l´histoire de Golfe du Morbihan
Au Ier siècle avant J.-C., les Vénètres - d'où vient Vannes -, répartis autour du Morbihan, forment le peuple le plus puissant d'Armor. Marins accomplis, ils ont une flotte qui rend vaines les attaques terrestres. Quand César décide de conquérir la peninsule, la lutte décisive doit donc se livrer sur mer. Le chef romain fait construire et rassembler à l'embouchure de la Loire un grand nombre de galères que son lieutenant Brutus mène au combat.
La rencontre aurait eu lieu devant Port-Navalo; César en aurait suivi les péripéties du haut de la butte de Tumiac. Mias, à l'encontre de cette thèse, les géologues affirment que le golfe du Morbihan n'existait pas encore lors de la guerre des Gaules. Il est, en tout cas, certain que le combat s'est déroulé sur les côtes Sud-Est de la Bretagne.
Les Gaulois mettent en ligne 220 gros voiliers, aux fortes et hautes coques. Les Romains opposent leurs grandes barques plates, marchant à l'aviron. Le triomphe de Brutus, total, inespéré, tient à plusieurs causes: la mer est belle, ce qui favorise les galères, incapables de résister au mauvais temps; d'autre part, le vent tombe complètement durant la bataille, immobilisant les voiliers vénètes; il y a enfin la trouvaille des faux que les Romains ont attachés à l'extrémité des câbles. Au moment où une galère élonge un voilier ennemi, un homme adroit lance le faux dans les haubans qui fixent les mâts gaulois. La barque filant à toutes rames, le câble se tend et la lame sectionne les cordages: mâts et voiles tombent. Deux ou trois galères attaquent alors le Vénète et l'enlèvent à l'abordage. Après cette victoire, César occupe le pays vénète: tous les membres du Sénat sont mis à mort et le peuple est vendu comme escalve.
quelques explications
Mor-bihan signifie petite mer, par opposition à Mor-braz, la grande mer océane. ce golfe, large d'une vingtaine de kilomètres et profond de quinze, est né d'un affaissement relativement récent. La mer s'est largement étalée sur un terrain déjà modelé par l'érosion des cours d'eaux: de là proviennent ces découpures, ces estuaires qui pénètrent loin dans l'intérieur, ces îles et îlots innombrables qui font l'originalité du Morbihan. La rivière de Vannes et celle d'Auray forment les deux estuaires les plus importants. Une qurantaine d'îles sont sont habitées; leux deux plus grandes sont Artz et l'île aux Moines.
Le golfe est soumis à la marée: à mer haute, l'eau scintille autour des îles basses, plates, souvent boisées; à mer basse, de vastes bancs vaseux séparent les chenaux qui subsistent. Un étroit goulet d'un kilomètre devant Port-Navalo sert de porte au flot et au jusant; ils y atteignent une vitesse de 8 à 10 noeuds. Cette puissante chasse d'eau empêche le golfe d'être comblé par les alluvions de la Loire et de la Vilaine que transportent les courants côtiers.
Le golfe du Morbihan est animé par les barques de pêche, par les bateaux de plaisance, par les goeumlailettes de commerce qui fréquentent Auray et le port de Vannes. Les parcs à huîtres sont nombreux dans les rivières et le long des îles.
