roy

Originaire des Sables-d'Olonne en Vendée, Anne Gentreau arrive au Canada en 1663. Au moment de son mariage, elle est âgée de 23 ans. Selon Yves Landry, Anne Gentreau est une fille du roy; elle fait partie de ces contingents de françaises, principalement orphelines, qui sont venues épouser des colons français et fonder des foyers en Nouvelle-France au XVIIe sciècle.

Une vie active

René Leduc et son épouse s'installent sur la côte de Lauzon. Au fil des années, ils achètent, vendent ou échangent plusieurs concessions de terre sur cette même côte de Lauzon, ainsi que sur le quai du Cul-de-sac dans la basse ville de Québec. Ces terres et emplacements passeront éventuellement à leurs enfants.

De plus en 1702, un contrat chez le notaire Chambalon concerne l'engagement de René en qualité de "voyageur" au service de la Compagnie de la Colonie.

Une nombreuse progéniture mais peu d'héritiers mâles

René leduc et Anne Gentreau ont dix enfants dont seulement trois fonderont des foyers.

Deux filles, Françoise et Madeleine, entrent le même jour au noviciat; elles prononcent leurs voeux ensemble, le 23 mai 1701, chez les religieuses de l'Hôtel-Dieu de Québec.

Auparavant, en 1689, une autre fille, Marie-Anne Leduc, épouse Ignace Liénard dit Boisjoli. Le couple s'installe à Neuville. Marie-Anne y donnera naissance à douze enfants.

Pour Anne et René, 1704 est sans doute une année fort occupée puisqu'on fête alors le mariage de deux de leurs enfants. Le 16 mai 1704, leur fille Geneviève épouse Pierre Métayer dit St-Onge, un maitre tailleur d'habits originaire de la ville de Saintes dans la province de Saintonge (d'où son surnom, il va sans dire). Le couple s'installe à Québec. Cinq enfants naissent de ce couple.

Permettons-nous une petite indiscrétion: avant son mariage, Pierre Métayer a engendré un fils naturel d'une autre femme: il s'agit de Pierre, né le 8 septembre 1704.

Un seul fils de René se marie: Guillaume Leduc

Toujours en 1704, le 18 novembre à Québec, Anne et René Leduc marient leur fils Guillaume. Celui-ci épouse Élisabeth Drouin, de l'Ile d'Orleans; la mariée est fille de Nicolas Drouin et de Marie Loignon.

Avant son mariage, Guillaume est voyageur comme son père. Deux contrats font état d'engagements à cet effet, dont l'un en 1690 pour un voyage en Acadie. Ce contrat implique également son beau-frère, Igance Liénard.

Divers contrats successifs décrivent Guillaume comme habitant, marchand, négociant ou bourgeois. Signe de prospérité,en 1725 il se fait construire une maison de pierre de deux étages, (photo sur notre petit dépliant bleu) sur la rue Cul-de-sac à la Place Royale de Québec. Cette maison existe encore; à nous d'aller l'admirer au cours de nos visites à Québec.

Malgré l'aisance, nombreux cas de mortalité infantile

Guillaume Leduc et son épouse, Élisabeth, ont seize enfants. Malheureusement, au moins douze d'entre eux décèdent avant l'âge de deux ans. Une seule enfant, Marie-Catherine, fonde une famille. En 1726, elle épouse Pierre Marcoux, fils de Jean-Baptiste Marcoux et de Madeleine Magnan.

Pourquoi René Leduc est-il si peu connu?

Revenons à la question de la descendance de René Leduc et d'Anne Gentreau. On doit donc constater que pour cette famille, le patronyme Leduc s'est éteint dès la troisième génération. Voilà pourquoi la plupart de leurs descendants ignorent que le pionnier René Leduc figure parmi leurs ancêtres.

Ces descendants auront plutôt des noms de famille comme Liénard, Métayer, Marcoux, Parent, etc. et on trouve l'ancêtre René via les lignes maternelles.

À titre d'exemple seulement, mon père, Jacques leduc, doit son nom de famille à l'ancêtre Jean Leduc originaire d'Igé au Perche. Par contre, ma grand-mère maternelle, Agnès Parent Côté, descend, par sa mère Agnès Leduc, de l'ancêtre Pierre Leduc de Rouen. Et, par son père, Bernard Parent, Agnès est une descendante d'Ignace Liénard Boisjoli et de Marie-Anne Leduc, fille de René Leduc d'Anjou.


Références:

Jetté, René: Dictionnaire généalogiques des familles du Québec des origines à 1730, Montréal 1983.

Parchemin: Résumé d'actes des notaires Becquet, Duquet, Gloria, Rageot, Becquet, Chambalon, Duquet, Rivet dit Cavelier.

De Blacas, Yseult: Brézé, la douceur angevine, magazine Point de vue, Paris, France 1993

Landry, Yves: Orphelines en France, pionnières au Canada: Les filles du roi au XVIIe sciècle, Leméac 1992.


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