Le loup et la lune
«Regarde maman...les étoiles!»
I
Le loup sort de sa tanière
Sortie nocturne...solitaire
Décriant sa raison...il hurle
Vers la lune son coeur brûle.
La lune s'élève dans le ciel
Blanche...voilée...et si belle
Ecoutant la romance du hurlement
Comme un appel entendu si souvent.
Pour lui...c'est le matin où tout commence
Jeune loup qui se lance
Innové...sortir au-dessus de la meute sauvage
De cela, il s'en sait capable...indomptable héritage.
Pour elle...dans les dédales de son destin
Réglée comme un horloge...s'affairant comme à
chaque matin
Préparatif mondain, congrès d'affaires
C'est elle qu'on demande...brillante constance lunaire.
II
Dans une gare...présences inopinées...des regards se
sont croisés
Lui...dans ses yeux...une lumière brillée
Elle...des yeux perçants la regarder
Instants magiques...dans leur monde de banalités.
Puis par un malin jeu de concordance
Comme si le hasard se préparait à la danse
Dans une ville de bord de mer comme tant d'autres
Symposium d'envergure sur la côte.
Le matin du grand jour arrive...elle sans savoir
pourquoi...fébrile
Lui...anxieux...ce qui les horripilent
Le genre de jour où l'on se lève...la tête
ailleurs
Sans savoir que c'est la Providence qui jouait leur bonheur.
Départ précipité...la peur du
retard...têtes dans les pensées...perdus
Et...BANG!...comme un coup de magie...rencontre brutale au coin d'une
rue
Tout sur le sol...tel une farandole
On aurait dit un de ces moments...où le temps suspend son
vol.
L'aidant à se relever...se croisent les yeux
Mût par un plan mystérieux
Lui...entrevoit un femme auréolée dans la
lumière comme un phare
Elle...un hurlement...derrière un train entrant en gare.
III
Regards gênés...l'heure avance...courons
Le congrès qui ouvre dans pas long
Des jours de regards furtifs...têtes abaissées
Puis la demande...rencontre tant espérée.
Et passe les jours et les semaines
De tête à tête en soirées mondaines
Les liens qui se tissent dans la toile de leurs sentiments
Agréable image d'un avenir se dessinant.
Arrive le moment..où l'absence devient torture
Où la mort est synonyme de rupture
Où les je t'aime...veux-tu m'aimer?
Ne se disent plus mais se vivent...pour l'éternité.
Mariage tout de blanc...mémorable évenement
Lune de miel...sainte volupté
On aurait dit qu'il s'aimait pour la toute première fois
L'amour-passion coulant au bout de leurs doigts.
Il parcourait son corps avec une pudeur recherchée
Comme s'il touchait un parchemin...par le temps fragilisé
Lorqu'elle cédait comme le parchemin...aux caresses
données
Il en savoura sans retenu...toute cette richesse cachée.
IV
La vie les ayant gâté de sa
générosité
Leur bourse assez remplit
Chance et travail réunis
Leur nid d'amour...maintenant rechercher.
Ils le trouvèrent un jour d'orage
Sur le bord de cette plage
Une maison digne d'être immortalisée dans une image
Rêveries...Hasard! Joues-tu encore dans les rouages?
Elle était grande...elle était fraîche
Parfum de lavande...d'orange et de pêches
Sur la véranda...ils se balancèrent sous le ciel
étoilé maintenant dégagé
Réveillons-nous...combien de temps y avons-nous
passé?
Elle était leur depuis des semaines
Une petite brise par les closes persiennes
Ce soir où dans l'intimité
Dans un élan d'amour...leur union a germé
Les souvenirs tapissaient maintenant les murs de cette maison
Des pleurs et des rires de leurs élans de passion
Leur richesse se tiraillant comme à chaque matin dans un chant
de coeur qui bat
Destin! Merci pour ce cadeau-là!
V
Une nuit...réveillé...lui, endormi...le regarder
Touchant du bout des doigts ces cheveux
Ces lèvres murmurant un aveu
Bénissant le ciel de lui avoir donné un mari si
attentionné.
En lui..elle y reconnaissait le loup
Pour ses liens filiaux...la fidélité qu'il loue
La façon qu'il a de délimiter et de protéger son
territoire
Oh! On ne s'approche pas facilement de son terroir.
Elle aimait cet homme à l'âme si grande
Ce qui l'avait attirer...il était si solide et pourtant si
tendre
Le père dont les enfants pouvaient approcher
Etant toujours là pour eux...et pour elle malgré leurs
horaires chargés.
Cet amant si brûlant qui la prenait si tendrement
Son odeur et son souvenir imprégnant sa peau en
redemandant
Celui qui savait même dans les moments sombres
Faire sortir en elle...la sensualité qu'elle lui rendait dans
la pénombre.
Le regardant...toujours endormi
Se demandant pouvait-il être tout cela...et en plus son ami
Pourtant oui...celui auquel elle pouvait se laisser aller en
confidences
Il l'écouterait et la comprendrait...en toute confiance
Elle se rappelait cet homme sous toutes ces facettes
Celui qui avait tenu tête à la direction scolaire pour
une question d'étiquette
Qui l'amenait dans la forêt les dimanches pour s'aimer loin des
oreilles indiscrètes
Celui qui la faisait rire...qui était espiègle lors des
fêtes.
VI
Lui...réveillé par un rayon de soleil infiltré
par un persienne entr'ouverte
Regardant cette femme...assoupies à ses
côtés...sienne certes
Et de ces lèvres effleurer son front si doux
Remerciant la Providence d'avoir réussi un si joli coup.
Elle était belle comme l'astre lunaire
De sa présence éclairante, réconfortante
Tantôt croissante, tantôt décroissante...il
l'aimait pleine et émouvante
Et comme les soirs sans lune...lorsqu'elle s'absentait...il
ressentait une tristesse amère.
Cette femme qui avait sû lui donner
Une raison de vivre...un but recherché
Celle qui lui avait donné des enfants...qu'elle
chérissait comme des diamants
Mais qui...pour lui...malgré tout avait sû gardé
du temps.
L'amante qui année après année le faisait tant
frémir
Qui jouait le jeu de l'amour à la perfection l'amenant
jusqu'au quasi-délire
Celle...qui l'odeur de parfum mêlé d'extase...il avait
dans la peau
Celle pour qui aimer...n'avait jamais de repos.
Il avait aussi une amie...comme jamais il aurait imaginé
Elle lui donnait le côté humain des choses qu'il avait
tendance à mettre de côté
Elle écoutait sa rage, sa faiblesse
Le conseillait, le calmait en toute noblesse.
Puis la regardant s'étirer par cette belle matinée
La revoyait tantôt...chouchouter...cajoler...ses si chers
bébés
Tantôt jouant les courtisanes lors de bals costumées ce
qui avait le don de l'émoustiller
Et rire au éclats et se moquer de lui pour l'agacer.
VII
Ainsi les années passèrent
On aurait dit qu'ils étaient nés pour se plaire
Leur amour se métamorphosait
Mais jamais ne fléchissait.
De leur richesse...ils en recuillirent les dividendes
A en juger par la joyeuse bande
Autour d'eux qui tournoyait...qui s'amusait
Par cette belle journée de juillet.
La meute joyeuse partit...le coeur de joie encore remplit
Ils se regardèrent dans les yeux ...encore éblouis
Lui...une lumière....elle ....une gare
«Oui...ce soir...aimons-nous encore»
VIII
C'était l'ultime moment...la consécration de leur amour
si fort
Comme si chaque atome de leur corps faisait l'amour ensemble sans
décor
Par un trop plein d'émotions...une vie de
frissons-passions
Leurs coeurs lachèrent tout deux à l'unisson.
Cet amour était si intense en cette nuit...parfaite chimie
Que leurs âmes se consumèrent...incroyable magie
En une poussière d'étoiles éblouissantes
Digne apothéose d'une vie...ô si enivrante.
«Oui...ma fille...je vois les étoiles
Regardes bien...ce sont les âmes de tes
grands-parents...là...brillant sur la toile»