INSTINCTOTHERAPIE

NATURE CONTRE CANCER

Guy-Claude BURGER, licencié ès sciences

"Aucun facteur de risque de cancer n'est probablement plus important que l'alimentation."

Telle est la conclusion que publiait en 1980 déjà le très officiel "Advances in cancer research", à la suite d'études épidémiologiques entreprises à l'échelle planétaire. Jusque-là, le cancéreux qui osait parler de nutrition à son médecin ne se faisait guère prendre aux sérieux. Le monde de la cancérologie devra désormais se rendre à l'évidence: le facteur alimentaire doit être compté parmi les causes principales des maladies néoplasiques, comme il a déjà fallu le faire pour les maladies cardio-vasculaires, ce qui totalise, au compte de la malnutrition, 75% de la mortalité en pays civilisé.

Or, supprimer la cause constitue bien souvent la thérapeutique la plus efficace, surtout lorsqu'il s'agit de viser la guérison à long terme. Il appartient donc maintenant aux chercheurs de déterminer avec exactitude quels sont, dans l'alimentation humaine, les facteurs susceptibles d'induire soit la cancérisation de la cellule initiale, soit la défaillance du système immunologique.

On estime actuellement que l'alimentation cuite ordinaire apporte quotidiennement à l'organisme une quantité de substances cancérigènes équivalant à deux paquets de cigarettes, les substances carbonisées ou caramélisées jouant le rôle d'initiateurs au même titre que les goudrons de la fumée du tabac. Par contre, on ne sait pas grand chose quant aux éventuels mécanismes qui pourraient expliquer, à partir des processus nutritionnels, la défaillance immunologique qui permet à la cellule cancéreuse de proliférer. Dans ce domaine, la recherche analytique bute sur l'incommensurable complexité des phénomènes en présence, et les progrés réalisés sont restés généralement décevants. La démarche instinctothérapique propose une approche différente du problème, tentant de remettre le facteur alimentaire à la place qui semble lui revenir.

En effet, jusque dans un passé relativement proche, l'homme consommait à l'état brut les aliments qu'il trouvait dans la nature - fruits, graines, racines, oeufs,viandes,etc -, sans savoir encore les transformer par aucun artifice. Le code génétique humain s'est donc élaboré d'abord de manière à assurer l'assimilation correcte des substances présentes dans ces aliments " originels"

Ce n'est qu'avec le développement de l'intelligence conceptuelle que nos ancêtres se mirent à améliorer leur ordinaire à l'aide des divers artifices qui constituent encore aujourd'hui notre art culinaire. Cependant, la cuisson, le mélange et les opérations de cuisine en général provoquent l'apparition, au sein des substrats alimentaires, de molécules nouvelles (par exemple: les molécules de Maillard) qui ne se rencontrent pas dans les aliments originels. De même, le lait animal et ses dérivés renferment des molécules propres au métabolisme du bovin qui n'ont rien à faire, a priori, dans le tube digestif humain: certaines plantes alimentaires issues de-mutations ou d'hybridations relativement récentes peuvent également synthétiser des molécules qui n'étaient pas représentées dans la plage alimentaire primitive. Quelles que soient leur origine et leur nature exactes, il est évident que de semblables molécules "non originelles" peuvent poser au métabolisme humain des problèmes nouveaux, voire insolubles, notamment s'il lui manque les enzymes nécessaires pour les transformer correctement.

Or, certaines molécules incomplètement transformées peuvent conserver une structure étrangère au " moi " immunologique et jouer, de ce fait, le rôle d'antigènes. L'ingestion répétée d'un tel type d'antigène pourra, dans certains cas, induire un état de tolérance immunologique, entraînant, une infiltration progressive des tissus et un "marquage" cellulaire dans tout ou partie de l'organisme. Le système immunologique sera dès lors confronté au dilemne suivant: ou bien l'état de tolérance sera maintenu, ce qui laissera le champ libre à la prolifération de toute cellule cancéreuse dont les antigènes entreront dans le spectre de la tolérance précédemment induite (fait d'autant plus probable que la mutation cancéreuse aura été provoquée par l'infiltration de l'antigène inducteur de la tolérance dans le génome de la cellule), ou bien l'état de tolérance sera levé et le système immunologique sera amené à détruire les cellules marquées par l'antigène considéré, d'où les manifestations allergiques et les diverses maladies dites auto-immunes.

Cette théorie unitaire, qui a l'avantage de rattacher conjointement l'étiologie des maladies néoplasiques et celle des maladies auto-immunes aux notions les plus fondamentales de la biologie, a été confirmée systématiquement par les observations que nous avons pu faire dans le cadre de l'instinctothérapie. Elle permet d'expliquer l'amaigrissement caractéristique qui accompagne l'évolution des cancers (sortie de tolérance due à l'importance du développement tumoral) de même que le basculement dans l'auto-immunité que nous avons pu constater, par exemple, chez un sujet guéri d'un cancer du sein et atteint peu après de polyarthrite rhumatoide .

Elle pourrait proposer une heuristique nouvelle à la recherche des causes des maladies néoplasiques et auto-immunes qui semblent avoir résiste aux méthodes d'approche utilisées jusqu'ici. Dans l'immédiat, elle pourrait fournir à la cancérologie une arme thérapeutique à la fois préventive et curative, dépourvue de toute nocivité et relativement peu onéreuse, étant donné qu'il suffit de supprimer dans l'alimentation toutes les sources possibles de molécules "non originelles". c'est à dire tous les artifices culinaires, le lait et ses dérivés, ainsi que certaines plantes alimentaires comme le blé qui est issu d'une hybridation interspécifique.

Dans les conditions alimentaires ainsi définies. on observe, de plus, la remise en fonction des mécanismes primitifs de l'instinct alimentaire: l'alliesthésie olfactive et gustative permet effectivement de découvrir dans chaque cas particulier, les aliments requis par l'organisme pour rétablir au mieux ses diverses fonctions, ce qui contribue notablement à l'efficacité de la méthode.

Parmi les résultats déjà obtenus, nous signalerons notamment deux cas de leucémie myéloblastique aiguë, un cas de dendriome méningé (récidive inopérable), un cas de tératome tophoblastique indifférencié avec métastases pulmonaires, trois cas de mélanomes avec métastases diverses, un cas de carcinome avec importante métastase pulmonaire, un cas de sarcome Iymphoblastique du pharynx (stabilisé après opération et irradiation), un cas de tumeur au col de l'utérus régressée avec opération. Ces guérisons ont été obtenues sans chimiothérapie, cela contre seulement trois échecs parmi les patients disposant d'une marge de survie de plus de trois mois au moment où ils commençaient l'instinctothérapie. Des résultats tout aussi encourageants ont eté obtenus avec divers cas de maladies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde, la sclérose en plaques, le lupus érythémateux disséminé, l'ulcère variqueux, etc; Notons encore la disparition systèmatique de la douleur inflammatoire, même en phase finale de cancers ou de leucémies.