Aux congressistes du SATEF

 Chers compatriotes,

 C’est avec une grande fierté que je salue en vous à la fois les citoyens et citoyennes conscients de leur droits et les syndicalistes intraitables sur leur autonomie, qui est la seule garantie de leur fidélité et de leur crédibilité.

Les objectifs de la politique d’éradication apparaissent aujourd’hui clairement aux plus aveugles des clientèles étrangères des Ultras indigènes. D’abord l’éradication du suffrage universel dont le but le plus visible a été l’arrêt de la transition démocratique, suivi de la série interminable des truquages électoraux dignes de la colonisation. Conséquence immédiate : la dynamique de la violence déclencha et ne cesse d’aggraver les engrenages successifs de l’éradication physique. Une guerre de repacification sans pareille allant des assassinats ciblés aux crimes contre l’humanité, et ce, sans que les auteurs et commanditaires quel qu’ils soient ne soient l’objet de jugements publics. Dans une impunité qui, en se banalisant, protège et multiplie les seigneurs criminels de tout bord. Il en découle, sans coup férir, une éradication programmée de la vie publique et des forces démocratiques. A l’exemple des « Pouvoirs Spéciaux » qui ont marqué la guerre de reconquête coloniale, la dictature a fait d’un régime d’exception – un Etat d’Urgence illégitime illégal et éternellement prolongé – un droit commun, sans réglementations précises et sans restrictions, tombant entre les mains d’une infinité de réseaux et de bureaucrates qui s’arrogent non seulement le droit de vie et de mort sur les citoyens mais aussi celui d’interdire et d’étoufferles libertés d’expression et d’organisation politiques autonomes.

La gestion arbitraire et grossière du séminaire, des stages et du congrès du SATEF est l’illustration parfaite d’une volonté d’éradiquer les droits sociaux économiques et culturels de la société civile. Et comme par coïncidence, la Commission des droits de l’homme va étudier précisément, aujourd’hui, le sort réservé à cette catégorie de droits, il est indispensable que vous la saisissiez directement par e-mail ou télégramme d’un message de dénonciation des nombreuses violations auxquelles vous vous êtes heurtés.

 Tant qu’il y aura des Algériennes et Algériens décidés à défendre leur dignité et à se battre pacifiquement pour la restitution au Peuple algérien et aux Algériennes et Algériens leurs souverainetés, il n’y a pas lieu de désespérer de l’avenir démocratique de notre pays.

 Encore une fois bravo et bon congrès.

Fraternellement, Hocine Aït-Ahmed.
Le 03 avril 2001