Le Mont d´Arrée



Avec ses sommets culminant à plus de 380 mètres, le pays de Brasparts et des monts d'Arrée domine la Bretagne. Avec ses bas-fonds de tourbières et de marais, avec ses immenses landes désertiques, il offre le spectacle majestueux et désolé de ses steppes arides. Avec ses vallées encaissées aux versant couverts de grands bois, et ses villages perchés sur ses collimes arrondies quadrillées par les champs, il évoque le calme des campagnes paisibles de l'Argoat, vivant leur vie réglée au bord de l'inconnu.
A force d'être extrême, cette terre est devenue magique.
ZZZZZzzhh... Quelques légendes
A la lisière de l'irréel, là où les légendes s'écrivent dans le paysage et prennent corps dans la pierre, c'est le royaume de l'imaginaire, le pays des loups, le domaine de l'Ankou, valet de la mort.
la légende de l'Ankou: l'ouvrier de la mort rode dans les collines désertiques des monts d'Arrée. Depuis des siècles, ce squelette drapé d'un linceul et armé d'une faux hante l'Argoat. Il est la valet de la Mort, celui qui va prévenir les mortels de l'instant exact de la fin de leur voyage... Inutile de préciser que l'on se cache bien, lampes éteintes et portes clauses, dès que l'on entend grincer les roues de sa charrette. Arrogant et menacant, il orne souvent les porches et les bénitiers. Jadis, on placait même sa statue près des cercueils des disparus, lors des enterrements. Mais malheur à celui qui le croise lorsqu'il parcoure, la nuit, la lande, les champs et les villages avec sa charrette où il entasse ceux qu'il a choisis...

La légende du Yeun Elez: le "Yeun Elez" est une vaste tourbière, occupant une gigantesque cuvette au coeur des Monts d'Arrée. Le centre de ce désert ètait naguère rempli par une bourbe mouvante appelée le "Youdic" (petite bouillie). C'est là que la tradition bretonne situait la porte de l'enfer. On disait que, pour se débarrasser d'un revenant, il fallait avoir recours à un exorciste qui le transformait en chien noir et le faisait conduire de presbytère en presbytère, jusqu'à un prêtre d'une paroisse de l'Arrée. Le saint homme emmenait l'animal au bord du Youdic, lui passait prestemment son étole autour du cou et le précipitait dans le marais.
Aujourd'hui, le Youdic a fait place à un lac artificiel où se situe la sinistre silhouette d'une centrale nucléaire. On s'y sent plus que jamais à l'entrée du séjour des Ombres, comme si, désormais, les puissances infernales avaient besoin de l'énergie nucléaire, de la désintégration de la matière, pour sceller le destin de l'humanité. En situant là leur usine atomique, les modernes apprentis sorciers ont erigé, sans le savoir, un symbole terrifiant.
Voyage aux frontières mouvantes de la raison et du mystère...


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