ADOPTER UN CHIEN DE FACON RAISONNABLE

CENTRE DE D'INFORMATION ET SECOURS DE BOUVIER BERNOIS


À l'ère de la consommation responsable, de plus en plus de 
gens tiennent compte de la provenance de leur café et de 
leurs vêtements. Mais y pense-t-on lorsqu'on décide d'adopter pitou?
 
 
Par Mylen Vigneault 
 
 
Les usines à chiens 
 
  
  
Au chapitre de la protection des animaux, la réputation du 
Québec n'est pas très reluisante. La province abriterait en
effet de 1300 à 1800 «usines à chiots» (puppy mills). 

Qu'est-ce qu'une usine à chiots? 
Comme pour tous genres d'entreprises, il y en a des grosses
et des plus petites. Qu'on parle d'un entrepôt où sont entassés
800 chiens ou d'un éleveur qui «produit» 200 nouveaux chiots
annuellement, l'objectif est le même: produire des bébés chiens
en un temps record et à moindre coût. Pour ce faire, ces
«éleveurs» ne se préoccupent ni de la qualité de la nourriture
qu'ils donnent aux animaux, ni de leurs besoins d'exercice 
(certains chiens ne voient jamais la lumière du jour!) ni de
la salubrité ou de la santé des animaux. 

Les parents reproducteurs servent de machines et les chiots 
sont des produits dont on camouffle les «vices» avant de 
les vendre – une maladie, par exemple. Au Québec, ce procédé
entraîne la naissance d'environ 400 000 «bébés» par année,
lesquels seront ensuite séparés de leur mère dès l'âge de
trois semaines, et transportés dans des cages empilées dans
des camions. Les chiots qui survivent au voyage sont vendus
à des animaleries ou dans les marchés aux puces, ou sont
mis en vente sur Internet. 

Un petit shampoing et voici toutou prêt à être exposé aux
acheteurs potentiels. À noter également qu'en cours de 
processus, de faux pédigrées et de fausses attestations de
santé pourront être fabriqués par l'éleveur ou le propriétaire 
de l'animalerie. Donc, en plus d'acheter un chiot né dans
des conditions abominables, les gens qui pensent faire 
l'acquisition d'un chien de race pure ou en excellente
santé se font arnaquer.

Des conséquences désastreuses

Les chiens issus d'une telle usine risquent de développer
des troubles de comportements (peurs, agressivité…). 


On peut découvrir chez notre animal, après l'achat,
certaines maladies pouvant entraîner des coûts élevés 
chez le vétérinaire, ou même la mort du chien.


Les chiennes de reproduction sont souvent tuées lorsqu'elles
ne sont plus en âge de faire des bébés, soit vers l'âge de six ans.


Le chien «de race» peut s'avérer, en réalité, un mélange 
de plusieurs races.

 
 
 
Pour enrayer ce fléau
 
 
Comment «magasiner responsable»

Refuser de magasiner sur Internet ou dans les journaux,
et refuser de se faire livrer un chiot sans avoir vu où
il est né et dans quelles conditions. 


Éviter les animaleries. Tous les chiens qui y sont vendus 
ne proviennent peut-être pas d'une usine, mais dans le 
doute, on s'abstient.


Visiter plusieurs élevages, s'informer, vérifier les références.


S'abstenir de faire affaire avec un éleveur qui propose
plus de deux races (certains élevages proposent jusqu'à 70 races).


Résister à faire un achat «spontané» sur un coup de coeur. 


Garder en tête qu'acheter un chiot d'une usine 
pour le sauver ne fera qu'encourager cette pratique.
Pour chaque chiot d'usine vendu, 10 autres seront 
«fabriqués» et mis en vente.


Faire affaire avec la SPCA ou un refuge reconnu. Il s'y trouve
souvent plus de chiots que l'on croit. Sinon, pourquoi ne pas
adopter tout simplement un chien plus âgé?

Pour enrayer le fléau des usines à chiots

Dénoncer toute cruauté faite aux animaux en déposant une 
plainte à la SPCA et appuyer les organismes qui ont à coeur 
le bien-être des animaux.


Si on pense qu'une telle usine existe près de chez-nous,
contacter Anima Québec.


Acheter nourriture, accessoires, jouets, services de 
toilettage,etc. dans un commerce qui, par choix moral,
refuse de vendre des animaux.


Contacter les politiciens par courrier, par télécopieur ou 
par courriel pour exiger l'adoption d'une loi sur la protection 
des animaux de compagnie afin de mettre fin à la cruauté 
dans les usines à chiots au Québec. Pour des modèles de lettres,
visitez le site Réseau libre (les noms des ministres n'y sont
toutefois pas mis à jour).


Sensibiliser notre entourage à la cause.


Pour en lire plus sur le sujet
Protection animale
Dogstory
Hebdos.net