Cet article résume une présentation faite lors du rassemblement 1997. Avec l’appui d’images du Vieux-Montréal, nous tentions de nous rapprocher de l’expérience de vie de Gilles Lauzon et de Marie Archambault. Il est impossible ici de reproduire ici toutes les photographies et illustrations utilisées lors du rassemblement. Nous fournirons cependant dans le texte quelques points de repère pour ceux qui voudrait retourner sur les lieux.

 

Le Vieux-Montréal actuel reflète l’évolution du cœur de la métropole au fil des siècles. Aux installations de Ville-Marie a d’abord succédé une véritable ville fortifiée des années 1700, entourée de faubourgs. Après 1800, une fois les fortifications démolies, les faubourgs se sont élargis jusqu’à former de grands quartiers tandis que la bourgeoisie et les pouvoirs publics, concentrés au centre de la ville, c’est-à-dire dans notre Vieux-Montréal, réalisaient des projets qui modifiaient encore l’ancienne Ville-Marie. De 1850 à 1880, Montréal devenait une ville industrielle et son centre se transformait en un centre-ville victorien, avec encore de nombreuses démolitions et reconstructions. Après 1880, Montréal, qui était déjà devenue la plus grande ville du Canada, s’affirmait de plus en plus comme une véritable métropole, ce qui amenait à nouveau des transformations dans la vieille ville, où se trouvait notamment le centre financier du pays. La place d’Armes demeurait le cœur de Montréal.

De l’époque de Gilles et Marie, il ne reste qu’un seul bâtiment qu’ils pourraient reconnaître. Nous en parlerons plus loin. Il reste également le tracé de nombreuses rues, des vestiges dans le sol, ainsi qu’une abondante documentation fournie par les archives paroissiales, seigneuriales, notariales et judiciaires. Les bâtiments des années 1700, 1800 ou 1900 qui forment le quartier actuel sembleraient bien étranges à nos ancêtres mais il nous est encore possible de déambuler là où ils ont eux-mêmes circulé. Partons à leur rencontre, en évoquant quelques moments marquants de leur vie, que nous connaissons grâce aux documents d’archives.

Marie arrive

Lorsque Marie Archambault, une petite fille de sept ans, arrive à Ville-Marie avec sa famille, probablement en 1651, l’embarcation qui les emmène de Québec longe la berge du fleuve avant d’accoster. Les grands quais du Vieux-Port que nous connaissons aujourd’hui n’existaient évidemment pas, de sorte que l’eau se rendait encore tout près de l’actuelle rue de la Commune. De l’embarcation, Marie peut voir quelques rares petits bâtiments en bois et l’immeuble plus imposant, quoique modeste, du premier Hôtel-Dieu de Jeanne-Mance. L’embarcation accoste probablement à l’embouchure de la Petite Rivière, devant une pointe de terre formée par la rencontre du petit cours d’eau et du fleuve. Le musée contemporain de Pointe-à-Callière marque clairement l’emplacement de cette pointe; la petite rivière a quant à elle été canalisée depuis longtemps.

Sur la Pointe, un peu plus à l’ouest que l’actuel musée, Marie voit tout de suite le fort de Ville-Marie, construit par les fondateurs arrivés à peine neuf ans plus tôt. Le fort n’existe plus mais en visitant le musée, nous pouvons maintenant voir les vestiges du tout premier cimetière catholique aménagé sur la pointe.

Le père de Marie reçoit bientôt en concession un terrain de ville et une terre, près de ce qui deviendra plus tard la place d’Armes. En cas d’attaque, les Archambault peuvent se replier vers l’Hôtel-Dieu, près de chez eux. L’hôpital se trouvait là où nous pouvons voir de grands magasins construits beaucoup plus tard, à l’angle des rues Saint-Paul et Saint-Sulpice, et que l’on appelle maintenant le Cours Le Royer qui loge notamment le Café électronique.

Gilles arrive

Les choses vont très mal en 1652 alors que les Archambault travaillent à s’installer. Il est même question d’abandonner la colonie, avec son fort, son petit hôpital et les rares maisons bâties aux alentours. Les quelques dizaines de Montréalistes sont certainement présents sur la berge, en novembre 1653, quand arrive le groupe de la grande recrue de 1653, avec Marguerite Bourgeoys, quelques jeunes femmes et surtout de jeunes hommes, engagés pour participer au développement de la colonie; une centaine de personnes en tout.

Marie, neuf ans, assiste sans doute à la scène ; nous pouvons tenter de l’imaginer alors qu’elle observe avec attention ces nouveaux venus qui débarquent dans un monde tout nouveau pour eux. Marie, elle, connaît déjà bien la dure vie de Ville-Marie; il lui a fallu apprendre à vivre avec la menace des attaques iroquoises. Les contacts avec les Amédindiens alliés font par ailleurs déjà partie de son bagage culturel. Gilles, au début de la vingtaine, a grandi dans un faubourg de Caen et connaît surtout la vie urbaine de la Normandie, un monde bien différent... Sans doute content d’arriver au terme d’un long et pénible voyage, il ne peut cependant qu’être anxieux en abordant ce nouveau monde. Il s’est engagé pour cinq ans. On attend de lui qu’il participe au défrichement, qu’il exerce son métier de chaudronnier, et si possible, qu’il se marie et s’installe pour de bon dans la petite colonie naissante.

Gilles veut rester

Fin mars 1655, un an et demi après son arrivée, Gilles achète un terrain d’Urbain Tessier dit Lavigne, avec une petite maison déjà construite, en bois, de 400 pieds carrés. C’est tout près de chez les Archambault. La maison se trouvait probablement juste à côté de l’espace qui allait plus tard devenir la place d’Armes, à peu près à l’emplacement de l’édifice New York Life, construit en 1888, que l’on considère comme le premier gratte-ciel de Montréal (un immeuble en pierre rouge avec une grande horloge au sommet, bien visible de la place d’Armes).

En août 1655, quelques mois plus tard, Gilles profite d’une offre de la Société de Notre-Dame (responsable de la colonie de Montréal) et se fait concéder par Monsieur de Maisonneuve son propre terrain de ville d’un arpent ainsi qu’une terre à défricher de 30 arpents. Son terrain de ville est adjacent de celui qu’il a déjà acheté de Tessier, et de la propriété des Archambault. Sa terre se trouve plus à l’est, hors de ce que l’on considère alors comme le territoire de la ville. Gilles reçoit également une somme importante de 500 livres tournois, qu’il ne pourra garder pour de bon que s’il reste à Ville-Marie après la fin de son engagement, et même pour toute sa vie.

Marie et Gilles se voient certainement très souvent. Quand Gilles acquiert ses propriétés, elle a onze ans. Elle sera bientôt en âge de se marier, et d’avoir des enfants.

Jeunes mariés

Novembre 1656. Gilles et Marie se marient. Il a 26 ans. Marie a la moitié de cet âge, mais elle n’a probablement pas froid aux yeux.

Il est probable qu’ils s’installent d’abord " en ville ", au moins pour un premier hiver, dans la maison achetée en 1655, tout près des parents de Marie. C’est dans ce secteur que se trouve la plaque commémorative posée par l’Association, sur la rue Saint-Jacques, entre le boulevard Saint-Laurent et la place d’Armes.

En été 1657, Marie, qui a 13 ans, en est aux derniers mois de sa première grossesse. Michelle naîtra en septembre. Passent-ils passé l’été " en ville " ou sur la terre en défrichement? Chose certaine, Gilles fait souvent le trajet entre la "ville " et la terre, beaucoup plus à l’est, en empruntant le sentier du Côteau Saint-Louis. En marchant aujourd’hui sur la rue Notre-Dame, devant les palais de justice et de l’hôtel de ville construits bien plus tard, nous suivons ses pas.

Un jeune ménage très occupé

Notre jeune couple travaille dur et discute sans doute souvent des stratégies à adopter pour mener de front le travail domestique, les travaux de chaudronnerie, et la mise en valeur d’une terre.

Il n’est pas facile de les suivre dans toutes leurs transactions. Quelque part avant le mois d’août 1657, la maison achetée par Gilles en 1655 était revendue (l’acte est perdu mais on en trouve la mention dans un autre document plus tardif). En février et mars 1658, ils vendent la terre, avec sa maison, et reprennent par rétrocession la maison de ville vendue plus tôt. En juin, ils reprennent également la terre vendue en février (en fait, la vente est simplement annulée, l’acheteur n’en ayant jamais pris possession). En octobre 1658, ils échangent la terre avec une bonne largeur " de bois abattu ", et avec sa maison, contre une autre terre déjà mise en valeur dans le même secteur, qui vaut plus cher, la différence étant payée par Gilles en blé et en peaux de castor.

Lors de cet échange de terres d’octobre 1658, Gilles déclare qu’il habite sur l’arpent de ville " où il a bâti maison ". Il s’agit probablement de la maison acquise en mars 1655, revendue puis reprise par rétrocession en mars 1658. Gilles avait l’obligation de bâtir sur l’arpent de ville concédé par Maisonneuve mais il venait alors d’acheter lui-même une maison, sur un terrain adjacent. Il a peut-être considéré que l’obligation était remplie, comme s’il avait bâti lui-même.

Tout cela est bien compliqué, ce qui révèle la complexité des stratégies du jeune ménage.

Tentons par ailleurs une hypothèse concernant ces premières années de leur vie de couple. Le ménage passerait ses hivers " en ville ", où Gilles se consacre surtout à la chaudronnerie, et ses étés (ou des parties de l’été) sur la terre, où il y a beaucoup à faire, question d’éviter les déplacements quotidiens. Lors des décisions de déplacement, il faut toutefois aussi tenir compte de l’insécurité causée par les attaques iroquoises, fréquentes à la fin des années 1650. Le danger est sans doute moins grand au centre de Ville-Marie qu’en périphérie.

La terre

Février 1659, alors que Marie est enceinte de plusieurs mois, ils revendent encore la maison achetée en 1655 (et reprise en 1658), en promettant à l’acheteur " jouissance " à compter du 31 juillet 1659. Ils gardent une partie de leur propriété de ville, mais comme il ne semble pas y avoir d’autre maison sur ce terrain, ils prévoieraient alors s’installer sur la terre, même pour l’hiver 1660. Chose certaine, en mai 1659, alors qu’ils sont encore dans leur maison de ville, Marie, quinze ans, donne naissance à Marguerite, sa deuxième fille. Fin juillet, ils s’installeraient pour de bon sur la terre.

Deux ans et demi plus tard, à la fin de l’été 1661, Gilles et Marie, 30 ans et 17 ans, ont avec eux une fille de 4 ans et une de deux ans. Ils font alors un arrangement pour trois ans avec Pierre Bissonnet qui viendra s’installer sur leur terre pour la cultiver, et poursuivre le défrichement. Gilles fournira des journées de charrue. Les preneurs du bail donneront une partie des récoltes. " Le bailleur [Gilles] fera faire (...) une maison ou cabane pour loger le preneur [Bissonnet] et sa famille pendant le bail, et si le preneur ne peut y rester à cause des troubles de guerre, il se retirera dans la maison principale du bailleur ". L’arrangement doit durer jusqu’à l’automne 1664. En décembre 1664, les Lauzon achètent une partie de la terre voisine pour agrandir la leur (ils devront refaire un arrangement en 1673 pour le paiement de la balance du prix de vente; en 1684, vingt ans après l’achat, il y aura encore des problèmes avec cette dette).

La terre des Lauzon se trouvait un peu à l’écart de la ville, nous l’avons mentionné. Pour en retrouver l’emplacement aujourd’hui, il faut se rendre à la petite rue Saint-Louis et imaginer une propriété qui s’étendait tout en longueur au nord de la rue Saint-Antoine et de l’autoroute Ville-Marie, parallèlement à la rue Saint-Denis.

Au recensement de 1666, nous retrouvons notre petite famille. Gilles est au milieu de la trentaine, Marie en début de vingtaine. Leurs filles ont respectivement neuf, sept, quatre et trois ans (les deux plus jeunes, Françoise et Marie, sont nées en 1662 et 1663); Marie est sur le point de donner naissance à Catherine. La maison compte aussi deux domestiques, des jeunes hommes de 22 et 26 ans. Les Lauzon ont huit bêtes à cornes, ce qui n’est pas négligeable, et 40 arpents en valeur.

Autour de l’église

À la fin des années 1660, les Lauzon vont toujours à la messe dans la chapelle de l’Hôtel-Dieu, qui sert d’église paroissiale. Séraphin, le premier garçon de la famille, y est probablement baptisé en 1668. Michelle, l’aînée, s’y marie en 1670 avec Jean Coron; elle a treize ans (sa mère en a maintenant 26).

Les prêtres de Saint-Sulpice sont responsables de la paroisse depuis quelques années. En 1663, ils sont même devenus les seigneurs de Montréal en remplacement de la Société de Notre-Dame des fondateurs. Louis XIV a en même temps repris le contrôle direct de toute la colonie auparavant gérée par la compagnie des Cent-Associés.

De 1670 à 1672, Gilles est marguillier. Il est donc en mesure de suivre de près les activités des Sulpiciens en tant que prêtres et seigneurs. En 1672, Dollier de Casson, supérieur des Sulpiciens, entreprend avec le notaire et arpenteur Bénigne Basset, de régulariser et de compléter le tracé des rues. Ils décident notamment de transformer le chemin du Côteau Saint-Louis en un grand axe rectiligne, la rue Notre-Dame. On entreprend également de construire une église paroissiale au centre de la nouvelle rue (elle sera démolie beaucoup plus tard pour être remplacée par l’église actuelle, orientée différemment). Le chantier de l’église durera tout au long des années 1670.

En mars 1673, tous les propriétaires de parcelles qui recoupent les nouveaux tracés des rues acceptent de signer un concordat par lequel ils s’engagent à ne plus faire usage des portions de terrains qui se retrouvent dans l’alignement des rues. Ce qui reste de la propriété de ville de Gilles et Marie (ils ont vendu une autre portion en 1662) se trouve tout près de l’église en construction, et recoupe la nouvelle rue Notre-Dame. Gilles ne signe toutefois pas le concordat en même temps que les autres, et demande à réfléchir. Il signera un accord semblable en juin 1673, concernant son seul cas. On peut supposer qu’il a de bonnes discussions avec Dollier de Casson. Aucun document n’en fait clairement mention, mais il semble même que Gilles cède ensuite aux Sulpiciens ce qui peut lui rester de son arpent de ville.

Gilles et Marie n’ont plus de propriété près de l’église en construction. Ils auraient peut-être aimé la garder pour leurs vieux jours. En attendant...

La vie continue

Il y a eu la naissance de Louise en 1671, le mariage de Marguerite en 1672, la naissance de Michel en 1673, l’année de l’accord avec les Sulpiciens. En novembre de cette même année, Gilles engage un apprenti chaudronnier de 18 ans, un neveu; Séraphin, l’aîné de la famille n’a alors que cinq ans. En 1674, Gilles achète un petit terrain curieusement situé, pas très loin du centre de Ville-Marie, mais proche d’un ruisseau, peut-être surtout intéressant pour le bois de charpente et les pieux qui s’y trouvent, ou pour construire un atelier ? Le paiement est fait en peaux de castor. (Il n’est plus question de cette propriété par la suite dans les actes repérés).

Et puis en 1675 il y a la naissance de Paul et le mariage de Françoise. Vient ensuite la naissance de Marie-Madeleine en 1677 puis celle de Anne en 1679, décédée peu après, un dur moment. Marie, 17 ans, se marie en 1680; Catherine fera de même en 1681, à 15 ans. Une tragédie frappe la famille en septembre 1683, alors que Michelle, l’aînée, décède à 26 ans, 13 ans après son mariage. Suivra la naissance de Gilles, en février 1684. Les cérémonies religieuses, tristes ou joyeuses, ont désormais lieu dans la nouvelle église ouverte en 1683.

Au cours de ces années, Gilles et Marie ont toujours beaucoup d’affaires à régler et de nombreuses décisions à prendre, comme en font foi de nombreux actes notariés : droits de succession dans la famille de Marie, achats, ventes, etc.

Un projet abandonné

En avril 1684, ils achètent un petit terrain au coin des rues Notre-Dame et Saint-François, peu après avoir conclu un arrangement pour réduire la vieille dette provenant de l’agrandissement de leur terre en 1664. Le chantier du nouveau Séminaire de Saint-Sulpice doit commencer sous peu. La nouvelle propriété des Lauzon sera juste en face de l’imposant édifice où logeront les seigneurs de l’île. En nous rendant à l’angle des rues Notre-Dame et Saint-François-Xavier, nous pouvons tenter d’imaginer Gilles et Marie qui viennent le dimanche regarder cet emplacement... aujourd’hui dominé par le gratte-ciel du 500 place d’Armes, en face du vénérable séminaire.

Gilles et Marie prévoient-ils bâtir bientôt, ou s’agit-il d’un projet pour plus tard ? Le rêve sera de toute façon abandonné. L’achat sera annulé en novembre 1684, quelques mois après l’acquisition. Problèmes d’argent? Mauvais état de santé de Marie?

Marie meurt en août 1685, ayant à peine franchi le cap des quarante ans. Les filles aînées sont mariées mais il reste encore sept enfants avec Gilles : l’aîné, Séraphin, a 17 ans; Gilles, le petit dernier, n’a qu’un an.

Gilles ne survit que deux ans à Marie et s’éteint à son tour en septembre 1687. Il aura vu le séminaire des Sulpiciens construit, seul immeuble qu’il ait connu et que nous pouvons voir à notre tour, bien qu’il ait été plusieurs fois modifié depuis sa mort.

En déambulant dans le Vieux-Montréal, nos pas suivent les leurs, en particulier au pourtour de la place d’Armes et, plus à l’est, entre les rues Saint-Denis et Berri, au nord de la petite rue Saint-Louis, où ils avaient leur terre.

 

Plusieurs sources ont été utilisées pour la préparation de ce texte, à commencer par l’ouvrage du père L. Lauzon, Gilles Lauzon et sa prospérité, publié en 1926. Le premier volume du Dictionnaire biographique du Canada contient également une brève biographie de Gilles Lauzon. La base de données Parchemin, que l’on peut consulter aux Archives nationales du Québec à Montréal, fournit les références et de courts résumés des actes notariés qui peuvent être consultés. La page web de l’Association, sur Internet, fournit d’ailleurs les références tirées de Parchemin, ainsi que les données biographiques de base de Gilles et Marie et de leurs enfants. Les informations plus précises sur les propriétés de Gilles et Marie, et sur les transactions, proviennent des analyses réalisées à partir des actes notariés par le Groupe de recherche sur Montréal du Centre canadien d’architecture.Nous remercions tout spécialement les membres de cette équipe.

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Les deux illustrations de Francis Back sont tirées de Pour le Christ et le roi – La vie au temps des premiers Montréalais, Art Global/Libre Expression, 1992

 

Gilles Lauzon

Société de développement de Montréal